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24/09/2010

Nouvelle page Jean

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salar de Copaisa

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Boliviens en panne sur le salar de Copaisa

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tours operators a Incahuasi

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salar d Uyuni

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                                                          seul dans l infini

 

 

 

 

 

                                      hotel de sel sur le salar de Uyuni

En bref après le silence forcé depuis le lac Titicaca :le beau temps ne nous a plus quitté .Il y a peu de routes goudronnées en Bolivie.Nous avons donc emprunté des pistes depuis la frontière de Desaguadero (Perou/bolivie) jusqu'à Charana  (frontière Bolivie/Chili)située à l'extrème nord est du Chili puis nous avons longé coté Bolivie jusqu'à la frontière de Chungara que nous avons franchi pour longer coté Chili  pour visiter le parc de Lauca ,la réserve de Vicuanas ,le salar de Surire et à Colchane  nous sommes repassé en Bolivie pour traverser le salar de Copaisa et le salar d'Uyuni.Luc nous a quitté à Uyuni .Alain et moi après 3 jours de repos et de préparations nous repartons lundi matin pour la traversée du sud Lipez ,haut désert très froid la nuit,en moyenne à 4500m d'altitude avec arrivée une dizaine de jours plus tard à San Pedro de Atacama.Là,nous en aurons terminé avec les pistes de terre et on peut dire que commencerons les vacances.

  

                                                                       CHILI

                                                           Samedi 6 novembre

                                      ANARVILLA 3950m-COLCHANE 3650m                        30kms

 

 J'ai installé mon duvet derrière l'autel où sont entassées des peaux de mouton .Les murs en adobe (briques de terre et de sable)isolent très bien du froid de la nuit ainsi que le toit de chaume.A 6h j'ouvre la porte.Sur fond de montagnes violettes ,les chaudes couleurs de l'aurore.Une houe sur l'épaule le vieil homme vient nous voir en partant au champ.Un peu plus tard ce sera sa femme qui nous proposera des ceintures de sa fabrication.Tous deux sont édentés comme la plupart de la population.Le village serait dépeuplé depuis 20 ans.

En 7 kms nous arrivons à Enguelga ,village habité avec sa rue principale pavée ,une école toute neuve qui semble vide et quelques hospedaje. Trois maçons construisent une maison.

A Isluga 3 femmes sont devant la très belle église .En arrivant je leur dis « Que bonita su iglesia »Elles me réclament de l'argent.Un homme âgé accourt pour nous empècher de photographier l'église.Je leur dis que cette église c'est le patrimoine ,la richesse du Chili et jamais personne ne m'a demandé de payer pour photographier une église.Evidemment nous ne verrons pas l'intérieur.Avec Parinacota c'est une des plus belles d'Amérique du sud.

A Colchane ,vile frontière  ,les maisons occupent le bord de la route rectiligne.Nous allons à l'hotel Camino del Inca,où l'accueil est sympathique .La femme nous prépare un repas alors que rien n'est prévu le midi.Les chambres donnent sur la cour et nous avons les vélos à proximité.J'en profite pour nettoyer et contrôler le mien.Ici mon mobile fonctionne et je peux donner des nouvelles après 10 jours de silence radio.L'étape fut éprouvante à cause du poussage dans le sable.Demain nous passons la frontière à 8h.

                                                                     CHILI

                                                           Vendredi 5 novembre

                  Refugio salar de SURIRE 4200m- bivouac Anarvilla 3950m             66kms

 

L'eau a gelé dans le préfabriqué où nous dormons et la sortie du duvet n'est pas enthousiasmante.La harde de vigognes qui a dormi près du refuege s'ébat aux premiers rayons du soleil.Plusieurs carrefours  au départ et nous partons trop à droite.La piste s'élève vers des montagnes brunes et rougeâtres.L'ascencion va durer 15kms avec certains passages difficiles .Alain se plaint d'essoufflements et de vertiges.Vers 4600m nous parvenons sur le plateau sommital.Après une courte descente longue hésitation à un carrefour .Nous n'avons vu aucun véhicule depuis notre départ.Boussole et carte en mains nous tentons du coté le plus fréquenté .Une heure plus tard nous arrètons un pick up ;ses occupants nous confirmerons la direction.Un long passage de sable où il faut pousser,tirer les vélos nous retarde et il ne faut pas espérer atteindre Colchane ce soir.Dans un village abandonné nous nous apprètons à squatter une maison abandonnée mais en continuant la visite découvront un couple agé qui va nous loger dans l'église .Nous laissons quelques pesos et nous pouvons remplir les bouteilles au robinet.Autour de Anarvilla il y a de vastes prairies où paissent des lamas et des alpagas.Silence dans ce village où seul le vent frotte ses ailes sur les ruines.

                                                                 CHILI

                                                           Jeudi 4 novembre

                                               GUATLATIRI 4300m-Refugio salar de SURIRE 50 kms

A 3h du matin je ne me rendors pas et je suis oppressé pour respirer mais pas de maux de tète ;celà m'angoisse et je calcule que j'ai encore 3 semaines à passer au-dessus de 4000m.Mais nous avançons dans ce projet qui enchaine 5 difficultés entre la frontière Pérou  /bolivie et San Pedro de Atacama.A 7h les premiers rayons du soleil passent par la porte ouverte du resto où nous déjeunons.Nous regrettons de prime abord le radiateur d'hier soir mais les rayons du soleil deviennent chauds.Le village de Guatlatiri est majoritairement en ruines et l'église surclasse tout de sa superbe.C'est la réplique de celle de Parinacota ou Rio Blanco avec le même petit escalier qui conduit au clocher .Elle est fermée et nous ne verrons pas l'intérieur.Le toit est couvert de chaume du désert.Toute l'activité traditionelle semble avoir disparu au village.La CONAF y a sa maison du parc de Guatlatiri et nous allons voir les gardes pour réserver notre place ce soir au refuge du salar de Surire.L'accueil n'est pas empressé et je trouve que les Chiliens sont les moins chaleureux des latinos que nous avons rencontrés à ce jour.Curieusement dans ce village il y a des passages de camions en permanence y compris cette nuit.Echanges de saluts avec les chauffeurs toute la journée.Pour commencer  nous perdons 300m de dénivellée puis nous entamons une longue ascencion.

Nous traversons la réserve national de las vicunas(vigogne en français).Nous voyons de nombreuses hardes;ces animaux peureux rappellent les girafes dont elles ont le long cou et la forme du museau.Quand elles marchent leur allure est gracieuse mais quand elle court c'est plutôt une galopade.A l'heure du picnic pas d'abri en vue au milieu de ce désert balayé par les vents violents et soutenus;j'expérimente une idée que j'ai eu pour la traversée du sud Lipez.Je mets le vélo sur béquille perpendiculaire au vent et la couverture de survie est installé le long du cadre ;ainsi on peut manger abrité et même préparer un café.En milieu d'après midi une ligne blanche apparaît à l'horizon:c'est le salar de Surire.De blanc immaculé il devient grisâtre plus nous approchons.C'est sur un chantier que nous débarquons.Les pelles mécaniques chargent en permanence des camions .Des convois de camions traversent  de part en part le salar dont l'exploitation a débuté il y a une trentaine d'années.Il est labouré,dressé en monticules.Une lagune réduite subsiste où viennent encore paresser les flamants roses.Bref le charme évoqué par ce doux nom est bien démenti sur le terrain.Comment le guide du routard peut-il occulter l'aspect exploitation de ce salar.Il est 17h et nous devons affronter le vent violent pour contourner le salar et rejoindre le refuge de la Conaf.Le  garde qui nous accueille n'est pas au courant de notre arrivée et insinue qu'on ne pourra pas dormir ici;d'ailleurs il n'a pas la clef du préfabriqué où sont les chambres et ne peut joindre son collègue.Hay que esperar!(il faut attendre)et il nous plante dehors.Quand le soleil va passer je lui explique que nous sommes fatigués ,que nous avons froid et que nous aimerions entrer .C'est chose faite et miraculeusement la porte du dortoir est maintenant ouverte.Ces latinos sont difficiles à comprendre.Dans la salle commune nous pourrons préparer notre repas avec l'équipement du refuge et pourrons même prendre une douche chaude,mais on a l'impression de déranger .Nous règlons la nuitée 5500 pesos soit 7,50€

Nous sommes à 80kms de Colchane la frontière bolivienne,plus près que prévu et envisageons d'y arriver demain.

 

                                                                   CHILI

                                                           Mercredi 3 novembre

                                     PARINACOTA 4330m-GUATLATIRI 4300m                    64kms

Sensation de froid dans cet hotel où il ny a pas de chauffage.Ce matin Leonel évolue en combinaison de ski.Il nous sert un petit dej très correct.Il accepte de nous faire du change moyennant une commission raisonnable.Pour notre problème de ravito il va nous fournir l'essentiel et 23 petits pains qu'il confectionne lui même  et nous irons complèter à la tienda.

Plus besoin d'aller à Putre.Nous visitons l 'église qui est parmi les plus anciennes d'Amérique latine .La voûte est une sorte de treillis de branchages sur des poutres d'eucalyptus non équarries.Sur les murs des peintures du 17ème siècle représentant des conquistadors dans des scènes où les dieux indigènes sont anéantis et le christ est crucifié par des conquistadors.Nous buvons un café en compagnie de français qui voyagent en 4X4 de location.Nous prenons la route un peu avant midi.Au minuscule village en ruines  de Chucuyo nous déjeunons au resto et la femme nous confectionne 10 pains de plus.

Au poste des carabineros nous quittons la route asphaltée pour une piste qui raccourcit.

Succession de raides montées et descentes puis franchissement d'un rio et nous allons évoluer sur le plat jusqu'au soir.Quand le choix se pose entre plusieurs pistes nous choisissons la plus fréquentée.Nous voyons au loin des camions accompagnés d'énormes panaches de poussière.Enfin nous rejoignons la route asphaltée et un panneau indique 41 kms pour Guatlatiri où nous savons qu'il y a un hospedaje.Sur la carte la route fait un coude à 90°et c'est pour nous l'assurance d'avoir un fort vent favorable.Nous sommes au milieu d'un désert dominé par le volcan Guatlatiri 6063m qui émet des fumerolles blanches.Nous arrivons à 19h au village de Guatlatiri où règne un vent glacial.L'hospedaje est ouvert mais il n'y a pas de lumière;la femme nous allume un radiateur et nous dinons à la bougie.

Il gèlera à -10° et dans les chambres au matin il fait +3°Autant dire que le duvet est apprécié.Le lit est équipé d'une épaisseur insupportable de couvertures tant c'est lourd..La nuit le ciel étoilé est d'une pureté absolue,mais où est passée la croix du sud.

                                                             BOLIVIE/CHILE

                                                           Mardi 2 novembre

                                         SAJAMA 4200m-PARINACOTA (Chile)4330m               6Okms

Sous l'éternel grand beau temps nous parcourons les 12 kms de piste qui nous amène à la route goudronnée où nous voyons de loin passer les camions et les bus à des vitesses que nous avions commencé à oublier.Rectiligne la route nous conduit à un village que nous prenons pour Lagunas ;vaste parking,ambiance de frontière et un poste de police où on nous fait signe de passer.Nous devons changer des bolivianos à la frontière.

Suit une ascencion de plusieurs kms jusqu'à un col de 4550m.Un panneau nous souhaite la bienvenue au Chili.Quelquechose ne colle pas.Une légère descente et c'est le poste frontière      

Il n'y a pas de bureau de change et en discutant nous comprenons notre méprise .Le poste de police au pied du col était situé à Tambo Quemado et c'est là que se trouvaient les bureaux de change.Les douaniers Chiliens nous demandent à voir les produits alimentaires et nous donnent des renseignements sur la route qui s'avèreront faux.La route reste en haute altitude et nous longeons la lagune de Parinacota sous le volcan du même nom avec en premier plan des troupeaux de vigognes.Le vent froid est de face et nous ne savons pas ce que nous allons trouver à Parinacota ni le kilométrage pour y arriver.Alain et Luc sont inquiets à défaut d'avoir pu changer leurs devises.Enfin vers 16h30 un panneau indique Parinacota par une piste de 4kms.La petite bourgade que je pensais trouver n'est qu'un minuscule village essentiellement en ruines mais ...l'église est superbe et la petite place est avenante avec ses étals.Nous nous renseignons sur les possibilités de change.Leonel sorte de gros nounours à grosse moustache nous laisse quelques espoirs ;il tient l'hotel et peut nous loger dans un dortoir .A cette altitude le vent est glacial .A l'hotel la salle de restaurant est agréable et la vue par les fenêtres est superbe.Nous verrons un peu plus tard que c'est une bonne adresse du routard.

Nous y rencontrons Sophie et son ami deux sympathiques backpackers avec qui nous passerons la soirée.Ce sont des parisiens expatriés à Londres qui ont pris une année sabatique pour visiter l'Amérique latine et peut être la Nouvelle Zélande.Avant de nous lancer dans les parcs nationaux il nous faut résoudre plusieurs problèmes:Changer des devises et pour cela aller à Putre ville distante de 43kms aller mais il y a 1000m de dénivellée à monter au retour et ce sera 2 jours de perdus.Trouver un taxi est impossible.Nous devons aussi acheter du ravitaillement pour 5 jours car visiblement il n'y aura rien sur le parcours qui se déroulera essentiellement sur des pistes.Nous allons nous coucher sans solutions.Luc envisage de nous quitter pour rejoindre Santiago par le Chili.

 

 

                                                                  BOLIVIE

                                                           Lundi 1 er novembre

                                               RIO BLANCO 4230m-SAJAMA 4200m                37kms

Avant de quitter le village désert nous allons voir l'église.Elle est très ancienne ,et on accède au clocher par un étroit escalier de pierre où il faut se courber pour monter.La cloche de fabrication sommaire est fixée par des liens à une poutre non équarrie.Personne dans les rues à cette heure-ci.Il y a une petite place cimentée et un kiosque au milieu.Il règne dans ce village semi abandonné un silence d'une violence incroyable.Pas un chant d'oiseau,pas un cri d'animal .Rien ,sous le ciel pur et le soleil.Sur les portes il y a des cadenas ,parfois emmaillotés dans des chiffons.En contrebas le rio se ramifie dans les vastes prairies.J'imagine que les ultimes éleveurs se partagent les meilleurs pacages .Ceux qui emmenaient au loin leurs troupeaux ,bénificient maintenant des terrains abandonnés ,mais cela a un prix:la solitude,et peut ètre l'ennui.Pédaler dans ces grands espaces à 8h du matin est un vrai bonheur.La glace sur les nappes d'eau rappelle que les nuits sont très froides.En voulant prendre de l'eau à une source abondante je constate qu'elle est tiède et j'en profite pour faire une toilette intégrale les pieds dans l'eau réparant 3 nuits sans salle de bain.

Le volcan Nevado Sajama qui nous domine de ses 2000m offre le spectacle de ses glaciers noirs en cette saison.Nous passons au pied après l'avoir en vue depuis plusieurs centaines de kms.Les croisements se multiplient et les choix sont parfois hasardeux  à défaut d'indications.Les thermes sont nombreux dans cette région.Deux jeunes Italiennes en short se rendent à une laguna et nous confirment la direction :Sajama est à 8kms .Dans un décor de désert sableux entouré de volcans le village s'étale sous la chaleur.A l'entrée du village des maisonnettes au toit de chaume :c'est un hospedaje très niveau européen avec douche chaude.L'intérieur est de bon goût et les murs en adobe isolent très bien du froid pendant les nuits froides.Sous un parasol et face au Sajama nous savourons la détente autour de bières puis d'assiettes débordantes de viande de lama et de légumes accompagnées d'un délicieux vin Bolivien.Nos lessives sont étendues au grand vent et au soleil.L'ambiance est très familiale et on m'invite à monter dans le 4X4 pour aller visiter des geysers et autres vasques d'eau bouillante.A Sajama passent 5000 touristes par an .Des Vttistes viennent avec le  vélo sur les voitures mais semble-t-il pas de cyclotouristes.

    

 

                                                                  BOLIVIE

                                                           Dimanche 31 octobre

                                               CHARANA 4050m-RIO BLANCO 4230m             69kms

 

Au lever du soleil nous découvrons un attroupement au coin de la rues où des mamas girondes préparent sur le fourneau des délicieux beignets grands comme des assiettes .Ce sera notre petit dej du jour.Nnous traversons la voie de chemin de fer pour emprunter la piste qui toute la journée à travers le plateau va nous conduire vers le volcan Sajama que nous voyons depuis 200kms.30kms plus loin nous arrivons dans une zone sableuse désertique où subsistent les ruines d'un village.Dans ces vastitudes paissent des troupeaux de lamas et d'alpagas face aux hautes montagnes de la frontière chilienne.Seule une ferme reste en activité à 30kms de Charana..Le vent chaud se lève en début d'après midi.Vers 13h nous avons parcouru 40kms et la route traverse des dalles de roche rouge dans un décor évoquant l'Australie.Après un hameau habité du nom de Sepulcres la route change de direction et le fort vent devient favorable.Dans le faux plat descendant,plus besoin de pédaler et j'ai l'impression de faire de la mobylette.L'arrivée sur le village de Rio Blanco est superbe. Il est situé dans un environnement de pâturages où paissent des centaines de lamas.Il est 17h ,il commence à faire froid à 4200m et il est urgent de trouver un endroit où dormir ou un emplacement pour camper.Le berger à qui je m'adresse répond négativement à toutes mes demandes.Dans le village désert un jeune homme de 25 ans est occupé à arranger un carter de vélo.Il va nous conduire à une salle de classe du collège désormais abandonné .Le sol est recouvert de poussière et des sacs de ciment y sont stockés.Le vent qui se déchaine sur la toiture nous rappelle que c'est une aubaine pour nous de dormir à l'abri à cette altitude.Avec le garçon qui a peut ètre été élève dans ce collège nous partageons un chocolat chaud et des gateaux.Le collège a été construit en 1998 et subsistent encore parabole  et capteurs solaires de grande dimension.Comment expliquer que cet effort d'investissement dans un endroit aussi reculé ait été trahi par un aussi brutal exode rural.Nous avons des difficultés à communiquer avec Cuzco qui mixe castellano et son idioma local.Il restera un long moment à nous regarder préparer l'itinéraire du lendemain sur les cartes.Le sol couvert de poussière oblige à mille précautions pour préparer le repas .Luc et Alain bivouaquent;quant à moi je monte la partie intérieure de ma tente.

 

 

 

                                                                   BOLIVIE

 

                                                           Samedi 30 octobre

                        Bivouac près Brerenguela 4010m-CHARANA 4050m                     52 kms

 

                                                           Etape très dure

 

Il a gelé à -2°;temps beau fixe.Un berger à vélo passe ,un transistor allumé en bandoulière..De donde viene,a donde ban.-Viajamos por turismo.Mème conversation un peu plus loin avec un berger indien qui conduit son troupeau de lamas au champ du jour.Pour débuter une montée à 15% où je laisse du jus puis descente sur Berenguela village fantôme.Des voix d'enfant contredisent un instant le silence souverain en ce lieux.Une famille vit ici ainsi qu'une femme âgée dans la maison d'en face .En tout y compris l'habitat dispersé il y a une quinzaine de familles.L'église est superbe.Le village est environné de parois coté ouest.Ce village a dû compter jusqu'à 500 personnes.Il y a des constructions  neuves qui sont peut ètre des bâtiments communaux.Ici le silence définitif attend son heure.Par l'homme nous comprenons que l'étape du jour ne sera pas de tout repos;succession de montées et descente entre 4000m et 4200m.Au détour d'un virage surgit le pont tout neuf qui enjambe le rio Mauri et juste avant, la barrière d'un poste de police.Les deux policiers nous accueillent chaleureusement.Ils ne se souviennent pas avoir vu passer d'autre cyclotouristes.Selon eux il nous reste 20kms de plat pour arriver à Charana.Le kilométrage se vérifiera.Pour le plat c'est la conception bolivienne.Nous traverserons une magnifique pampa où paissent des troupeaux de lamas sur fond de volcan Sajama.L'endroit dégage un intense sentiment de plénitude .Je me souviendrai de l'interminable ligne droite finale de 8kms avec en ligne de mire la chaîne montagneuse Bolivo-Chilienne .Le soleil rasant de fin d'après midi est aveuglant mais surtout il faut lutter contre un violent vent de face de 60km/h.Pour frayer un passage

à la route on a taillé des brèches dans les barres rocheuses;le vent furieux s'y engoufre et cherche à déséquilibrer.Ces courtes montées à 10% relèvent de l'exploit car il faut lutter contre les accumulations de sable .En cas d'arrèt ,les redémmarages sont quasiment impossible et il faut passer la bosse en poussant le vélo.Au loin on voit arriver les tornades de sable.Quand elle arrive sur moi je mets mon écharpe sur le nez.Lutter contre le vent ne me pose plus de problème.Je change dans cerveau la configuration et m'imagine dans une banale ascencion de col que je monterai les jambes bien détendues.Il n'en est pas ainsi pour mes coéquipiers qui arriveront 40mn plus tard à Charana.Au loin se distingue la silhouette noire du village.Dans les champs proches de la ville le vent drosse les sacs plastique éparpillés.Enfin les premières maisons d'adobe se dessinent nettement.A 17h il commence à faire froid et la rue principale est déserte.J'attends Luc et Alain en compagnie d'une vielle femme bien abrité à l'entrée du village.Il y a un millier d'habitants à Charana ;c'est possible car c'est une ville de garnison toute proche de la frontière avec le Chili.Nous ne la passerons pas demain mais seulement dans quelques jours dans la parc de Sajama.J'aime l'ambiance sordide de ce village tout droit sorti du roman 'Le désert des tartares'.Le village est un quadrillage rectiligne de rues de terre mal entretenues.Talonnés par le vent froid nous partons à la recherche de l'alojamento.Il nous est proposé de véritables cellules de 3mX2m .Il n'y a pas de douches et pour se laver il faut aller puiser de l'eau dans des bacs plastique au fond de la cour.Par cette température cela demande un certain courage.

La fille de la maison parle un espagnol mèlé de sabir local rappelant le brésilien et il est difficile de se comprendre.Nous rejoignons le bar qui fait aussi restaurant et nous installons   

à coté de locaux qui mangent ,en avance ou en retard.A ma demande de boisson chaude la femme de la maison répond « non! » et ne s'occupe plus de nous.On n'insiste pas et on va dans une tienda nous acheter une bouteille de vin du Chili pour faire l'apéro dans notre chambre.Au restau où nous irons un peu plus tard la salle est remplie d'indiens et de militaires,la porte reste ouverte et tout le monde est habillé chaudement (anoraks et bonnet).A la nuit tombée le vent a disparu et la ville paraît plus avenante.Demain nous avons une grosse étape pour rejoindre Rio Blanco car le village de Sajama sera trop loin.Il nos faudra bivouaquer et nous faisons des courses en conséquence.Il y a peu de voitures en Bolivie et on voit seulement quelques bus:de ce fait les rues sont silencieuses.Beaucoup d'indiens sont édentés et les plus fortunés portent des dents en or.

 

VENDREDI 29 OCTOBRE

 

                        NAZACARA 2800m-bivouac avant BERENGUELA 4080m

 

La piste n'est pas fameuse au début,puis s'améliore.Il faut une concentration permanente:une seconde d'inattention et c'est la chute. Nous découvrons un premier troupeau de vigognes.Parmi un groupe de cantonnier avec qui nous bavardons une femme nous demande pourquoi nous sommes venus souffrir sur les chemins de Bolivie.

A San Andres il y aussi une barrière gardée par un policier.Pour nous le passage s'effectue simplement par un échange de saluts amicaux.Le village semble déserté .Le batiment du collège est vide et des vitres sont câssés.Entre San Andres et Santiago l'altiplano est somptueux et il y a de nombreux troupeaux de lamas ,d'alpagas de moutons.Autant dire que nous mitraillons.A notre arrivée à Santiago nous faisons des courses en prévision du bivouac qui s'annonce pour ce soir.Trois hommes d'une fondation humanitaire nous apprennent que l'itinéraire que nous projetons « c'est l'aventura » et nous indiquent un itinéraire répertorié et corrigent au passage la position de Charana qui est fausse sur notre carte.Ainsi nous rejoindrons Sajama par une piste au départ de Charana par où passe un bus une fois par semaine.En quittant Santiago la piste rectiligne se dirige vers les premiers contreforts montagneux.Nous allons bientôt batailler avec des pentes raides et le vent latéral dans une succession de gorges.Vers 17h30 nous arrivons sur un petit plateau occupé par des troupeaux d'alpagas.Nous ne savons pas si Berenguela est encore loin et nous choisissons de bivouaquer ?Luc a trouvé une petite grotte abritée du vent.Elle convient bien  pour diner mais un peu exigue pour dormir à trois.Luc suivant son habitude s'installe dans son duvet en arrivant.Je préfère monter ma tente et m'endormirai avec le vent qui la balotte.

 

JEUDI 28  OCTOBRE

 

                                               DESAGUADERO-NAZACARA                   66 kms de piste

 

Je me sui réveillé avec une migraine et j'ai les jambes en coton.Pas l'idéal pour attaquer une étape de piste.Heureusement pour commencer nous longeons le lac Titicaca sur la route nationale.Une pancarte au bord d'une  piste de terre rouge indique Jesus de Machaca..Le ton est donné :nous sommes en Bolivie.Comment ferons nous pour trouver les directions s'il y a des carrefours.A un homme qui arrive à vélo je demande de m'expliquer la route .Dans son sabir local il m'explique l'itinéraire tout le traçant dans le sable.Ses renseignements se vérifieront.Nous évoluons toute la matinée sur l'altiplano parmi de vastes prairies où sont disséminées des maisons en adobe noir.Les indiens n'acceptent pas qu'on les prennent en photo;dont acte!A 13h nous entrons sur le le terrain vague qui tient lieu de place à Jesus de Machaca;des petits groupes sont assis qui nous regardent arriver.La discussion s'engage et nous apprenons où sont les restos et le départ de la piste de cet après midi.Nous arrivons de bonne heure à Nazacara joli petit village construit à cheval sur le rio qui délimite deux communes et deux cantons.De part et d'autre un policier armé actionne une barrière au passage des bus.J'ai crevé une nouvelle fois et il faut renoncer à aller plus loin.A notre demande d'hébergement on nous propose de dormir dans la casa del Gobierno.Mais il faut attendre la présidente qui a la clef.J'en profite pour réparer mon pneu.Peu à peu s'agglutinent autour de mon vélo quelques enfants ,puis ,téléphone arabe aidant un groupe d'ados qui la ramènent,puis les voisins.Je demande s''il y a de l'eau .Une femme m'apporte aussitôt une pleine cuvette et je peux rechercher le trou dans la chambre à air.Les enfants touchent à tout.Quand je commence à ranger je vois qu'il me manque un démonte pneu.Je m'adresse à tout le monde :Tengo 3 piezzas,hay 2 .Donde esta la otra.Un ado fouille dans sa poche et me la tend.J'apprécie sa franchise.La présidente arrrive .Nous sommes logés dans une immense salle de réunion à l'étage et nous montons bagages et vélos.Le vent froid commence à souffler dehors et la chaleur de la journée perdure dans notre salle.Une dame du village nous apporte un repas chaud .Nous proposons de participer à l'hébergement et la présidente fixe le prix à 30 bolivianos(3,50 euros).Comme souvent c'est un femme qui est responsable de la communauté.Notre bivouac est original et par cette rencontre avec la population de Nazacara nous oublions les effets négatifs de la frontièr

 

MERCREDI 27 OCTOBRE

                                  

                                                           Passage du Pérou en Bolivie

                                   PUNO 2820m-DESAGUADERO 2820m  environ 200kms en bus

 

 

Nous voyageons dans un petit bus avec nos vélos sur la galerie où je rejoins l'accompagnateur pour m'assurer que nos montures sont correctement amarrées.Dans le coffre à bagage l'antivol relie tous les bagages.Ces trajets sont toujours à risque et les départs et les arrivées demandent beaucoup de vigilance ,moyennant quoi tout s'est toujours bien passé.J'ai oublié de poster mes cartes postales à Puno et avant de passer la frontière je dois impérativement le faire.Je pars à la recherche des boites à lettre mais en vain :il n'y en a pas ,d'ailleurs personne connait le mot buzon.Au comissariat on m'indique une agence postale que je trouve difficilement grâce à un Péruvien très serviable qui m'y accompagne mais en vain,il faut me dit-on les porter à Puno.Mais comment font les gens pour leur courrier?Sans solution je confie mes cartes à l'accompagnateur du bus qui les déposera (peut ètre!) le soir même à la poste de Puno moyennant une commission.

Desaguadero est à cheval sur les deux pays et la frontière est sur le pont.Des dizaines de tricyclos locaux chargés de patates la franchissent sans s'arrèter.Les formalités d'immigration vite expédiées nous découvrons l'autre coté qui de prime abord nous fait triste impression.Pas de passage de touristes à cette frontière.Ce sont essentiellement des locaux.Surprise il y a deux banques pas de distributeurs bancaires .Pour la traversée de 5 jours vers Sajama nous sommes trop justes.La soulution qui va s'imposer:prendre un taxi pour 30 dollars et aller au plus près de La Paz pour effectuer des retraits .Celà nous prendra l'après midi car c'est une course de 200kms aller et retour.A la nuit tombée dans la rue principale de Desaguadero les lampadaires disposés à l'économie laissent de grandes zones d'ombre.L'ambiance est glauque.Dans les tiendas je n'arrive pas à dénicher de pâtes et l'accueil n'est pas agréable.Nous retournons diner dans le micro restau où nous étions à midi.La femme ,qui emploie parfois des mots italiens,nous fait une place dans le couloir qui tient lieu de salle de restaurant.L'hotel 4 étoiles où nous ommes est sur le déclin.Le ménage n'est plus fait mais les draps sont propres.Luc et Alain passeront la frontière pour acheter des pâtes.Comme souvent le premier contact avec le nouveau pays laisse à désirer.En général cela s'arrange ensuite.

 

 

MARDI 26 OCTOBRE

L ALTIPLANO et LE LAC TITICACA 3850m

 

Hier surprise en quittant l'hotel :c'est en dollars que nous devons payer et non en soles soit 2,8 fois plus .Un peu grisé par le lieu en arrivant et exténué par la ruelle pavée nous avons confondu le S de dollar et le S de sole.Mais dépèchons nous il y a le bus à prendre pour Puno;les billets sont réservés mais on ne saura s'il y a de la place pour les vélos seulement ½ heure avant.Tout se passera bien et nous allons avancer de 400kms et accèder à l'altiplano.Pour qui aime les grands espaces c'est du pain béni .Les rivières font des grands coudes et nous y voyons les premiers flamants roses.Enfin un liseré bleu sombre annonce le lac Titicaca.Puno est affalé sur un flanc de montagne qui descend jusqu'au lac.L'hotelier nous propose une excursion de la journée sur le lac pour un prix très raisonable de 30 soles prise en charge comprise et retour à l'hotel.Banco!Mème si je déteste les voyages organisés je dois dire que la prestation est à la hauteur.Visite d'u village flottant certes dédié au tourisme mais celui-ci fait vivre 7 familles et 40 personnes.La communauté est présidée par une femme.Les constructions et les embarcations en roseau sont très photogéniques.L'eau est 50 cms au dessous de ce tapis de roseaux et de terre et on y fait même du feu.Le guide débite son sujet au rythme d'une mitraillette pendant une heure;Le lac Titicaca est une vrai mer de 165kms de long et 65kms de large avec de nombreuses iles qui cassent un peu l'immensité.Le bateau repart pour2h de traversée jusqu'à l'ile de Taquilé où la communauté nous sert un repas face à la mer après un intermède de musique et danse.Puis par un chemin dallé nous rejoignons un autre port et en 3heures retour à Puno.

Voilà ;notre voyage au Pérou prend fin demain car nous prenons le bus jusqu'à la frontière et premiers tours de manivelles sur le sol Bolivien.En conclusion le Pérou offre un terrain facile pour le cyclotourisme même si les montées sont longues (parfois plus de 45kms).Nous avons passé une douzaines de cols entre 4000m et 4500m.Les Péruviens sont particulièrement accueillants et amicaux mais je n'en dirai pas autant de leurs chiens qui nous ont beaucoup attaqué.Côté sécurité RAS en prenant certaines précautions en ville .Pour le milieu rural et les villages on s'y sent en parfaite sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Depuis l'hotel Corihuasi 

 

 

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la cathédrale

 

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Livraison assurrée dans les ruelles les plus pentues 

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                                               La plazza de Armas

 

 

 

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la plazza de Armas 

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Cuzco 

 

VENDREDI 22 OCTOBRE

 

ANDAHUASI 3550m-CUZCO 3500m 45 KMS

 

Le soleil est de retour et nous découvrons les sommets légèrement blanchis.Nous préparons nous-mèmes le petit dej dans le patio entouré de balcons.Aujourdhui étape légère ,celà sent les vacances.Descente pour commencer puis du plat pour arriver à Anta ville très animée en ce jour de foire aux bestiaux.Une montée de 5kms un peu raide jusqu'à 3750m puis descente sur Cuzco .La ville s'étire à nos pieds avec ses toits de tuile rouge.Pas un immeuble en béton pour gâcher le spectacle.Nous restons un moment ,surpris ,à contempler l'homogénéité de Cuzco couronnée de monts.Cuzco nous plait ,mais nous ne sommes pas au bout de nos (bonnes) surprises.Pour atteindre un hotel cité dans le guide du routard ,nous traversons le marché et nous arrivons à la plazza de Armas.Eblouissement devant tant d'architecture coloniale et colorée et les églises sont nombreuses dans la lignée de ce que j'ai vu aux Canaries qui a inspiré les premiers colons espagnols.La ruelle pavée est raide et fatigués nous nous arrètons plus tôt que prévu à l'hotel Corihuasi dont l'entrée ne paie pas de mine mais qui depuis les balcons offre une vue sur toute la ville.Le batiment date du 16ème siècle ,les escaliers de pierre desservent des chambres parquetées agencées avec gôut.Bien que tout près de la place l'endroit est calme .Deux jours de vacances en perspective pour moi.Luc et Alain de leur coté partent visiter Macchu Pichu demain matin aux aurores.

La visite de la ville va déjà me prendre du temps.

JEUDI 21 OCTOBRE

 

CARAHUASI 2800m-ANDAHAUASI 3550m 83kms

 

Petit dej dans le patio servi par le patron ,très prévenant.Le temps s'annonce beau avec des nuages blancs et un ciel azur.Une descente de 30kms pour commencer avec des paysages superbes.Fait curieux nous descendons alors que le torrent coule à contre sens.Pause à 11H à Limatombo après 15kms d'ascencion.Au programme nous avons une de nos montées les plus longues.Le jus de papaye est délicieux .Un bruit de fanfare nous parvient ;c'est l'école privée qui défile du plus grand au plus petit.Quiproquo:alors que nous nous sommes mis à l'abri 5mn Alain nous croit devant et fait l'ascencion en solo.5 kms avant le col le ciel est noir,le vent se lève et la pluie est imminente.Nous arriverons au col sans nous mouiller;Alain nous y attend au chaud dans le poste de police .Il y a un péage pour les voitures.Pour nous c'est gratuit.Ce soir pas d'hébergement de prévu avant 30kms et nous nous sommes préparés à camper mais le temps n'est pas idéal et il y a des éclairs au loin.Après une courte descente un premier village se présente à 3550m,c'est Andahuasi.Au comissaria ,le policier me voyant arriver ,laisse les gens qu'i reçoit pour s'avancer vers moi en me tendant la main.Non il n'y a pas d'hostales ,mais comme souvent cela change.Il m'indique quelqu'un qui fait Hospedaje.Un peu difficile pour y arriver en traversant un terrain vague rempli de tas de terre,de trous,de tranchées.La logeuse nous dit qu'elle ne loue plus.J' insiste en disant que nous arrivons d'Abancay,que nous sommes cansados,que nous avons froid.Elle consent à nous montrer une pièce.Comparé à une tente ,c'est un palace et elle va nous passer des matelas neufs.Juste le temps de rentrer les vélos et il commence à pleuvoir très fort.Installés, par delà les rues sombres où ruisselle l'eau nous partons à la recherche d'un bar et d'un restau.Nous boirons la bière dans une minuscule épicerie coincés entre les sacs de blé à pollo.La nuit est tombée plus vite que d'habitude et il fait froid.En traversant la route nous sommes au restau.La cuisinière et sa fille nous servent une soupe bouillante et un pollo frites.Nous avons oublié d'emporter une frontale et le retour à la chambre s'annonce délicat.Au loin devant la chambre une lampe s'agite :c'est notre logeuse qui nous attend pour nous éclairer.Confortablement installé je m'endors avec le bruit de la pluie et du clapot de la gouttière.

 

Mercredi 20 octobre

 

ABANCAY 2480m-CURAHUASI 2800m

un col à 4020m-38 kms d'ascencion et des enfants tristes.

 

Abancay est triste sous la pluie à 6h30 ,mais cela ne va pas durer;les montagnes sont accrochées par le plafond nuageux très bas.Nous desayunons dans une pasticeria repèrée hier ,en prenant notre temps pour laisser les nuages monter.Nous partirons sous les gouttes en nous demandant si c'est une bonne initiative car il fait frais,qu'en sera-t-il à 4000m?Aujourdhui nous faisons une étape sur le goudron et cela va continuer jusqu'à Cuzco.L'hébergement du soir est assuré grâce aux infos de Luis le policier.La route bonne fille escalade un pan de montagne très raide sans que la pente augmente.Il fait très frais et je dois changer le maillot trempé de sueur et nous prenons des forces au bord de la route.Deux enfants de 9 et 7 ans nous rejoignent et restent près de nous sans un mot.Leurs pieds bruns de Quechuas sont nus dans les sandales.Ils ont une toux de bronchiteux.Je leur donne un peu des gâteaux que nous mangeons.Ils acceptent sans un sourire.Luc leur donne des raisins secs et une bouteille de jus qu'ils gardent sans y toucher.Leurs parents sont occupés un peu plus loin à remettre en état des édifices religieux.Ils sont émouvants de réserve.Au col le ciel reste couvert et il fait froid .Je change encore de maillot et me couvre au maximum pour la descente.A mi pente le soleil apparaît et sa chaleur bienfaitrice fait du bien au corps et au mental.Midi est dépassé depuis longtemps et un restau isolé nous propose du confit de porc délicieux accompagné d'un maté de munia bouillant.La vallée où nous descentons est verdoyante et les villages se succèdent au bord de la route.Curahuasi est un gros bourg aux maisons colorées style colonial.L'hotel San Cristobal où nous entrons est pourvu de deux patios avec des balcons peints et fleuris.Tout cela est plein de charme et de bon goût.Chambres au rez-de-chaussée avec les vélos ,c'est une corvée en moins .Les rues sont animées.Au loin on aperçoit le glacier du Nevado Salcantay .De gros nuages noirs de neige sont en embuscade.Il y a toujours des chaises dans les épiceries et c'est là que nous buvons une bouteille de Borgonia du Chile ;c'est un vin fruité limite vin cuit.Dans la proche pizza nous sommes installés comme en France, mais nous avons eu les yeux plus grands que le ventre et nous repartons avec une boite e carton contenant de quoi manger plusieurs repas.

 

 

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Patchwork

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                                         Tissage de couverture dans un village 

 

 

MARDI 19 OCTOBRE

 

KISHUARA 3760m-ABANCAY 2480m 85kms

 

Il fait beau à 7h mais un gros nuage s'est niché dans un col ;il ne fait pas froid.Un attroupement s'est formé autour de nous alors que nous installons les sacoches sur nos vélos.Juste avant le départ José me dit « deja un regalo » (tu me laisses un cadeau)J'aurai dû anticiper mais par principe ne cède pas à la demande.Nous suivons le chemin qui passe devant l'hospedaje et qui est un raccourci pour rejoindre la piste principale.Evidemment c'est raide mais ensuite la piste sera facile et compte tenu de l'altitude de départ nous serons au col en moins de 9 kms.le lieu est désert à 9h du matin.Dans la bicoque qui tient lieu de restau nous nous attablons devant un café.Luis un des deux policiers de la route nous rejoint pour bavarder et nous donne des renseignementsprécieux pour l'étape et les autres à venir.La descente sera longue mais il fait beau et le vent est chaud..La piste permet de rouler à 25 km/h .Il faut bien doser le freinage :surtout à l'arrière et à peine à l'avant.Dans un virage je dérape et le casque cogne fort sur le sol .Légère douleur à l'épaule mais pas de casse.Je repars à la même allure car le temps se gâte.Abancay est en vue sur l'autre versant mais il faudra descendre très bas .J'évalue la distance à parcourir à 20 kms ,Luc pense à 30 kms :il y en aura 50.Enfin çà y est nous avons retrouvé la route asphalté mais aussi le début de la montée de 15kms.Le vent s'est levé et la pluie est imminente ;nous mangeons dans une station service en attendant l'amélioration.Il a neigé sur les proches montagnes mais le soleil revient rapidement.Dans un quartier très populeux nous nous logeons dans un hospedaje tenu par un couple très prévenant.Nous en avons terminé avec la piste et ses 400kms mais cela n'a pas été une corvée.Il nous reste 200kms et 2 ou 3 étapes pour arriver à Cuzco mais ce sera du goudron.

 

LUNDI 18 OCTOBRE

 

ANDAHUAYLAS 2900M -KISHUARA 3760M 66kms

Partie de foot à près de 4000m

 

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Andhuaylas fait agglomération avec San Geronimo sur les les huit premiers kms en faux plat.La route d'Abancay n'est pas facile à trouver.Il faut abandonner la route principale et s'engager dans des ruelles de terre ?Il n'y a pas de panneaux au Pérou mais les Péruviens se font un plaisir de renseigner ,mais il est prudent de demander à plusieurs personnes car les infos sont parfois étonnamment différentes.Mais on fini toujours par y arriver.Comme d'habitude les sorties de ville sont pentues mais on sait que cela ne va pas durer.Contrairement à la veille la piste est très roulante .Le paysage offre un patchwork de parcelles brunes et vertes et il y a un méchant nuage noir qui a entrepris de nous suivre.Une femme Quechua vètue de la traditionelle tenue colorée si esthétique marche au bord de la route .Le paysage est superbe .Tout est réuni pour réussir une belle photo.Je m'arrète à 10m pour prendre la photo en zoomant.La belle se retourne,et me voyant l'appareil à la main sourie tout en disparaissant dans le talus.Dommage!Assis sur un banc devant une épicerie nous prenons des forces à mi parcours de l'ascencion.Aujourdhui le col passe à 4150m après 42 kms d'ascencion.Le temps a tenu encore .La piste descend gentiment et un gros village apparaît:c'est Kishuara haut perché à 3760m .Arrivée donc 30 kms plus tôt que prévu à 15h30.Une jolie petite place aménagée et fleurie ,mais les rues elles,sont en terre et jonchées de détritus et de sacs plastiques.Le batiment de l'école est récent et peint de frais ,devant il y a un terrain de sport en béton.L'hospedaje que nous cherchons est à coté.Nous occuperons deux chambres à deux lits;pour y accèder il faut grimper une petite échelle puis passer dans un corridor de terre battue.Des enfants jouent à la marelle appellée ici « terro »avec Jose un ado

  

Ce dernier est passioné de futbol et me décide à jouer avec lui sur le terrain de sport.Il me propose qu'on fasse un match et me parle de dinero.A près de 4000m et après une étape de montagne je suis vite essouflé.Il me demande s'il pourrait venir jouer en France .Je lui explique que les Brésiliens sont très demandés.Puis ilme demande de lui prèter mon vélo.J'explique que je voyage avec et que je ne peux me permettre de panne.Un étranger de passage est de toute évidence porteur de toutes les richesses du monde.A la tombée de la nuit nous partons à la recherche d'un bar et d'un restau .Le seul du village ne fait pas à manger le soir mais nous aurons la bière à déguster porte ouverte et dans le noir car la serveuse a choisi d'allumer la télé en priorité;pourtant on n'avais rien demandé.Ce soir popotte dans la chambre et ce sera pâtes et thon.

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DIMANCHE 17 OCTOBRE


URIPA 3200m -ANDAHUAYLAS 2900m 75 kms


Dimanche matin 7H30,la rue de terre où nous démarrons est tout juste praticable après la pluie de cette nuit.L'assemblée Quechua nous regarde partir .Le premier km est en forte pente le temps de s'élever au dessus du village.Paolino et Ephraim deux collégiens sur des VTT neufs font un bout de chemin avec nous.Au Pérou les scolaires sont en vacnces en décembre et février.Le plafond nuageux est très bas ,menaçant.De gros nuages accrochent les crêtes environantes.Nous évoluons dans des prairies verdoyantes où affleure de la terre rouge brique.Le plafond monte avec nous et le soleil perce un peu avant le col.Un troupeau d'alpagas en liberté pacage à 4000m.Je ne réussis pas à les approcher.Vers 13h nous en terminons de 32kms d'ascencion.Abrités du vent nous picniquons avant de nous lancer dans la descente .Sur ce versant le paysage est différent,l'homme s'est approprié l'espace.Sur le topo de Rainer et Nina cette étape est annoncée pour 115kms ce qui est casi mission impossible.Surprise la piste s'est transformée en large route goudronnée de frais.Mais cela ne va pas durer.Une vilaine déviation nous embarque dans un chemin troué et bosselé et ce sera ainsi jusqu'à la fin.Au détour d'un virage nous découvrons une grosse bourgade ,celà ne peut ètre que Andahuaylas.Nous avons parcouru 75 kms.Dans le topo il y a une erreur de ...40kms.C'est dans les rues bétonnées d'une véritable petite ville que nous débarquons à la recherche d'un hotel.Situé sur la place de Armas le premier nous plait bien ,hélas il est complet.C'est dans un trois étoiles local que nous irons.La pluie du soir se déchaine.Dans la partie inférieure il y a le restaurant où nous discuterons avec Astrid et Laura deux hollandaises qui ont décidé de passer l'hiver loin du froid de l'Europe.Tiens! je ne suis pas seul dans ce cas.



Samedi 16 octobre

 

                                                           Ocros 3300m-Uripa 3280m                                 70kms

 

                               32 kms de descente    28kms de montée  1250m de dénivellé positif.

 

A 7h du matin le village est paisible ;nous suscitons un attroupement devant le café restaurant .Une fillette tient sa galienita dans ses bras.Devançant les problèmes habituels de petit déjeuner je vais acheter du lait Gloria et j'apporte la confiture perso.

La descente offre une superbe vue sur le fond de vallée où s'étagent des terrasses en déserrance.Comme partout la terre ne nourrit pas son homme et le paysage évoque pour moi des héritiers qui se désintéressent de leur héritage.Au village inférieur de Thumbres l'eau est omniprésente:torrents,rigoles.Nous aurions pu faire étape ici car il y a des hostales.Nos amis allemands ont du s'arrèter là.Nous remontons maintenant le rio Pampas

à l'étale avec ses vastes bancs de sable.Là où il y a de l'eau il y a de la vie et de nombreux villages se sont installés là.L'accueil est amical ,hospitalier et cela donne envie de s'attarder.Un peu avant midi la pente s'accentue et la route s'éloigne du rio pour escalader les pentes conduisant à Chincheros agréable village d'alpages sur les hauteurs avec les hotels et restaurants dans sa rue principale.Nous arriverons plus vite que prévu à Uripa avec l'aide d'une déviation directe mais aussi très raide.En ce samedi il y a un congrès religieux et nous nous retrouvons en queue d'un cortège du lycée catholique.Des filles nous vendent des fanions pour nos vélos.Nous sommes acclamés.par la foule massée sur les trottoirs.Encore un accueil chaleureux.

VENDREDI 15 OCTOBRE

 

                                               Abra Toctoo 4240m-Ocros 3300m                                   72kms

 

Les premiers rayons du soleil pénètrent au fond de la pièce à 5h 30 .Il a neigé cette nuit et nous verrons quelques zones blanchies.Tout le monde a bien dormi.Le panorama est superbe et on peut voir des hautes montagnes au loin.Quand nous partons les premières équipes des travaux routiers arrivent.Notre piste est très roulante.Nous allons évoluer toute la matinée sur le plateau dans un décor de pampa dorada.Il passe un véhicule toutes les heures.J'adore ces grands espaces de monts arrondis qui rappellent la Mongolie.

.Quand passe un nuage il fait froid car nous évoluons à 4200m.Vers 11h la fin du plateau s'annonce et deux routes se présentent:laquelle choisir?Nos cartes divergent et comme au Pérou il n'y a jamais de panneaux indicateurs nous attendons qu'une voiture arrive,mais il fait frais.L'attente sera brève et nous découvrons 1000m plus bas le village d'Ocros au creux d'une étroite et verte vallée.En cours de descente nous découvrons que notre piste s'aventure dans des versants inattendus.

Il nous faudra une heure par des pentes douces pour arriver à Ocros ,gros bourg dont le centro de salud s'aperçoit de loin.Etonnant de trouver un village installé sur une zone plate cernée de tous cotés par des ravins.Dans le restau où nous venons d'entrer nous sommes servis une mn plus tard.A ma demande la jeune fille du restau m'accompagne pour me montrer où sont les hostales.Luc et Alain sont logés au rez de chaussée.Pour moi ce sera  une petite pièce sous le toit de tuile et la charpente en eucalyptus. .Pour y monter on prend un étroit escalier de pierre puis un échelle meunière.L'hotelière Quechua me devance une chaise dans une main et le vase de nuit dans l'autre.La pluie se déchaine et dans une douce quiétude je m'abandonne à la sieste.

 

Jeudi 14 octobre

 

                                   AYACUCHO 2800m -ABRA TOCTOO 4240m                 47kms

                                               Bivouac de rève chez Matteo (sorte de gardien de phare)

 

Un dernier moment dans la cour pavée de l'hotel particulier ,havre de paix ou oasis en plein coeur d'Ayacucho pour petit déjeuner et nous voilà dans le trafic des rues et ses klaxons.La pente est raide sur la piste pour s'élever au-dessus de Ayacucho mais surprise c'est une succession de travaux que nous rencontrons et malheureusement ce sera jusqu'au col soit 47kms.Les ouvriers en cote orange sont amicaux ,s'enquièrent de notre destination ,de notre provenance ;nous sommes devenus des machines à Buenos dias.

Une ambulance s'arrète pour me dire que un couple de cyclotouristes allemands est devant nous.Puis Gustavo un chef de chantier me fait signe de m'arrèter pour me me demander mon prénom puis me tend un morceau de papier où Nina a écrit nos prénoms.En fait hier ils ont été surpris par la pluie très tôt dans l'aprem et Gustavo les a fait dormir dans un des camions du chantier.Cette montée est interminable et ressemble à un mauvais rève où des difficultés semblent règlées et reviennent pourtant régulièrement .Enfin vers 15h alors que le ciel devient menaçant le col est atteint mais...une charmante femme nous interdit de passer car il va y avoir une explosion de dynamite sur la route.Le vent devient froid .On nous annonce qu'il faudra attendre encore 45mn pour le déblaiement .Il est maintenant 16h.Ce matin j'ai bavardé avec un homme de l'hôtel qui m'a appris qu'au col il y a un campamiento.Au dessus de nos tètes  à mi pente d'un mont il y a un bâtiment .Luc et Alain vont en reconaissance.Il est possible d'y bivouaquer.La décision est vite prise :ce qui nous attend à cette heure-ci c'est de camper on sait où.Donc dodo à l'abri.Matteo vit seul là avec ses chiens .Il est gardien du parc et fait aussi des vacations radios avec des avions militaires la nuit via le relai que l'on voit juste au-dessus.Il a bourlingué et nous dit ètre allé à Moscou en moto.Il a la trogne violacée de quelqu'un qui vit au froid et peut ètre s'adonne à la bouteille.Il met à notre disposition une pièce ou il y a 3 confortables matelas et une autre où nous rentrons les vélos et cuisinons.La nuit est tombée et dehors des bourasques de pluie et neige s'abattent.Sentiment d'ètre là où il faut dans un bien ètre incroyable.Nous dormirons à 4240m et demain les premiers rayons du soleil serons pour nous .

 

Mercredi 13 octobre

 

                                                            Ayacucho et le sentier lumineux.

 

Jour de repos pour laver les fringues chose impossible ces derniers jours à 4000m car soit pas d'eau, soit eau froide et de toute façon cela ne sèche pas.J'en profite pour mettre à jour ma page de blog.Mais il y a aussi 31 églises à visiter de styles différents.Malheureusement elles ont des temps d'ouverture très courts et à des horaires très différents.Autour de la place de Armas il y a des rues piétonières où il fait bon flâner.Luc est excédé par cette journée.Alain trouve que c'est bien de s'arrèter un jour de temps en temps.L'après midi nous partons  visiter le museo de la mémoria en mototaxi.Entre 1980 et 2000 le Sentier lumineux créé par un professeur de philo a entrepris d'assainir la société Péruvienne par des attentats violents qui ont déstabilisé l'état .La répression aveugle qui s'en est suivi  a fait beaucoup de victimes innocentes.Les habitants de Ayacucho se rappellent le couvre feu à 18h chaque jour .En vingt ans il y eut 10 000 victimes ,50 000 orphelins,170 000 personnes déplacées.Dans les années 2000 un collectif de femmes a entrepris de faire la lumière sur les disparitions puis la CVR (comission vérité et réconciliation)a vu le jour pose pour établir les responsabilités.Le musée relate les méfaits de part et d'autre et rend hommage au femmes courageuses en affichant leurs portraits.A l'heure actuelle il n'y a plus de violence mais certaines affiches prouvent que les plaies ne sont refermées;Nous rentrons en mototaxi car il pleut mais le jeune pilote se fait prendre dans les embouteillages et nous conseille de rentrer à pied et nous fait payer la moitié de la course.

MARDI 12 OCTOBRE

 

                                   HUANCAYO -AYACUCHO  en bus

                                               ou le salaire de la peur 2

 

Hier après une étape de 50 kms à vélo nous avons enchainé avec 120kms de bus entre La Oroya et Huancayo .La recherche d'hotel à la tombée de la nuit,dans le trafic  et avec la pluie fut épique .Ce matin c'est plus raisonnable.Le coffre qui nous est proposé dans le bus ne permet pas de rentrer 3 vélos mais après moultes manoeuvres cela ira et tous nos bagages vont y rentrer.Personne n'aura a ouvrir ce coffre et on nous promet un voyage direct.Dans la pratique le bus s'arrète pour le tout venant après 100kms.Dans les bus s'invitent des vendeurs de toutes sortes:celà va des petits pains,aux boissons fraiches,cornets de glaces.Hier nous avons eu un vendeur de baume qui nous a longuement vanté les vertus de son produit.Aujourdhui c'est un véritable orateur qui disserte sur la vie et ses aléas pour nous proposer une heure plus tard 3 livres pour 10 soles.L'assistance écoute patiemment ,quelques personnes achètent.Avant le départ on nous a expliqué que la route est coupée à un endroit et que peut ètre il faudra marcher pour rejoindre un autre bus.La route goudronnée est devenue piste de pierres.Un autre chauffeur a pris le relai.Sa conduite est beaucoup plus nerveuse à la limite dangereuse.Dans un virage un immense poids lourd l'oblige à reculer sur 200m en frôlant le vide d'un coté et la paroi de l'autre.Un peu plus loin ,surpris par un camion arrivant en face il évite de justesse la collision par un violent coup de frein.Les passagers qui ont été projetés en avant rouspètent.Un peu plus tard un bruit de fuite apparaît.Le chauffeur gare le bus dès qu'il peut et ouvre une trappe dans le couloir et à plat ventre semble réparer.Les passagers en profitent pour se détendre dehors.En cas de problème sérieux nous avons toujours les vélos.Une demie heure plus tard le chauffeur reprend sa conduite rallye.Nous apprendrons le soir que sur cette route est passé ce matin « le camino del Incas » équivalent du Paris Dakar péruvien .De là à penser que le chauffeur s'y croit il n'y a pas loin.A 13h nouvel arrèt ,mais cette fois c'est pour manger.Tout le monde descend et le chauffeur ferme le bus.Je vais finir par m'endormir .

Le voyage aura duré 8 heures exclusivement dans un environnement de montagne impressionant.Il y a des distances importantes sans village.Nous avons gagné en bus l'équivalent de une semaine de vélo.Nous voici à Ayacucho ville mondialement connue pour ètre le berceau du groupe terrroriste « le sentier lumineux » Actuellement tout est terminé et nous visiterons le museo de la memoria .Emanant d'un groupe de femmes révoltées par les disparitions,les assasinats ,les tortures de 1980 à 2000 un groupe de justice et réconciliation fut créé et oeuvre encore actuellement.Le musée rend compte aussi bien des violences des terroristes que des bavures policières.En tout il aurait eu 10 000morts ou disparus.Les locaux se souviennent encore du couvre feu à 18h.Actuellement Ayacucho est une ville où il fait bon flaner parmi la foule piétonnière et aucune trace de délinquance pendant notre séjour.Les policiers sont présents dans les rues mais pas plus qu'ailleurs.

A notre retour à l'hotel nous trouvons un billet de Rainer et Nina ,les cyclotouristes allemands rencontrés à Caraz qui sont dans l'hotel.Nous allons passer la soirée avec eux.Ils ont faits de grosses étapes mais eux aussi se sont avancés en bus.Nous nous donnons rendez-vous demain matin  pour desayunar ensemble mais dores et déjà nous convenons de nous revoir à Cuzco.

DIMANCHE 10 OCTOBRE

 

                                   CERRO DE PASCO 4300m-JUNIN 4120m

 

                                                           80kms sur l altiplano

 

Après avoir erré dans les quartiers pauvres nous retrouvons la sortie de Cerro de Pasco et nous sommes sur l'altiplano pour la journée.Il fait très froid,nous sommes couverts au maximum et des gros nuages noirs nous menacent d'une averse  à tout moment.Des restes de congères rappellent que cette nuit il y a eu tempête de neige. J'ai tardé à m'alimenter et mes jambes n'ont plus envie de pédaler.Le soleil apparaît vers midi .Pause à Carhuamayo petite ville agréable où je m'attarderai bien un peu.Le lac de Junin est maintenant en vue et on imagine facilement l'immense espace qu'il occupait autrefois,avant que les hommes le saigne de tous cotés.La route s'insinue maintenant à la limite du plateau et des premiers contreforts montagneux.Une interminable ligne droite de 7 kms avec en ligne de mire le plat village de Junin.Ambiance dimanche après midi au village sous un ciel d'hiver.L'hotel est vite trouvé et les vélos rangés dans la cour fermée.Seul problème ,il n'y a pas d'eau au village jusqu'à demain 6h.Luc se pose des questions sur la suite du programme .Je passe l'après midi cartes en mains à établir le programme jusqu'à fin novembre.Pour gagner du temps nous prendrons le bus demain de la Oroya à Ayacucho pour une distance de 450kms soit une semaine de vélo de gagnée.Pour bien faire il aurait fallu partir de France 15 jours plus tôt mais c'est difficile de tout prévoir mois à l'avance.

Il n'y a pas péril en la demeure et nous serons à San Pedro de Atacama avant fin novembre.

Junin est une charmante bourgade qui trompe son monde quand on passe sur la route nationale.En effet il suffit de partir à droite par de longues rues qui mène à la place pour découvrir son effervescence.Ce lundi matin tous les producteurs des environs sont venus pour proposer leu légumes et fruits sur le trotToirLa sympathie se lit sur les visages et les buenos dias viennent spontanément.Avec nos accoutrements nous faisons rire les collégiennes.

 

SAMEDI 9 OCTOBRE

 

                                               HURIARCA 3000m-CERRO DE PASCO 4300m

                                                                                  53 kms

 

                                                           La plus haute ville du monde

 

En sortant de l'hotel je découvre Luc déjà lancé à fond 300m plus loin.Au prix d'effort je le rejoins mais le maillot est mouillé un quart d'heure après le départ et me glace car il fait froid à 7h du matin.Je m'arrèterai un peu plus loin pour en changer et boire un café au bord de la route .La route est défoncée par les camions qui sortent de la mine de plomb.C'est un endroit un peu sinistre ,sordide où je reste un moment à observer les mineurs.Le ciel reste couvert et souffle un vent froidà l'approche des 4000m.Je pédale à un rythme régulier sans forcer .Luc et Alain de leur coté font de nombreux arrèts .Chacun son style .Nous nous retrouvons à un grand carrefour.La Oroya à droite (notre prochaine destination) et Cerro de Pasco à droite .Il est 13h,nous avons faim et le vent est glacial.Nous abandonnons l'idée de continuer 50 kms plus loin car nous sommes en retard sur le timing.Quelques kms de plus,nous passons un col à 4450m puis nous découvrons en contrebas la plus haute ville du monde qui s'étale entre des sommets arrondis.La ville existe depuis le début du 20ème siècle

et s'est construite à proximité de la mine.Pour trouver le centre ville nous descendons par des ruelles dépotoirs où les chiens sont agressifs.Un gamin des rues de 8 ans nous accompagne en se déhanchant sur un vtt d'adulte et ne nous lâchera pas jusqu'à notre hotel..La recherche de chambres s'avère plus dfficile que prévu car plusieurs hotels sont complets et un policier nous a conseillé d'éviter certains.

Dans celui que nous choisirons l'accueil n'est pas chaleureux;il faut d'abord conduire le vélo au garage sous le regard appuyé d'un attroupement ,puis monter les bagages à l'étage;à 4300m on s'essoufle vite.En ce samedi sur la place de Armas est installé un podium et des couples en costume folkloriques se produisent au milieu de la foule.La harpe et le violon ne s'entendent pas du tout ;la batterie et les saxos dominent ,qui interprètent interminablement une mélodie circulaire d'origine indienne.

Malgré le froid les rues sont remplies de monde mais bonnets ,gants et écharpes sont de mise.

Il fait froid dans les chambres et à 20h une femme de chambre passe proposer des bouillotes.Va-t-il geler fort cette nuit à Cerro de Pasco?On ne voit pas de touristes ici.

La mine est encore en activité et une ligne de chemin de fer achemine le minerai vers Ayacucho.La semaine dernière le prix Nobel de littérature à été attribué au Péruvien Mario Vargas Llosa ,un humaniste .J'achète un journal pour le découvrir mais le vocabulaire est un peu recherché pour moi.

                                                                      

VENDREDI 8 OCTOBRE

 

                                               HUANUCO 2520m-HURIARCA 3000m

 

                                                                       70kms

Après une sortie de ville laborieuse en raison du trafic nous sommes ralentis par les circulations alternées des travaux routiers.Ensuite c'est poussés par un fort vent que nous remontons la pente douce de la vallée.Huarica où nous arrivons à 15h est un village  d'apparence aisée avec des bâtiments municipaux de grande dimension,un foyer pour les mayores.La route longe le rio ;en parallèle une rue calme où vit le village .C'est là que se trouve l'hotel Rosita un vrai havre de paix .La dame de l'accueil qui nous a vu arriver nous ouvre le portail en fer et nous pénétrons avec les vélos dans une cour fermée aux hauts murs .Les chambres sont de plain pied et les vélos garés tout près dans une pièce.Les enfants qui nous suivaient sont scotchés derrière la porte vitrée.Luc et moi profitons du temps libre pour étudier les cartes de Bolivie.Demain nous attaquons les 48kms de montée à Cerro de Pasco la plus haute ville du monde .                     

JEUDI 7 OCTOBRE

 

                                                           CHAVINILLO  3600m-  HUANUCO2520m

                                                                                  74kms

Hier nous avons franchi les premiers 2000kms.Après une journée ensoleillée nous sommes arrivés à Chavinillo ,gros village idien flanqué sur un versant de montagne.Beaucoup de monde pour nous regarder arriver.Les femmes Quechuas sont vètues dans la tradition de robes bouffantes colorées ,du chapeau de feutre et portant dans le dos une toile nouée qui sert aussi bien à porter le bébé que les choses courantes.Il y a deux hotels ,le premier était complet en raison des opérations liées aux élections;pour le suivant il faut attendre une heure que se libèrent deux chambres ;le ciel s'est couvert,il fait maintenant un froid de novembre.On nous a fait asseoir dans le magasin et on nous questionne sur notre voyage.Finalement il n'y aura qu'une chambre à deux lits et Alain dormira sur son matelas pneumatique.

Dans la nuit il a neigé sur les sommets environnants et il fait froid dans le restaurant où nous déjeunons car la porte reste toujours ouverte.Les écoliers en uniforme partent à l'école tandis que les hommes désoeuvrés ont déjà pris place dans les rues .Une impression de tristesse résignée se dégage de ce village.

Nous démarrons en côte ce matin et cela va durer 17kms sur des pentes faciles.A plus de 4000m nous parvenons au village Corona del Inca qui semble ètre le col .Il y fait froid et nous buvons un café dans une épicerie en compagnie des pochtrons locaux déjà bien partis .Le village est dominé par des pitons rocheux et environné de monts arrondis où se pratique élevage et culture.C'est un peu le bout du monde.Ici ,altitude oblige les cochons sont recouverts de laine;ils vont en liberté dans les rues et les porcelets dorment pèle mèle avec chiens et poules.A midi l'un d'eux est venu s'installer sous la table du restau mais il a couiné quand j'ai voulu le caresser.Encore un effort sur quelques kms dans un paysage monochrome brun et jaunatre pour atteindre Punta Union ,sorte de trait d'union entre deux versants et le soleil revenu nous nous lançons dans une longue descente sur Huanuco .

Dans l'ensemble l'accueil est chaleureux mais les enfants nous hèlent au passage «  gringos C'est encore une belle étape qui passe par des villages d'altitude.Il fait près de 30°

à Huanuco ville de l'éternel printemps (une de plus!)et il y a une douceur de vivre qui contraste avec la tristesse des villages d'altitude.

  

 

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Finies les elections ,on lessive les murs

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Mardi 5 octobre

 

                                   Pachapaqui 4020m -La Union 3350m                            75kms

                                               par le col Abra Yanasholla 4720m

 

6h du matin.A travers le plancher nous entendons toute la famille qui s'éveille en dessous,la radio qu'on allume.Déjà tous les bruits du village résonnent dans la pureté de ce matin d'octobre pas si différent de la France.Le vieux chien s'est installé pour prendre les premiers rayons du soleil.Devant le restau routier sont garés d'énormes camions .Les chauffeurs lèvent le nez de leur assiette de pollo arroz pour nous saluer amicalement.Il fait froid dans la petite salle dont les portes restent ouvertes.Les premiers rayons du soleil s'y engoufrent généreusement jusqu'à ce qu'un camion se gare devant.

« Es posible un cafe con leche?-si- marmelade?-si mantequilla?-si. 10Mn après le cafe con leche nous réclamons la marmelada. « No hay,pero hoy queso! Ok y mantequilla? » Si .Mais 10mn plus tard: « No hay mantequilla! » C'est souvent ainsi ,on attend longtemps...pour rien.

Assise sur ses marches une femme de l'hospedate file la laine en plein soleil.A 8h nous  sommes sur la route qui monte doucement avec de longues courbes.En contrebas il y a beaucoup de troupeaux de moutons donc des chiens .Les attaques se succèdent.Luc  est 200m devant moi quand je vois une meute de 6 chiens traverser la prairie puis escalader le talus pour le rejoindre.Luc traverse la route pour se réfugier contre le la pente et éviter l'encerclement.J'entends un poids lourd qui va me dépasser ;je lui désigne la scène du doigt.Il a compris serre à gauche en klaxonnant pour chasser les chiens.Nous aurons de nombreuses attaques aujourdhui.C'est la première fois que nous franchissons à vélo un col de plus de 4700m.Avec ce que nous avons fait ces derniers jours cela devrait aller.Après 24 kms d'acencion de pentes douces la route s'insinue entre les montagnes enneigées,il 10h et il ne fait pas froid.

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Après une descente de 26kms nous arrivons à Huallanca petite bourgade avec une jolie place.Tous les regards se braquent vers nous et dans la rumeur on distingue des « gringos »Il y a beaucoup d'hommes jeunes désoeuvrés.Avant de repartir je demande à un policier ce qu'il en est de l'insécurité à La Union.Il me dit que c'est la nuit qu'il y a des problèmes ,pas dans la journée.Quant à la route ,il n'y a pas de banditos.A la sortie de la ville on franchit le pont et surprise nous continuons sur la piste mais cela descend toujours.

 

Quelques tronçons d'asphalte et nous passons dans une étroite gorge.La piste défoncée nous amène aux portes de La Union où il y a une une densité humaine surprenante et c'est la misère qui saute aux yeux.Il y a plusieurs hotels tous plus ou moins sordides.Nous cherchons celui qui sortirait du lot.Dans une rue infériure nous irons à l'hotel Jabe pour 10 soles la chambre.Devant l'hotel on fait cercle autour de nous.Nous montons les sacoches à tour de rôle.Ainsi que chaque soir la pluie arrive car c'est le tout début de la saison des pluies.Satisfaction d'ètre arrivés à temps .Les vélos seront attachés à l'abri dans la cour.

Lundi 4 octobre

 

                                 Bivouac Conococha 3950m – Pachapaqui 3920m                  55Kms

 

C'était prévisible il a gelé fort.A 6h il fait -10°;Nous remettons notre lever à la venue du soleil.Ce sera vers 7h .Les tentes sont couvertes de givre.Il n'y a pas de vent et sous la douce chaleur du soleil nous déjeunons,rangeons ,faisons sècher les tentes;Je ne laisserai ma place pour rien au monde .A 62 ans je ne me suis toujours pas lassé des bivouacs.

Nous n'avons pas été dérangés.Quand nous partons un berger rassemble ses moutons sur l'autre rive.J'ai bien récupéré après cette nuit de 12heures .Les jambes ne répondent pas bien au début;Luc et Alain ressentent les mèmes sensations.Mais cela va s'arranger rapidement et cela n'empèche pas Luc de démarrer à fond comme d'hab.

Après 15kms le pueblo de Conococha est en vue avec en contrebas la laguna d'où est issu le rio Santa.

Situé à 4050m dans un paysage aride ,balayé par les vents le village aligne une unique rue où se serrent un restaurant,des épiceries quelquesbars.Nous achetons du miel et ainsi qu'un sachet de feuilles sèchées de coca pour 2 soles .On nous dit qu'à La Union où nous serons après demain nous nous ferons voler et trancher le cou.Descente vers la laguna et nous partons vers l'est avec un fort vent favorable et nous avons la vue sur le Nevado Pastouri.

Une pancarte indique qu'en raison de l'altitude certaines personnes peuvent éprouver des maux de tète et des problèmes de respiration.Pour nous pas de problème .Nous passons un col à 4200m et suit une très longue descente jusqu'à 3600m.A 9 kms de Pachapaqui la route s'engage dans une gorge étroite .Elle s'élargit pour accèder à un vaste cirque couronné de sommets enneigés.On nous a promis un hotel:ce sera un hospedate.Par un escalier on accède à l'arrière de la maison où vivent en liberté les animaux:chiens ,poules.Le soleil donne généreusement à 15heures mais dans une demie heure il passera derrière la montagne et il fera froid.Une pièce avec un lit de couple et un lit une personne avec une bache en guise de plafond.Les banos? La femme fait un geste évasif qui désigne un trou entouré de 4 bâches plastique qui volent au vent.Pour le reste il y a un robinet qui coule en permanence .C'est comme çà,et après un bivouac il est nécessaire de se laver.Je ne me dégonfle pas :torse nu je me savonne avec à coté de moi les deux femmes qui papottent et rigolent ,puis arrivent les enfants et le mari.Pour l'intimité ce sera un autre jour.Mais bon!je suis propre.Pour rejoindre le bar il faut descendre le talus par une raide sente et traverser un grand terrain vague et on arrive à la rue principale où sont les commerces.Certaines maisons sont couvertes d'un épais chaume.Assise à l'entrée du bar une indienne agée est occupée à filer de la laine.Nous lui achèterons aussi du fromage du village.

Dimanche 3 octobre

 

                                               Huaraz  3090m   - 15kms avant Conococha 3950m   69kms

 

La route s'insinue calmement dans le paysage en suivant le rio Santa sans jamais dépasser le 7%..On a toujours l'impression que l'arrivée à un col est imminente mais nous allons monter ainsi toute la journée pour parvenir en milieu d'après midi sur l'altiplano.Nous faisons connaissance avec el senior viento.Il fait très froid et nous devons nous habiller chaudement .Nous sommes au milieu de vaste champs d'herbes déssèchées et au fond se détache le Nevada Pastouri avec ses glaciers.

Conocoha est encore loin  et à 16h30 nous cèdons à l'invitation du paysage et décidons de bivouaquer près de la rivière dans un endroit paisible en retrait de la route.Pour cela nous avons poussé les vélos à travers les trous et les bosses du champ.On monte les tentes rapidement car le soleil vient de passer et vite des boissons chaudes.

Samedi 2 octobre

 

                                               Caraz 2390m-Huaraz 3090m       72kms

 

Nous nous arrètons à Yungay ville qui,en 1970 fut ensevelie à la suite d'un tremblement de terre terrible qui déclencha une chute de séracs au Huascaran qui traversa la ville .Etant donné l'étendue des dégâts il fut décidé de laisser en l'état et actuellement 25 000 personnes reposent sous d'immenses champs fleuris sous la garde du Huascaran qui a des allures de Mont Blanc.

La route qui monte en pente douce vers Huaraz est bordée d'habitations et de nombreux chiens .En esquivant des chiens qui m'attaquent des deux cotés je frôle la chute.

Nous arrivons à 14h à Huaraz que nous attendions beaucoup plus loin.La ville est très animée.

De nombreuses femmes Quechuas installées avec leur étal sur le trottoir vendent des écharpes,des bonnets multicolores en laine d'alpaga que nous n'avons toujours pas vus.

Des salles de jeu sont gardées par des vigiles.Des jeunes femmes motardes  règlent la circulation .Elles circulent à deux sur la moto comme des collégiennes.Après avoir éliminé deux hotels sordides nous nous installons au Monte Blanco .Ce soir encore nous sommes des cyclotouristes bourgeois.Les vélos iront passer la nuit sur la terrasse.Alain change nos chaines qui ont souffert sur plusieurs centaines de kms de pistes.

Mercredi 29 et jeudi 30 septembre

 

Trek Llanganuco-Santa Cruz

Parc du Huascaran entre 2850m et 4750m

 

A 6h du matin le taxi réservé la veille nous attend devant l'hotel ,dans la rue en travaux.Le chauffeur n'est pas trop loquace.L'essentiel de la montée s'effectue sur une piste.Terminus à Cashapampa à 2850m.Le choix du sens du trek fut longuement discuté la veille et pour avoir une chance de réussir ce trek en 2 jours au lieu de 4 nous avons choisi celui-ci sur les conseils de Walter ,le patron de l'hotel car dans l'autre il y a 4 heures de route avant de commencer.Au départ du chemin nous devons payer 60 soles pour entrer dans le parc du Huscaran.La population Quechua que nous rencontrons dans le village est plutôt réservée.Dans l'autre sens il est possible de louer des mules;nous nous sommes faits à cette idée pour nous économiser entre 2 étapes de vélo.Ici ce ne sera pas possible.Le chemin muletier s'engage dans une gorge puis nous allons suivre un fond de vallée toute la journéeDSC00563.JPG

 

.A midi halte pic nic à la première aire de bivouac du parc.Des huttes hexagonales ont été construites à une époque pour offrir des toilettes;elles sont engorgées et inutilisables depuis longtemps .Une hutte est remplie d'ordures .Personne n'entretient et le résultat est désolant.

Vers 4000m la vallée fait un coude vers la gauche .Il est 16h ,le ciel s'est assombrit et les gouttes crépitent .En accélérant le pas nous avons le temps de nous abriter dans une hutte avant que la pluie et l'orage ne se déchainent.Nous bivouaqueront un peu plus loin .Avec le réchaud je réussis à allumer un feu de bois qui va nous tenir chaud toute la soirée.

 

JEUDI 30 SEPTEMBRE

 

Nous disposons de peu de temps et après moultes discussions nous avons décidé de continuer demain.A 5h et demie quand le jour se lève nous commençons à lever le camp .Il fait 2° et le ciel est clair.En ½ heure nous sommes sur le site de Taullipampa ,vaste plateau entouré de montagnes glacières

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.C'est là que nous aurions dû camper et cela donne des regrets ,mais le temps n'a pas voulu.Les premiers rayons du soleil portent sur un campement de trekkeurs

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Le Taulliraju avec ses parois noires où s'accrochent des glaciers tel une sentinelle veille sur la Punta Union 4750m où nous allons passer tout à l'heure.Malgré la fatigue de la veille ,mes forces ne sont pas entamées et le souffle ne manque pas malgré un rythme soutenu.

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Un bus va passer nous dit on,oui mais quand?Esperamos.En attendant c'est l'heure de la cerveza.Alors que le soleil vient de passer,on nous annonce le collectivo .C'est en fait un camion qui s'arrète ;sur la galerie sont installées des jeunes Péruviennes.. « Va à Yungay -Si! » Le chauffeur descend pour nous ouvrir la porte arrière .Nous rejoignons cinq autres personnes et le camion repart en trombe.Celà secoue énormément.Nous demandons combien de temps dure le voyage pour arriver à Yungay.En riant une femme nous montre trois doigts.Tiendrons nous le coup trois heures après tous ces efforts maxi faits depuis deux jours.Luc me demande :tu crois qu'on part vers Treblinka? L'humeur est joyeuse et les femmes indiennes ne cessent de rigoler.Le camion monte vers un col à 4700m .La descente sur le versant opposé est vertigineuse mais surtout permet d'admirer sous le coucher du soleil tous ces pics qui m'ont fait rèver à mes débuts en montagne:Huascaran,Chopicalqui,Nevada Huandoy.Les locaux semblent ne pas prèter attention aux sommets et nous disent d'admirer la laguna tout en bas.Le camion s'arrète un certain temps;il a crevé et le bus qui nous suivait s'est porté à coté pour regonfler la roue à l'aide du moteur.En fait le collectivo était complet et voilà pourquoi le camion nous a pris.Quand la nuit tombe nous sommes seulement à la moitié du trajet et la température chute.Nous arrivons à Yungay un peu avant 20h et nous avons prévu de prendre un taxi pour les quelques kms qui restent.Le chauffeur en a décidé autrement qui nous dépose au départ du collectivo .C'est un minibus où l'on se serre à une vingtaine de personnes .Les amortisseurs sont morts à force de surcharge et et dans les rues dégradées c'est presque aussi pire que dans le camion.A 20h à Caraz se termine un voyage époustouflant qui a duré 15heures.

Un peu après 9h nous franchissons l'étroite brèche ,après 750m de dénivellée.Le panorama est grandiose .

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Au pied du Tauliraju il y a une lagune aux eaux opales.Par les escaliers de pierre du versant opposé nous allons nous abriter du vent pour nous ravitailler.L'étape du jour est limite impossible car il faut arriver avant à 16h pour prendre le dernier bus.Il faudra donc gagner du temps sur les arrèts et...marcher fort.Arrèt dans une lagune pour prendre de l'eau que l'on traite au Micropur et il faudra attendre une heure pour boire.A midi nous sommes au site de Paria .Un chemin agréable en forèt nous amène à Cachinopampa vaste prairie qui fut une lagune entourée de forèts.Un jeune berger assis à l'ombre surveille son troupeau.Un peu plus loin un vieil indien au teint émacié vient à notre rencontre .Coiffé d'un chapeau de feutre et machette et baton à la main il nous aborde pour nous dire dune voix faible qu'il est malade et a besoin de médicaments.Nous connaissons la chanson ,mais cet homme a l'air réellement faible et Luc lui donne du Doliprane.Le paysage s'adoucit ,le champ de vision s'élargit et après deux jours passés en milieu inhabité un construction apparaît.C'est un bâtiment du parc national du Huascaran et un jeune Péruvien nous demande les tickets achetés la veille.Nous sommes à Huaripampa et le sentier se faufile parmi les maisons accochées au versant.Les champs sont cultivés ,il y a des troupeaux.Il émane du lieu une vie intense et une forte plénitude.Celà évoque pour moi les Pyrénées rurales du 19 ème siècle que j'aurais aimé connaître.Des pancartes indiquent des maisons qui proposent de l'artisanat.Certains enfants réclament des caramelos.Plusieurs groupes de français avec guides et muletiers montent vers leur premier bivouac.Il est deux heures de l'aprem.Nous avons très bien marché et tout est encore possible.Il reste à descendre ,franchir le torrent et commencer la montée de 250m de dénivellée.Il fait très chaud,nous avons peu bu et il faudra finir à l'énergie mentale.Il y a un chemin récent mais nous prenons les raccourcis du vieux chemin.Enfin à 15h45 nous émergeons d'un talus sur une esplanade où sot attachées des mules:c'est Vaqueira.Le lieu est désert à part quelques femmes et hommes qui bavardent sous l'ombre d'un auvent.Il faut quatre heures pour rentrer à Caraz.

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Dimanche 27 septembre

 

                                               Virù alt 100m     -Chuquicara 520m alt

 

Bonne nuit de récup pour moi.Dimanche matin c'est jour de marché et il y a foule dans les rues où sont improvisés des étals dont une majorité au sol.La foule dévisage ces étranges gringos que nous sommes.

Au restau d'hier soir où nous déjeunons, je demande une assiette de riz pour faire plaisir à mes intestins .C'est trop tôt me dit la dynamique serveuse ,pourtant elle apporte un pollo arroz 2 min plus tard à la table voisine .C'est difficile de comprendre le fonctionnement des latinos qui souvent nous disent: «  du café? Non il n'y en a pas .En insistant il arrive quelques mns plus tard.

En ce dimanche la Panam est presque déserte.Lucho nous a dit:pour aller à Tanguche ,prenez la piste qui part à gauche 15kms après Chao.Elle est privée et gardée par un vigile armé car elle traverse des vastes domaines désertiques achetés par des sociétés agro-alimentaires.Les cyclotouristes peuvent passer .La piste en terre est aussi roulante qu'une route goudronée.Le brouillard s'efface définitivement.Vers 13h nous arrivons à Tanguche  aux maisons de terre et toits plats couverts de terre où visiblement il ne pleut jamais Des parcelles cultivées et verdoyantes descendent sur le rio.Malheureusement il n'y a pas de pont pour rejoindre la route goudronée que l'on voit en face et un homme nous l'annonce à 15kms ,en réalité il y en aura 26.Notre piste suit un canal d'irriguation et en contrebas le rio roule des eaux grises.La route est maintenant dominée par des hautes montagnes .A 16h  un long parking s'annonce avec un grifo(station service ) un restaurant et quelques étals de légumes .Nous logerons dans des sortes de garages au sol de ciment aménagés en chambre avec un cadenas pour fermer.Pour nous qui nous attendions à un camping sauvage c'est le paradis pour 10 soles (3 dols 50)

En 1970 un terrible tremblement de terre a fait 80 000morts à Huaraz et a aussi provoqué la rupture de lacs qui ont dévalé la vallée ;Ici au village de Chuquicara les habitants ont entendu le bruit d'enfer et on eu le temps de se réfugier sur les hauteurs.

Ici dans ma cahute le vent chaud s'amuse à jouer avec la porte et les tôles du toit.Tandis que nous dinons seuls au restau un bus bondé stoppe devant la porte .Un nuage de poussière pénètre dans la salle.Les passagers s'installent aux tables et les pollo-volent bas séance tenante.Il y a des cyclotouristes qui passent visiblement par ici mais nous n'en avons pas vu.Renseignements pris par Luc l'asphalte est terminée et c'est une étape sur piste de terre qui nous attend demain.

 

 

Samedi 25 septembre

 

                                               Trujillo 37m alt  -Viru 100m alt                50 kms

 

 

Ma fièvre a remonté pendant la nuit.A 3h du mat Luc me réveille:Lucho est là qui vient de terminer une animation audio.C' est un homme très speed.Nous règlons mon problème de pneu.il me vend le Swalbe Marathon qui va régler définitivement mon problème de crevaisons et nous convenons de nous revoir entre 7 et 8 heures pour parler de notre itinéraire des prochains jours.Nous le verrons 20mn chrono car il encadre une compétition de vélo ce samedi.J'avais imaginé que nous aurions du temps pour bavarder.Pour l'heure Alain et moi faisons des allers et retours aux banos pour cause de diarhées.Ce n'est pas l'endroit idéal car il faut puiser de l'eau dans un bac plastic et remplir la cuvette.Je suis anéanti par ma nuit et change mon pneu au ralenti.Quand nous sortons de cet oasis nous découvrons le marché au puces qui a envahi les trottoirs.Il fait toujours aussi froid et il faut enfiler les parkas à 11h du matin sous un éternel ciel couvert.Nous peinons à sortir de la ville car sur les avenues il y a des bouchons et les klaxons donnent plus fort que d'habitude.

Enfin le désert de sable se dessine sous les traits d'un vaste terrain vague à la suite de la banlieue et la route commence à onduler entre les dunes.Au loin on aperçoit les rouleaux de l'océan Pacifique ;les surfeurs apprécient cet endroit.Je pédale sans forcer ,comme un automate.Abrités derrière une haie nous picniquons et il fait chaud au soleil revenu.Luc pense que nous n'avons pas pris la Panam mais en arrivant à Virù nous sommes rassurés.Un policier au bord de la Panam me fait signe de ralentir avec un large sourire : « De donde viene? Francia.Celà se reproduira demain .Les cyclotouristes ont la cote avec la police.

Nous visitons 4 hotels sordides avant de trouver l'hotel Descanso où tout est nickel et l'accueil sympathique.Je n'ai qu'une envie :me coucher au plus vite.L'étape fut facile mais je ne pouvais pas faire plus.Demain sera un autre jour.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 24 septembre

 

                                                           à Trujillo

 

Luc et Alain ont réussi à touver le domicile de Lucho et sa fille leur a donné la clé.Ainsi nous quittons sans regrets l'hotel.Dans le prolongement d'un local un couloir conduit à une chambre avec 4 lits sommaires .C'est là qu'est passée l'élite du cyclotourisme international.

Le livre d'or ne tarit pas de remerciements ,d'éloges pour Lucho et sa famille.Lucho viendra ce soir ou demain.Ce soir en ayant marre de sortir pour aller au resto nous dinons d'une soupe que Alain a fait chauffer sur son chalumeau.(réchaud polycombustible.)

 

 

Jeudi 23 septembre

 

                                                           à Trujillo 37m altitude

 

Un broillard sec domine la ville et curieusement il y fait très frais malgré les 37m d altitude mais le proche courant doit y ètre pour quelquechose.Nous trouvons rapidement la casa de cyclistas haut lieu du cyclotourisme où est passé plusieurs millier de voyageurs au long cours entre l'Alaska et la terre de feu.Je compte y trouver un pneu Schwalbe Marathon et résoudre ainsi mes problèmes de crevaisons mais aussi rencontrer ce sympathique Lucho Nous trouvons porte close.Nous alons prendre un desayuno continental.puis recherche d'hotel .Deux policiers nous prennent en charge et nous conduisent à une adresse Backpachers avec des dormitory encore occupés par des Japonais.Il  nous est proposé une chambre pour 3.Je suis épuisé par la nuit et ce n'est pas l'endroit qu'il me faut pour me reposer dans la journée.Dans une rue à l'architecture coloniale rappelant Lanzarotte nous trouvons un hotel pas terrible dont le patron a une tète de mafiosi.Les chambres sont décrépies et bruyantes mais nous sommes bien placés.Nous montons les affaires l'un de nous restant en bas .Un homme s'arrète devant l'hotel puis y entre alors que je suis sur le trottoir surveillant mon vélo.Il en ressort quelques instants plus tard en marchant vite.Un peu plus tard Luc occupé à l'accueil découvre que son sac à dos a disparu.Avec les policiers de quartier il va au comissaria faire une déclaration de vol.

Mercredi 22 septembre

 

                                                                       à Jaen

 

Il y aune activité humaine incroyable à Jaen et les mototaxi bien que évoluant en tous sens circulent sans bruit agressif avec une sorte de ralenti permanent .A 8h et demie nous partons à la recherche d'un bus pour Chiclayo.Nous trouvons un bus de nuit qui relie Tujillo avec une escale à Chiclayo.500km ou plus voilà qui va nous avancer.Dommage que nous ayons quitté l'hotel si tôt.Nous allons passer notre temps entre la salle d'attente où sont gardés nos vélos et la ville où il fait très chaud.C'est l'occasion d'avancer le blog.Une heure avant l'embarquement les portes de la gare routière privée sont fermées .Seuls restent les voyageurs,le personnel et un vigile.Les colis sont étiquetés et par mesure de sécurité nous relions tous nos bagages avec un antivol.Dans le bus le vigile filme tous les passagers.Après une heure de bus nous sommes dans les montagnes et l'envie de vomir m'a réveillé et je ressens une violente chaleur donc de la fièvre .Heureusement qu'il y a des toilettes dans ces bus.Le voyage me parait interminable.

Le jour se lève sur le désert entre Chiclayo et Trujilo où règnent le brouillard et les banditos.

 

 

 

Mardi 21 septembre

 

                                  San Igniacio alt 1350m    Jaen alt 630m

 

                                                                       112kms

 

La ville s'éveille sous un voile de chaleur jaunasse où le soleil peine à percer.Dans la banque où Alain tente de changer des dollars il y a une longue file d'attente sur le trottoir.

Nous commençons la journée par une montée sur piste ;elle est courte et bien lissée permer de descendre vite.Crevaison pour moi après avoir touché un petit caillou.Je continuerai la descente debout sur les pédales et tout mon poids sur l'avant.Notre piste suit un rio .Le paysage s'élargit pour donner à voir la riche et verdoyante plaine où s'étalent des rizières.

Halte sur un étal où se vend du jugo de pina.6 policiers municipaux armés de fusils surveillent la route.Vers midi arrèt dans un village pour déjeuner .Nilton un jeune cycliste m aborde pour bavarder de vélo car il est cyclotouriste;il nous indique la casa de cyclista à Jaen et connait aussi Lucho à Trujillo.Au km 56 nous avons retrouvé l'asphalte.Le rio part à droite et allons tout droit.Nous sommes engagés dans une montée de 8kms.Un jeune cycliste Luis-David roule de conserve avec nous ,il nous invite chez ses parents 15kms plus loin pour nous offrir un coca glacé mais il est 17h et le temps presse car nous voulons éviter d'arriver de nuit à Jaen.Dans la riche plaine de Jaen on culive riz,cacao,café,tabac sans oublier les bananes.Un camion est arrèté en pleine route pour charger des sacs de riz apportés par des anes Une dizaine d'hommes s'y est attellé.Depuis ce matin les groupes d'enfants nous hèlent « gringos ».Sous une chaleur étouffante nous parvenons dans la longue banlieue quand la nuit s'apprète à tomber.Nous serons dans un trois étoiles cette nuit et un jeune nous aide à monter vélos et bagages pour une fois mais l'eau chaude n existe toujours pas.Cet hotel a ouvert voici 15 jours et nous payons 20 soles au lieu de 40.Le patron nous emmène à la place de Armas dans son 4X4 bardé de portraits de son c ses environs sont hyper animése soir.

 

Lundi 20 septembre

 

                                   Namballe alt 770m -San Ignacio 1380m

 

                                                           46kms  5h05

 

Quand nous quittons l'hotel le mari de la dame , un vieux monsieur très classe vient nous offrir un mini régime de bananes avec un sourire tranquille.Quel beau couple ils ont du faire quand ils étaient jeunes.Nous nous passerons de pain pour déjeuner car dans ce village il n'y en a pas.Ce sera donc riz pollo por todos.Le chemin de pierres et terre est en piteux état mais la pente est régulière entre 8&9%.Un premier col sous le soleil revenu, puis descente sur le rio pour changer de rive.Un village s'est installé autour du pont et une assemblée de desempleados nous regarde passer sans un sourire.Une longue ascencion nous amène au village Nueva Esperanza pas indiqué sur la carte .On émerge de la côte en découvrant le terrain vague aménagé avec des buts de foot.Le village s'est construit autour et les rues de terre partent à l'assaut du ciel avec des pentes à 20%.L'accueil est sympa et nous y picniquons accompagnés des enfants .L'un d'eux a son papa qui tient un bar et je lui demande de nous accompagner pour boire un café.Il nous accueille chaleureusement.Un homme a un grand sombrero,je lui dis qu'il est superbe ;il veut me le vendre.On nous dit que l'on va à San Ignacio bajando.Pourtant cela continue à monter dès le village.Un enfant gonfle un vtt avec une pompe à pied .Je la lui emprunte et je réussirai ...à dégonfler mon pneu.Sa maman nous offre des granadillas délicieuses;avant midi ce furent des bananes.

Longue descente sur San Ignacio annoncé par une ribambelle de mototaxis On se croirait en Asie .Le permis de conduire ne doit pa sètre nécessaire car de nombreux ados les conduisent.Vue de haut l'implantation de la ville est aléatoire à part la rue principale.Dans la cour de l'hotel nous nettoyons au jet les vélos après ce long parcours sur pistes.Demain nous retrouvons l'asphalte nous a t on dit.

 

Dimanche 9 septembre

 

                        Zumba (Ecuador)1300M-Namballe (Peru) 770M               38kms

 

A 7h les vélos chargés ,sous un ciel gris et bas nous nous préparons à partir pour une étape de 70 kms qui nous conduira à San Ignacio (croyons nous!) Par un chemin défoncé en pierres et terre et plusieurs montées et descentes très raides nous arrivons au dernier village de l Ecuador enveloppé par les vapeurs nuageuses.On nous prédit la frontière 10kms plus loin.Dans le dernier hameau nous nous arrètons dans une buvette où sont attablés quelques desempleados.La femme nous prévient: les Péruviens sont tous des bandits et ils nous trancherons la gorge.Sur la ligne de crète une barrière nous interdit le passage .Ce n est pas la frontière mais un check-point tenu par un sous of et 2 jeunes appellés.Après contrôle des passeports nous faisons la photo avec le chef qui arbore son fusil.Après quelques montées à 15% commence la descente sur le rio qui fait frontière et le poste de La Balza est là avec quelques baraquements sommaires où se tiennent la douane qui ne s'intéresse pas à nous ,l immigracion,et des bureaux de change qui font aussi épicerie.Un bus Equatorien ouvert sur les cotés attend des passagers .Il règne un calme absolu sur le lieu.Le temps semble suspendu.Personne ne nous ouvre la barrière et il faut passer dessous.De l'autre coté du pont les douaniers sont occupés à gratter la guitare et interprètent joliment des chansons galantes mais refusent qu'on les photographie.Au poste d immigracion le fonctionnaire nous donne des formulaires à remplir et poursuit sa partie de solitaire sur l'ordi puis nous envoie à un batiment vétuste devant un terrain de foot improvisé .C'est le poste de police ,on y accède par un raide sentier ;le policier quitte le lit  où il se reposait pour rejoindre son bureau.Attenante 'la salle de meditacion » qui est en fait une cellule.Une affiche rappelle que la détention de drogue est punie de prison.Après un autre passage à l'immigracion nous sommes en règle et  allons prendre notre premier repas au resto mais ,par delà les frontières c'est toujours 'pollo arroz.L'endroit est en dehors du temps et invite à la contemplation et à prendre le temps.C'est ce que font deux jeunes couples de français qui attendent un hypothétique bus vers l'Equateur.Une dizaine de kms et nous arrivons à Namballe premier village Péruvien .Il y a foule sur le terrain vague où se déroule des matchs de foot avec force sifflets d'arbitres.La foule nous dévisage  .Il  émane de ce village une pauvreté extrème mais aussi circulent au ralenti des ados en moto et les premiers mototaxi que nous voyons pour la première fois.Sur les hauteurs du village nous rejoignons l'hotel Paraiso.Une vielle dame aux traits rafinés vaque pieds nus au ménage.Nous sommes seuls dans ce manoir .Elle s'excuse pour la poussière due aux travaux.La chambre coûte 20 soles (6,50 dols) et il n'y a pas d'eau chaude mais il fait chaud car nous sommes bas en altitude et ce n'est pas un problème.


Samedi 18 septembre

 

                            Palanda alt.1200m -Zumba  alt 1300m

                                                        50kms

 

Bien avant le lever du jour les coqs s'époumonent  pour prendre le contrôle de l'espace sonore.Le plafond inférieur du brouillard frôle les toits du village.A 7h il y a déjà de l'animation dans la rue.Notre piste continue à descendre en traversant des hameaux .Je m'arrète derrière un bus qui prend des voyageurs.Un jeune chien joueur traverse la rue et me mord le bas du mollet.Son proprétaire lui envoie un cailloux gros comme le poing et fait mouche ,puisl file à l'anglaise.Je désinfecte et fait un pansement avec de la bétadine puis je rattrape mes coéquipiers.Notre large piste finit de descendre  au croisement du rio et après avoir franchi un vieux pont de fer se transforme en un étroit chemin à la pente terrifiante de plus de 13% et celà va durer. Qunad on est engagé dans de telles pentes on se demande si on tiendra,combien de temps on tiendra..Quand revient du 10% on a la sensation  de se reposer. A midi arrivée inattendue dans un village non indiqué sur la carte sous les yeux surpris des habitants assis sur les trottoirs.Nous y déjeunons après avoir satisfait la curiosité de certains.Une longue descente nous amène à Isimanchi à 900m.,modeste village .Juste après le terrain de futbol la piste démarre très raide .Les lacets que nous avons vus en descendant n'empèchent pas des pentes raides et longues.La pluie arrive et juste après je crève.Heureusement j'arrive à m'abriter sous l'avancée d'un toit d'école pour changer de chambre et Alain et Luc m'aident à gonfler à bloc.Après un col à 1450m ,descente et nous sommes tous supris d'arriver à Zumba mais avant il faut montrer les passeports à un check point.La ville est triste sous la pluie .Face à la

caserne deux petits hotels.Nous écartons le premier qui est trop spartiate.Dans le second la jeune fille ne se donne pas la peine de nous montrer les chambres.Les cloisons entre les chambres sont à clairvoie mais c'est 6 dols et pour ce prix là on est à l'abri et cela tombe bien car la pluie revient à la rescousse.Des chambres on entend les clameurs des militaires qui font des eexercices.Sur le mur de la caserne des textes tels celui-ci:Paix et dévellopement pour les peuples unis de l'Equateur et du Pérou.                

 

Vendredi 17 septembre

 

                                      Yangana     Palanda               71kms

                                         1870m     1200m

                                      Deux cols à 2760m  &  2650m

 

A 6H30  nous traversons la place pour prendre le desayuno au bistrot .Les collégiens en uniforme beige arrivent vers le centre.Des ouvriers et des chauffeurs du chantier en gilet fluo arrivent dans le café;à peine installés une assiette de pollo-arroz leur est servie.Pour nous ce sera plus long car nous avons seulement demandé  jugos,cafe con leche,y pan.A cause de la poussière les rues ont été arrosées .Une succession de camions rugissants s'y précipite et dans le bistro on ne s'entend plus parler.Par les ouvriers on apprend que la route sera achevée dans 5 ans.Actuellement la piste n'a pas vocation touristique et dans la journée passent quelques bus et pick up .Quand la route sera finie adieu la tranquilité pour Yangana.De ces petits villages émane une douceur de vivre et une insouciance.A7h et demie démarrage en côte dans du 12% sous le regard de la population.Nous remontons le chantier et les ouvriers du café nous font des grands gestes amicaux.La fin de notre séjour en Ecuador approche et je garderai un très bon souvenir des Equatoriens.Le vent frais s'amuse à faire des tourbillons dans la poussière.Les chantiers sont maintenant derrière nous et le calme est revenu.La piste part maintenant à l'assaut des versants vertigineux où elle déroule son ruban régulier .Pour cela il a fallu trouer,percer,arraser tout ce qui gènait sur une grande largeur.A 2730m le vent s'est mis en tète de nous empêcher de passer au col.Courte descente et nouvelle ascencion d'un col à 2670m.Alors que nous franchissons un ruisseau quicoupe la route une jeep s'arrète et un Australien de 30 ans descend pour bavarder avec nous quelques instants .Il fait la traversée de l'Alaska à la terre de feu.Nous faisons une descente de 14kms sur Valladolid petit village paisible dans un écrin de verdure.Dans les derniers virages mon pneu arrière crève.Enlever,les sacoches,retourner le vélo et à la fin se laver les mains pleines de cambouis.L'unique rue du village est pavée.Il y a un restaurant et peut ètre un hotel. La suite se déroule en descente en surplombant le rio.La piste est bordée de coquettes maisons et ici les chiens sont attachés.Au détour d'un virage Palanda apparaît accroché à un flanc de montagne et on y parvient par une courte ascencion.A l'entrée de la ville la piste cède la place à une avenue pavée.

Plutôt que l'hotel nous irons dans une pension tenue par un couple agé .Quand nous rentrons les vélos à l'abri la pluie s'abat avec violence sur la ville.Bonheur d'ètre arrivés à temps.La douche est froide mais cet homme est tellement brave .En faisant le point ce soir nous réalisons que nous sommes à deux jours du Pérou

 

Jeudi 16 septembre

                  

                                      Vilcabamba        Yangana                22kms

                                               1630m          1870m

                                      Premiers 1000kms

L'hotel où nous avons dormi porte le doux nom français:Au rendez vous .Il est tenu par une retraitée française très sympa qui remplace les proprietaires absents pour cause de voyage.Derrière les murs de l'enclos on découvre une cour submergée de plantes et de fleurs tropicalesoù s'intercalent ingénieusement des petites constructions où sont les chambres.Sous chaque auvent un hamac invite à paresser .

Un environnement de montagnes couronne le tout.Tout cela pour dire que ce matin j'ai du mal à quitter Vilcabamba appellé aussi village de l'éternel printemps.Nous décidons de faire une courte étape pour nous baser à Yangana où nous attend une grosse étape de piste en altitude.Agréable surprise nous aurons aujourdhui encore l'asphalte.Après avoir franchi un col à 1950m ,jolie descente dans un paysage de monts bruns et noirs.Mes freins sont entièrement usés après seulement 1000kms .

Au bord de la route où passent des camions de chantiers à flux tendu je change mes 4 patins de frein et nous repartons une petite heure plus tard.En haut du second col de la journée ,des femmes sont assises sur un monticule ;l'une d'elle nous hèle: « Se vende la propriedad ».Nous ne savons pas si nous trouverons à nous loger dans ce petit village de Yangana .A ma demande d'hotel on m'indique la esquina.A l'épicerie qui fait l'angle de rue on loue des chambres.On passe une porte cochère et dans la cour couverte de taules plastiques un escalier aux planches craquantes conduit à la chambre où sont trois lits.Les murs sont de planches peintes et quelqu'un a commencé à dessiner des petites fleurs.Tout est clean et les lits confortables.En bas plusieurs dizaines de vètements mouillés sont entassés sur une table et la lavandière qui est à l'oeuvre devant un évier rigole à tout bout de champ.Nous nous rendons au bar pour boire une cerveza mais la vielle dame nous dit qu'il n'y en a pas.Dans la rue des coqs de combat sont attachés au piquet par une patte.Dans cette région de l'Ecuador à l'occasion des fètes les combats de coqs sont très prisés.

Sur le parvis de l'immense église nous buvons nos bières achetées à l'épicerie.Quand nous nous installons au bistro pour diner des camions passent les un derrière les autres à la nuit tombée.Il y a des travaux routiers là où nous passerons demain.Notre logeuse nous dit qu'il y fait froid et cela laisse présager un passage en altitude.Il y a 47kms pour aller à Valladolido et 14kms de plus en option pour rejoindre Palanda si nous ne sommes pas épuisés.

 

Mercredi 15 septembre

 

                                      Il pleut sur Loja.Vlcabamba la ville des centenaires.

 

                            Loja 2100m -Vilcabamba 1630m

                                               52kms

Le trafic ne s'arrète jamais devant cet hotel.Les camions changent de vitesses à cet endroit.Le jour se lève péniblement sous la pluie .Sensation de froid après les nuits passées avec 30°.Pourtant il fait 17°.Après discussion nous décidons de quitter Loja au plus vite.Il y aurait matière à visiter dans cette ville classée par l ONU 3ème ville plus écologique du monde mais il y a aussi la Panam qui passe par là et la perspective d'aller à Vilcabamba village paisible par une courte étape se fait la plus forte.Dans le café où nous déjeunons les travailleurs ont le nez planté dans une assiette débordante de riz pollo.Une succession de raides avenues nous amène hors de la ville qui compte 120 000 habitants.Sur fond de paysage volcaniques nous découvrons des champs de canne à sucre.La pluie revient alors que nous montons vers un col.Deux guerriers viking arrivent en sens inverse .Ces barbus sont Canadiens et Suisse Ils font la route ensemble depuis Trujillo en étant partis de Ushaïa.Ils nous donnent de précieuse infos sur l'itinéraire que nous allons prendre et surtout nous donnent l'envie de changer nos projets pour pour rejoindre le Pérou par 5 jours de pistes au sud de Vilcabamba.Celà promet de belles aventures même si c'est éprouvant.

Nous passons au col à midi et faisons 10kms de descente sous une pluie soutenue .Compte tenue du poids les freins agissent moyennement et il faut anticiper.La pluie s'arrète ,la route est brusquement sèche et il fait très chaud  quand nous arrivons à Malacatos que l'on identifie de loin grâce à ses 2 clochetons bleus.Au restau criolla où nous déjeunons nous gôutons notre premier jus de canne.Superbe église intérieur comme extérieur datant de l'époque coloniale .Face au parvis une petite place jardin publique où il fait bon vivre .Encore une montée de 5 kms et c'est la descente sur Vilcabamba le village des centenaires qui fait partie des 3 villes qui détiennent le record de longévité avec des villages du Pakistan et de russie.Connu dans le monde entier certains richissimes américains s'y sont installés pour allonger leur espérance de vie.Nous y rencontrons Guillaume et Lilas ,elle sur un vélo ,lui la poussant .Elle est blessée a la jambe .Ils arrivent de Lima et chechent à vendre leurs vélos pour continuer en bus et sacs à dos.Nous allons diner avec eux .Ils ont la trentaine et sont venus faire du woofing en Amérique du sud .Leurs renseignements sur l'itinéraire que nous comptons prendre vont nous ètre très utiles.

Mardi 14 septembre

 

                                      L'avenida de los perritos

 

                                      Yantzaza 950m -Loja 2100m

                                      Pus de 2200m de dénivellée

Nous savons que c'est deux étapes en une qui nous attend:une première partie de 41kms jusqu'à Zamorra puis une longue montée jusqu'à Loja .Il ne faudra pas forcer aujourdhui.Les chiens sont en liberté et se font un plaisir de courser les cyclistes.Chacun a son truc :Gueuler,s'arrèter,simuler un jet de pierre .Alors que j'arrose un roquet hargneux avec mon bidon de vélo deux femmes éclatent de rire.Nous allons subir un vingtaine d'attaques en montant à Zamorra.

Le paysage se ferme en approchant de Loja .Il y a des casernes et un avion déguisé en requin qui rappellent que en 1980 l'endroit fut le théatre d'une guerre avec le Pérou.Il est 11h et Luc vient de découvrir qu'un de ses rayons est cassé.En 20mn Alain le change sans avoir eu à démonter la roue arrière.Zamorra est situé au creux d'un cirque de hautes montagnes qui s'ouvre par une longue vallée à l'ouest.C'est dans cette direction que nous allons .Dès la sortie la pente est raide et nous comprenons que la route est en travaux jusqu'à Loja.Des équipes successives bétonnent la chaussée .Celà nous occasione une longue attente pour cause de circulation alternée que nous mettons à profit pour réparer le porte bagages de Luc qui a perdu une vis.Le petit crachin s'est transformé en pluie et c'est dans une baraque en bois que nous mangeons .La route s'insinue dans une longue vallée dont la suite est difficile à déchiffrer.Celà fait déjà des kms que nous montons quand nous arrivons à Sabanilla le dernier village avant le col.Il y fait frais car nous avons pris de l'altitude.Nous nous demandons si les plaques d'immatriculation sont vraiment obligatoires en Ecuador car certaines voitures n'en ont pas .Mieux devant nous une voiture à l emplacement de la plaque a l'effigie du titi de grosminet.La pente est maintenant régulière à 8% mais où va passer la route parmi cette multitude de couloirs vertigineux?Le paysage devient sévère avec un nuage sombre qui fait chuter la luminosité déjà faible.Nous buttons au fond d'une gorge sans issue .Miracle après un coude ,le paysage s'ouvre et la clarté revient.La pente fléchit,le vent devient plus fort;autant de signes annonciateurs du col ,nous sommes à 2500M et il fait froid maintenant dans le brouillard.Nous avons semble t il changé de versant mais ça monte toujours .La visibilité a encore diminué,la nuit semble tomber et les voitures ont allumé leus phares.Nous nous arrètons pour mettre nos feux .La montée se poursuit ,interminable .Enfin avec ½ heure de jour nous découvrons une sorte de portique qui se détache dans le brouillard qui matérialise le col.En plein vent il faut enfiler une polaire et attaquer vite la descente en restant à vue entre nous.4 kms plus bas la clarté s'impose et la ville de Loja s'étale en contrebas .Ses lumières commencent à s'allumer et un dernier rayon de soleil dore un versant verdoyant.Descente non stop sur la chaussée bétonnée et dernière attaque de chien de la journée.Frigorifiés,les mains engourdies nous nous arrètons à l'entrée de la ville pour demander la direction des hotels.C'est heureusement tout près mais le choix sera vite expédié pour prendre une douche chaude au plus vite.

 

Lundi 13 septembre

 

                            Gualaquiza 950m alt  -Yantzaza 900m alt

                                                        82 kms

 

A 7h devant l'hotel passent des petits groupes d'écoliers en uniforme qui s'acheminent vers leur école .Une journée chaude s'annonce.La journée d'hier n'a pas laissé de courbatures mais un léger fond de fatigue vite disparu dès qu'on pédale.Crevaison pour Alain avant le départ .Il faut enlever les sacoches arrières .Un quart d'heure suffit .Le petit dej de l'hotel était vraiment léger et nous le complètons à la pasticeria.

La grand route est plate et Luc ne peut pas résister .Il lâche les chevaux et nous roulons pendant une heure à 30,voire 35km/h.A El Pangui nous nous arrêtons pour un café;il n'y en a pas et ce sera un chocolat.Dans le collège privé d'en face les hauts parleurs diffusent des messages.L'étape se déroule dans la riche vallée du fleuve Zamorra.Les églises modernes sont très colorées.Pic nique dans un abri bus.Quelques montées et à 14h nous arrivons dans la peite ville de de Yantzaza .C'est toujours un plaisir de se mettre au ralenti à la fin de l'étape pour chercher un hébergement sous le regard étonné des locaux.Un petit tour de la place et tandis que Alain garde les vélos nous allons Luc et moi voir les chambres d'un hotel.Une grosse averse s'abat sur la ville alors que je fais la sieste.Nous avons trouvé  un petit resto dans une rue secondaire .Nous commandons 3 jugos et nous nous faisons expliquer le chaulafan par la jeune femme.40mn plus tard nous n'avons toujours rien vu venir .Luc jette un coup d'oeil dans la cuisine et nous dit: « elle dort sur sa chaise »Le visage entre ses mains elle s'est assoupie.Je la réveille et il faudra encore attendre un quart d'heure.Le chaulafan est une sorte de paëlla et c'est délicieux.Nous prenons rendez vous pour le petit dej à 6h demain matin.

 

Dimanche 12 septembre

 

                   San Juan Bosco alt 1050m -  Gualaquiza 950m

 

                                               55kms  de piste   6H40

 

A 6h le jour pointe péniblement ,le brouillard accroche les reliefs.Je descends les 2 étages une sacoche sur chaque épaule ,dans une main la tente et dans l'autre le sac qui est sanglé à l'arrière;il faudra remonter chercher le reste ,les deux sacoches avant et celle de guidon.Tout cela pesait 35 kgs au départ ,maintenant plus.

J'ai déjà essayé plusieurs fois de supprimer des choses ,en vain tout est nécessaire pour les 7 mois à venir et pour les climats extrèmes que nous traverserons.

Dans la cuisine déjà s'affaire la dame de la pension pour nous préparer un « desayuno continental »omelette,fromage,bananes,jugo de babaco et café con leche.Avec un tel petit dej nous irons jusqu'à midi.Le dimanche est un jour de repos dit-on.L'étape qui nous attend ne sera pas de tout repos.Un peu avant 7h nous rejoignons la piste qui ne monte pas très raide (8%) et nous allons avoir en ligne de mire le pan de azucar  pendant 2 heures puis nous atteindrons un col à 1700m Quelques rares pick up et bus nous croisent suivis d' un nuage de poussières.

Chacun nous salue ou nous adresse des petits coups de klaxon admiratifs

.Descente prudente sur la piste de terre et cailloux jusqu'au rio Sambo Rocho à 1200m puis une nouvelle montée de 14kms jusqu'à 1700m .Le brouillard sec caractéristique de cette région voile les reliefs.La descente est régulière cette fois et nous dépose aux portes de Gualaquiza telle une oasis après une traversée du désert.La route asphaltée est de retour qui se transforme en une avenue principale à 2x 2 voies pavée ,par contre les rues perpendiculaires sont en terre et s'interrompent sur les premiers contrefortsde la jungle.En milieu d'après midi ,écrasée de chaleur cette petite bourgade est endormie.Nous posons nos affaires à l'hotel international Les vélos vont dans une cour  fermée.J'y passe 2 heures à nettoyer la chaine ,resserrer les vis ,règler les freins car ce fut pour le vélo une rude journée.A l'écart du tourisme cette petite ville vit sa vie tranquille.J'aurais aimé y passer plus de temps à flâner dans les rues à bavarder avec les locaux .

 

Samedi 11 septembre

                            Limon 1140m   San Juan Bosco  1050m

                                               36kms

 

Nous avons dormi comme des bébés et en pleine forme .Quand nous arrivons au restau de l'hôtel un car de touristes rempli la minuscule salle et nous prenons notre desayuno chez le boulanger.Deux surprises nous attendent en sortant du village ,la première mauvaise et la seconde pire encore:çà monte raide et il n'y a plus de route mais un chemin de pierres.On pédale mètre par mètre et on ne se pose pas de question.Celà va durer plusieurs heures et 11kms plus loin à 1650m nous croisons une grand route (en travaux)qui descend et quelques centaines de mètres plus bas c'est du bonheur de dévaler à 60km h sur l asphalte.Les inévitables remontées reviennent mais vers 13h nous arrivons à San Juan Bosco.Il reste 55kms mais en piste de terre ;nous ne ferons pas l'étape aujourdhui ,je propose à mes coéquipiers de  nous arrèter là vu qu'il y a un hotel et pas d'autres avant 7 ou 8 heures de vélo.Tout le monde est d'accord .Demain nous partrons à 6H et cela promet d'ètre rude.

 

Vendredi 10 septembre

 

                            Macas alt 1070m  Limon 1140m

 

                                                        114kms

Une journée chaude avec un ciel voilé quand nous partons vers 8h.La route est bcp plus facile que prévu et nous roulons à 30 voire 35km heure .Après toutes ces étapes scotchés à la route on revit en réalisant que nos moyens ne sont pas entamés.Mais tout a une fin et après 70 kms ,après l embranchement de Mendes c'est montées sur montées à forts pourcentages ; le soleil cogne et pas d'ombre il fait 33° .Vers 14h halte dans une vague buvette .Une heure se passe à bavarder avec les deux femmes en attendant que la chaleur diminue.Nous déballons notre pic nic.Le bus dépose les collégiens qui au passage en choeur nous adressent un : « Buenas tardes »Il nous reste 25kms pour arriver à Limon et renseignements pris çà monte un peu, et après, c'est plat ou çà descend.Nous trouverons une succession de courtes montées et de longues et raides montées avec des perspectives traitresses qui semblent inviter à une prochaine longue descente.Nous évoluons tout l'après midi dans un paysage de monticules boisés me rappelant l'Asie du sud est du film la 317ème section.A 17h les ombres envahissent la route et la température chute.Persuadé que nous avons pris de l'altitude ,nous pourrions ètre à 1400m je consulte l'altimètre:1050m, c a d l'altitude de Macas.Le soleil a disparu quand dans un hameau la route fait place à un chemin de pierre en chantier.Coup au moral d'autant que des ressauts s'annoncent à 15% que je négocie en me traçant des zig zag pour m'économiser.J imagine que c'est le seul village qui n'a pas voté pour le président et qui se trouve puni.Quelques héctmomètres plus loin nous retrouvons la large carretera asphaltée mais elle ne nous fera pas de cadeau pour arriver à Limon à la nuit tombante.C'est une petite bourgade au bout de nulle part avec 3 rues étagées au dessus du rio où se concentre toute l'animosité locale.On nous a promis des hotels,nous en verrons 3 ;le notre tout à fait correct nous coûte 6 dol la chambre.Les vélos passeront la nuit sur la terrasse où sèche le linge.

Un peu lassé du pollo arroz je demande si on peut avoir des legumbres.Une assiete de légumes variés avec un morceau de vaca que je n'ai pas su définir nous est servie.

Au lit à 20h car demain étape de 80 kms .

 

Une journée chez les Shuars

 

Mercredi 8 septembre 2010

 

Macas où nous sommes arrivés hier est une petite ville ville très animée de 14 000 habitants située au milieu du territoire Shuars plus connu sous le nom de Jivaros(réducteurs de tète).J essaie de convaincre mes coéquipiers de leur rendre visite.Les avis sont partagés car il faut songer à rouler aussi.Les infos du Petit Futé datent et les téléphones ne répondent plus.Après une longue discussion dans une agence de voyage nous partons à 13h à Metsankim chez un guide Shuar chez qui nous allons passer une journée et une nuit.Moises qui nous accueille dans sa maisonnette en bois a la trentaine.Pendant plusieurs heures il nous explique la vie traditonelle Shuar mais aussi son implication dans la vie moderne et les bienfaits du régime actuel de Rafael Corréa,lui même étant à la charnière des deux mondes.

Moises a 4 filles dont la dernière de 7 jours.On entend sa femme mais elle n'apparait jamais.Elle est catholique mais lui, reste fidèle au dieu de ses ancètres.Un peu avant la nuit une assiette de légumes et riz nous est servi puis Moises nous emmène dans une case où se trouvent son beau frère ; sa soeur qui allaite un bébé et s'eclipse à notre arrivée.La tv diffuse un péplum où les conquistadors prennent une raclée par les indiens.Dans une autre salle sans meubles nous nous attablons autour d'une cerveza tandis que la tv passe un dvd d'un groupe folklorique de Puyo.La musique est répétitive sur un thème tribal adapté pour des instruments  modernes.Nous logerons à la dure dans une baraque en bois et nous regrettons les matelas que l'agence n a pas jugé nécessaires de nous suggérer.Au lever du jour Camilla la fille de Moises vient nous chercher pour déjeuner et ce sera riz,frites ,oeuf dur et un jus de goyave ,puis nous rejoignons un carrefour où doit nous prendre une camionette.Les ados en uniforme bleu ciel et bleu foncé arivent par petits groupes au collège ,un cube de béton d'une capacité de 70 élèves avec 7 professeurs.Juste à coté l'école primaire et maternelle avec 50 élèves.En suivant il y a le terrain de sport.Une belle journée s'annonce et  la camionette où nous voyageons debouts pendant 5 kms sur un chemin nous dépose au pied d'un raide sentier qui part dans la jungle.Pendant 3 heures nous allons faire de nombreuses stations car Moises nous explique les plantes médicinales,nous montre entre autres le spectaculaire arbol del sangre del dragon qui sous l entaile de la machette laisse couler sa sève couleur sang au goût amer,aussi la cane gorgée d'eau qui désaltère le marcheur sans eau ,mais attention une emblable est mortelle.Les cigarras se mettent à chanter l'arrivée du soleil et leur cri strident et crescendo frôle les ultrasons.Moises nous cueille des bananes sauvages plus petites que celles du commerce mais très savoureuses.Quand ilpart plusieurs jours avec des amis dans la forèt ils n'emportent pas à manger la nature offre tout ce dont ils ont besoin.

Les chants d'oiseaux emplissent la forèt dont un qui commencent par un bruit de gouttes tombant dans l'eau avant de prendre ensuite des tonalités flutées.Je repense à Cendrars qui dans Bourlinguer se vantait d'avoir rapporté d'Amérique du sud sur un paquebot 40 spécimens d'un oiseau rare de la jungle qui crevaient les uns après les autres.Le dernier ayant survécu quelques jours en France pour le plaisir de ses amis.

Moises nous parle de Mathias un jeune français qui est venu avec un guide voici quelques années et qui maintenant vit avec une indienne dans une communauté Shuar avec quelques vicissitudes,mai ils ont une petite fille de 4 ans.

En prenant le repas de midi Moises nous demande le prix de l'agence .Il répète à sa femme l'air désabusé.Il travaille pour plusieurs agences mais mérite de travailler à son propre compte.On peut le contacter shmoises10@yahoo.com .Un guide très consiencieux et un homme attachant.

 

 

Mardi 7 septembre

 

                                      Chuitayo Macas  60 kms          alt.1070m

 

Petit dej au resto ;devinez ce qu on nous propose:pollo arroz ,celà ressemble à un sketche de Fernand Reynaud .Hier nous avons mangé trois fois .C est par ailleurs délicieux mais bon !

Au moment de partir la pluie amazonienne s abat telle une cascade et il faut enfiler les tenues de pluie pour assurer l'étape.Il ne fait pas froid.La première heure nous avons une succession de montées et les kms ne défilent pas puis la route est vallonnée

voire plate en arrivant à Macas.Il faudra traverser l immense rio dont le pont inachevé ou emporté oblige à passer très bas sur un ouvrage provisoire.La montée qui suit est sévère mais la ville de Macas est accueillante et très animée.Les indications du petit futé datent et il y a au moins une dizaines d'hotels.

 

Lundi 6 septembre

 

                                               Puyo Chiyuayo  78 kms    alt 700m

L'étape est vallonée sur une route où il n'y a plus du tout de circulation .Pour la première fois nous pédalons dans une sorte de plénitude J imagine que pour un vieux chaman cette route si agréable pour pour nous est une sale blessure faite à la pacha mama,une discontinuité de son énergie .Les communautés indiennes sont indiquées au fil de la route ;on y va par un chemin voir un sentier.

L'ami Enzo ,cyclotouriste Belge qui a parcouru cet itinéraire en 2007 m'écrit qu'à son passage c'était une piste.

Elle traverse la forèt amazonienne et est bordée de maisonettes de bois habitées par des indiens ici appellés ' nativos '.Les villages sont rares et nous ferons la pause de midi à Simon Bolivar .La pluie nous surprend à 14h et nous temporisons dans un abri bus .Descente sur Chituayo ,où l on indique un hotel près du puente del rio Pastaza.Nous aurons un peu de mal à le trouver au bout d'un chemin de pierre et au delà d'une sorte de pont himalayen.Le cadre est superbe ,un vaste carbet (case) entouré de maisonettes où sont les chambres.Seul problème c'est désert.Nous revenons en arrière pour trouver le propriétaire mais aux proches maisons on nous dit qu'il habite Macas (notre prochaine étape).Un peu avant la nuit nous allons manger au resto du pont et retour vers l hotel pour un bivouac de luxe sous le carbet.Mes coéquipiers étendent leurs duvets ,quant à moi j installe ma tente autoportante.

Le rio fait un bruit d'enfer.Alors qu'il fait nuit depuis deux heures un homme arrive,il habite sur place et nous propose des chambes à 1O dols ;nous lui expliquons que nous l'avons attendu longtemps et que nous restons là .Ok tranquilo!

 

 

Dimanche 5 septembre

A 5 heures une multitude de coqs chantent.Petit dej sur la terrasse fleurie de l'hotel environnée de versants de montagne abrubpts .Après une séance à l internet du coin nous prenons la route à 11h.L'étape est courte et en descente ;tout a fait ce qu'il nous faut pour un dimanche.La descente Banos Puyo est une grande classique connue en France.Première descente courte et.. déjà une montée.Frustrant! Ce sera ainsi toute la journée.J'en viens à détester les individus qui ont choisi de s'inventer des montées alors qu'il y a 800m de dénivellée en descente.A moins que ce soient des palliers de repos pour les chevaux.La route s'insinue dans une profonde gorge où jaillissent de hautes cascades.C'est dimanche et les Equatoriens sont nombreux à s'arrèter pour voir les cascades, les activités de l'extrème.Un peu avant Puyo nous avons une vaste perspective sur la proche forèt amazonienne.Il est 16h quand nous arrivons à Puyo qui s'étire en longueur telle une rue de far west.Nous n'avons pas trouvé l'hotel Las Palmas du Petit futé mais dans une rue adjacente en retrait de la circulation un autre fera l affaire pour 6 dollars(record battu).C'est le moment de la bière de l'étape.Nous allons dans un des bars restos qui borde la route .Au bruitsde la circulation s'ajoutent le brouhaha et la télé à fond.On ne sert pas de bière en Equateur le dimanche nous dit on.Il y a visiblement une lutte contre l'alcoolisme car nous avons vu plusieurs fois des affiches des alcooliques anonymes.Donc,jugos de babaco para todos!

Dans une minuscule boutique j'achète du savon et tout le stock de mouchoirs papier (2),la jeune fille part avec mon billet de 10 dollars à la recherche de monnaie.

Ici pas de touristes.Nous sommes à 1000m d'altitude et il fait plus chaud.Demain nous partons plein sud sur des routes où il n'y aura probablement pas d'hébergements.

Les jours prochains nous traverserons le territoir des Asharis ,fameux réducteurs de tète (enfin ,avant!)

 

2 septembre

 

Ascencion du Cotopaxi jusqu'à 5700M

 

Le pick up de Rodrigo ,notre guide quitte la Panam pour une piste rougeatre qui mène au parc national du Cotopaxi .

En Ecuador l entrée dans les parcs est payante,ici 10 dollars.

La piste traverse une immense lagune assèchée où subsiste un peu d'eau puis part à l'assaut des flancs du volcan Cotopaxi qui pour l'instant est dans les nuages.

Le parking ,situé à 4500m d altitude est balayé par un vent glacial.De là on aperçoit le refuge 300m plus haut.On y monte par une sorte de rampe de sable volcanique.

Quand nous y arrivons le brouillard s'est emparé du lieu et quelques flocons volent .

L'intérieur du refuge est en boiseries ;on y circule en chaussures de montagne contrairement aux refuges européens.

Avec une vingtaine de personnes la soirée promet d'ètre agréable.Les guides qui se retrouvent ici chahutent ,se chambrent.Miguel le frère de Rodrigo nous rejoint après son ascencion de l Iliniza norte;ce sera notre second guide.Les deux frères ont des corpulences de catcheurs et dans leurs vestes de duvet ils font penser à des bibendums.nous avons des guides de poids!

A 20heures arrive une colonne de 37 militaires.Le charme de la soirée est rompu.

Dehors il neige sans arrèt.Le réveil est prévu pour minuit.Les veilles de grandes courses on ne dort jamais bien ,qui plus est à 4800M mais pas de probème de « soroche ».

Minuit,les frontales s'allument,le plancher du dortoir craque ,chacun s'habille,s'équipe ,prépare son sac.Dehors le manteau blanc atteint 10cms .Il neige pour de bon tandis que nous nous élevons au dessus du refuge.Nous distinguons en contrebas les frontales de la colonne de militaires .Dans la foulée de Rodrigo nous faisons des pas lents .J ai l'impression d'ètre acteur d'un film qui passe au ralenti.Concentré sur ses gestes chacun est avec ses pensées.Avec 37 ans de crapahut en montagne c'est la première fois que j'ai recours aux services d'un guide.Je repense à mon voyage dans les Alpes du nord de l'Albanie; j'avais demandé à un berger de m'accompagner au village situé derrière le col de Valbonna.J'avais eu tort de lui donner au départ les quelques euros qu'il me demandait et au col il ne voulait plus aller plus loin.Au retour il s'était un peu perdu dans une zone à loups et ours et grâce à mon altimètre on avait retrouvé le col.

Après 1h30 ,arrèt pour chausser les crampons et s'encorder.Alain pour ses débuts en haute montagne sera encordé avec Miguel,Luc et moi avec son frère.

Rodrigo nous dit que si le temps ne s'améliore pas dans une heure nous devrons renoncer.

La pente est raide dès le départ et les crampons mordent dans la glace dissimulée sous la neige.Bientôt apparaissent les premières crevasses et les ponts de neige à franchir.

La pente s'infléchit une demie heure plus loin le décor change :nous longeons des barres de séracs .En dessous des militaires attendent un des leurs qui vomit.

Alain et moi ne ressentons pas l'effet de l'altitude sans doute en raison de la nuit que nous avons passé à 4400m dans la tente sous la Pichincha pour parfaire notre acclimatation.Luc de son coté a un violent mal de tète et une forte envie de dormir mais à son habitude il monte au mental.'Je m'attendais à trouver une pente régulière à 40° et c'est maintenant dans un chaos glaciaire que nous évoluons et nous  zizaguons entre des crevasses béantes.Un arrèt pour boire et manger .Nous sommes maintenant derrière les militaires et les arrèts se font de plus en plus longs.La nuit est moins intense et péniblement le ciel blanchit.Nous devrions ètre au sommet .Les militaires font des arrèts interminables.Luc est de plus en plus mal et jette l'éponge.Les guides décident que nous redescendons.Nous avons atteint l'altitude de 5700m.

La neige redouble et le vent se fait  cinglant .Nous avons des gueules de pères noèls givrés .Mème avec le jour la visibilité est réduite mais nos guides sans hésitation nous dirigent au mètre près .A raison de 2 ou 3 ascencions par semaine ils connaissent leur monde à la perfection.En raison du réchauffement planétaire ces dernières années, le glacier est devenu plus complexe et la voie habituelle est devenue impossible ;ils ont dû inventer une autre voie.

Il est 8heures nous arrivons au refuge désert.Luc soigne son mal de tète ,puis s'endort sur un banc.Un peu hébété,je suis dans un sentiment mitigé d'inachevé, hors du temps ,mais aussi sans regret du sommet qui n'aurait pas offert aujourdhui de panorama fabuleux.Il a neigé bas .A midi , de retour à Quito nous avons du mal à réaliser que 6 heures plus tôt nous étions engagés à 5700m dans une épreuve contre un monde hostile qui semblait nous dire: « Vous n'avez rien à faire ici »

Ainsi s'achève notre parenthèse andinisme.A notre sortie de la Bolivie nous passerons au pied du Licancabur, 5900m.Alors ,si nous ne sommes pas trop épuisés,qui sait?

 

 

J9 jeudi 26 août

Accueil dans la communauté Quechua de San Clemente et ascension de l’Imbabura 4609 mètres

Grâce à la bonne volonté de mes coéquipiers, ce projet a pu se réaliser et tient ses promesses. A Ibarra nous quittons l’enfer de la panam et une fois sur la venida Atahualpa, itinéraire est simple : une allée pavée de pierres rectiligne qui s’élance vers la montagne et dont la pente s’accentue jusqu’à atteindre des inclinaisons de 12 à 15 % que nous finirons à pied. Manuel et Laurita, qui nous accueillent, sont des gens au calme et à la gentillesse époustouflants. Leur maison offre une vaste perspective sur Ibarra et ses environs. Ici la proximité de l’Amazonie et des glaciers du Cayambe influence le climat qui est aussi un compromis entre altitude et latitude. Nos hôtes nous servent des repas délicieux et très originaux. Les zumos(fruits pressés) sont servis à chaque repas, Babako, tomates des arboles etc…

Le départ pour l’Imbabura est fixé à six heures du matin. La veille pour nous expliquer le profil de la voie normale Manuel allonge son bras et de l’autre main remonte du coup jusqu’à la tête, la partie la plus difficile étant l’oreille. Une camionnette où l’on reste debout, à l’heure dite, nous conduira à la fin de la piste. Manuel nous accompagne et sa présence est bien utile car il faut évoluer dans les prés avant de trouver la sente qui s’attaque directement aux pentes raides. En pays quéchua les lacets n’existent pas. L’Imbabura qui tire son nom de la période pré-inca se cache dans les nuages. Ce n’est pas une montagne à vaches. La fin de l’ascension se déroule sur des arêtes roches noires au-dessus de pentes vertigineuses. Avec sa sérénité indienne Manuel nous donne ses consignes dans les passages délicats. En trois heures dix de montée nous sommes au sommet après 1200 mètres de dénivelé. Le brouillard ne se lèvera pas. Dommage, car la vue sur le proche Cayambe devait être superbe. Manuel nous expliquera les plantes, les fleurs, le caracara, grand faucon aux ailes blanches, la patchamama (le monde) qui selon la tradition quéchua est une famille harmonieuse avec ses composantes que sont la montagne, la rivière, la forêt, les animaux et les hommes. En montant nous avons vu des excréments du loup qui vient quelquefois au village se servir en poules, bien que celles-ci nichent la nuit dans les arbres.   

70 habitants vivent à San Clemente et 16 familles quéchua sont impliquées dans l’écotourisme. En fin de descente Manuel nous conduit à travers les champs qui dominent le village. Les parcelles cultivées y sont nombreuses : trigo (blé), sabada (houblon) et papas (patate). On y voit aussi vaches, moutons, porcs et lamas, souvent au piquet.Il nous montre aussi le lago de sangre. Ici a eu lieu une grande bataille opposant deux grands chefs et frères incas. Les vainqueurs jetèrent les cadavres sanglants des vaincus dans le lac, d’où l’origine de son nom, le lac de sang.

Pour terminer la soirée, Manuel nous invite au coin de la cheminée et dans la nuit Luc verra la Croix du Sud. En nous quittant manuel nous indiquera une piste pour contourner l’Imbabura.

 

J7 Mardi 24 août

Départ prévu pour San Clemente pour 8heures, mais un certain nombre de raisons nous ne mettons en route qu’à 10heures trente. Nous avons perdu une bonne heure à la banque car je ne réussissais pas à retirer de l’argent dans les distributeurs. Donc départ effectif à 10h30. Il nous faut d’abord sortir de Quito, ce qui nous prend plus de vingt kilomètres avant de voir la densité des habitations diminuer. Par contre le trafic reste le même, une quantité énorme de camions et de cars, qui crachent des nuages de gaz d’échappement noirs qui parfois nous enveloppent complètement.

Une fois la ville derrière nous une grande descente d’une dizaine de kilomètres nous donne une première idée des terrains que nous allons rencontrer. Bien évidemment la descente est vite effectuée. Alors nous attaquons une interminable montée de plus de vingt kilomètres qui nous conduit à plus de trois mille mètres. Le souffle ne nous manque pas. De toute évidence, les quelques jours passés à Quito à 2800 mètres d’altitude nous ont permis de nous acclimater. La route pourrait être agréable s’il n’y avait pas ce trafic infernal, des camions monstrueux et des cars de tous types du plus neuf au plus déglingué qui nous frôlent en permanence. On finit par s’y faire mais le danger reste présent. Cela d’autant plus que les bas-côtés ne sont pas stabilisés et que tout écart est pourrait occasionner une chute probablement aux conséquences graves. L‘attention est permanente entre ravin et gros engins bruyants. Les récits lus concernant la panaméricaine parlant d’enfer ne sont pas exagérés une fois que l’on a goûté à cette route mythique.

 

J6 Lundi 23/08

Nous prenons le teleferico qui nous dépose à 4100mètres d'où l'on découvre Quito qui s'étale sur des kms et au loin le cône blanchi du Cotopaxi. Ce sera un de nos projets et aujourd'hui pour nous acclimater nous faisons l'ascension de la Pinchicha 4780m.Un sentier conduit au pied du sommet puis le contourne par la droite dans un terrain haute montagne .Après s'être aidé des mains on atteint le sommet. Personne n'a souffert de la 'soroche' le mal des montagnes et pour Alain c'est un baptême :son premier 4000.Telle une termitière Quito s'étale 2000m plus bas.

De retour à l’ hôtel nous passons un long moment avec les sympathiques Christian et Gerald de l'agence Equateur voyage passion pour mettre au point et essayer le matos pour l’ ascension du Cotopaxi 5890m qui aura lieu le jeudi 2 septembre. Notre programme est établi pour une dizaine de jours. Mardi nous partons vers le nord vers Ibarra avec un séjour équitable dans la communauté Quechua de San Clemente qui nous guidera vers l' Imbabura un sommet de + de 4000, visite d’ Otavalo puis nous roulerons vers le sud pour nous baser au pied du Cotopaxi.

 

J5 Dimanche 22/08

Premiers tours de pédale dans Quito pour vérifier que les vélos fonctionnent bien et reconnaître l'itinéraire de sortie de la ville.

Nous avons mangé près du marché dans un petit restaurant propre. Nous avons fait un petit tour sur la place du Parque de Ejido, où il y a un marché artisanal.

 

J3 20/08

Il fait encore nuit à Madrid quand nous quittons l'hôtel. Les derniers noctambules s'esclaffent bruyamment .Les bagages récupérés à la consigne du terminal 1 sont chargés dans la navette qui nous amène au terminal 3.Nos cartons de vélo sont filmés pour plus de sécurité. Les billets d'avion de sortie de l'Equateur nous sont demandés et

Le temps passé la veille à solutionner cette épineuse question n'était pas vain.

L'aéroport Bajaras est immense et pour rejoindre la zone d'embarquement nous empruntons une sorte de métro express. Le  A340 et ses 4 réacteurs nous attend. Pendant 12 heures il nous emmènera à la poursuite du soleil. Partis à 12h20 nous arriverons un peu plus tard à 16h30, heure locale. Avant de se poser l'avion survole Quito et sa forêt d'immeubles. Grâce  au nouvel aéroport, l'an prochain cette situation dangereuse aura disparu. A l'hôtel Inn où nous avons posé nos bagages quelque peu hébétés par cette longue journée nous modifions l’heure à  nos montres pour plusieurs mois. Quelques nuages filandreux accrochent les volcans qui cernent la ville. Un vent d'octobre infléchit les palmiers. Chez nous il doit être 2h du matin, raisonnablement il faut aller dormir, mais après quelques heures de sommeil la nuit sera interminable.

 

 

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Llamacoral est une vaste prairie.Nous y rencontrons u groupe de randonneurs français.Ce matin nous avons croisé une caravane de mules chargées ,suivies de cochons et d'un couple d'indiens ,leurs deux jeunes enfants chevauchant un cheval.Le sac à dos que j'ai loué pour le trek me blesse et j'ai passé la matinée à régler les boucles.

Il est bien lourd et la pause est bienvenue.Les montagnes glacaires apparaissent au bout de la vallée tandis que nous longeons la lagune de Jauncocha.Sur la gauche de la vallée on découvre les arètes acérées de glace du Quitaraju.

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Commentaires

Un col à 4200? En rentrant tu feras l'Aneto à vélo!....Continue à nous faire réver.Bises.

Écrit par : anne | 08/10/2010

Hola Jean,
Un petit bonjour de Vilcabamba. Vous foncez comme des malades, c'est certain qu'on ne vous rattrapera jamais. En visionant tes dernières photos, je me réjouis déjà d'être au Pérou. Que le vaya bien !

Écrit par : enzo | 08/10/2010

Salut Enzo,hier j ai essaye de voir ou vous em etes mais j ai trouve une page blanche pour le recit .je vais reessayer.vous allez vous regaler mais que le Peru est facile compare a l Ecuador.Demain on passera a Cerro Pasco vers midi et on va essayer d aller a l etape suivante.On se verra ,sùr.Bonne ballade a vous deux.Jean

Écrit par : Landelle Jean | 09/10/2010

salutations bien basses des poitevins devant les auteurs de notre feuilleton préféré.Hé les gars Le sifflet ultra son ne marcherait il pas contre les hordes sauvages des chiens belliqueux? Hé Jeannot: les pneus pleins ça t'aiderait pas à ne pas retarder tes compagnons?A très vite.F2R

Écrit par : ROYER | 10/10/2010

Je lis avec avidité les détails de votre progression et j'admire ta détermination et ton courage! Quelle expérience! A bientôt pour la suite et bonne route. Bisous.

Écrit par : christine van vlamertynghe | 18/10/2010

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