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01/06/2011

Deux étés pour un hiver

 

Deux étés pour un hiver

 

La clarté naissante qui dessine le contour d'une fenètre m'a réveillé .Le visage noyé dans l'oreiller je referme les yeux,la couette jusqu'aux oreilles dans un bien-ètre rarement éprouvé ces derniers mois.Mais où suis -je ?

A Florida ,en Uruguay ,non! Plutôt à Buenos Aires dans l'attente...,mais de quoi?D'un avion,de l'avion retardé qui ne viendra pas.Mais je devrais ètre à l'aéroport .L'avion est parti sans moi;

Tant pis je redors un peu plus.

Quand j'émerge à nouveau de mon sommeil commateux l'épisode se poursuit dans un état de léthargie où la volonté n'a plus de prise.

La lumière du jour s'est imposée maintenant.

Cette chambre,il me semble que je la connaissais il y a longtemps.

Ce n'est pas une chambre d'hotel.

Je ne suis pas chez quelqu'un qui m'a hébergé.

C'est une chambre qui ressemble à la mienne

C'est ma chambre

Je suis donc revenu.

C'est ainsi que commencent mes journées depuis une semaine que je suis revenu,par un acte manqué virtuel.

Cette fois-ci mon voyage a duré 7 mois avec chaque soir ou presque des hébergements improvisés :à l'hosedaje,à l'hostal,chez l'habitant ,en camping ,en bivouac dans la nature.

C'est la vie sans repères que j'affectionne loin des routines de la vie casanière.

Luc qui a attrapé le virus du cyclotourisme m'a dit lors de notre premier voyage : « ce qui me plait dans ta façon de voyager c'est que chaque soir on ne sait pas où on va dormir »

Savourant la douce quiétude de ma chambre ,je réalise que c'en est fini des départs quotidiens ,plus d'affaires à ranger sans perdre de temps pour ne pas faire attendre le coéquipier,à prèter l'oreille pour savoir s'il pleut ,si le vent terrible du soir est tombé .

Je suis dans une sorte d'apesanteur que j'ai envie de prolonger encore et encore.

Hier soir ,quand je suis descendu du train la nuit était installée dpuis un moment.Le vent glacial balayait les quais déserts et une pluie fine s'abattait sur ma ville où je déambullait à vélo sous la lumière jaune des éclairages publics.Je pensais au roman d'Anne Gavalda « J'aimerais que quelqu'un m'attende quelquepart »Geneviève travaillait de nuit mais, dans la maison silencieuse la table était dressée et dessus un civet de chevreuil et une bouteille de Bordeaux.Le téléphone a sonné ,c'était Geneviève qui m'appellait depuis son travail.

Il m'est arrivé après une absence de 3 semaines d'avoir l'impression d'ètre parti depuis une éternité.Cette fois-ci j'ai l'impression d'ètre parti la semaine dernière;seul le fonctionnement des appareils ménagers m'échappe.

Je ne voulais pas passer l'hiver en France.

Deux étés pour un hiver tel était un de mes enjeux en quittant la France à la mi-aout.

Voici 36heures j'ai quitté Buenos Aires et ses 35° à l'ombre qui s'acheminait vers la fin de l'été.

Ici ans une semaine ce sera le printemps.

 

 

 

Des regrets?

 

Je n'ai pas eu le temps de goûter le Pisco et tant d'autres alcools locaux,de visiter le parc des Alerces et ses forèts millénaires ,de déambuller dans les rues pentues de Valparaiso parmi les maisons colorées,de remonter la vallée indienne de Humauaca dans le nord de l'Argentine;ce n'était pas le bon jour pour visiter la maison de Pablo Neruda à Santiago du Chili .Il me manquait un appareil avec zoom pour photographier ces merveilleux oiseaux de Patagonie.Et que sais je...

Trop de regrets dites-vous ?

Non c'est simplement le début du programme de mon prochain voyage.

 

Certes l'itinéraire est tracé .Rien n'oblige à suivre ce fil d'Ariane sensé frôler au plus prèt les points d'intérèts majeurs .Le voyage est en soi l'essence même du regret puisque en passant par ici on est obligé de renoncer à passer par là ,tout aussi intéressant .

ON NE PEUT PAS TOUT VOIR.Une seule solution REVENIR;

 

En Patagonie (qui curieusement rime avec agonie) je suis passé comme un fugitif ,avec l'envie d'en finir avec les éléments hostiles ,tenaillé par le sentiment permanent que le pire était à venir.A lire « le passant du bout du monde » de Francisco Coloane écrivain Chilienje réalise la richesse que j'ai frôlé et qu'un peu de temps perdu aurait suffit à découvrir.

 

Depuis mon retour en France je poursuis mon voyage par littérature interposée .

Quemchi est un petit port de l'ile de Chiloé ouvert sur la mer intérieure qui vit des heures paisibles sous un climat de cotes d'Armor.,J'y 'ai découvert l'existence de Francisco Coloane écrivain chilien natif de cette bourgade et fils d'un capitaine de baleinier .Une maison en bois coloré, typique de Chiloé située en bord de rivage lui est consacrée.

Ses oeuvres y sont exposées .La gardienne du lieu qui passe son temps à la proche médiathèque est venue m'ouvrir la porte .Par une échelle meunière on accède au grenier .

Assis dans un fauteuil d'un autre époque et accompagné par le doux bruit du ressac je suis parti à la découverte d'un recueil de nouvelles de Francisco Coloane traduit en français.

L'une d'elles raconte le naufrage d'une barque avec quatre pècheurs et leur survie dans une grotte marine où les femelles phoques viennent mettre bas .

« Le sillage de la baleine » raconte l'histoire d'un jeune garçon de Quemchi qui pour fuir le souvenir de la mort dramatique de sa mère s'engage sur un bateau qui part vers l'Antartic et croisera son géniteur en la personne du capitaine.

Dans le guanaco de Francisco Coloane on y apprend comment les colons anglais exterminaient les indiens Ona comme on déruit les nuisibles et avec la bénédiction de l'état Argentin de la fin du 19ème qui versait une prime pour chaque paire d'oreille coupée.

On retrouve ces faits et bien d'autres dans le livre « En Patagonie » de Bruce Chatween.

Le dernier livre de Luis Sepuvelda « Histoires d'ici et d'ailleurs » (merci François) livre des histoires truculentes sur le Chili en particulier.

Enfin j'ai relu d'une traite « Vol de nuit » de St Exupery qui survolait la Patagonie et les Andes et à qui un square est dédié à Punta Arenas.

 

Voilà ces quelques lignes en guise de conclusion et de remerciements à tous les fidèles lecteurs qui furent jusqu'à près de mille en janvier et étaient encore 200 en mai .

Parmi eux un anonyme m'a laissé un message pour me dire qu'il attendait la suite ,la voici mais c'est aussi la fin.

05/03/2011

URUGUAY

Voir la suite sur Ushuaia dans FEVRIER 2011 

MERCREDI 2 MARS

 

FLORIDA

 

C'est la fin des vacances et le camping se vide.Je me suis fait un copain-chien ou plutôt c'est lui qui m'a adopté.Il ne me quitte plus;du genre Rantanplan.Il est maniaco dépressif .Quand il n'essaie pas d'attraper les mouches il aboie après sa queue qui le menace.Alors qu'il est occupé à manger un morceau de pain que je lui ai donné il se retourne brusquement pour donner un coup de gueule à cette sale bète toujours prète à lui faucher quelquechose.

Après deux nuits au camping je vais à l'hotel Espagnol pour attendre l'arrivée de ma carte bleue.En me rendant mon passeport le réceptioniste me dit: « Felice cumpleanos » C'est en effet mon anniversaire.Je me souviendrai de ce geste convivial alors que je suis si loin de la France.La chambre très calme et claire me coûte 12€ .Il y a du parquet ciré et un haut plafond.Il y a le wifi tambien.

Cette petite ville a une ambiance bien agréable.Le double clocher de la cathédrale est couvert de faience.La rue principale est la rue Indepencia.C'est à Florida qu'a été proclamée l'indépendance de l'Uruguay en 1830 à l'époque où Simon Bolivar a fait souffler un vent de liberté sur toute l'Amérique du sud.La bataille de Sarandi un peu plus au nord a été remporté par le général Artigas.

Les petites motos circulent gentiement dans cette rue .Ce n'est pas l'avis du maire qui dans la presse locale déplore la circulation chaotique et en moyenne 5 accidents par jour.Essentiellement des femmes ,seules ,jeunes avec la copine ou la maman.Le casque est obligatoire ici et c'est le style Harley Davidson.

En Uruguay les hommes de tous âges et certaines femmes vaquent à leurs occupations avec à la main la bombilla de maté et sous le bras la thermos pour alimenter en eau chaude.Mème les policiers ne s'en séparent pas pour conduire

Ici,pas de touristes étrangers,on n'entend pas parler anglais .C'est l'immersion totale comme j'aime.Il n'y a pas de guides touristiques sur l'Uruguay.Le routard n'en parle pas ,le petit futé en a parlé mais pas de réédition au programme.Seul le Loneley Planet a consacré un court supplément à l'Argentine(j'ai la version en espagnol).Sur le site Voyage forum les échanges sont déplorables.

Autant dire que c'est un pays négligeable.Moi je m'y plais bien.

 

 

 

LUNDI 28 FEVRIER

 

MINAS-FLORIDA environ 100kms

 

En ce lundi matin des lambeaux de brûme finissent de s'évaporer.Toute la population active part au travail ,à pied ,à vélo,à moto.Aujourdhui c'est la rentrée des classes pour les écoliers en blouse blanche.Je vais faire l'étape par des routes secondaires.A 10kms il y a le sanctuaire de Verdùn sur une éminence rocheuse.Le lieu doit accueillir des foules car de vastes parkings sont aménagés.Au village d'Ortiz tout émiètté je marrète à la tienda qui fait aussi bar.Je demande un café .L'épicier me répond quelquechose que je ne comprends pas .Il revient 5mn plus tard avec une dose de nescafé et un thermos d'eau bouillante.Les prix ici sont dérisoirs comparés à Montevideo.A midi je fais halte à Tapa jolie bourgade avec une place ombragée où trone une fontaine à jets d'eau.La veille a eu lieu un festival de rodéos avec les gauchos des environs.Dommage!Je reprends la route sous la canicule .Le thermomètre affiche 30° à l'ombre .La route est bordée de petites estancias.Dans les vastes prairies l'herbe est jaune.La nature attend la pluie.En fin d'après midi j'arrive à Florida une ville moderne bien équipée de 35 000habitants avec un camping au bord de la rivière.A l'entrée je pousse la porte du bureaudu tourisme.Le directeur est intéressé par mon voyage et nous bavardons un quart d'heure.Alors que je plante ma tente je vois arriver une équipe de la tv régionale qui vient m'interviewer sur ma traversée de l'Amérique du sud.J'ai à peine le temps d'expliquer que mon espagnol est basique que l'interview a commencé sans préambules sous les yeux des campeurs intrigués.Le lieu est est très agréable tout en ombrages sur un terrain sableux avec barbecue et table pour chaque tente.700 emplacements mais un seul bloc sanitaire et pour la douche il faut repartir à l'entrée.Douche collective et eau froide dans un local sportif.Tiens pour fèter mon arrivée je me suis offert une Pilsener d'un litre au kiosque du camping.Une fois n'est pas coutûme et il faut s'hydrater après une journée sous le soleil.

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MONTEVIDEO et le rio de la PLATA

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L'intendencia general (le gouvernement)

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DIMANCHE 26 FEVRIER

Bivouac-MINAS environ 60kms

 

Nuit paisible et réveil avec le chant des oiseaux.Une belle journée s'annonce et c'est dimanche.Mon étape ne sera pas très longue.J'attends que le soleil sèche la tente pour partir.Quand je rejoins la route une moto s'arrète.Rosa ,une motarde me demande si je suis en panne.Elle habite le village voisin et part à un rassemblement au Brésil.Elle a le matériel de camping sur le porte bagage.On se fait une bise et chacun repart de son coté.

A Solis ,agréable village qui se déroule au bord de la route,il y a l'animation des dimanche matin.Tous les commerces sont ouverts.Je veux m'offrir un café.Les bars n'en proposent pas.Dans le troisième le tenancier tarde à répondre en me dévisageant .Il part vers la cuisine semble t il à contrecoeur.Son café est délicieux.La discussion s'engage sur le poids de mon vélo puis sur mon voyage et l'Uruguay que je vais visiter.Il m'offre le café car je visite (aussi)son pays.Comme en Argentine ou au Chili la route traverse de grandes haciendas mais ici les propriétés clôturées sont en retrait de 20m de la route Deux heures plus tard alors que je fais une pause pour manger un peu ,une voiture s'arrète pour me demander si j'ai besoin d'aide.Il fait très chaud ,et je n'ai pas de jambes.Il faut sans doute boire plus.Une montée un peu plus longue et j'arrive à Minas située entre des collines.A 13h,cette ville de 30 000habitants semble endormie;Je m'attarde sur une place ombragée puis je pars à la recherche d'un hébergement.Les deux hotels sont un peu chers pour moi et je vais aller à la posada Verdun.C'est un lieu paisible où tout est de bon goût avec un patio et une terrasse.La dame est très accueillante et il y a le wifi.

La suite de mon parcours est un câsse-tète :J'ai vu grand et finalement les étapes se terminant en début d'après midi me vont bien.Quand on regarde la carte routière on voit un faisceau de routes principales issu de Montevideo qui partent au nord mais qui sont reliées entre elles par des chemins en ripio.Compte tenu de mon problème d'argent je dois renoncer à partir plus au nord et demain cap à l'ouest pour rejoindre en deux jours Florida où je vais m'installer pour attendre ma CB.

  

SAMEDI 26 FEVRIER

 

MONTEVIDEO-Bivouac avant MINAS

 

Ma carte bleue a expiré depuis un mois et je réalise que je n'aurai pas assez d'argent pour faire face aux imprévus pendant le retour vers la France.Il faut une quinzaine de jours pour recevoir un colis de France ce qui est incompatible avec mon itinérance permanente.Jusque là je n'ai pas trouvé la solution.Je me rends à l'ambassade de France qui pourrait ètre une boite aux lettres .Le consul me donne la solution .Un envoi par DHL et la carte arrive en 3 jours. Que n'y avais je pensé plus tôt.

Je commence à saturer à Montevideo.Ce matin je prends mon petit dej au bar de la esquina(le coin de la rue) chez Georges très sympa avec moi ,qui a appris le français au lycée.Sur la place voisine commence le tournage d'un film ou d'une série télévisée.Je change mes pesos argentins et je prends la route.La circulation est calme en ce samedi matin.Crevaison sur l'avenida de Italia .Heureusement une petite ruelle tranquille me permet de m'installer pour réparer.Mon pneu Schwalbe acheté au Pérou n'a plus de dessins.Carlos,un quinquagénaire vient me parler.Il se rend chez son ami Victor qui habite là.Ce dernier parle un peu français ayant vécu en Belgique.Chez lui je lave mes mains pleines de cambouis.Vais je enfin parvenir à sortir de la ville? Un quart d'heure plus tard seconde crevaison.C'est plus compliqué car la ruelle est occupé par un grand marché.Je trouve refuge derrière un étal.C'est décidé je jette mon Schwalbe et j'installe le pneu de secours qui est neuf;mais celui-ci est très mince et je m'attends au pire.Il me faut acheter un autre pneu.L'unique magasin de vélo se trouve justement 500m plus loin.En attendant qu'il ouvre je m'installe dans un parc pour picniquer.

La route de Minas n'est pas facile à trouver.Il faut passer par des voies rapides et des échangeurs.A 16h je suis enfin sur la route ondulante.Je ne serai pas à Minas ce soir.Qu'importe il fait beau.Un peu avant la nuit je prends une route secondaire.Dans une ferme je demande un peu d'eau et je m'installe dans un taillis un peu plus loin .Le coucher de soleil rougeoyant annonce une belle journée 'a continuaccion'.

Mon vélo n'a plus de compteur depuis deux mois et je m'en passe facilement.

 

VENDREDI 25 FEVRIER

 

à Montevideo

 

La avenida de Italia est une voie rapide mais je peux rouler sans problème sur la piste parallèle ou le trottoir pour arriver au boulevard Artiguas et à partir de là je suis dans le centre ville.

Le vent de fin d'été balaie les premières feuilles mortes sur les trottoirs.La rue 18 de julio est l'artère principale de Montevideo ,elle est pimpante avec ses boutiques de luxe;il n'en est pas de même pour les petites rues plus populaires aux murs couverts de graffitis.Il est midi quand je sonne à l'hospedaje de la rue Colonna.

Pour 400 pesos(16€) je suis logé plein centre;certes la chambre n'a pas de fenètre et je dois monter vélo et bagages à l'étage mais c'est clean.Le quartier est agréable.Il regroupe toutes les formes de la société :ministères,petits commerces,boutiques de luxe mais il y a aussi les rejetés de la société,des jeunes surtout.L'un d'eux dort devant une porte tandis que son copain est assis sur le trottoir les yeux dans le vague.Des petits chevaux trottinants tirent des carrioles chargées de sacs plastique.Des hommes accompagnés d'enfant en descendent pour fouiller dans les containers de poubelles.J'ai vu une dizaine d'attelages de ce type ;là aussi il y a de la concurrence.Parfois c'est une moto qui tire une remorque.

La mer est au bout de la rue.Mer ou fleuve !C'est l'embouchure du rio de la Plata qui est si large qu'on ne voit pas l'autre rive où se trouve l'Argentine.Les flots sont limoneux .Au loin passent des cargos énormes.Les vagues viennent se briser sur les remparts de la costanièra de granit rose(le quai qui sert de promenade).Une forèt d'immeubles en brique domine le front de mer.Du port de marchandises je ne verrai que des containers géants empilés les un sur les autres.Le soleil est revenu sur Montevideo le jour suivant.J'avais pris contact avec Carlos un membre de Warmshower (réseau d'entraide des voyageurs à vélo)et nous nous retrouvons dans un bar;il arrive en vélo avec une amie qui parle français.Il est dans le marketing,elle est biologiste.Ils me donnent des renseignements sur le parcours que je veux effectuer en Uruguay.Carlos me dit qu'il n'y a pas de site touristique majeur en Uruguay.Ce n'est pas ce que je suis venu chercher mais plutôt m'immerger dans le monde rural ,profiter encore un peu du charme des petites villes de province.L'Uruguay ne connait pas la crise de son voisin.Le taux de chômage est de 6% me dit-il.Après une crise en 2002 et le passage de la dictature à un régime de gauche modéré le pays connait une reprise.

 

MERCREDI 23 FEVRIER

 

USHUAIA-BUENOS AIRES-MONTEVIDEO en avion

 

Roger est reparti à Barcelone avan-hier.Une heure avant son départ il a revendu le vélo qu'il avait acheté à Buenos Aires.Alain a emballé le sien dans une bache plastique.Pour ma part j'ai trouvé un carton chez un marchand de vélo.Il faut démonter guidon,pédales,roues et avec une heure de patience le carton est bouclé. L'aéroport d'Ushuaia est récent;il est de petite dimension et à taille humaine..L'avion survole le canal de Beagle avant de prendre le cap au nord.

Alain s'arrète à Buenos Aires.Il va essayer de rentrer plus tôt en France.Je continue vers Montevideo pour visiter l'Uruguay Je m'attends à récupérer mes bagages avec du retard car la correspondance est courte.Il n'en sera rien.

Il pleut sur Montevideo .Dans la salle des tapis roulants qui est presque déserte m'attendent sacoches et vélo.Le vélo est remonté en 20mn et je laisse le carton à un homme d'entretien .Aucun voyageur à la douane et je discute avec les douaniers.Il fait nuit dehors.

La température est douce et il pleuviote.Me voici seul dans une capitale que je ne connais pas à la recherche d'un hotel.Trois chauffeurs de taxi vont m'en indiquer un à deux kms.Les avenues sont éclairées .La ville est tranquille.Ce pourrait ètre aussi bien en Europe.Je me sens bien dans ce pays qui se revendique comme étant le plus sûr d'Amérique du sud.

Il est 22h HL quand je sonne à l'hotel Costa Verde.Avec infiniment de courtoisie le réceptionniste m'annonce le prix et il ajoute CASH;c'est mon premier paiement en Uruguay et cela me paraît énorme mais je sais qu'à cette heure je ne suis pas en position favorable pour discuter les prix.Tiene algo mas barrato?ce sera 750 pesos.Heureusement que j'ai pensé à faire du change à l'aéroport.

17/02/2011

FEVRIER 2011

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 USHUAIA

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 USHUAIA

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Marine nationale,pèche et paquebot

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 LAGUNA DE TEMPANO et glacier

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Tourbière en exploitation

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 Notre camping au pied de la piste de ski la plus au sud de la planète

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 Avec NINA la Nélo Zélandaise 

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 USHUAIA aussi

 

entrer des mots clefs

"Moi ,mes souliers ont beaucoup voyagé  "

 

 

Voilà le voyage rèvé accompli.

Quelques chiffres:

Durée de la traversée :5mois 1/2

 Nous avons parcouru 8860kms dont 3220 kms de pistes

En bus nous avons parcouru 2000kms environ

Nous avons pris 6 bateaux

L'étape la plus courte :7kms

La plus longue :197kms

La moyenne la plus haute :23,5 sur l'étape 197 kms

La moyenne la plus basse:Euh!celà ne vous regarde pas!

Nous avons traversé  Ecuador ,Peru,Bolivia,Chile,Argentina

Nous avons franchi 12 fois la frontière

 

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Ushuaia les 4 saisons dans la journée au coeur de l'été

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Ushuaia

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Les ultimes reliefs des Andes 

MARDI 15 FEVRIER

TOLHUIN-USHUAIA 115kms

 

Nous partons tôt pour rouler avant que le vent n'arrive.A 7h30 il fait un froid saisissant et je dois enfiler une polaire supplémentaire.Il est temps d'arriver ;plus nous avançons vers le sud ,plus les conditions se durcissent.La route vallonée longe une lagune sur plusieurs dizaines de kms.Il n'y a aucun village jusqu'à Ushuaia.Au milieu de nulle part un randonneur nous fait des grands signes attaqué par trois chiens errants.C'est un jeune anglais qui marche jusqu'en Uruguay.Il nous montre le poignard qu'il a pour se défendre.Visiblement sa peur des chiens les excite et les trois cailloux que je leur jette ont vite fait de les éloigner.Le vent n'est pas venu et nous voici engagés dans l'ultime massif montagneux des Andes.Après avoir suivi un longiligne lac la route s'offre un ultime col.La pente est moyenne,la route est large ,des camions énormes passent par là ;qu'en est-il en hiver vers ce bout du monde?Après une descente suivent de petites montées casse-pattes.

On a tout dit sur Ushuaia:que c'était la ville la plus au sud du monde ,que cela ne l'était pas,que c'était un gros village pas très joli.Je m'attends au pire en ayant vu depuis Puerto Montt nombre de villages issus de la colonisation hâtive où le souci architectural n'est pas de rigueur.Le ciel nous fait cadeau d'un généreux rayon de soleil quand nous arrivons à Ushuaia.Ce qui domine c'est l'impression agréable d'ètre arrivés au bout des terres du sud.Je n'arrive pas à réaliser que le rève est réalisé,que les difficultés on été surmontées les une après les autres,qu'il n'était pas sûr que nous y ariverions.Nous sommes là tous les trois à poser pour la photo prise par un ouvrier du chantier voisin devant le panneau Bienvenidos à Ushuaia.C'est là que le syndrome du but atteint vous envoie un petit coup de blues.C'est pour cela qu'il faut toujours avoir plusieurs rèves d'avance.

Arrivent deux jeunes cyclotouristes argentins qui nous confirment que le camping Andino es muy lindo.et que s'y trouvent les deux françaises Nathalie et Maggy qui nous précèdaient depuis plusieurs jours et aussi Nina l'allemande rencontrée au Pérou avec Rainer ,un de ses amis.Nous avons gardé le contact par mails pour nous retrouver si nos chemins devaient se croiser.Elle est sur le départ vers l'Antartique quand nous arrivons au camping.Elle nous serre dans ses bras et prend son taxi un quart d'heure plus tard.Pas le temps de tout se raconter depuis que nous nous sommes vus en octobre mais peu importe ,le plaisir de se retrouver était partagé.Il faut planter la tente en urgence.Le soleil a disparu ,la pluie menace et nous sommes glacés.L'averse arrive quand nous commençons à monter les tentes.L'intérieur est trempé en deux minutes.Je me dis qu'il ne faudra pas trainer dans ce camping .J'ai envie de savourer mon arrivée au but et seul dans un coin de me descanser (me reposer)comme dit Roger avec son accent chantant de la Catalogne.Ce sera pour plus tard il faut descendre en ville pour bloquer les billets d'avion au plus vite.Il y a 4kms de descente pour aller au centre.Nous avons convenu de remonter en taxi.Quand nous arrivons les bureaux sont fermés.Ce sera pour demain.Si le terrain du camping est moyen il y a en cas de mauvais temps une salle avec vue panoramique fabuleuse sur Ushuaia et le canal de Beagle.Les montagnes enneigés cotoient la ville et voisinent de manière incertaine.

Nathalie et Maggy voyagent depuis 4 mois à travers le Chili et l'Argentine et s'apprètent à repartir vers Chiloé en bus .Pour Maggy qui vit près du Ventoux c'est son premier voyage à vélo.Nathalie de Chamonix est une baroudeuse confirmée de longue date avec des voyages en solo depuis l'âge de 17 ans en Europe et Amérique du nord.Elles me font penser aux Vélandeuses.Dans quelques jours nous aurons quitté ce microcosme du cyclotourisme que je n'ai jamais rencontré dans mes autres voyages.Les rencontres sur la route,le partage des expériences ,des infos locales sont très riches.Je n'oublierai pas Roger,Feliciano l'argentin,Carlos le colombien,Damien le breton Karl l'allemand,Kokoro le japonais Jef et Mary les australiens ,Valleska et Philip les autrichiens qui voyagent depuis plusieurs années dans un état de fraicheur comme s'ils étaient partis la semaine dernière et bien d'autres.

Enfin je salue Pierre et Suzon rentrés prématurément pour cause de pneumonie.

 

 

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Dnas la réserve de la panederia la Union

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en la cocina de la panederia 

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La panaderia la Union en Tolhuin 

LUNDI 14 FEVRIER

RIO GRANDE-TOLHUIN 112 kms dont 3kms en pick up 

Il a plu toute la nuit et de grandes mares d'eau tardent à s'évacuer.Le ciel se dégage peu à peu mais le vent hurle dans les rues de Rio Grande.Il faut bien quitter ce confortable hotel.

L'étape s'annonce comme celle d'hier avec un très fort vent favorable.Je ne comprends pourquoi avec les renseignements des gens nous partons vers le nord et non vers le sud.Nous avons un terrible vent de face .Dans le doute je continue et nous arrivons à la sortie de la ville .Une voiture que nous arrètons confirme la direction et surtout qu'il n'y a qu'une seule route pour Ushuaia.Rio Grande est au bout d'un cul de sac.Nous voyons maintenant les 5 prochains kms qui font un arc de cercle .Avant de parvenir à la zone favorable il faudra en passer par là.Plus nous avvançons plus le vent latéral venant de gauche nous bouscule vers la circulation à chaque rafale.Il y a peu de trafic heureusement ,et les voitures passent au ralenti en faisant un grand écart.La bande d'urgence qui a disparu nous complique un peu plus la tâche.Alain pousse son vélo à pied.Je me demande si je ne dvrais pas rouler à gauche quand un pick up s'arrète .Le chauffeur me dit « c'est dangereux,si vous voulez on peut charger les vélos » j'explique à Alain qui est d'accord.Une rafale embarque sa casquette ;il ne la reverra pas.Une jeune femme pousse son vélo sur le bas coté gauche.C'est Valeska une autrichienne rencontrée à plusieurs reprise ces derniers jours.Le chauffeur se propose de l emmener aussi .Philip,son compagnon l'attend un peu plus loin.Elle préfère continuer à pied.Le chauffeur est un homme très sympathique .Il me dit qu'il y a toujours du vent à Rio Grande et que passé Tolhuin ce sera meilleur.Il va à Ushuaia et peut nous déposer à Tolhuin si nous voulons.J'explique à Alain qui est d'accord avec cette proposition.Pour moi il fait beau ,dans 3 kms le vent va nous pousser et même si le vent est latéral arrière sur quelques kms je tiens à faire cette étape.3kms plus loin nous déchargeons nos vélos dans une véritable tempète et tous freins serrés nous enfouchons les vélos.Sur le plat pas besoin de pédaler pour rouler à plus de 30km/h et lancés nous montons les côtes sans pédaler.A cette allure nous serons vite arrivés pensons nous.A midi 39kms sont parcourus.Mais le plat fait place à des reliefs qui freine le vent mais les montées sont plus longues.L'après midi sera plus difficile que prévu et nous allons trouver longue l'étape.Tous les cyclotouristes le savent :il faut s'arrèter à la boulangerie la Union à Tolhuin .Emilio le patron met à leur disposion un refugio et pour eux le pain est gratuit.Nous nous faisons une joie d'honorer cette offre.Nous ne verrons pas Emilio ,il est à l'Aconcagua.En attendant Omar son chef patissier nous dégustons cannelés et cafés con leche.Une grande salle de café est attenante à la boulangerie patisserie où sont exposées des dizaines de photos de personnes posant avec Emilio.Le wifi y est libre.Tous les employés sont vètus de vert et coiffés d'un foulard noir.Cette boulangerie connait un succès énorme au niveau local.Omar nous conduit dans un entrepôt où sont les stocks de farine ,de sucre.Dans une pièce de 3mX 3m il y a trois lits et des matelas.En face ,les banios du personnel sont à la dispostion des cyclos.Un aigle déployé est dessiné sur un mur avvec pour légende « Love gratitude » Dans le livre d'or de nombreux messages de remerciement dont certains de français.Sur la porte est écrit « Casa de la amistad ».Visiblement la confiance de Emilio est bien placée puisque la pérennité est assurée.Tandis que nous faisons cuire nos pâtes dans une salle de cuisine une jeune employée prépare 30 litres de pâte pour faire les empanadas du lendemain.

Demain ,étape de montagne pour aller à Ushuaia et il en sera terminé de notre traversée de l'Amérique du sud.Nous aurons une semaine d'avance.

 

 

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Frontière Argentine 

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Seul à résister au vent austral sur des kms à la ronde;un héros,un vrai

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Cabanes de pècheurs

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A Porvenir 

SAMEDI 13 FEVRIER

Bivouac -RIO GRANDE 197 kms.

100 kms de ripio

Moyenne générale 23,5 km/h avec l'aide du vent

 

Quand je me réveille ,ilest 1h du matin;il ne pleut plus.Le bruit du ressac a disparu.La nature s'est calmée.A 6h les nuages tardent à s'en aller mais le vent s'est établi du bon coté et les tentes sont sèches.

Une méchante côte nous attend pour le départ;quelques autres vont suivre puis c'est du plat.Un guanaco galope à notre allure en suivant la cloture;plus loin un autre traverse la route devant nous et d'un saut inélégant franchit une cloture.Un castor de grosse taille barbotte dans une marre d'eau de la nuit et s'échappe à notre arrivée.Poussés par un vent puissant nous roulons maintenant à près de de 20km/h de moyenne sur le ripio

.A 15h nous passons au poste frontière du Chili .Le ripio se poursuit jusqu'à la frontière d'Argentine.Elle est plus importante avec de nombreux guichets.Normalement nous faisons étape là.Roger a envie de continuer jusqu'Rio Grande distante de 80kms.Il est vrai que nous retrouvons le goudron et que nous aurions le vent de dos et en fin d'après midi il va se renforcer.Je pèse le pour et le contre et c'est parti.Roger part à 40km/h puis nous roulons à 35km/h ;de vrais mobylettes.En 2h40 les 80kms sont parcourus et à 20h ayant froid dans nos maillots trempés de sueur nous suivons Roger qui a une adresse d'hébergement,mais Rio Grande est une grande ville et la recherche s'éternise.Exceptionellement ce sera un hotel de standing pour cette nuit.Nous avons gagné une étape et nous allons fèter celle-ci au restau.La pluie s'installe pour la nuit.

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Bivouac près des cabanes de pècheurs 

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Embarquement à Punta Arenas pour traverser le détroit de Magellan  

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 Punta Arenas

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                                                  Les dauphins espiègles

SAMEDI 12 FEVRIER

 

PUNTA ARENAS -Bivouac 47 kms de ripio

 

A 8h nous sommes à l'embarcadère pour traverser le détroit de Magellan qui est d'huile.Roger nous a rejoint pour continuer le voyage avec nous.

Les dauphins font des bonds espiègles ;certains suivent le bateau en émergeant régulièrement.Après 2h30 de traversée le ferry s'insinue dans une baie étroite .Tout au fond après une chicane il y a le village de Porvenir aux jolies maisons colorées.Tout est calme ici .Un vrai vilage de Chiloé où je m'attarderais bien.A partir d'ici c'est le ripio qui nous attend sur 150 kms.Contrairement aux prévisions le vent n'est pas favorable ce qui ne nous promet pas du beau temps.La route suit la Bahia Inutil sur plusieurs dizaines de kms.Dans une estancia deux fillettes sur un quad nous adressent des grands bonjours.Avec le vent hostile nous avons parcouru 47 kms à 16h quand apparaissent des cabanes de pècheurs véritables patchworks de toles.De la fumée s'échappe des tuyaux de poèle.Des barques à moteur multicolores sont tirées sur la plage .Roger va discuter avec la dizaine d'hommes installés ici pour recueillir en plongée sous marine les mariscos (fruits de mer)Il n'y a pas de place pour nous mais un peu plus loin des cabanes sont inoccupées.Une famille de Porvenir est venue y passer la journée et nous invite à partager de la viande cuite au barbecue.Quand nous finissons de planter les tentes la puie arrive pour la soirée et nous devrons manger à l'intérieur de la cabane .Vont nous y rejoindre trois cyclos italiens de Ligurie qui étaient sur le bateau avec nous.La pluie redouble de force et la tempète s'en mèle.la nuit s'annonce plus compliquée que prévue.Ma tente North Face que j'utilise depuis 5 ans laisse filtrer quelques gouttes.Je recouvre mon duvet de la couverture de survie.Toutes mes affaires sont au sec et le matelas épais de 3 cms devrait me prémunir de l'eau.Je peux m'endormir. 

 

 

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 Cabane bivouac de Tehuelche

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 Frank le hollandais

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                                      la cabane près de Tehuelche

JEUDI 10 FEVRIER

 

Bivouac avant Tehuelche-PUNTA ARENAS 121kms

 

Douce est la satisfaction d'entendre toute la nuit le vent rôder autour de la cabane quand on est confortablement installé dans son duvet.A 6h ,sur le plateau paisible,juste avant que le soleil ne pointe,des couleurs surréalistes apparaissent à l'horizon.Le silence de la fin de nuit est déchiré par un camion qu'on entend arriver de loin.Un petit groupe de nandus picore dans la prairie.Ce matin le vent est favorable et la journée s'annonce bien.Tehuelche est un village coquet de construction récente avec une épicerie,un restaurant et un jardin public mais il est à 100kms des prochaines villes au bout de la route qui part à l'infini.Nous rencontrons Frank un cyclo hollandais de 45 ans parti d'Ushuaia .Il nous indique un hébergement au poste frontière d'Argentine;nous lui indiquons la cabane de cette nuit et il repart vent dans le nez.Une vague banlieue annonce Punta Arenas.Voici un mois ici toute la ville était en grève pour protester contre l'augmentation du gaz de 30% .Les gisements de gaz du Chili sont issus de Patagonie.Le gouvernement de Sebastian Pinera avait décidé d'alligner la région sur le reste du pays .Après plusieurs semaines de paralysie de la région il a dû se contenter de 3%..

Le détroit de Magellan est en vue sous un ciel gris et triste avec sur l'aure rive la Tierra de Fuego.Mes pensées vont à ce découvreur parvenu ici avec ce qui restait de sa flotille après une mutinerie mortelle.L'équipage n'avait plus confiance en son capitaine qui cherchait un passage parmi ces canaux complexes.Pour compliquer un peu plus les indiens locaux étaient hostiles.Mais il a réussi et à la découverte de cet océan inconnu il s'est écrié:Il est pacifique!

Nous allons à l'albergue communale que nous a indiqué Karl l'allemand rencontré à El Calafate.C'est un hébergement collectif situé dans l'enceinte de l'estadio fiscal qui accueille les sportifs.Nous y sommes seuls et prenons la pension complète pour 10 000 pesos soit 15 euros.C'est un peu loin du centre.Punta Arenas avec plus de 100 000 habitants est la capitale de la région.Elle n'a pas de cachet particulier et quelques vilains immeubles rapellent le standard immobilier européen.

 

 

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une des forèts mortes

MARDI 9 FEVRIER

 

PUERTO NATALES-Bivouac avant TEHUELCHE 137km

 

Le temps a bien changé depuis hier; ce matin il fait doux et nous roulons en maillots cyclistes à 8h30.J ai l'impression de faire des efforts sur les pédales sans avancer beaucoup.Normal mon pneu est presque dégonflé.Les sacoches sont déchargées ,le vélo retourné et je change de chambre à air et c'est reparti.Mes pneus sont usés mais je préfère éviter d'acheter les pneus locaux.Nous roulons sur un plateau légèrement ondulé avec une légère brise à partir de 11h.Les estancias se succèdent avec pour adresse le nom du propiétaire et le kilomètre en cours car entre Puerto Natalès et Punta Arenas distantes de 200kms il n'y a qu'un seul village.Nous voyons peu de bétail mais les prés sont pacagés.A l'horizon vers l'est ;une barre noire ;c'est un plateau plus haut dominé par des monts enneigés.Toute la journée nous voyons des forèts d'arbres morts .Ils auraient été victimes des scories du volcan de Chaiten.Je pencherai plutôt pour les ravages des processionaires ou d'autres parasites car les squelettes des arbres sont prisonniers de draperies.Le boisest rarement récupéré pour le chauffage .Et toujours ces clôtures qui bordent les routes sans interruption.A midi nous avons parcouru 52kms .La route part en ligne droite vers l'est , le vent devient favorable et nous parcourons les 50kms suivants à moindre effort à plus de 30km/h.Sur ces vastitudes plates où rien ne freine l'élan du vent nous devrons peut ètre camper entre route et clôture.Punta Arenas est encore à 110kms quand une opportunité de bivouac se présente.C'est une cabane en taule située après une estancia.A l'intérieur il y a 4 lits et un poèle à bois.Certes il y a de la poussière.Nous ne sommes pas les premiers à dormir ici et nous attendons à voir arriver d'autres cyclistes.A l'extérieur un wc comme il y en avait dans nos campagnes.Le vent fougueux du soir se déchaine sur la cabane où deux cyclovoyageurs passeront une douce nuit.

 

LUNDI 7 FEVRIER

Retour à Puerto Natalès en bus

 

Nous rentrons en bus à Puerto Natalès par une belle journée ;dommage !j 'ai mal conçu le projet d'une part et il fallait 5 jours pour parcourir le W.Il nous faut arriver en avance à Ushuaia pour régulariser notre réservation de billet d'avion Ushuaia Buenos Aires car nous sommes sur liste d'attente.Nous rentrons donc un jour plus tôt que prévu à l'hospedaje.Surprise !notre chambre a été relouée et nos affaires relèguées dans un débarras .Visiblement ici on a l'habitude en haute saison de louer deux fois les chambres..    C est la jeune employée qui a pris cette initiative et le propriétaire quand il arrive se confond en excuses et propose même de nous laisser son lit pour la nuit.Nous ne l'aurions pas sû si nous étions rentrés demain.Au lieu de prendre une douche et de nous reposer nous devons partir dans le quartier à la recherche d'une chambre.C'est complet ou cher .Nous finissons par trouver un hostal qui est complet mais qui pourrait nous proposer quelquechose pour la nuit .Nous comprendrons plus tard que c'est exactement le cas inverse .Le couple de français qui occupait la chambre découvre en arrivant qu'il a été déplacé ...en dortoir à l'insu de son plein gré.

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 Sous les Torres del Paine

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Guanaco de Torre del Paine 

DIMANCHE 6 FEVRIER

TORRE DEL PAINE

 

La cuisinière de l'hospedaje n'est pas toujours allumée et il fait froid dans la chambre au point de garder la doudoune toute la matinée.Un service de lavanderia étant proposé,nous avons donné des affaires.On nous les rapporte le lendemain soir ...non lavées la machine ayant rendu l'âme.Embètant nous les attendions pour les mettre! En contrepartie il y a le wifi dans la chambre ce qui est est inattendu.Hier nous avons pris les billets de bus pour Torre del Paine.Celui ci nous prendra à domicile.

Ce matin le vent se déchaine et ses bourrasques sont spectaculaires.Qu'en sera t il la haut?Cela ne donne pas envie de partir.Pendant une heure le bus sillonne la ville ,et s'arrète devant les hospedaje pour prendre les trekkeurs.A l'arrivée à la laguna Amarga ,le beau temps est de retour et la vue est superbe sur les torres.Il faut payer 15000 pesos pour entrer dans le parc national.En 1h30 de marche sur la piste nous arrivons au camping de las Torres.C'est en fait une vaste prairie avec des arbres disséminés.Ici pas d'espaces délimités et cela sent bon la liberté.Nous sommes au pied d'un glacier.Les sanitaires sont nickel et bien entretenus .Nous plantons la tente près d'une table de picnic.Nous repartons légers pou 6h de marche vers le mirador situé sous les Torres.Nous remontons une longue vallée dominée par un glacier.Sur l'autre versant des parois noires sont striées.Il y a de nombreux randonneurs à la journée ,de tous âges.Le sentier est aménagé dans les passages raides.A mi parcours le refugio chileno propose une halte avec ses tables de bistro.Au dessus une petite terrasse ombragée où se serrent des tentes .Le sentier se poursuit en forèt puis par un ressaut raide parvient à la moraine et enfin à un chaos de gros blocs.A 850m d'altitude on débouche au dessus d'un lac aux eaux vertes dominé par les tours.Il est 17h 30 quand nous arrivons ;il y a encore beaucoup de monde qui monte;certains attendront le coucher de soleil.Au pied de ces parois qui ont fait rèver l'élite mondiale de la grimpe d'altitude il y a les restes d'un glacier.Au delà de la verticale les parois gardent leur couleur jaune et ici c'est le jaune qui domine.Les parois dépassent les 1000m de hauteur.A 20h30 nous sommes de retour au camping où il fait une soirée exceptionelle avec une agréable température sans vent.Alain décide de bivouaquer dehors.J'étudie la carte que nous a remis le parc national et je vois pas très bien comment en disposant de deux jours nous allons pouvoir continuer le W.

Que vont devenir ces deux aventuriers du troisième âge?

Vous le saurez en suivant le prochain épisode.

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Puerto Natalès

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VENDREDI 5 FEVRIER

CERRO CASTILLO-PUERTO NATALES 56kms

 En fin de nuit nous entendons le bruit de l'eau qui goulotte dans la gouttière:mauvais signe.Quand je mets le nez dehors je découvre vent glacial et pluie fine.Visiblement il neige au dessus.Vu le prix nous déjeunons dans la chambre.Dans la salle à manger le poèle est en service et il fait bien chaud .Dehors le ciel s'est encore assombrit.Il faut pourtant sortir pour installer les sacoches .L'étape est courte et c'est le premier tour de pédale qui coûte le plus.Cerro Castillo si riant hier est désert et sinistre ce matin.Tout se ligue contre nous car ce matin nous avons vent de face et nous avançons à 8km/heure.Nous évoluons dans une large vallée bordée de monts érodés.A midi nous n'avons parcouru que la moitié du trajet.Tout au long de la route nous avons vu des abri bus en bois ,véritables maisonettes vitrées qui feraient d'excellents bivouacs.C'est dans l'un d'eux que nous nous arrètons pour picniquer et boire un grand café.Quand nous reprenons la route le ciel s'éclaicit et le vent diminue d'intensité.La vitesse change et en deux heures nous avons Puerto Natalès en vue .Situé dans une baie sur un rivage plat elle joliment colorée sous le soleil revenu.Un paquebot de Navimag est à quai ainsi que quelques bateaux de la marine chilenne.De vieux bateaux de pèche en bois sont en calle sèche.Ce gros village de 15 000 habitants est agréable avec ses maisons colorées aux toits de tôle peints .Initialement un village de pècheurs ,c'est maintenant un centre touristique et les rues sont occupées par des agences de trek,des magasins de sport,mais rien à voir avec El Chalten.Ici il y a un pourcentage record d'hébergements par habitants .Nous nous logeons facilement à l'hospedaje Estrellita del sur(la petite étoile du sud)La chambre est très claire,spacieuse et le prix très bas pour une ville touristique:5000 pesos petit dej inclus(environ 7euros).Nous avions prévu d'aller dans un camping.C'est donc une très bonne surprise.Nous rencontrons Roger arrivé comme nous ,hier.Nous allons rester quelques jours et partir d'ici pour aller à Torre del Paine.

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Gaucho

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Poste frontière d'Argentine

 

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Fabio le cuisinier de l'estancia

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                                               Bivouac à la vialidad de Tapi Aike

 

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Alain et Nino l'allemand

JEUDI 4 FEVRIER

Estancia TAPI AIKE-CERRO CASTILLO 56kms

 

A 7h du matin il fait 10°,mais avec le vent il y a une sensation de froid.Un brin de toilette dans les banios de la station service.Quand nous nous apprètons à partir les employés de la vialidad prennent leur service.Lorsque nous débouchons sur la route qui file plein ouest vers la frontière Chilienne ,nous sommes cueillis à froid par un puissant vent glacial.Normalement il n'y a pas de vent avant 11heures.Pas la peine de lutter il faut passer le petit plateau et scotché sur place se contenter de 10km/heure.Deux heures plus tard le vent commence à faiblir.Ce parcours du matin se caractérise par une succession de montées et descentes courtes.A rouler avec les anoraks on transpire (merci goretex) et le dos est vite glacé dans les descentes.Après l'une d'elles plus longue nous avons vraiment froid.Dans la pampa déserte nous nous installons dans un local de la vialida pour nous faire un grand café.Bien protègés du vent et sous les chauds rayons du soleil qui s'impose nous retrouvons des calories mais il faut se forcer pour affronter de nouveau le vent.Un panneau indique le village de Cancha Carrera et la frontière à droite .C'est un chemin en ripio.Au delà de monts érodés on peut voir le massif du Torre del Paine.Nous imitons des touristes américains qui se sont arrètés prendre des photos.Reprenons la route goudronnée mais 500m plus loin un pick up a stoppé et semble nous attendre.La vitre s'ouvre: « vous allez à Torre del Paine -Oui- Vous devez revenir en arrière et prendre le chemin » nous remercions cet homme qui nous évite une bourde monumentale ,la carte étant erronée à cet endroit.Agréable surprise ,le ripio est roulant tout en descente et avec une température beaucoup plus douce nous arrivons à Cancha Carrera .Ce petit village d'aspect neuf avec ses toits de tôle rouges et verts est niché au creux d'un vallon tout près de la frontière du Chili.Après deux jours de bivouac un restau nous plairait bien.Il n'y en pas.Sur une petite place je me dirige vers un batiment neuf ,genre collectivité.Je fais signe à un homme qui est à l'intérieur.Je lui dis que nous cherchons un restaurant.Il n'y en a pas au village mais vous pouvez manger ici ,entrez.Au milieu de la vaste et claire cuisine trône un cusinière à bois de collectivité.Fabio est le cuisto d'une estancia.La grande table est prévue pour accueillir une vingtaine d'ouvriers agricoles.Le temps de mettre à sècher mes maillots trempés de sueur en plein vent et nous nous retrouvons attablés devant une pleine assiette de ragoût de mouton.Mais que c'est bon dans ce contexte!Fabio nous apporte une seconde assiette.Dehors le vent rageur a encore forcit. « Permiso!el segundo ».Le second plat arrive .Une sorte de purée avec du jus ;puis un déssert et un grand café.Nous sommes comblés dans tous les sens du terme.Mes affaires sont sèches .Arrive l'homme du pick up qui est apparemment le métayer de l'estancia.Quelques minutes de plus près de la cuisinière et on repart au front.Tout seul ,au milieu des champs ,le poste frontière a des couleurs pimpantes et fait rare une ,barrière .C'est la onzième frontière que nous franchissons .Elle est tenue par de jeunes gendarmes très sympathiques et en deux minutes les formalités sont règlées .Nous nous attardons un peu à expliquer notre voyage .Quelques jours plus tard,Roger nous dira qu'il est passé tard ce soir là.Les gendarmes l'ont invité à diner et il a dormi dans un lit dans une pièce du poste.En descente le chemin s'insinue dans ce paysage très doux et quelques kms plus loin apparaissent les toits de Cerro Castillo.C'est un village de gauchos sortis dirait-on tout droit d'un western spaghetti.Pantalons et cape de cuir;ils ont des visages cuivrés,burinés mais surtout sévères.Des centaines de moutons se serrent dans des enclos aux barrières de bois.Les gauchos aidés par une demi douzaine de chiens les font manoeuvrer avec précision.Celà m'évoque Auschwits.Un millier de moutons pour 5 chiens .Allons !révoltez vous .

Cerro Castillo est aussi un village d'aspect récent doté d'une grande école ,d'une poste ,d'une grande mairie,une bibliothèque avec internet gratis.Les cars qui vont et reviennent de Torre del Paine distant de 90 kms s'arrètent systématiquement sur le parking et assurent ainsi aux commerçants locaux un supplément de chiffre d'affaire non négligeables Ici nous n'avons pas fait le bon choix d'hébergement et nous allons payer cher.

 

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                                    Avec Damien et Karl

 

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 Avec Math l'anglais et Kim le coréen

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MERCREDI 3 FEVRIER

 

 

ESTANCIA RIO CERRITO-ESTANCIA TAPI AIKE 70 kms

Nous ne savons pas si quelqu'un va arriver pour travailler et démontons les tentes pour 6h30.Il a plu un peu dans la nuit et il y a un petit vent glacial quand nous prenons la route mais il sera favorable toute la matinée.Décidément nous fonctionnons comme des marins.Sur notre droite ,du coté du Payne nous apercevons un plateau plus haut avec des pentes enneigées.Pour nous c'est la belle vie ce matin.Il fait beau,la piste est bonne dans l'ensemble ,plate ou légèrement vallonée,et le vent nous pousse.Nous avons la chance de voir un nandou cette sorte d'autruche en voie de disparition .Cet oiseau pèse 25kgs et mesure environ 1,20m de haut.Je n'ai pu l'approcher au delà de 100m.Vers 11h une violente douleur apparue dans la cheville gauche ce matin ,se transmet au genou et au trocantère.Je ne peux plus appuyer avec cette jambe pour monter les côtes.Heureusement il ne reste que 15kms de ripio.Je me vois déjà terminant le voyage ,faisant appel à l'assistance qui m'a coûté si cher.Il était presque arrivé dirons certains.Vers 13h nous rejoignons la route goudronée qui va de Esperanza à la frontière Chilienne.L'endroit se nomme estancia Tapi Aike.La station service affiche « no hay diesel,no hay super » pour nous il y aura un café et nous picniquons à l'abri du vent.Karl nous a dit avoir dormi près de la Vialidad.Il n'y a pas de vent ,il fait beau.Je suis tenté de continuer à rouler vers la frontière.Nous faisons 300m et le vent violent qui se lève nous rappelle à la raison.Demi tour et direction la Vialidad.Un homme sort à notre arrivée .J'ai à peine le temps de lui expliquer que nous cherchons un endroit pour nous protèger du vent pour la nuit qu'il me désigne la carpita ,une sorte d'auvent .Au fond sont entreposés des cuves et des panneaux de signalisation.Il reste devant un espace abrité pour mettre deux tentes.Mais surtout le vent est stoppé par les trois murs.Visiblement il a l'habitude d'y installer les cyclos.Soulagé d'en avoir fini avec la Carretera Australe et à moins de 1000kms de Ushuaia je m'abandonne à une sieste royale .Au loin passent les camions .Le vent se déchire sur les murs de notre abri.Aujourdhui nous avons dépassé les 8000kms.Celà commence à faire sérieux.Un peu avant la nuit arrive Nino un géant allemand qui plante sa tente sur un carré de pelouse.Il remonte vers le nord.

 

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Bivouac à la vialidad de El Cerrito

 

MARDI 2 FEVRIER

EL CALAFATE-bivouac ESTANCIA EL CERRITO

Nous prenons la route après avoir retenu les billets d'avion USHUAIA MONTEVIDEO

à l'agence Aérolineas Argentina.C'est la haute saison ,et nous sommes sur lista de espera.On verra bien.

La route est vallonée dans un paysage désertique et nous avons un léger vent favorable sous un ciel couvert.A midi arrèt dans la verte oasis de l'estancia rio Bote.C'est une Vialidad ,c'est à dire un dépôt de l'équipement routier.Nous avons oublié d'emporter de l'eau et je vais mendier un peu d'eau du robinet car il nous faut 3 jours d'autonomie.Il y a une vingtaine d'hommes qui sont arrètés pour la pause de midi.L'accueil est chaleureux .Tandis que certains nous posent des questions sur notre pays d'origine,notre voyage,notre âge d'autres sont allés chercher des bouteilles d'eau minérale que nous avons du mal à loger dans nos sacoches.Au km 50 débute une montée de 10kms à 6% ainsi que nous l'avait dit Karl l 'allemand.Nous parvenons à 850m d'altitude et en cette fin d'après midi nous avons froid..L'Altiplano Patagonien est un désert de sable où des touffes d'herbe noire font le gros dos pour résister aux vent.Quelques rares fleurs sont comdanées à pousser à l'oblique.La vue vers l'est est étrange .Au delà du plateau ensoleillé au loin,très loin une fine bande bleu/noir:c'est l'Atlantique!

Au bout de la route se dessinent deux silhouettes de cyclotouristes.Math un anglais et Kim un coréen sont partis de Ushuaia.Ils ont 25 ans environ .Ils sont très sympathiques et nous échangeons des infos.Nous avons plus de chance qu'eux car nous avons le vent dans le dos et notre bivouac est à un km.Nous sommes sur la célèbre Ruta 40.Après l'embranchement du ripio qui nous attend demain une estancia isolée.Karl nous a dit y avoir campé avec l'autorisation de l'homme du lieu.A coté de vastes batiments en dur ,une maisonnette en tôle dominée par d'énormes antennes .Un chat galeux miaule à notre arrivée.Un bon gros chien préfère nous éviter.Un homme finit par apparaître dans l'encadrement de sa porte.J'explique que nous arrivons de El Calafate 95kms ,que nous sommes fatigués .Sans hésitation il nous désigne la carpita.C'est une sorte de préau .Entouré de trois mur et avec un toit en cas de pluie c'est un bivouac de luxe .L'homme ,un peu plus tard nous dira que nombreux sont les cyclovoyageurs qui font étape là.En France la DDE invoquerait sa responsabilité bla bla bla.En Argentine on offre l'hospitalité sans arrière pensée.Les tentes montées nous buvons un potage bouillant.Nous avons roulé fort avec l'aide du vent et la moyenne frôle les 19km/h.Sur la Ruta 40 passent quelques camions jour et nuit.Nous sommes loin du trafic infernal de la Panaméricaine en Equateur.

LUNDI 1 FEVRIER

EL CALAFATE

Difficile de trouver une couturière à El Calafate.Une jeune femme , en un quart d'heure de marche m'accompagne à une échoppe.La costurera a la bonté sur son visage .Je lui explique que la nouvelle fermeture de mon anorak a été mal cousue et s'est cassée .Nous nous mettons d'accord sur le prix et elle me donne rendez vous en fin de journée.Quand je reviens ,déception :la fermeture est cousue trop près du tissu et s'accroche au passage.Cette fois je suis ferme .Elle comprend ce que je veux et avec une lame de rasoir coupe patiemment les coutures qu'elle a faites.Sans que je le lui demande elle reprend l'autre coté .Le résultat n'est pas très esthétique mais cette fois la fermeture coulisse à merveille et je vais pouvoir affronter les vents australes.

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JEUDI 17 FEVRIER A Ushuaia

 


Le musée Présidio est installé dans l'ancien bagne ;une partie est consacrée à la marine,à la découverte de la terre de feu,de l'Antartic et l'autre au bagne lui même .Le texte espagnol est facile à lire .Trois heures passionnantes passsées tandis que la pluie se déchaine sur la galerie vitrée du toit

Nina ,rencontrée au camping ,est une allemande vivant en Nelle Zélande.Elle est architecte et retape des maisons.Avec les bénéfices elle voyage.Elle a randonné ici plusieurs jours en compagnie de l'autre Nina.Elle nous conseille d'aller dans la vallée de Andorra.

Nous avons une carte sommaire de l'office du tourisme.Sur le terrain rien n'est indiqué et il faut demander.Sur le boulevard nord est il faut prendre un chemin parmi d'autres.Toute la vallée est habitée .Au début du siècle l'état Argentin pour encourager l'ocupation de ces terres lointaines a donné aux entreprises des primes d'installation .La crise des années 70 a laissé sur le pavé une tranche de la populationLes chômeurs ont dû se débrouiller,d'où des bidonvilles à la périphérie d'Ushuaia où des cabanas en bois à toit de taule ondulée dans cette vallée .Des maisons plus traditionelles se sont intercallées par la suite.Les ramifications du chemin sont nombreuses mais il y a toujours quelqu'un pour renseigner.Après une dizaine de kms une barrière interdit la circulation.Nous laissons les vélos chez des gens qui nous expliquent le chemin pour aller à la laguna de los Tempanos.Il faut traverser une tourbière en exploitation où sont dressées des palettes où sèches des mottes qui serviront à se chauffer.C'est un vaste marécage où du bois a été posé pour traverser.Une rivière fait des lacets au milieu de la prairie .Le paysage rappelle la Sibérie ou le Canada.La vague sente fait place à un large sentier qui escalade comme il peut les talus de la forèt.Après une large cascade le glacier est en vue.Un quart d'heure plus tard la laguna est atteinte dominée par deux glaciers superbes.

Avant de quitter Ushuaia j' ai suivi la route ,puis la piste qui file vers l'est et qui offre de belles perpectives sur le canal de Beagle et Ushuaia..Sur l'autre rive c'est le Chili et Puerto Williams.Dommage que l'aller retour côute 200 dollars .C'est la ville la plus au sud de la planète.