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15/08/2010

Page Alain

1 et 2 septembre

Avec mes deux compagneros nous sommes décidés à escalader le Cotopaxi, volcan prétendument considéré ici comme le plus haut du monde, 9897. Nous nous sommes assurés du service de deux guides. Première étape, transport en 4x4 depuis Quito jusqu'au refuge au pied du vlocan. Ce refuge connait l'ambiance propre aux lieux, quand surviennent une trentaine de militaires, qui malgré nos craintes furent assez discrets. Les conditions météo sont mauvaises, il neige. Le guide nous réveillera à minuit ou une heure selon le temps. Nous devons partir très tôt pour être de retour avant le dégel: la glace et la neige font un pont permettant de passer les crevasses. Deuxième étape: réveil à une heure, j'ai mal dormi(altitude IMG_7807.JPGplus inquiétude de recherche de matériel avec les militaires présents). Nous nous équipons, anoraks, pantalons  de ski, guêtres, chaussures à grosse coque pour recevoir les crampons permettant de marcher sur la glace. Le temps est exécrable, aucune visibilité, en plus nous avançons avec la frontale(il fait nuit). La progression est rude du fait de la raréfaction de l'oxygène à cette altitude, de plus les militaires nous précédent, l'un d'entre vomit et l'allure s'en ressent.  Arrivée à 700 mètres, les guides Miguel et Rodrigo, deux frères à carrure de lanceurs de marteaux, décident de faire demi-tour, considérant qu'il est trop dangereux de continuer. Le sommet n'est qu'à deux cent mètres mais il faut une heure et demie pour l'atteindre. Nous prenons le chemin du retour, il n'y a plus de trace , la neige a tout effacé, seule la très grande expertise des guides nous permet de retourner au refuge et d'éviter les crevasses. Nous sommes un peu frustrés de n'avoir pu atteindre le sommet et de n'avoir pas pu observer le volcan du fait du manque de visibilité. Demain nous allons enfin quitter Quito et ses fumées, conséquence de l'intense trafic et ses moteurs mal réglés. Je pense que si on y faisait sécher ds saucisses sur un fil à linge, elles ressembleraient à celles de Morteau, sans doute le goût serait-il différent et seul Roxy dans son infinie gourmandise serait en mesure de les engloutir. Donc cap au sud.

 

3 septembre

Nous sommes décidés à sortir de quito avec une camionnette pick-up, qui nous déposera à 20 km sur la panaméricaine. Nous avons choisi cette solution, la ville est très étendue sur le sud et les rues sont un enchevêtrement de la complexité des tuyaux d'une usine à gaz. Les trois vélos tout équipés tiennent dans la benne avec deux cyclards, Luc et moi, tandis que jean est dans la cabine avec le chauffeur; Le point de dépôt atteint, nous prenons la route et franchissons un col à 300 mètres. Le midi repas de cochon avec patates riz et maïs arrosés de serceza. Le soir vers 5 heurs nous atteignons Latacunga. Là rencontre à l'hôtel avec Kokoro, un cyclo-campeur japonais qui parcourt le monde depuis 4 ans. Journaliste, l est parti depuis le Japon, a traversé l'Asie, l'Europe dont la France, puis l'Afrique, même périple que moi jusqu'à Bamako. Puis avion jusqu'en Alaska, puis descente au sud Canada, USA, Mexique, Amérique Centrale, Colombie et Équateur.

 

4 septembre

Nous prenons la route ensemble, puis nos chemins divergent, il poursuit la panaméricaine pour aller au Pérou, nous nous faisons un crochet par Banos; Nous nous arrêtons manger dans une gargote, poisson de rivière plus riz et après quelques kilomètres nous atteignons Banos (bain en espagnol), qui comme son nom l'indique est une station thermale où l'eau est chauffée par les volcans. Certains entrent en activité épisodiquement et dans le ville des pancartes indiquent le sens où il faut se réfugier dans ce cas de figure. La ville entourée de sommets, l'un d'enter eux le  volcan Tungurahua culmine à 500 mètres, est très attractive d'un point de vue touristique: beauté du site, raid-aventures de toutes sortes (descente VTT, rafting, treking). De plus, c'est le point de départ pour une incursion dans l'Amazonie équatorienne. Cette  partie de la sélva est moins sauvage que dans d'autres endroits mais présente le plus haut degré de biodiversité, par exemple plus de 300 essences d'arbres différentes au kilomètre carré. Le président d'Equateur tente de faire un deal avec les pays riches, consistant à geler les réserves pétrolières existantes dans le sous-sol de la forêt, contre une rente équivalente à leur exploitation. Cela peut-il tenir face au trio démographie plus consumérisme plus cupidité? 

 

5 septembre

Matin, visite de la ville de Banos, et départ à 11h30 pour Puyo, ville à 62 kilomètres dans la limite ouest de l'Amazonie. Nous quittons Banos, la route est plus agréable que la panaméricaine. Elle passe à travers quelques tunnels, que des pistes cyclables contournent. Ces contournements nous amènent sur le bord d'une rivière rapide propice aux sports d'eau vive. C'est dimanche, beaucoup de gens profitent de la beauté du lieu. Des établissements du style ginguettes sont éparpillés un peu partout, quelques manèges ont même été mis en place. A un endroit des gens assis par terre mangent des grillades préparés dans une baraque.   Nous avons changé de zone climatique, comme nous sommes près de l'équateur et que l'altitude a chuté pour se situer autour de mille mètres. La végétation est luxuriante. Quelques kilomètres après une ville appelée Shell, nous franchissons les portes de l'Amazonie. Puis recherche d'un hôtel à Puyo. J'ai fait la lessive et mis le linge à sécher. Ma chambre d'hôtel est située sous le toit en tôle ondulée. Il a plu toute la nuit générant un bruit important. En plus je dois transporter mon linge mouillé.

 

 

6/09

Puyo Chuitayo   68 km

Au matin nous reprenons la route sous la pluie, la végétation est luxuriante. La route offre un couloir de colonisation humaine  dans la forêt, qui n'existe plus qu'à l'état de lambeaux, ailleurs ce sont des cultures vivrières entourant des maisons, construites pour la plupart en planches recouvertes de tôles ondulées. Lorsque nous sommes sur une portion suffisamment élevée, nous pouvons apercevoir pas très loin l'océan végétal de la selva qui s'étend jusqu'à l'atlantique. Nous nous arrêtons manger le midi, un repas tiré du sac, dans une salle de sport couverte abritant un terrain de hand ball. Puis arrivés vers Chuitayo, nous nous mettons en quête de trouver un hébergement, qui nous avait été indiqué. Celui-ci se trouve situé après avoir franchi sur un pont suspendu, une rivière qui se jette dans le Rio Pastaza, lui-même affluent de l'Amazone, qui avec quantité d'autres descendent des Andes pour alimenter l'immense fleuve. Le proprio est absent, il n'est pas possible d'obtenir une chambre, cependant nous avons pu observer que ces chambres se situent dans une sorte de site sur le déclin, pouvant recevoir des clients à manger sous un abri constitué d'une structure de bambous géants recouvert de chaume locale, qui pourrait bien permettre un bivouac. Nous revenons un kilomètre et demi  en arrière pour manger dans un restaurant près du pont franchissant le Rio  Pastaza. Nous prenons notre repas et après avoir observé l'existence d'une salle inoccupée, nous demandons à la tenancière l'autorisation d'y passer la nuit. Refus de celle-ci, une vieille mère casse-bite misanthrope, qui d'un seul clin d'oeil anéantirait l'érection la plus farouche. En conséquence, nous dormirons dans la structure décrite précédemment. Une fois installés le gardien nous rend visite et nous propose des chambres pour dix dollars. Nous sommes en place et sa proposition ne nous intéresse plus, cependant il nous autorise à rester. Au petit matin je crois apercevoir un singe roux, une mauvaise langue me dit que c'est la cerveza, pourtant je ne l'ai pas vu rose.

 

7 09

Chuitayo Macas  63 km

Poursuite de notre progression vers Macas, le paysage est sensiblement le même qu'au cours de l'étape précédente, il pleut toujours, l'Amazonie c'est le pot de chambre de la planète. Puis arrivée à Macas, petite ville assez agréable, nous logeons à l'hôtel Splendit, qui correspond assez peu à la promesse de son patronyme. Nous désirons pénétrer en forêt et pour ce faire nous nous mettons en quête d'une agence. Celle-ci trouvée nous partirons demain. Le tenancier mi-Indiana John mi-taratarin de Tarascon nus amènera au contact d'un Indien dans un village à quelques kilomètres.

 

8 09

Nous prenons le chemin de la communauté indienne avec la personne de l'agence dans un véhicule; Nous rencontrons Moïse qui nous reçoit dans sa maison de planches; C'est un Shuar de la branche des Jivaros, il a vécu son enfance au profond de la forêt à plusieurs jours de transport d'ici. Il connait parfaitement celle-ci. Il nous parle des problèmes des Indiens, du caractère sacré de la selva,  et qu'ils perçoivent comme une blessure le percement de routes pour son travers. Nous dormons dans un local parfaitement inconfortable. Puis le lendemain 9 09 après le petit-déjeuner , nous empruntons un transport local, dans la benne d'une camionnette 4X4 qui nous emmène au pied d'une montagne DSC00487.JPGoù nous pénétrons dans un morceau de forêt. Là Moïse nous montre toute une variété de palantes et d'arbres aux propriétés médicinales ou autres étonnantes: plantes qui soignent les maux d'oreilles, sève d'un arbre appelé le sang du dragon, qui coule rouge et qui une fois frotté du bout des doigts devient un onguent blanc, qui protège ds moustiques, passé sur la langue cela soigne le foie et d'autres organes.  Des bananes poussent à l'état sauvage et sont délicieuses, également des citrons ds mangues etc...

 

 

 

 

 

 

10 09

Macas Limon 115 km

Nous prenons la route au matin après un petit-déjeuner où nous sommes parvenus à échapper au pollo arroz (poulet plus riz), plat que nous consommons matin midi et soir. Nous avançons rapidement dans un décor à peine différent des jours précédents mais avec le beau temps. Vers midi nous avons parcouru 70 km avec une belle moyenne horaire. Après le relief est plus tourmenté et la température dépasse dans certains  endroits les quarante degrés: les organismes sont éprouvés et le trajet n'en finit plus. Une portion de route qui traverse un village n'est pas revêtue, dans une grimpée nous devons mettre pied à terre. Il semble que le choix de ne pas recouvrir cette portion de route soit lié à l'étude de cet espace, sujet à une modification de sa structure. Puis arrivés à Limon, hébergement et restauration dans un hôtel restaurant convenable.

 

11 09 Limon San Don Bosco  36 km

 

IMGP9619.JPGSéance de photos avec le patron de l'hôtel et un ouvrier en tenue de sécurité (casque, gilet de sécurité...) . Le patron nous informe qu'après la ville la carretera n'est plus revêtue de goudron. Il fait chaud et la piste monte sur plusieurs kilomètres. La montée est régulière mais le chemin est recouvert de pierres non sellées dans la terre, forçant la vigilance. Lorsque nous croisons ou nous faisons doubler par des cars et des camions, il est compliqué de ne pas mettre pied à terre. Ceci déclenche un nuage de poussière, qui sur les parties découvertes du corps colle à la peau ainsi que sur les vêtements mouillés par la sueur.  Luc habillé d'un haut de vêtement noir qui contraste avec la couleur de la poussière et à qui je fais remarquer la présence de celle-ci, me dit: « on dirait un boulanger!». Alors ce doit être un boulanger d'Haïti que la malédiction du sous-développement contraint à confectionner du pain avec de la terre. 'amalgame poussière plus sueur donne un e forme de bronzage très efficace et rapide, le bronzage manouche. Mais une fois passé sous la douche, il disparaît tout aussi rapiDSC00497.JPGdement. Peu après midi nous déjeunons de nos provisions dans un eépicerie buvette, où nous sommes comme partout très bien accueillis; puis nous reprenons la route qui présente un revêtement plus conventionnel. Arrivés à San Don Bosco, nous faisons le tour de la ville pour trouver hébergement et restauration. Pendant notre recherche, une personne accompagnée d'Italiens, repère que nous sommes français, qu'il parle correctement: c'est l'évêque du coin, il est bien rempli et suce une glace. Les femmes de la région, depuis Banos, présentent une particularité morphologique récurrente, qui m'intrigue quelque peu. En effet, à l'exclusion de toute différence d'âge ou de gabarit et hors maternité, elles possèdent presque toutes un gros ventre. Sans doute est-ce un avantage évolutif, qui en cette région leur a permis de se maintenir dans l'extraordinaire processus de l'évolution des espèces. Je ne sais pas si Darwin, qui a séjourné dans ce pays et y a rédigé l'origine des espèces, a observé ce phénomène. Enfin peut-être suis-je comme le renard de la fable, qui ne pouvant atteindre les raisins trop hauts, s'écria: « ils sont verts».

 

 

12 09

San Don Bosco  Gualagiza  55 km

Départ de bonne heure pour éviter la chaleur. La distance qui nous sépare du but de notre étape n'est pas énorme, mais c'est une piste. Nous attaquons des montées dont on ne voit pas la fin, l'état de la carretera n'est pas terrible. Vers la fin du trajet nous avons été arrêtés quelques temps par des travaux. Je pense que le revêtement en macadam est en projet. Puis arrivés à Gualaquiza, la moyenne de sept kilomètres par heure parle d'elle-même.

 

 

 

 

13 09  Gualaquiza Yantzaza

Nous quittons l'hôtel international pour le petit-déjeuner, là surprise, ma roue arrière est creuvée. Nous devons réparer puis nous prenons le départ. La route est bonne et traverse une partie d'Amazonie très largement domestiquée. A midi nous déjeunons d'un repas tiré du sac dans un abri bus en béton. Puis poursuite de la route. Très souvent au cours de notre progression nous devons subir des attaques de chiens. Jean habite dans une localité près de Lourdes, haut-lieu de la pensée rationnelle, et à l'eau aux vertus miraculeuses. Sans doute cela l'a-t-il inspiré pour mettre au point une technique pour les repousser. En effet, tel un prélat aspergeant d'eau bénite, une créature possédée pour en extirper le diable, il envoie une giclée d'eau de son bidon sur les chiens un peu trop entreprenants, repoussant avec panache leurs assauts terrifiants. Nous arrivons à Yantzaza où nous installons dans un hôtel confortable. J'ai repéré un fil à linge et décide d'y mettre le mien à sécher. Je suis surpris, j'entends un perroquet en liberté et retourne à la chambre prendre mon appareil photo pour effectuer un cliché. Mais très désagréable surprise, je me suis aperçu qu'il lui manquait une aile. Quelquefois on souhaiterait croire dans le charlatanisme de Lourdes qui prospère sur le terreau de la détresse humaine et tremper le pauvre coco dans le bouillon bénit, pour qu'il retrouve son vol et fasse une aile d'honneur à ses tortionnaires qui l'ont ainsi mutilé pour jouir du spectacle de sa captivité.

 

14 09 Yantzaza Loja   104 km

Nous nous levons de bonne heure, la route va être longue et dure. La nature est plus sauvage et avec le relief plus difficile à domestiquer: dans beaucoup d'endroits la main de l'homme a quelques difficultés à mettre les pieds! Dans une localité nous nous arrêtons prendre un café. Regardant le vélo de Luc à sa demande, je m'aperçois qu'il a cassé un rayon. Heureusement c'est du côté opposé à la cassette, donc inutile de déposer celle-ci. Nous remplaçons le rayon et reprenons la route. DSC00510.JPGSur le bord de celle-ci nous trouvons une cabane abandonnée qui nous sert d'abri pour manger, en effet il pleut et il fait une sorte de brouillard. Nous sommes sous un décor de cyclistes  sous la brume pour parodier le titre du documentaire de Diane Fossey sur les gorilles de montagne. Nous reprenons notre progression pour atteindre un col au-dessus de 2800 mètres après 45 kilomètres d'ascension d'un point de départ en-dessous de 1000 mètres.  Il pleut et fait froid, nous sommes très éprouvés, en plus les conditions de sécurité ne sont pas terribles, conséquence du manque de visibilité. Après le sommet, une descente de 14 kilomètres avec une arrivée à Loja à 2100 mètres, et en prime un peu de soleil et une visibilité retrouvée. Recherche d'un hôtel, nous sommes habitués aux petites bourgades et la grande animation de cette ville ne nous est pas très agréable malgré la beauté de son site montagneux.

 

15 09 Loja  Vilcabamba  48 km

Le temps est pluvieuxà tel point que Luc a pris une année de plus. Je ne sais pas si c'est pour la circonstance et pour préparer son épiderme à l'éventualité de bises célébrant l'événement mais il s'est rasé. C'est vrai qu'il avait une barbe de plusieurs jours, et son visage devait présenter la douceur d'une bogue de châtaigne. Nous DSC00515.JPGprenons la route sous la pluie. Avec l'altitude la végétation a changé. On aperçoit des eucalyptus et de l'herbe à vache comme en France. Nous rencontrons deux cyclocampeurs, un Canadien et un Suisse qui se sont rencontrés et font la route ensemble. Ils effectuent l'itinéraire inverse du notre. Ils sont partis de la Terre du feu et remontent au nord. Après échange d'informations, nous reprenons la route et arrivons à Vilcabamba, où à nouveau nous rencontrons un couple de cyclocampeurs français, qui sont partis de Lima. Nous avons pris le repas du soir en leur compagnie. La jeune femme s'est piquée le genou avec une épine dont la variété développe un champignon qui invalide le DSC00520.JPGmembre touché quelques jours. Son compagnon, bon chevelier servant la porte sur son dos : leur couple n'a pas encore atteint le seuil fatidique selon Nougaro, où le mari a pris la place du prince charmant!    

 

 

 

 

 

 

 

 

16 09

Vicabamba à Yangana 22km

Nous avons passé la nuit dans l'hôtel le Rendez-vous , tenu par des Français. La dame de l'accueil est de la Drôme. Elle nous dit, ce dont nous nous sommes aperçu, que l'endroit est très touristique. Vicabamba  est la ville des centenaires, les gens y vivent très vieux, mais des erreurs dans l'état-civil ont amplifié le phénomène. Elle nous dit « galement que de nombreux Nord-Amércains y séjournent et cherchent à s'y établir. Sans doute espèrent-ils ainsi augmenter leur espérance de vie. Au fait j'ai une méthode pour ce faire que les Américains pourraient bien adopter à leur insu. En effet chacun a pu observer, que lorsqu'on s'ennuie le temps n' en finit pas de s'écouler. Alors ennuyez-vous au maximum et vous aurez l'impression de vivre cent ans. Moi par exemple, j'ai travaillé quarante deux ans en usine et ça m'a paru un siècle. Autrefois dans le vocabulaire ouvrier on appelait le travail le chagrin. Aujourd'hui, sans métaphore c'est son absence! Donc après le petit-déjeuner nous prenons la route pour une courte étape, mais avec tout de même de bonnes grimpettes et sur de la piste. La végétation est assez austère. Le bord de la piste est parsemé de plantes au feuillage d'acacias mais avec des épines plus longues, celles-là même responsable de la blessure qui a immobilisé la jambe de la jeune cyclo-campeuse française. Heureusement que le hasard nous la fait rencontrer, une aventure du même ordre aurait bien pu nous arriver. Arrivés à Yangana, petit bourg tranquille. Il n'y a pas d'hôtel. Après renseignement, l'épicière du coin loue une chambre équipée de trois lits qui nous convient.

 

17 09

Yangana à Palanda 61 km

Au matin nous reprenons la piste. Des travaux s'effectuent pour mettre en place un revêtement en ciment, matériau qui représente une plus grande durabilité, 40 à 50 ans au lieu de DSC00525.JPG5 à 10 pour le goudron, d'après les ouvriers qui réalisent ces travaux, et avec qui nous avons discuté au petit-déjeuner. Les allers -retours incessants des camions lourdement chargés de cailloux gênent notre progression. Dans le bourg les travailleurs mouillent le sol, et les camions sont recouverts de bâches, afin que la poussière n'indispose pas les habitants, pratique qui témoigne du grand respect dans lequel ils sont tenus. Après quelques kilomètres les travaux cessent. Le versant de montage où nous nous trouvons est très verdoyant. La piste qui monte sur trente kilomètres est coupée par endroits par de petites rivières que nous franchissons à gué, nous prenant pour ds John Wayne passant le Rio Grande sur nos chevaux mécaniques. Un Australien traversant l'Amérique avec un 4X4, son itinéraire dessiné sur le capot s'est arrêté pour nous parler. La conversation s'engage, quelques clichés photographiques et chacun repart de son côté.  Nous arrivons à Palanda, recherche d'un hébergement fructueux. Il était grand temps, une rafale de vent arrache les tôles ondulées d'un toit, et une pluie torrentielle s'abat sur la ville.

 

18 09

Palanda Zumba 50 km de piste

Nous repartons de Palanda de bonne heure. Je n'ai pas trop bien dormi du fait des démangaisons provoquées sur les jambes par les piqures de moustiques. Heureusement ces moustiques ne sont pas l'anophèle femelle qui pique à la tombée du jour et est le vecteur du paludisme, ah! Ces femelles. A la vue de la quantité de caisses de bière entreposées un peu partout, la malaria cerveza doit sévir ici. C'est une variété locale du palu breton, lui non provoqué par l'insecte adulte, mais sa larve (le verre de cidre, guine-rhu, calva, chuchen etc...)

Le revêtement de la piste est différent de celui que nous avons coutume de rencontrer. Il s'agit de terre sableuse tassée un peu détrempée par la pluie de la nuit. Il pleut beaucoup ici, on peut observer par exemple les fils pour sécher le linge sont systématiquement à l'abri. Au départ, nous sommes freinés par des travaux effectués sur la piste. Les dents de la carretera ont sévi, Jean s'est fait DSC00531.JPGmordre par un chien, heureusement pas gravement et  il est vacciné contre la rage. En début d'après-midi nous effectuons une montée très difficile pour arriver à l'altitude de 2700 mètres. Au sommet il se met à pleuvoir très fort. Jean crève, ou plutôt son vélo. Nous devons nous mettre à l'abri sur un débord de toit d'école et réparer.  Nous descendons sur Zumba toujours sous la pluie et nous passons un point de contrôle tenu par des militaires. Là présentation des passeports, le moment n'est pas très opportun: la pluie risque de mouiller ceux-ci. Arrivés à Zumba nous trouvons un hôtel. Avec Luc nous buvons quelques cerveza dans la soirée et orgie de glaces, quatre chacun.

 

19 09

Zumba Ambella   35 km

Nous retrouvons la piste qui nous mène à la frontière, toujours beaucoup de relief, la vitesse n'est tpas très élevée; nous nous arrêtons dans un petit établissement d'un village pour prendre un café; nous sympathisons avec les occupants, qui nous disent: «  le bon temps est fini maintenant que vous quittez l'Équateur et entrez au Pérou ». un conflit armé des années 80 entre les deux pays a sans doute créé une animosité entre les populations des deux peuples. Les mauvais ce sont toujours les autres!

Nous passons un poste de contrôle tenu par trois militaires; Acceuil très sympatique.  Le gradé veut se faire prendre en photo en notre compagnie, lui avec son fusil M16 qu'il sort pour l'occasion, nous avec nos vélos. Après le poste de contrôle une montée très difficile nous attend, heureusement elle ne dépasse pas les cinq cents mètres, mais elle est à la limite du franchissable. Puis arrive à la frontière. Formalités et échange de devises. Le sol remplace le dollar. Nous franchissons sur un pont le Rio Chinchipe, et passons sous une barrière, quelquefois ouverte par des gamins, c'est le Pérou. Autre formalités. Au bureau de douane, sur le seuil des guitaristes talentueux jouent de leur instrument en aspirant de nombreuses cerveza à intervalle régulier. Les bouteilles vides donnent une idée sur l'étendue de la consommation. Nous prenons le déjeuner puis arrivée sur Namballe.  

 

20  09  Namballe San Ignacio    46 km

A Namballe nous trouvons un hôtel assez poussiéreux mais tout de même acceptable. Le niveau de vie au Pérou est à première vue moins élevé qu'en Equateur. Le parc qui là_bas était assez bon, beaucoup de 4X4, taxis en excellent état, devient très moyen. Peu de 4X4 ici presque indispensables, sur la piste nous rencontrons surtout des voitures de tourisme Toyota. Des motos tirant un habitacle pour loger les passagers remplacent les taxis. Nous en voyons jusque sur la piste. En Equateur, même les toilettes des gargotes étaient corrects, ici çq laisse à désirer. A l'entrée des restaurants, une cuvette posée comme un bénitier permet aux gens de se laver les mains (bonjour la contamination).

Au matin nous prenons la piste pour san Ignacio. Celle-ci n'est pas en très bon état et présente des franchissements d'assez nombreux rios. Une portion est en travaux, des negins de travaux publics labourent le sol. Nous avons de grandes montées, d'une dizaine de kilomètres à franchir. Au sommet de la seconde montée nous déjeunons dans un v illage et recevons un excellent accueil de la population. La campagne électorale pour les élections régionales bat son plein; les maisons affichent les portaits des politiciens et leurs slogans. Certaines façades sont carrément peintes comme des affiches. Peut-être est-ce une façon de rénover la peinture à bon compte. En montant une bosse, sur le côté un jeune garçon gonfle sa bicyclette avec un compresseur à main. Nous nous arrêtons et lui demandons à l'utiliser. Sa maman nous offre des grenades que nous consommons immédiatement avec avidité, tant elles sont délicieusement sucrées; Puis arrivée à San Ignacio qui est une ville assez animée. Nos vélos sont couverts de boue, nous avons décidé de les nettoyer dans une station de lavage repérée sur le bord de la route. La jeune femme à l'accueil de notre hôtel, connaissant notre intention nous prête un jet d'eau nous évitant de nous déplacer.

 

San Ignacio  Jaen  112 km

 

Jaen Trujillo en bus

Arrivés dans cette ville après une nuit dans le bus , nous recherchons un hôtel. Une fois celui-ci trouvé, nous nous installons et lors du transfert des bagages Luc se fait voler son sac à dos où il a disposé son nécessaire pour le voyage en bus. Un individu a demandé une carte de l'hôtel.  Nous pensons que c'est lui qui a fait le coup, se saisissant de ce prétexte pour s'introduire dans le hall. Ensuite déclaration à la police etc. ce jour et cette ville sont à marquer d'une pierre noire. J'ai mangé du poisson avec une sauce si piquante, qu'on l'aurait cru préparée avec du dolpic. Résultat, j'ai le ventre qui coule. Le lendemain nous changeons d'hébergement pour adopter la casa de cyclistas de Luis. Il est un amoureux de la bicyclette, et il a aménagé une chambre pour recevoir des cyclocampeurs. Les plus grandes pointures du voyages du voyage à vélo y ont séjourné et y ont apporté leur témoignage sur un registre. Jean a le pneu arrière défaillant, Luis lui fournira un modèle marathon qu'il a en stock. La façade pacifique du Pérou où nous nous trouvons est un immense désert, bien que situé à la même latitude que l'Amazonie péruvienne à l'est, elle luxuriante. Explication: le courant froid de Humbold, qui longe la côte refroidit l'atmosphère, piège ainsi l'humidité et empêche toute précipitation. De mai à octobre la côte est plongée dans un brouillard humide, la garùa, qui ne se dissipe que l'après-midi. Si l'irrigation le permet le désert peut jouxter des cultures très exigeantes en eau comme la canne à sucre ou du car j'ai pu en observer sur un champ d'une quarantaine de kilomètres.  Des poulaillers industriels géants sont également installés dans cette région, alimentant l'insatiable frénésie d ce peuple péruvien pour la viande de poulet.

 

Trujillo Viru 51 km par la pananméricaine

Je suis malade( caca les doux) pour cette raison je fais le service minimum l'écriture

Viru station service 97 km

Nous quittons Viru au matin après une nuit à l'hôtel. Nous reprenons la panaméricaine quelques kilomètres et empruntons une route privée non revêtue jusqu'à une passerelle franchissant le rio Santa. Franchi le Rio santa dans un village, nous trouvons un hébergement dans une station service. Jean dispose d'une cellule individuelle, Luc et moi un ancien atelier de réparation de pneumatiques, transformé en chambre à coucher. Enfin les toilettes sont correctes, ce qui vu mon état offre un certain confort. Dans un commerce nous consommons de la  cerbeza. Sur le mur de l'établissement figure une photo reproduisant l'édification de la gare de chemin de fer; celle-ci a été détruite pendant le tremblement de terre de 1970, faisant 80 000 morts dans la vallée. Une jeune fille nous explique, que le bruit des lacs de montagne, détruits par celui-ci, grossissant le Rio de Santa a alerté les habitants du village qui sont allés se réfugier sur les hauteurs. Ils ont tous été épargnés à l'exception d'une personne n'ayant pu fuir.

Le lendemain matin 1/10 nous reprenons la route, plutôt la piste pour rejoindre Huallanca par le canyon del Pato. Cet endroit est grandiose. Nous apercevons un camion qui charge du charbon, il est extrait d'une mine sommaire. Un travailleur affecté au chargement, si noir qu'on songerait à un citoyen africain, laisse deviner les condition de travail( bonjour la silicose). Après 69 kilomètres arrivée à Valanca et hébergement à l'hôtel canyon del Pato. Nous faisons connaissance avec un cyclocampeur allemand qui doit rencontrer son amie à la vile prochaine et descendre  jusqu'à la Paz avec elle. Ensuite il repartira en Germanie tandis qu'elle prendra seule le chemin de la terre de Feu.

2/10 Vallanca Caraz 42 km

Nous prenons à nouveau la piste pour Caraz par le canyon del Pato. Cette portion pourtant considérée sur les cartes, guides etc comme majeure est moins intéressante que la partie empruntée la veille. Le débit du rio est altéré par une usine électrique. La piste emprunte un grand nombre de tunnels à la traversée périlleuse. Arrivée à Caraz, hébergement à l'hôtel Charvin. La ville est très agréable. Les femmes indiennes sont vêtues comme des poupées andines, coiffées de chapeau haute forme. Les hommes sont également en costume traditionnel coiffés eux de feutre noir. La campagne électorale bat toujours son plein: orateurs commentant à la manière de journalistes sportifs, un joueur qui s'apprête à marquer un but, leur propre parcours politique, feux d'artifice, musique et danses etc. Nous désirons effectuer le trek de Santa Cruz. Pour ce faire nous trouvons un magasin qui nous fournira plan, conseils avisés et sac à dos.

 

3 et 4 / 10 trek de Santa Cruz

Le soir orage et bivouac sous la pluie. Le lendemain passage d'un col à plus de 4700 mètres, vue splendide sur les sommets voisins à plus de 6000 mètres. Retour à Caraz sans la benne d'un camion sur plus de 80 km avec d'autres passagers passagères très sympathiques; Nous passons un col à plus de 4800 mètres. Le paysage nous éclate carrément à la figure, succession de sommets qui dépassent les 6000 mètres, couverts de neige et de gigantesques glaciers. Chose curieuse, les passagers locaux, habitués aux sommets,  attirent notre attention lorsque nous rencontrons des lacs. Retour à l'hôtel Chavin. J'ai oublié mon routard  Bolivie Pérou et mon lonely planet conversation espagnol à l'hôtel Canyon del Pato, et je songe à aller le chercher en colectivo, gâchant ainsi ma journée de repos.  Heureusement le patron de l'hôtel de Caraz prend contact avec son collègue et me le font parvenir par le taxi collectif. Grand merci à eux. 

 

Caraz Huaraz (3090 m) 73 km

Nous reprenons la route revêtue. Arrêt à Yungay et visite du camposanto. La ville de Yungay a été complétement détruite lors du tremblement de terre de 1970. les glaciers du Huscaran, 6768 m, se sont effondrés sur la ville, la recouvrant totalement faisant 25000 victimes, la quasi-totalité des habitants. Reprise de la route jusqu'à Huaraz, ville très touristique, destination pour accéder à de nombreux treks aux alentours; beaucoup de commerces d'équipements sportifs. Luc trouvera de quoi remplacer une partie de ce qui lui a été dérobé, à un prix très intéressant. Dimanche, ce sera les élections, et la vente de cerbeza est interdite pour éviter les débordements. Tant pis pour nous!

 

3/10 Huaraz route du rio Santa, Recuay, Catac, Patacoto.

Vers 17h le prochain village est trop loin nous devons bivouaquer. Il vente, nous trouvons un endroit bien plat à l'abri du vent et des regards et nous nous installons. Nous sommes à 4000 mètres et la température chute rapidement. Le lendemain il fait moins dix. Mon duvet est très performant, je n'ai pas eu froid, ainsi que mes deux compagnons également bien équipés. Heureusement vers sept heure trente le soleil réapparaît et lorsque nous repartons vers 8h30 le givre a disparu du matériel de camping qui est heureusement sec.

4/10

Bivouac Parchacapi  54km

A Parchacapi, village andin typique à la fin de la Cordillère Blanche, nous trouvons un hébergement sommaire mais bon. Chambre à deux lits pour trois, je dors avec Luc (je ne couche pas). Les toilettes sont un trou dans la terre où l'on doit poser les pieds sur des planches boiteuses. Le lieu est entouré d'une bâche en plastique bleue, pour épargner la pudeur de l'utilisateur, masquant ainsi cette fonction peu noble de l'organisme, mais combien indispensable. ( L'amour est une belle chose mais l'envie de … c'est autre chose)

 5/10Parchaqui La Union  72 km

Nous prenons la route au matin. Celle-ci est parfaitement revêtue. Le paysage est sublime, aucun moyen de locomotion autre que la bicyclette ne permet autant de s'en approprier. Nous passons un col à 4720 m, la montée est progressive néanmoins la manque d'oxygène se fait sentir lorsque nous produisons des à-coups. Déjeuner le midi  à Huallaca, bourg sympathique. Puis arrivée à la Union. La ville n'a pas bonne réputation et passe pour un lieu où la fauche est fréquente. Sur le soir il se met à pleuvoir, c'est ainsi depuis quelques jours.

 La Union

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Salut Papa,
Nous sommes connectés à ton blog et sommes heureux de pouvoir suivre votre évolution.
Bon courage à tous les trois,
Faites le plein de souvenirs,
Bisous
Pascal, Claire et Thomas

Écrit par : Pascal | 29/08/2010

SAlut Alain,
nous sommes supers contents d'avoir de vos nouvelles, nous voyons que tout se passe bien physiquement et moralement nous allons continuez à vous suivre régulièrement
soyez prudents
bonne route à vous trois
gros bisous à toi
A + Adolphe Jo et Ju

Écrit par : adolphe et jo et ju | 31/08/2010

Salut Lainlain
tout d'abord bonne fête
j'espère que tout va pour le mieux
nous pensons très fort à toi
tes messages sont très complets et nous font voyager, continues à nous tenir au courant
gros bisous

Écrit par : adolphe et jo et ju | 08/09/2010

Salut Papa,
Bonne fête !
Dis donc, je ne te connaissais pas si bon écrivain...ça change de tes cartes postales habituelles!
J'espère que tout va toujours bien maintenant que vous êtes "vraiment" partis pour votre grand périple. Continue bien !
Gros bisous
Claire, Pascal et Thomas

Écrit par : Pascal | 08/09/2010

Salut Alain,
c'est Alice et Alain. Nous t'écrivons de Carcassonne où nous sommes partis avec nos cinq chevaux (fiscaux) de chez Toyota. Nous avons traversé la France. Nous sommes arrivés épuisés chez Maxime. Nous étions même perdus. Tout ceci pour te rassurer que tu n'es pas le seul à vivre l'enfer de la route...On a des nouvelles de toi maintenant, on te suit de près. Maxime te passe son mail et nous transmettras si tu veux nous laisser un message.
On a eu quelques nouvelles par Jacqueline. Elle se languit de toi...
Donc bon courage à tous les trois, ne nous laisses pas tomber et reviens vite. On espère te voir avec Nicolas Hulot dans Ushuaia.
Grosses bises

Écrit par : Alice et alain | 09/10/2010

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