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05/03/2011

URUGUAY

Voir la suite sur Ushuaia dans FEVRIER 2011 

MERCREDI 2 MARS

 

FLORIDA

 

C'est la fin des vacances et le camping se vide.Je me suis fait un copain-chien ou plutôt c'est lui qui m'a adopté.Il ne me quitte plus;du genre Rantanplan.Il est maniaco dépressif .Quand il n'essaie pas d'attraper les mouches il aboie après sa queue qui le menace.Alors qu'il est occupé à manger un morceau de pain que je lui ai donné il se retourne brusquement pour donner un coup de gueule à cette sale bète toujours prète à lui faucher quelquechose.

Après deux nuits au camping je vais à l'hotel Espagnol pour attendre l'arrivée de ma carte bleue.En me rendant mon passeport le réceptioniste me dit: « Felice cumpleanos » C'est en effet mon anniversaire.Je me souviendrai de ce geste convivial alors que je suis si loin de la France.La chambre très calme et claire me coûte 12€ .Il y a du parquet ciré et un haut plafond.Il y a le wifi tambien.

Cette petite ville a une ambiance bien agréable.Le double clocher de la cathédrale est couvert de faience.La rue principale est la rue Indepencia.C'est à Florida qu'a été proclamée l'indépendance de l'Uruguay en 1830 à l'époque où Simon Bolivar a fait souffler un vent de liberté sur toute l'Amérique du sud.La bataille de Sarandi un peu plus au nord a été remporté par le général Artigas.

Les petites motos circulent gentiement dans cette rue .Ce n'est pas l'avis du maire qui dans la presse locale déplore la circulation chaotique et en moyenne 5 accidents par jour.Essentiellement des femmes ,seules ,jeunes avec la copine ou la maman.Le casque est obligatoire ici et c'est le style Harley Davidson.

En Uruguay les hommes de tous âges et certaines femmes vaquent à leurs occupations avec à la main la bombilla de maté et sous le bras la thermos pour alimenter en eau chaude.Mème les policiers ne s'en séparent pas pour conduire

Ici,pas de touristes étrangers,on n'entend pas parler anglais .C'est l'immersion totale comme j'aime.Il n'y a pas de guides touristiques sur l'Uruguay.Le routard n'en parle pas ,le petit futé en a parlé mais pas de réédition au programme.Seul le Loneley Planet a consacré un court supplément à l'Argentine(j'ai la version en espagnol).Sur le site Voyage forum les échanges sont déplorables.

Autant dire que c'est un pays négligeable.Moi je m'y plais bien.

 

 

 

LUNDI 28 FEVRIER

 

MINAS-FLORIDA environ 100kms

 

En ce lundi matin des lambeaux de brûme finissent de s'évaporer.Toute la population active part au travail ,à pied ,à vélo,à moto.Aujourdhui c'est la rentrée des classes pour les écoliers en blouse blanche.Je vais faire l'étape par des routes secondaires.A 10kms il y a le sanctuaire de Verdùn sur une éminence rocheuse.Le lieu doit accueillir des foules car de vastes parkings sont aménagés.Au village d'Ortiz tout émiètté je marrète à la tienda qui fait aussi bar.Je demande un café .L'épicier me répond quelquechose que je ne comprends pas .Il revient 5mn plus tard avec une dose de nescafé et un thermos d'eau bouillante.Les prix ici sont dérisoirs comparés à Montevideo.A midi je fais halte à Tapa jolie bourgade avec une place ombragée où trone une fontaine à jets d'eau.La veille a eu lieu un festival de rodéos avec les gauchos des environs.Dommage!Je reprends la route sous la canicule .Le thermomètre affiche 30° à l'ombre .La route est bordée de petites estancias.Dans les vastes prairies l'herbe est jaune.La nature attend la pluie.En fin d'après midi j'arrive à Florida une ville moderne bien équipée de 35 000habitants avec un camping au bord de la rivière.A l'entrée je pousse la porte du bureaudu tourisme.Le directeur est intéressé par mon voyage et nous bavardons un quart d'heure.Alors que je plante ma tente je vois arriver une équipe de la tv régionale qui vient m'interviewer sur ma traversée de l'Amérique du sud.J'ai à peine le temps d'expliquer que mon espagnol est basique que l'interview a commencé sans préambules sous les yeux des campeurs intrigués.Le lieu est est très agréable tout en ombrages sur un terrain sableux avec barbecue et table pour chaque tente.700 emplacements mais un seul bloc sanitaire et pour la douche il faut repartir à l'entrée.Douche collective et eau froide dans un local sportif.Tiens pour fèter mon arrivée je me suis offert une Pilsener d'un litre au kiosque du camping.Une fois n'est pas coutûme et il faut s'hydrater après une journée sous le soleil.

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MONTEVIDEO et le rio de la PLATA

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L'intendencia general (le gouvernement)

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DIMANCHE 26 FEVRIER

Bivouac-MINAS environ 60kms

 

Nuit paisible et réveil avec le chant des oiseaux.Une belle journée s'annonce et c'est dimanche.Mon étape ne sera pas très longue.J'attends que le soleil sèche la tente pour partir.Quand je rejoins la route une moto s'arrète.Rosa ,une motarde me demande si je suis en panne.Elle habite le village voisin et part à un rassemblement au Brésil.Elle a le matériel de camping sur le porte bagage.On se fait une bise et chacun repart de son coté.

A Solis ,agréable village qui se déroule au bord de la route,il y a l'animation des dimanche matin.Tous les commerces sont ouverts.Je veux m'offrir un café.Les bars n'en proposent pas.Dans le troisième le tenancier tarde à répondre en me dévisageant .Il part vers la cuisine semble t il à contrecoeur.Son café est délicieux.La discussion s'engage sur le poids de mon vélo puis sur mon voyage et l'Uruguay que je vais visiter.Il m'offre le café car je visite (aussi)son pays.Comme en Argentine ou au Chili la route traverse de grandes haciendas mais ici les propriétés clôturées sont en retrait de 20m de la route Deux heures plus tard alors que je fais une pause pour manger un peu ,une voiture s'arrète pour me demander si j'ai besoin d'aide.Il fait très chaud ,et je n'ai pas de jambes.Il faut sans doute boire plus.Une montée un peu plus longue et j'arrive à Minas située entre des collines.A 13h,cette ville de 30 000habitants semble endormie;Je m'attarde sur une place ombragée puis je pars à la recherche d'un hébergement.Les deux hotels sont un peu chers pour moi et je vais aller à la posada Verdun.C'est un lieu paisible où tout est de bon goût avec un patio et une terrasse.La dame est très accueillante et il y a le wifi.

La suite de mon parcours est un câsse-tète :J'ai vu grand et finalement les étapes se terminant en début d'après midi me vont bien.Quand on regarde la carte routière on voit un faisceau de routes principales issu de Montevideo qui partent au nord mais qui sont reliées entre elles par des chemins en ripio.Compte tenu de mon problème d'argent je dois renoncer à partir plus au nord et demain cap à l'ouest pour rejoindre en deux jours Florida où je vais m'installer pour attendre ma CB.

  

SAMEDI 26 FEVRIER

 

MONTEVIDEO-Bivouac avant MINAS

 

Ma carte bleue a expiré depuis un mois et je réalise que je n'aurai pas assez d'argent pour faire face aux imprévus pendant le retour vers la France.Il faut une quinzaine de jours pour recevoir un colis de France ce qui est incompatible avec mon itinérance permanente.Jusque là je n'ai pas trouvé la solution.Je me rends à l'ambassade de France qui pourrait ètre une boite aux lettres .Le consul me donne la solution .Un envoi par DHL et la carte arrive en 3 jours. Que n'y avais je pensé plus tôt.

Je commence à saturer à Montevideo.Ce matin je prends mon petit dej au bar de la esquina(le coin de la rue) chez Georges très sympa avec moi ,qui a appris le français au lycée.Sur la place voisine commence le tournage d'un film ou d'une série télévisée.Je change mes pesos argentins et je prends la route.La circulation est calme en ce samedi matin.Crevaison sur l'avenida de Italia .Heureusement une petite ruelle tranquille me permet de m'installer pour réparer.Mon pneu Schwalbe acheté au Pérou n'a plus de dessins.Carlos,un quinquagénaire vient me parler.Il se rend chez son ami Victor qui habite là.Ce dernier parle un peu français ayant vécu en Belgique.Chez lui je lave mes mains pleines de cambouis.Vais je enfin parvenir à sortir de la ville? Un quart d'heure plus tard seconde crevaison.C'est plus compliqué car la ruelle est occupé par un grand marché.Je trouve refuge derrière un étal.C'est décidé je jette mon Schwalbe et j'installe le pneu de secours qui est neuf;mais celui-ci est très mince et je m'attends au pire.Il me faut acheter un autre pneu.L'unique magasin de vélo se trouve justement 500m plus loin.En attendant qu'il ouvre je m'installe dans un parc pour picniquer.

La route de Minas n'est pas facile à trouver.Il faut passer par des voies rapides et des échangeurs.A 16h je suis enfin sur la route ondulante.Je ne serai pas à Minas ce soir.Qu'importe il fait beau.Un peu avant la nuit je prends une route secondaire.Dans une ferme je demande un peu d'eau et je m'installe dans un taillis un peu plus loin .Le coucher de soleil rougeoyant annonce une belle journée 'a continuaccion'.

Mon vélo n'a plus de compteur depuis deux mois et je m'en passe facilement.

 

VENDREDI 25 FEVRIER

 

à Montevideo

 

La avenida de Italia est une voie rapide mais je peux rouler sans problème sur la piste parallèle ou le trottoir pour arriver au boulevard Artiguas et à partir de là je suis dans le centre ville.

Le vent de fin d'été balaie les premières feuilles mortes sur les trottoirs.La rue 18 de julio est l'artère principale de Montevideo ,elle est pimpante avec ses boutiques de luxe;il n'en est pas de même pour les petites rues plus populaires aux murs couverts de graffitis.Il est midi quand je sonne à l'hospedaje de la rue Colonna.

Pour 400 pesos(16€) je suis logé plein centre;certes la chambre n'a pas de fenètre et je dois monter vélo et bagages à l'étage mais c'est clean.Le quartier est agréable.Il regroupe toutes les formes de la société :ministères,petits commerces,boutiques de luxe mais il y a aussi les rejetés de la société,des jeunes surtout.L'un d'eux dort devant une porte tandis que son copain est assis sur le trottoir les yeux dans le vague.Des petits chevaux trottinants tirent des carrioles chargées de sacs plastique.Des hommes accompagnés d'enfant en descendent pour fouiller dans les containers de poubelles.J'ai vu une dizaine d'attelages de ce type ;là aussi il y a de la concurrence.Parfois c'est une moto qui tire une remorque.

La mer est au bout de la rue.Mer ou fleuve !C'est l'embouchure du rio de la Plata qui est si large qu'on ne voit pas l'autre rive où se trouve l'Argentine.Les flots sont limoneux .Au loin passent des cargos énormes.Les vagues viennent se briser sur les remparts de la costanièra de granit rose(le quai qui sert de promenade).Une forèt d'immeubles en brique domine le front de mer.Du port de marchandises je ne verrai que des containers géants empilés les un sur les autres.Le soleil est revenu sur Montevideo le jour suivant.J'avais pris contact avec Carlos un membre de Warmshower (réseau d'entraide des voyageurs à vélo)et nous nous retrouvons dans un bar;il arrive en vélo avec une amie qui parle français.Il est dans le marketing,elle est biologiste.Ils me donnent des renseignements sur le parcours que je veux effectuer en Uruguay.Carlos me dit qu'il n'y a pas de site touristique majeur en Uruguay.Ce n'est pas ce que je suis venu chercher mais plutôt m'immerger dans le monde rural ,profiter encore un peu du charme des petites villes de province.L'Uruguay ne connait pas la crise de son voisin.Le taux de chômage est de 6% me dit-il.Après une crise en 2002 et le passage de la dictature à un régime de gauche modéré le pays connait une reprise.

 

MERCREDI 23 FEVRIER

 

USHUAIA-BUENOS AIRES-MONTEVIDEO en avion

 

Roger est reparti à Barcelone avan-hier.Une heure avant son départ il a revendu le vélo qu'il avait acheté à Buenos Aires.Alain a emballé le sien dans une bache plastique.Pour ma part j'ai trouvé un carton chez un marchand de vélo.Il faut démonter guidon,pédales,roues et avec une heure de patience le carton est bouclé. L'aéroport d'Ushuaia est récent;il est de petite dimension et à taille humaine..L'avion survole le canal de Beagle avant de prendre le cap au nord.

Alain s'arrète à Buenos Aires.Il va essayer de rentrer plus tôt en France.Je continue vers Montevideo pour visiter l'Uruguay Je m'attends à récupérer mes bagages avec du retard car la correspondance est courte.Il n'en sera rien.

Il pleut sur Montevideo .Dans la salle des tapis roulants qui est presque déserte m'attendent sacoches et vélo.Le vélo est remonté en 20mn et je laisse le carton à un homme d'entretien .Aucun voyageur à la douane et je discute avec les douaniers.Il fait nuit dehors.

La température est douce et il pleuviote.Me voici seul dans une capitale que je ne connais pas à la recherche d'un hotel.Trois chauffeurs de taxi vont m'en indiquer un à deux kms.Les avenues sont éclairées .La ville est tranquille.Ce pourrait ètre aussi bien en Europe.Je me sens bien dans ce pays qui se revendique comme étant le plus sûr d'Amérique du sud.

Il est 22h HL quand je sonne à l'hotel Costa Verde.Avec infiniment de courtoisie le réceptionniste m'annonce le prix et il ajoute CASH;c'est mon premier paiement en Uruguay et cela me paraît énorme mais je sais qu'à cette heure je ne suis pas en position favorable pour discuter les prix.Tiene algo mas barrato?ce sera 750 pesos.Heureusement que j'ai pensé à faire du change à l'aéroport.

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