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24/10/2010

Où sommes-nous?

11/10/2010

Nouvelle Page Luc

 

 

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  J 70  à J87 ( ou à peu près)

 

 Bonjour à tous , après une longue absence due avant tout à la disparition d' internet (heureusememt que des coins y échappent encore), donc je disais que 900 km de piste à vélo et 400 km de  4x4 plus loin, beaucoup de choses se sont passées et trois pays ont été traversés et retraversés. Je ne suis pas en mesure de vous en faire un CR en quelques centaines de mots. En effet une grande partie du trajet se déroula dans des zones complètement ignorées des guides , je pense à la partie de la Bolivie entre le lac Titicaca et les parcs du nord du Chili. Que vous dire en trois mots de cette Bolivie aux décors dignes de Sergio Leone ,de ces parcs et aussi des grands salars boliviens, où l on pousse son vélo sans savoir où l' on va , ou pour parler du salar d Uyuni, après avoir éviter quelques pièges (qui auraient pu se révéler dangereux), on parcourt 145 k sur du sel dur et roulant, un rêve pour le vélo. Je prendrai le temps de relater ces expérences, mais plutôt par partie.

Je viens de laisser mes compagnons qui vont traverser le sud Lipez à vélo, pour ma part je viens de le faire en 4x4, en trois jours, fabuleux. Je suis en mesure de dire pourquoi j ai décidé de ne pas continuer la piste, ce que certains pourraient considérer comme de la facilité. Ce type de voyage est très personnel et lorsqu il sort de  son épure, il ne veut plus rien dire. Je suis à San Pedro de Atacama. Demain je prends le bus pour Santiago et un retour rapide en France. Pour moi le voyage est terminé et sur ce blog je vous donne seulement l'adresse de mon blog perso sur lequel je ferai part de mes sensations une fois qu' elles auront décanté. Mais je n' oublie pas le challenge que m' a lancé Adrien , dur car il faut se souvenir qu'à notre époque de voyage tous azimuts avec nos récits que l' on croit ( souvent par narcissisme) hors du commum, on barbe royalement l 'assistance.  

http://mesbaladesetescalades.hautetfort.com/ , mais un peu de patience, je n' ecrirai pas avant trois semaines, , un grand merci de m' avoir soutenu, car ce n' est pas si facile de partir, en effet on part toujours malgré.   Luc  

J70 mardi 26 octobre,

visite lac Titicaca

Nous avons passé la journée sur le lac Titicaca. Visite de plusieurs îles, dont les fameuses îles flottantes en roseau. Il y en a une soixantaine, de quelques centaines de mètres carrés à quelques hectares; elles sont habitées par des familles indiennes.

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 Lieu très touristique, où l'on croise de nombreux occidentaux. Journée intéressante, même si les distances entre les îles sont longues. Nous avons fait au mois six heures de bateau.

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A partir de demain nous rejoignons la frontière bolivienne, et repartons à vélo en direction du Chili. Nous risquons de rester une période assez longue sans contact mail. En effet les deux cent cinquante kilomètres de traversée de cette paie de la Bolivie entre le Pérou et le Chili, nous avons très peu d'informations dessus. Nous savons seulement que les routes ne sont pas toujours goudronnées et qu'il s'agirait plutôt de chemins, mais nous avons déjà l'habitude. Mais impossible de prévoir un temps de parcours. Nous devrions arriver à la frontière chilienne par le parc national bolivien de Sajama, qui porte le nom d'un volcan de plus de 600 mètres.

 

J69 lundi 25 octobre

Cusco à Puno en bus 4 ou 500 kilomètres

Nous quittons cette étonnante ville de Cusco un peu à regrets, d'autant plus que je n'ai pas vraiment pris le temps de la visiter. En effet à notre arrivée, ma première préoccupation a été de trouver une moyen de partir visiter Machu Picchu dès le lendemain. Une fois cette opération effectuée, nous sommes allés manger puis la visite d'un musée et la journée était écoulée, car le matin nous avions roulé. Donc au petit matin par des rues presque désertes, nous nous rendons au terminal terrestre, d'où partent les bus. Tout y est bien organisé et les risques de vol sont limités si l'on fait preuve de vigilance. L'opération la plus délicate est le chargement des vélos dans les soutes. Mais nous commençons à bien maîtriser ce type de chargement. Le voyage va durer 6heures trente, à travers l'altiplano. La route, presque toujours bien droite, traverse une large plaine située près des quatre mille mètres. Nous nous disons qu'à vélo cette longue portion aurait été bien monotone, même si le paysage est de toute beauté. En particulier, une luminosité particulière, sans doute due à l'altitude et aux teintes jaunes de l'herbe, donne au paysage une touche de toute beauté. Au cours du trajet, des indiennes montent et vendent leurs produits. Nous achetons des petits pains ronds en forme de galettes. Ils sont absolument succulents, bien grillés et croustillants sous la dent. Enfin, nous sentons que le lac Titicaca approche. En effet toute forme disparaît de l'horizon, comme si la Terre devant nous tournait au néant. On ne voit plus rien et pas encore l'eau du lac, impression étrange. Puis une mince bande bleu profond apparaît et enfin le lac se découvre. L'arrivée sur la ville de Puno est très originale. Une ville de grande dimension nichée entre eau et montagne.

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 Ces montagnes sont pelées, mais ressemblent plus à de grosses collines qu'à l'idée que l'on se fait de sommets de plus de quatre mille cinq cents voire cinq mille mètres. Les constructions sont dans des tons ocres qui s'harmonisent avec la végétation environnante. Le déchargement des vélos se fait sans problème et nous voilà à la recherche d'un hôtel. On se renseigne dans le premier venu, qui n'a d'ailleurs pas de chambre libre. Alors que nous nous concertons pour savoir dans quelle direction poursuivre nos recherche d'hébergement, une voiture de police s'arrête à notre hauteur. Je m'approche, le policier me tend la main par la fenêtre ouverte; Il me demand ce que je fais là. Je lui fais part de notre recherche. Il me répond de ne surtout pas rester dans ce coin car nous risquons de nous faire voler. Il m'indique un hôtel un peu plus loin, qui sera parfait pour une somme modique. Un petit tour dans la ville, nous achetons quelques gâteaux, très bons. Bientôt nous allons quitter le Pérou, nous espérons seulement que dans les prochains pays, Bolivie et Chili la nourriture sera d'une qualité équivalente. Par l'intermédiaire de notre hôtelier nous réservons pour demain une longue balade en bateau sur le lac Titicaca, à la découverte de ses îles flottantes ou non.

 

J68 dimanche 24 octobre

Visite Machu Picchu

Nous découvrons ce lieu. Nous y montons en bus. Le spectacle est grandiose. Nous avons de la chance, le ciel se découvre à peu près et l'ensemble du cirque se dévoile. De ces pentes quasi-verticales et colonisées par la végétation, toutes nimbées de brouillard, se dégage une impression forte et mystérieuse. On imagine les Incas quelques cinq cents ans plus tôt, qui eux aussi levaient les yeux vers ces pics. Nous montons sur la montagne qui domine, par un chemin raide.

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 Nous avons eu de la chance de pouvoir en faire l'ascension, car pour des problèmes de préservation du site, seules quatre cents personnes sont autorisées à y monter chaque jours. Grâce à notre guide, qui nous a expliqué qu'en fonction des désistements vers les dix heures un petit nombre de personnes hors cota pouvaient monter. Nous avons fait partie de ce petit nombre, et sans avoir eu à faire la queue depuis cinq heures trente du matin pour obtenir le fameux sésame sur le billet d'accès au site. La vue du haut est vraiment époustouflante.

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 Après les derniers quinze jours où nous avons vu très peu d'Occidentaux, il est étrange, et je dois reconnaître pas désagréable, de se trouver au milieu de cette foule de touristes, dont il ne faut pas oublier, nous faisons partie. Les prix sont multipliés par beaucoup et on se fait un peu arnaquer. Le prix du café est le double de celui d'un repas de bonne qualité dans les régions que nous venons de traverser. L'après-midi une foule gigantesque envahit le lieu. Le retour en car depuis Machu Picchu jusqu'à Agues Calientes, demande une longue queue devant les bus qui font la noria sur une piste en lacets dans une pente vertigineuse. L'impression de vide est cependant atténuée par la végétation dense qui masque bien souvent les perspectives aériennes. Notre train est prévu à 19 heures, nous avons tout notre temps pour nous promener dans cette ville artificielle destinée à héberger pour une nuit les visiteurs de ce lieu mythique de la planète. Notre train arrive, il nous dépose vers les 22heures à une cinquantaine de kilomètres de Cusco. Malgré la somme non négligeable que nous a coûté cette prestation, le taxi chargé de nous ramener à Cusco n'est pas là. Nous trouvons refuge dans un mini-bus qui transporte une famille de Sri-Lankais, qui viennent de parcourir le chemin de l'Inca. Dans le fond pour une somme supplémentaire modique nous avons passé une heure trente très agréable et instructive avec ces passagers dont une partie habite en Australie et une autre dans leur pays d'origine.

 

J67 samedi 23 octobre

Visite Machu Picchu

Avec Alain nous partons pour Cusco par le train. La voie remonte une longue vallée aux pentes pelées, on se croirait dans la vallée de la Bérarde en beaucoup plus long et plus étroit. L'arrivée à Agues Calientes est impressionnante. Le site est enserré entre des montagnes très raides couvertes de végétation. Un village de constructions pour touristes, genre lodges du fond de la vallée de l'Annapurna, se blottit au pied de ces faces abruptes. Il y a pas mal de monde et cependant, on est en basse saison. Le Machu Picchu attire 450 000 visiteurs par an. Cela peut paraître beaucoup, mais comparé à Lourdes deux millions ou le Mont saint Michel, qui je crois est visité au moins un million de fois l'an, cela n'est pas énorme pour un site de cette notoriété.

 

 

 

J66 vendredi 22 octobre

Ancahuasi à Cusco 45 km

Enfin nous allons rejoindre cette ville mythique. J'attendais cela depuis déjà longtemps. L'étape est courte. A onze heures nous y sommes. Nous trouvons un superbe hôtel qui donne sur la ville et ses collines environnantes.

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J65 jeudi 21 octobre

Curahuasi à Ancahuasi 81 km

Le grand village où nous avons passé la nuit est très agréable. L'hôtel qui nous accueilli superbe, le propriétaire vraiment gentil. Depuis notre départ de Quito, l'hébergement a pratiquement toujours été de qualité tout à fait acceptable. L'itinéraire de la journée commence par une descente de trente kilomètres qui nous fait descendre jusqu'à deux mille mètres.

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A cette «basse» altitude des nuées de moustiques sévissent. Mais cela ne va pas durer. En effet il nous faut remonter à un col à trois mille sept cent cinquante mètres. Cette côte est longue de 45 kilomètres. Par moments, il fait chaud. Je trouve l'exercice difficile, bien que la pente, comme toujours au Pérou ne soit pas très forte, rarement au-dessus de cinq ou sxs pour cent. Enfin le col, il est trois heures. Le temps devient très menaçant. Dans le lointain de gros éclairs zèbrent le ciel. Une courte descente de six kilomètres nous conduit à Ancahuasi. Nous décidons de nous arrêter. Un semblant d'auberge nous offre une pièce dans laquelle la propriétaire met deux matelas au sol, un lit en planches se trouvant déjà dans le local. Il était temps d'arriver, des trombes se mettent à tomber et ne s'arrêteront que vers minuit. Nous allons boire une bière dans une épicerie, on nous propose gentiment trois chaises et en sirotant notre Cusquenia, nous regardons les Indiennes faire leurs courses du soir. Puis nous allons manger le traditionnel «pollo con papas fritas» dans un minuscule local, où il fait pour une fois chaud, car nous sommes à proximité du four à bois. Le retour à notre chambre dans la nuit, la pluie et la boue est un calvaire. La propriétaire nous attendait et vient à notre rencontre avec une lampe électrique.

 

J64 mercredi 20 octobre

Abancay à Curahuasi 72 km

Ce matin le temps n'est pas terrible. La pluie menace très sérieusement. Nous déjeunons dans une pâtisserie et nous gavons de gâteaux. L'heure du départ, pas très matinale sonne, il est huit heures trente. Nous ne montrons pas un grand enthousiasme. En effet, la route qui conduit à un col un peu au-dessus des quatre mille mètres est complètement dans les nuages et la pluie commence à s'installer. Nous partons quand même. Les dix premiers kilomètres se feront sous une pluie assez consistante, puis des accalmies nous permettent d'envisager de passer ce col sans trop de difficulté. La côte s'étend sur trente sept kilomètres. A quatorze heures nous sommes au sommet. Il ne fait pas chaud et nous sommes mouillés. Une immense descente nous conduit dans la charmante petite ville de Cua. Une vingtaine de kilomètres avant, nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant en bordure de route. On nous sert une viande de porc absolument succulente. Dans deux jours nous serons à Cusco.

J63 mardi 19 octobre

Kishuara à Abancay 84 km dont 70 de piste

Dans un premier temps peu de montée, en six kilomètres nous rejoignons un col à 4100 mètres. Un petit établissement, nous nous y arrêtons boire un café en compagnie d'un policier de la route en faction à ce point. Souvent nous avons des contacts amicaux avec la police.

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 C'est bien la première fois que nous marquons un arrêt prolongé après seulement six kilomètres. Mais nous venons de franchir le dernier col d'une longue série le long de cette piste. Nous repartons pleins d'espoir d'une étape facile. La route descend légèrement et après trente kilomètres nous voyons la ville d'Abancay s'étaler au fond de la vallée. L'un de nous estime la distance à vingt kilomètres, l'autre à trente. Et bien nous sommes loin du compte, il y a exactement encore cinquante quatre kilomètres à parcourir. La descente est infinie et sur cette piste il faut rester très vigilant, car parfois des zones molles ou des cailloux rendent l'équilibre précaire. D'ailleurs jean fera une chute, heureusement sans gravité. Nous perdons beaucoup d'altitude et nous passons en dessous des deux mille mètres.

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 La chaleur est étouffante; un vent chaud et rageur soulève des tourbillons de poussière. En fin nous atteignons une route goudronnée. Les quatre cents kilomètres de piste prennent fin. Nous nous croyons arriver, il n'en ai rien. Encore dix huit kilomètres et six cent cinquante mètres de dénivelé. La ville d'Abancay est toute en pente, et comme bien souvent au Pérou, elle est très animée. Ne multitude de commerces de tous genres, pâtisseries, quincailleries, pharmacies, épiceries, boutiques de mode cohabitent avec des vendeurs sur les trottoirs qui eux aussi proposent de tout, de l'herbe à cochon aux fruits et légumes et passant par une multitude d'habits.

 

J62 lundi 18 octobre

Andahuaylas à Kishuara (3900 m) 66 km de piste

 

Une fois de plus une immense montée de quarante cinq kilomètres va nous occuper toute la matinée voire un peu plus. Dans cette portion de quatre cents kilomètres de piste, nous nous imaginions traverser d'immenses régions sauvages et désertes hérissées de grandes montagnes. Il n'en est rien. Certes d'immenses pans de montagnes nous demandent de longues heures d'effort, mais bien souvent ils sont habités et cultivés. De plus la piste est un immense chantier sur lequel de nombreux ouvriers accompagnés d'énormes engins sont au travail. Le village, que nous atteignons vers les quinze heures, est perché sur une petite terrasse.

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 Nous trouvons un logement sommaire, mais pour la première fois nous ne trouvons pas de restaurant. Mais une petite épicerie nous fournit l'essentiel et nous nous confectionnons un repas tout à fait honnête.

 

J61 dimanche 17 octobre

Uripa à Andahuaylas (2900 m) 75 km de piste, passage à 4150 m

 

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Au matin le temps est assez beau, bien que de gros nuages menaçants rôdent. Les conditions pour rouler sont idéales. Temps frais, route encore humide, ce qui empêche les panaches de poussière, cependant suffisamment sèche pour ne pas coller trop aux pneus. Une longue montée de quarante et un kilomètres nous attend. Mais comme toujours au Pérou, la pente n'est pas très raide et la route fait d'immenses lacets. Une fois au point le plus élevé, nous pique-niquons à l'abri du vent dans un petit recoin en bordure de route. Il fait très bon même presque trop chaud. Le paysage est étonnant. Il n'y a pas autour de nous de grands sommets enneigés. On se croirait plutôt au milieu d'un énorme mont Lozère, culminant vers les cinq mille mètres. Cela est un peu étrange de se trouver dans de telles régions. En effet les cultures montent à plus de quatre mille mètres et nous ne nous sentons pas dans des contrées très reculées. le mont Lozère serait même plus sauvage. La descente sera en proportion avec la montée. Les quinze derniers kilomètres sont un enfer de nids de poule et de tôle ondulée. Les vélos sont soumis à rude épreuve. La ville d'Andahuaylas est agréable. Nous arrivons juste avant que l'orage n'éclate. A notre hôtel nous dînons avec deux Hollandaise qui visitent l'Amérique du Sud en voiture sur une période de six mois.

 

 

J60 samedi 16 octobre

 

 

Ocros à Uripa (3300 m) 69 km de piste

 

Aujourd'hui nous nous attendons à une étape longue, et le temps qui se dégrade généralement tôt nous inquiète quelque peu. En effet une fois la piste mouillée, une gangue de boue rend le pédalage très pénible et soumet la mécanique à très rude épreuve. Je n'oublie pas que j'ai déjà détruit une chaîne depuis notre départ. Elle a  tenu moins de trois mille kilomètres, 1500 faits en France et 1200 en Amérique du Sud. Les trente premiers kilomètres sont en descente, le long d'un flanc de montagne abrupt qui plonge sur 1200 mètres. L'impression est incroyable, on se croirait pendu au beau milieu d'un versant sans fond sur une piste, où cependant circulent  de véritables monstres équipés de remorques.

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 Le plus incroyable, alors que ces énormes semi-remorques à eux seuls occupent toute la piste, ils arrivent à se croiser. Cela relève du miracle et d'une dextérité extrême des chauffeurs. Ils occupent à tel point toute la piste, que hier dans une grande courbe je suis tombé face à l'un de ces mastodontes. Il s'est arrêté et je me suis glissé difficilement entre lui et la paroi rocheuses. Mes sacoches d'un côté touchant les roues et de l'autre la pierre!

 

Nous descendons jusqu'à deux mille mètres. La végétation tropicale est réapparue. Et de façon paradoxale elle  côtoie une végétation de région semi-désertique. T bien évidemment avec la chaleur les moustiques sont revenus et nous assaillent au moindre arrêt. La circulation n'est pas très importante. Mais les véhicules soulèvent de gros nuages de poussière, que nous respirons à pleins poumons. Nous sommes assez loin de l'idée de l'air pur au beau milieu de la plus longue chaîne de montagnes du monde!  Vers les midi, j'ai un petit coup de bambou, en particulier du au fait que j'ai pédalé ce matin avec mes chaussures de randonnée, bien moins adaptées que mes chaussures de vélo. Mais j'avais peur de tomber en ne pouvant pas décliper des pédales et sur ces routes devant de gros bus qui foncent il vaut mieux éviter. Déjeuner qui nous revigore et en avant pour les quinze derniers kilomètres. Malgré une petite alerte de pluie, le temps se maintient et nous débarquons dans une petite ville en pleine fête, comme on en voit souvent au Pérou. Un hôtel sympathique nous héberge. Nos montures, nos bagages et nous sommes de véritables momies de poussière. Nous avons effectué à peu près la moitié des 400 kilomètres de piste jusqu'à Abancay. Pour le moment, la difficulté rencontrée n'a rien à voir avec ce que nous avons vécu dans les pentes incroyablement raides d'Equateur.   

 

J59 vendredi 15 octobre

Abri à 4300 à Ocros 3200 m 72 km de piste

A 7h du matin après un petit déjeuner frugal nous démarrons. Le soleil présent réchauffe l'atmosphère et il fait bon. Il est étonnant de constater la rapidité des changements de températures dans ces régions d'altitude. Nous passons la zon qui a été dynamitée hier. En effet elle est de grande ampleur, plusieurs centaines de mètres de long, pour élargir la chaussée; Durant plus de 45 kilomètres nous allons rouler sur un terrain à peu près plat situé aux environs des 4200 mètres. La circulation est quasiment absente. Ce qui fera dire à Jean « les jours se suivent et ne se ressemblent pas». Au bout de ce plateau une longue descente en longues épingles à cheveux nous conduit à Ocros, petit hameau perdu au milieu des montagnes. Nous avons vraiment l'impression de nous sentir très loin au milieu des Andes. D'ailleurs cette partie Ayacutcho Abancay de 400 kilomètres, dans laquelle nous sommes engagée, est d'après certains la plus difficile du parcours à vélo des Andes.  Il est midi, nous avons bien roulé. Le temps par contre nous inquiète. De gros nuages très sombres occupent toute la partie de ciel que les montagnes, qui nous dominent, nous laissent voir. Nous déjeunons dans un ce ces petits locaux caractéristiques du Pérou. Pour un prix dérisoire une fois de plus nous sommes repus. A la fin du repas, la pluie commence. Plus de doute, il nous faut nous arrêter. Après quelque attente sous de grosses gouttes, deux chambres pour trois nous sont proposées. Ambiance agréable, matelas confortable(en ce qui me concerne) et montagne de couvertures, la nuit sera très bonne.

 

J58 jeudi 14 octobre

Ayacucho (2800) un abri à 4300m 45 km de piste

Nous quittons de bonne heure cette charmante petite ville, dont paraît-il la place d'armes est la plus belle du Pérou. 7H30 nous traversons des faubourgs embouteillés et rapidement la pente commence et va durer 45 kilomètres; Tout au long de ce trajet, de gros travaux d'amélioration sont en cours. De gros engins sont à l'œuvre, des camions d terrassement font des allers et venues incessants. De plus le trafic normal se superpose à cette activité. De toute évidence, ce n'est pas la grande solitude que nous affrontons. Les ouvriers tout au long du parcours nous interpellent pour nous dire que nous avons le bonjour de Nina et Rainer, les deux Allemands. C'est par l'un d'eux que nous apprendrons leur conditions d'hébergement de la nuit précédente. Vers quinze heures nous atteignons le point haut, situé vers les 4200 mètres. Mais pas de descente derrière, mais un immense plateau; de plus un grand tir de mines est prévu est nous sommes bloqués. Situation la pire que nous puissions envisagée. Arrêtés pour un long moment au plus haut, le temps qui  se dégrade rapidement. Au-dessus de la route à quelques centaines de mètres un bâtiment en dur. Avec Alain nous partons à pied nous renseigner. L s'agit d'un édifice hébergeant le garde de la réserve naturelle d e la région. Très gentiment il nous permet de nous installer dans l'une de ses dépendances.  Rapidement nous sommes tous les trois à l'abri. Il était temps tout autour les ondées commencent à se déverser. A ces altitudes, les conditions météo  défavorables rendent vite la situation très désagréable.

Nous trouvons trois matelas et passons une nuit fort satisfaisante.

J57 mercredi 13 octobre

Repos Ayacucho

Ce matin à 6 heures, les voitures du" Paris Dakar  péruvien" faisaient un tour de la Plaza de Armas avant de se présenter au départ à la sortie de la ville. J'ai eu la flemme de me lever. A huit heures nous déjeunons avec les deux cyclotouristes allemands que nous avions rencontrés précédemment. Comme nous ils ont fait une partie en bus, mais pas la même. Aujourd'hui ils reprennent la route. Nous discutons longuement et vers les neuf heures bien dépassées ils partent. L'étape est longue. Il faut passer un col à 4200 mètres et la ville est à 2800, et c'est de la piste. On apprendra demain, qu'ils ont été pris dans la tourmente, et que les travailleurs qui refont la route leur ont permis de dormir dans un de leur camion. Pour nous farniente. Nous visitons le musée de la réconciliation,  qui retrace la double barbarie dans le cadre du mouvement sentier lumineux. Une contestation violente forçant les gens à les rejoindre, et une réaction brutale et arbitraire du gouvernement. J'en ai aussi profité pour me racheter un dictionnaire espagnol français ainsi que deux livres bilingues espagnol anglais. Le premier à mourir de rire «la rançon du chef indien ». la pluie est venue tôt et elle a été violente. On a l'impression que la saison des pluies est en avance, c'est embêtant.

 

J56 mardi 12 octobre

Huancayo à Ayacucho en bus 300 km 8 heures

 

 

 

 

 

Journée de bus, par moments style salaire de la peur. La plus grande partie du trajet s'est faite sur chemin de terre non vraiment stabilisé le long d'une gorge. Pour nous mettre dan l'ambiance, au départ on nous annonce qu'il y eu un éboulement sur l'itinéraire et que si ce n'est pas dégagé, nous ferons le passage incriminé à pied et nous serons récupéré par un autre véhicule de l'autre côté. Mais lorsque plusieurs heures après nous arriverons sur les lieux, un bulldozer sera en train de terminer le travail de déblaiement; Le chauffeur est un virtuose du volant, il roule à une vitesse folle alors que la route a juste la largeur de son véhicule. Les roues doivent passer à quelques centimètres du vide, mais il ne ralentit pas. Dans les virages sans visibilité, il se contente d'un coup de klaxon. De cette façon, il se retrouve face à un énorme camion avec remorque, qui lui aussi ne chôme pas. Grands coups de frein des deux bolides qui s'arrêtent à un mètre l'un de l'autre.

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Alors commencent les grandes manœuvres de croisement. On recule sur une centaine de mètres, le bus se colle au centimètre près contre la muraille rocheuse et le croisement est effectué. On n'imagine pas l'un de ces véhicules sur ce chemin, alors le fait qu'ils puissent se croiser relève du miracle ou du mystère.

 

A treize heures, arrêt repas. Dans un minuscule village une Indienne propose pour 1 sol, à peu près vingt cinq centimes, quatre petites patates et un œuf dur. Comme nous sommes pas mal redescendus par rapport aux jours précédents, l'attaque en règle des minuscules moustiques reprend.

En deuxième partie de trajets nous parcourons d'immenses zones semi-désertiques, peuplées seulement ou presque de cactus géants. Nous sommes dans un véritable décor de film de cow-boys. A seize heures arrivée à Ayacucho, petite ville, très jolie et animée. 

Demain nous reprenons les vélos. Lorsque je regarde la carte du Pérou, nous avons  en avons effectué une bonne partie, dont 900 kilomètres en bus. D'ici à Cusco la distance est de 600 kilomètres, une bonne partie en terre avec au moins trois cols à plus de quatre mille mètres. Nous prévoyons d'arriver à Cusco le 21 octobre en effectuant la totalité à vélo. Nous verrons bien. 

J55 lundi 11 octobre

Junin Laoroya 58 km à vélo puis Huancayo en bus 118 km

 

Ce matin il fait froid, Jean a repris la tourista. Nous ne nous préparons pas très vite. L'altiplano est hostile, temps couvert. Nous déjeunons près du centre ville que nous n'avions pas vu hier. La cité s'étend sur une grande superficie. La voie de chemin de fer, uniquement pour le transport des matières minérales, passe au beau milieu de la ville. On dirait vraiment une voie ferrée qui vient et qui va nulle part.

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Vers dix heures nous roulons. Il fait froid, le vent se lève et de gros nuages gris se déchargent de temps en temps. Cependant la route est plate et le rythme est de l'ordre de vingt à l'heure.

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Nous voyons quelques vigognes, assez sauvages, que nous ne pouvons approcher à moins de trente mètres. Les vingt cinq derniers kilomètres sont en descente, le long d'un petit vallon tout en méandres. C'est très agréable. Après avoir mangé d'une excellente truite, nous sommes à Laroya à 14h30. Cette ville minière et métallurgique est impressionnante d'une part de part les immenses pans de montagnes multicolores qui l'enserrent et d'autre part du fait des installations industrielles qui mangent tout le fond fr vallée, avec comme fleuron une immense cheminée sinistre.

 

Un bus part pour Hancayo à 1h, après quelques discussion entre nous, nous le prenons. Nous  faisons attention aux bagages, dan la précipitation, l'expérience nous a montré ce qui pouvait arriver. Les vélos sont montés sur le toit. 15H départ, le début du voyage est fantastique, le long d'un profond vallon aux multiples roches multicolores qui affleurent. 17H30 arrivée, il pleut, la nuit n'est pas loin. Nous aprrenons que le terminal pour se rendre demain à Huanoco est ailleurs. Nous remontons nos montures  puis sous la pluie  nous prenons la direction de notre point de départde bus du lendemain. La nuit tombe, la pluie ne faiblit pas, le trafic est intense. Une jungle, heureusement pas de grande vitesse, mais le klaxon en permanence. Jean glisse et tombe sur un rail qui traverse la chaussée. UN hôtel, en première apparence glauque, mais finalement très bien. Ouf!

Je me renseigne sur le bus du lendemain. Gentiment l'hôtelier téléphone et me dit qu'il faut prendre las billet s ce soir. C'est reparti, il m'emmène en moto. Heureusement la pluie a cessé  Retour à l'hôtel à 19h30. Nous partons dîner dans un chinois excellent et ça change. Alain fête le fait d'être grand-père pour la seconde fois et le «burgogno» péruvien coule bien!

 

 

 

J54 dimanche 10 octobre

Cerro de Pasco à Junin 78 km

Ce matin nous ne nous sommes pas trop pressés, en effet à cette altitude nous avions peur d'avoir froid en partant de bonne heure. La température était basse, mais du fait du ciel couvert, le thermomètre restait au-dessus de zéro. Nous avons demandé notre chemin en direction de Junin. Nous espérions ne pas remonter à 4500 mètres, retrouver la route que nous avions laissée pour venir à Cerro de Pasco. Ce qui est extraordinaire, lorsqu'on pose une question concernant une direction à prendre, plusieurs personnes répondent mais les avis divergent. Les doigts pointent dans toutes les directions. Il y deux jours j'ai même eu droit à une réponse du style: à droite mais tout droit alors que la personne de la main indiquait la gauche!  Nous nous rendons à l'évidence , il nous faut faire les sept kilomètres qui vont nous ramener à l'intersection où nous avons bifurqué hier. 

Le temps est menaçant, de petites ondées font leur apparition. Nous sommes dans des régions qui peuvent rapidement devenir hostiles. Une fois être repassés par les 4500 mètres, une longue descente très douce va nous faire perdre quatre cents mètres en quatre vingt kilomètres. Notre étape se situe entièrement au-dessus de quatre mille mètres. La vue porte très loin. La luminosité est vive, malgré les train de nuages très sombres. La pluie ne doit pas être forte, car normalement la saison des pluies commence dans un mois au moins. Un indice nous rend optimiste, l'herbe est bien jaune, donc les précipitations sont encore faibles.  Cependant dans les fossés en bordure de chaussée, il y a des traces de neige, il doit donc bien y avoir quelques tempêtes.

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Nous roulons sur un immense plateau, entouré dans le lointain de montagnes pointues. L'ambiance est austère, un vent modéré mais froid souffle de travers, et de gros nuages sombres déversent au hasard sur cette immensité une petite pluie intermittente. Cependant nous gardons un bon rythme et vers quatorze heures nous touchons au but. La petite ville de Junin, ressemble à ces villes du far-west posées à même le bord de la route. La vie dans ces coins à plus de quatre mille mètres d'altitude ne doit pas être facile tous les jours. Nous trouvons un petit hôtel sympathique, aux chambres accueillantes et spacieuses. Seul  problème, indépendant de la bonne volonté de l'hôtelier, pas d'eau. En effet jusqu'à demain matin six heures, toute la ville est privée d'eau du fait de réparations. Bon, nous nous passerons de douche. D'ailleurs nous ne nous sentons pas très sales, d'une part la route est bien asphaltée, donc pas de nuages de poussière, et d'autre part la température pas très élevée limite la  transpiration.

Une fois nos affaires déposées, une petite truite de très bonne qualité nous est servie dans un bouiboui qui ne paye pas de mine. Mais comme toujours la nourriture est très bonne.

Nous repartons dans nos discussions quant à l'orientation à donner à notre voyage. Vu notre vitesse de progression, je suis partisan de prendre le bus sur une bonne distance. En effet, à ce train je pense que nous ne serons pas à Cusco avant fin octobre. Or le reste du programme est très chargé, traversée de deux parcs nationaux en montagne, l'un en Bolivie, et l'autre au Chili. Après ces deux visites qui à mon sens prendront une dizaine de jours, le plat de résistance, traversée de deux salars Coipasi et Uyuni en Bolivie, puis traversée du désert du sud Lipez avec une ascension du Licancabur, sommet de presque 6000 mètres, pour arriver à San Pedro de Atacama, ville à partir de laquelle je compte rejoindre la capitale du Chili en bus. En ce qui me concerne je ne dois pas oublier que j'ai un avion à prendre le 10 décembre au plus tard à Santiago. Tout cela me semble bien dense pour 60 jours. En effet le vélo ça prend du temps, surtout lorsqu'on passe de nombreux cols entre quatre et cinq mille mètres, et que l'on pousse son vélo sur des pistes! Les décisions que nous allons prendre détermineront de l'orientation que je donnerais à ma participation, car je ne veux pas m'engager dans les déserts de Bolivie à vélo après le cinq novembre,cela deviendrait une course rangée contre le temps pour arriver dans les délais à Santiago.

 

J53 samedi 9 octobre

  Huariaca à Cerro de Pasca (4320 m)  53 km

 

Cela paraît peu 53 kilomètres, mais il y avait 48 kilomètres de montée. Une rampe interminable, de plus le temps pas très beau, la pluie menaçait. Et puis en haut de cette côte , certes régulière mais qui nous a demandé cinq heures, nous avons vu surgir sur un plateau à 4320 mètres une ville de 15 000 habitants, qui nous accueille avec un panneau: LA VILLE LA PLUS HAUTE DU MONDE. Pourquoi tant de monde, tout simplememt du fait des différentes mines en exploitation dans cette région haut perchée.

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 Effectivememt la vie est grouillante. De plus des fêtes musicales sont organisées en ce moment. Alors que nous cherchions un hôtel, j'étais grelottant, et j'ai bien cru qu'il n'y aurait plus de place. A la troisième tentative, on nous a proposé deux chambres pour trois, nous n'avons pas hésité. Seule la chambre individuelle a la douche, donc les deux punis n'ont pas droit ni à une serviette ni à une bouilloire. En effet ici on ne chauffe pas, et le soir il y a distribution de bouilloires.

 

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Ville étonnante, on a vraimemt l'impression d'être très loin, une espèce de far-west des montagnes. Demain nous n'allons pas partir très tôt, en effet il risque de faire très froid.

Merci pour vos messages d'encouragememt, car parfois je me demande ce que je fais là, tout particulièrement le soir, la nuit tombant très vite. Dans les villes l'ambiance devient vite glauque, alors que dans les villages au contraire cela reste très sympa, même si parfois les conditions y sont beaucoup plus spartiates. 

Pour Cusco il nous reste un bon morceau et je crains que deux semaines ne soit une estimation optimiste, nous verrons bien. En tout cas ce que nous mamgeons dans les restaurants, même les plus simples est toujours de qualité et servi en quantité, bon pour le moral.

 

 

 

 J52 vendredi 8 octobre

Huanauco (1910m) à Huariaca (3050m) 70 km

 

Après une nuit bruyante et un petit déjeuner consistant à base  de gâteaux bien sucrés dans une pâtisserie, bien entendu à la mode sud américaine, boucan d'enfer entre les voitures et autres engins à moteur d'une part et la radio à fond la caisse d'autre part, nous prenons la route vers 8h30. Le topo que nous a fourni l'Allemand rencontré quelques jours précédemment nous annonce des dénivelés très importants. Cette information se révélera fausse. Donc nous quittons la ville en pensant avoir une journée très dure.  Sur les routes péruviennes il y a beaucoup de travaux d'une part d'entretien et d'autre part de réfection. Dans ce deuxième cas, cela occasionne des ralentissements importants du fait de la circulation alternée. Au cours des arrêts nous discutons avec les chauffeurs de toutes sortes d'engins bloqués comme nous. C'est comme cela que je me retrouve aux commandes d'un rick show.

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 Nous sommes durant ces haltes forcées attaqués par des petits insectes très piquants, qui me font penser aux horribles medjes écossaises. En nous enduisant de produit répulsif, qui sent très mauvais, cela les freine.  Nous remontons une immense vallée en pente douce. Un vent arrière nous aide et le trajet se transforme en partie de plaisir. En chemin un gamin à vélo nous accompagne quelques kilomètres. Son vélo est vraiment grand pour lui. Il me fait peur, car il roule complètement à gauche, et que de gros engins déboulent de temps à autre. Ce qui préoccupe souvent les Péruviens, outre notre nationalité, c'est le prix de nos montures. Nous éludons systématiquement la question, refusant d'annoncer un prix, qui pourrait leur paraître faramineux. Vers midi arrêt dans un petit restaurant à San Rafael, où comme d'habitude nous déjeunons fort bien d'une bonne soupe et d'une assiette de viande servie avec de riz,  le tout accompagné d'une boisson indéfinie à base d'herbes, fort bonne et légèrement tiède, suivi d'un bon café en finale. Et cela pour un coût défiant toute concurrence, l'équivalent d' 1,20 euro par personne. Manger au restaurant au Pérou revient beaucoup moins cher (et c'est bien plus agréable et bien meilleur) que de s'acheter des produits manufacturés genre boîte de thon, fromage, petits gâteaux et coca-cola que l'on mange sur le bord de la chaussée.

 

Vers 15h nous atteignons notre but. Les mille et quelques mètres de dénivelé nous ne les avons pas sentis, sans doute le tracé impeccable de la route et le  vent favorable sont les éléments essentiels de cette facilité éprouvée. Un superbe hôtel, très agréable et pratique pour les vélos nous accueille, ce qui est très bon pour le moral.

Nous allons avoir une longue discussion sur la suite de l'itinéraire. D'ici Cusco, il ne semble pas y avoir de problème, même si les difficultés sont bien réelles le chemin ne laisse guère d'initiative. La question se posera cependant de savoir si pour gagner du temps nous n'effectuerons pas une partie en bus. Nous sommes tous trois d'accord pour trouver que ce serait dommage, si l'itinéraire continue d'être aussi attrayant que ce que nous avons connu depuis maintenant 600 ou 700 kilomètres. Par contre la suite, après la frontière bolivienne, ne semble pas de la tarte, en particulier la traversée des salars boliviens, itinéraire qui doit nous conduire à San Pedro de Atacama au Chili. Une estimation optimiste pour notre arrivée dans cette ville se situe autour du vingt novembre. En ce qui me concerne ma date butée se situe le 10 décembre à Santiago, où je dois prendre l'avion.  Nous aurons l'occasion de faire un premier point intermédiaire à Cusco. Mais le «timing» me semble serré. Il est étonnant de partir pour un voyage de presque quatre mois, s'imaginant que c'est long, et de passer son temps justement à courir après le temps pour ne pas prendre de retard. C'est là que l'on se rend que l'Amérique du Sud c'est gigantesque.

 

J51 jeudi 7 octobre

Chavinillo(3500 m) à Huanuco (1910 m)  73 km

Après une assez bonne nuit, bien que nous soyons entassés tous les trois dans une chambre, nous allons déjeuner dans un local du village. Il ne fait pas chaud, nombreux sont ceux qui portent un bonnet. Le ciel est couvert, contrairement aux jours précédents il n'a pas plu hier soir, ce qui explique peut-être la présence de cet épais manteau nuageux.

 

A huit heures quinze nous roulons. Nous pensions avoir à effectuer une courte montée, mais pas 15 kilomètres. En fait la route passe à près de 4100 mètres d'altitude. Comme mise en jambe ce n'est pas mal. La vue est splendide. Lorsque nous arrivons en fin de montée nous découvrons un village tout en longueur. Nous nous y arrêtons boire un café dans une épicerie. Nous n'avons ps bien chaud. On nous installe trois chaises et nous consommons nos boissons chaudes parmi les clients qui viennent faire leurs emplettes. Deux anciens à la peau bien cuivrée se sont déjà mis le compte, bien qu'il ne soit pas onze heures. Nous sommes incapables de distinguer s'ils nous parlent en castillan ou en quechua!

 

Enfin la descente, elle nous conduira jusqu'à Huanuco, c'est à dire que nous n'aurons quasiment pas à pédaler durant plus de cinquante cinq kilomètres! Durant cette étape nous étions dans le Pérou profond. A midi, nous nous arrêtons dans un petit restaurant , comme nous le faisons souvent. Il fait aussi débit de pétrole à partir de gros fûts entreposés dans la salle à manger. Nous nous installons le plus lin possible de ces récipients, car l'odeur de gasoil est très présente. Un chien vient quémander, puis un chat et enfin un petit cochon. Tout ce petit monde fait bon ménage sous la table.

Enfin vers 14heures nous atteignons notre but. Il fait très chaud, plus rien à voir avec l'atmosphère des jours derniers. La ville est bien dans la tradition sud américaine, très bruyante. Et comme si cela ne suffisait pas, les restaurants n'ont pas de porte, mais un rideau métallique qui reste grand ouvert. Les bruits et odeurs des véhicules de tous types s'y engouffrent. Non seulement ils ne sont pas avares concernant le klaxon, mais de plus systématiquement il y a une télé qui braille. C'est très pénible.

 

 

 

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J50 mercredi 6 octobre

La Union à Chavinillo 68 km

Ce matin il faut beau, la ville a l'air plus riant que la veille sous la pluie. Départ à huit heures quinze. La route est goudronnée, ce qui est appréciable, alors que ma carte ne le mentionnait pas. Quelques chiens vont aboyer sur notre passage, mais sans vraiment se lancer dans de grandes poursuites. Concernant les deux attaques sur les sacoches d'Alain, hier après-midi, il a constaté que l'une d'elles était trouée. Manifestement le chien a serré fort! L'étape de ce jour est magnifique. Elle se déroule sur de grands flancs de montagnes , qui dominent des gorges encaissées. L'altitude sera en permanence entre trois mille et trois mille sept cents mètres; la circulation sera peu dense. C'est le type même d'itinéraire complètement adapté au vélo. Comme souvent, vers les treize heures nous tombons sur un petit restaurant au sein d'un petit village. Nous avons droit au traditionnel poulet riz. Mais cela passe bien et je ne m'en lasse pas. De plus le riz constitue l'aliment idéal pour les gros efforts prolongés. Nous repartons vers les treize heures trente pour les seize derniers kilomètres, dont quatorze de montée. Vers les quinze heures nous arrivons dans le pittoresque village de Chavinillo. Il est tout en longueur, situé à mi-pente d'un grand flan de montagne. L'atmosphère y est  très . De plus le temps contrairement aux jours précédents, la pluie ne semble pas venir. Nous allons avoir des difficultés pour nous loger, car du fait des élections, les différents hôtels affichent complets. Nous réussissons à obtenir une chambre pour trois. Nos avons franchi ce jour le cap des deux mille kilomètres à vélo depuis notre arrivée en Amérique du Sud.

J49 mardi 5 octobre

Pachapaqui à La Union par col de Yanashalla (4720 m)

 

La nuit a été très bonne dans notre chambre à trois. Avec Alain nous avons dormi dans le même lit, et ne nous sommes absolument pas gênés.

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La pluie qui à la tombée de la nuit était assez forte, dès 21h a laissé la place à un ciel parfaitement clair constellé d'étoiles. Mais je n'ai toujours pas réussi à voir à nouveau la Croix du Sud. Petit déjeuner à 7h chez les routiers. Ce matin le petit local semble envahi par les travailleurs de la DDE. Ils sont aussi sympathiques que les routiers. Le soleil entre dans le lieu et nous réchauffe. Hélas, un énorme camion vient se garer et l'ombre reprend ses droits. A huit heures nous roulons. Le soleil nous réchauffe et la température monte très vite, bien que nous soyons à 4000 mètres. La route en pente modérée s'enfonce dans un immense vallon dominé de belles montagnes, qui doivent voisiner avec les 5500 mètres. La montée est agréable, à part les chiens de bergers qui viennent nous agacer. A un moment je suis aux prises avec quatre bestiaux, dont deux sont particulièrement agressifs. Ils essaient de m'attaquer par plusieurs côtés à la fois. Un énorme camion se pointe. Le chauffeur, averti de la situation par Jean, qui assiste au spectacle d'un peu plus bas, déclenche son klaxon très puissant. Les chiens sont manifestement déstabilisés et mon sauveur m'adresse un grand sourire. Très souvent les chauffeurs nous font de grands gestes d'encouragement. En un peu moins de trois heures et vingt deux kilomètres nous sommes au col à 4720 mètres Nous n'avons pas trouvé cette montée difficile, même pas essoufflés ou si peu. Il faut dire que tout le long de la montée avec Alain nous avons discuté poissons et régions de France que nous aimons. Un comble au milieu des Andes! Lorsque nous comparons avec les cols équatoriens, cela nous a semblé une promenade de santé. Pourvu que cela dure. Du sommet, une fois habillés nous nous lançons dans une longue descente de vingt huit kilomètres, et arrivons à l'adorable petite ville de Huallanca, où nous déjeunons. Le propriétaire du restaurant chasse un gamin qui se rapproche un peu près de nos vélos. La technique de vol semble de bien rodée: se montrer, afin de mettre en confiance tout en guettant le moment d'inattention pour s'emparer d'un objet ou d'un sac. Nous repartons vers les 14 heures, en direction de La Union. Tout le monde nous dit que c'est un coupe-gorge, enfin nous verrons, nous surveillerons nos bagages. Il faut dire qu'à vélo avec ces nombreux paquets que nous trimbalons à vitesse réduite, nous sommes facilement détectables et suscitons des convoitises. Sur les vingt kilomètres de cette dernière portion de l'étape du jour, les chiens sont bien présents. A deux reprises Alain est freiné par des crocs plantés dans ses sacoches. Nous arrivons juste au moment où la pluie fait son apparition, comme tous les jours. Il n'est que trois heures et demie. Effectivement la ville n'inspire pas. Elle est toute en longueur, enserrée entre deux chaîne de montagnes pelées. Il s'en dégage une certaine austérité. De nombreux jeunes nous dévisagent. Nous faisons le tour des hôtels, c'est un peu glauque. Certains n'ont pas de toilettes! Nous nous décidons pour un établissement, qui ne donne pas vraiment confiance, mais il faut bien prendre une décision. Jean dira « ce soir on ne va peut-être pas aller manger tous ensemble». Il y a des douches, mais froides. Bien que ce soit le troisième soir sans me laver, je n'arrive pas à me glisser sous cette eau gelée et pare au strict, strict minimum. En tout cas, malgré les petites turpitudes, auxquelles nous nous habituons, l'étape de ce jour était formidable. Si les mille kilomètres qui nous séparent de Cusco sont du même acabit, nous avons encore de beaux moments en perspective. A dix huit heures alors que je finis de taper mon ptit compte-rendu journalier, en regardant par la fenêtre (ce qui est déjà bien pour une chambre d'hôtel, car souvent elles n'en ont pas), je constate qu'il fait pratiquement nuit du fait de l'épaisseur des nuages, et la pluie tambourine sur les toits en tôle.

 

J48 lundi 4 octobre

bivouac (3970) à Pachapaqui (3950) 54 km

Nous avons attendu que le soleil touche les tentes pour sortir. Tout était couvert de givre, l'eau et le coca étaient de gros glaçons.

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Mais dès que les rayons chauds sont arrivés, la température est devenue immédiatement clémente. Le temps que tout notre matériel soit sec, il était 9h20. Les paysages qui nous entourent sont extraordinaires. Dans le lointain à une cinquantaine de kilomètres la masse imposante du Huscaran est très visible. Ce matin toujours un petit vent défavorable jusqu'au village de Conococha qui se situe vers les 4000 mètres d'altitude. Il n'y fait pas chaud du fait des courants d'air. Après y avoir bu un café, nous reprenons notre route en prenant une direction différente, ce qui nous permet d'avoir un vent favorable. Avec la côte, les bagages et l'altitude cela fait une sacrée différence. Nous franchissons un col à plus de 4200 mètres puis effectuons une longue descente jusqu'à 3600 mètres. Nous avons tout loisir sur ce nouveau versant d'admirer d'autres grandes montagnes couvertes de glaciers. Halte pique-nique, il faut une trentaine de degrés et nous cuisons presque. Je me suis acheté un grand chapeau pour remplacer le bob qui m'a été dérobé et il m'est bien utile sous ce soleil de plomb. L'amplitude thermique entre le jour et la nuit est vraiment importante, de l'ordre de 40 degrés. Encore une dizaine de kilomètres et 300 mètres de dénivelé, que nous sentons à peine, et nous arrivons à Pachapaqui, petit village logé dans un magnifique cirque montagneux à la teinte ocre du fait de l'herbe. L'unique hébergement du lieu nous propose une chambre à deux lits pour trois. Cela nous paraît royal comparativement à la nuit précédente. Nous sommes d'autant plus contents de nous trouver à l'abri que ce soir une pluie assez forte se met à tomber. Nous dînons dans un routier local, petite pièce avec quelques tables. Devant d'énormes camions stationnent et les chauffeurs se restaurent, certains d'entre eux vont sans doute ensuite rouler toute la nuit. Leurs engins sont impressionnants souvent neufs et propres, trois essieux et douze roues à l'arrière. Nous mangeons très correctement comme toujours depuis que nous sommes en Amérique du Sud. La soupe est indéterminée, une espèce de gelée violet clair, un goût sucré et une consistance un peu gélatineuse. Quel étouffe chrétien! Je n'arrive pas au bout de mon assiette.

 

 

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J47 dimanche 3 octobre

Huaraz(3053m) à bivouac (3970 m) 14 km avant Conococha 69km de route

Nous partons tardivement, 9h30, toujours une multitude de choses à faire. Avant le départ, un dernier coup d'œil du toit de l'hôtel sur la Cordillère Blanche. La route monte doucement mais sûrement. Nous subissons de plus un léger vent défavorable. Vers 13h, nous n'avons effectué que 37 kilomètres, nous nous arrêtons dans un petit retaillant, où comme d'habitude nous avons droit à une bonne platée de riz. Cela tient bien au ventre, ce qui est idéal pour les trajets difficiles à vélo. Après un arrêt d'une heure, la reprise dure; nous arrivons rapidement vers les 4000 mètres et nous évoluons sur le terrain type altiplano. Une grand lande ondulante couverte d'herbes, et en arrière-plan de grands sommets enneigés. A 16h30, nous décidons de nous arrêter et nous préparons au bivouac. Nous nous abritons de la vue de la route derrière une petite butte à proximité d'une rivière; l'endroit est superbe et de plus très plat, ce qui permet d'installer confortablement nos deux tentes. Depuis que j'ai pu me racheter, lampe frontale, couteau, couverts, appareil photos et autres objets, je n'ai plus l'impression d'être le SDF à qui il faut tout prêter. La nuit arrive rapidement et à 19h nous disparaissons dans nos abris pour une longue station allongée. La température va descendre progressivement jusqu'en dessous de -10.

 

 

J46 samedi 2 octobre

Caraz à Huaraz via Yungay 72 km de route

Nous reprenons la route après un arrêt de trois jours. Les grands cols des Andes sont devant nous et nous n'allons pas tarder à attaquer le premier qui passe à 4700 mètres. La ville de Caraz se situe à 2200 mètres d'altitude et Huaraz à 3090. Nous partons de bonne heure, 7h15, et laissons l'hôtel Chavin et ses propriétaires sympathiques et très serviables. Sur notre route se trouve Yungay, cette ville détruite par une immense coulée venant du Huscaran lors du tremblement de terre de 1970. Nous nous arrêtons sur le site. Sur l'ancien emplacement de la ville a été aménagé un immense sanctuaire, planté de fleurs sur les décombres de la ville que l'on a laissés après la catastrophe. En effet la coulée a recouvert une ville de plusieurs milliers d'habitants, et les autorités ont décidé de ne pas déblayer les personnes et les bâtiments enfouis. On se promène dans une grande allée centrale qui conduit à l'emplacement de la place centrale de la ville. La cathédrale, seul bâtiment au milieu de ce vaste jardin, a été reconstruite à l'identique. Il est étrange d'imaginer que sous nos pieds, une ville a été engloutie en quelques secondes par une gigantesque avalanche venant du Huscaran, qui nous domine du haut de ses 6700 mètres Il a sur ce versant, des airs de Mont Blanc vu de Chamonix, avec l'immensité en plus. En effet Chamonix, 1200 mètres, le Mont Blanc 4810, Yungay 2500 et le Huscaran plus de 6700. Il domine donc la ville de plus de 4000 mètres. Après cette visite émouvante sur les lieux de ce drame nous poursuivons en direction de Huaraz, qui tient un peu lieu de Chamonix péruvien. Bonne surprise, alors que nous avions eu de mauvaises indications quant à la longueur de l'étape du jour, avec joie nous arrivons 30 kilomètres avant ce que nous pensions. Notre heure d'arrivée vers les deux heures trente, va nous laisser tout loisir de vaquer à nos occupations. En ce qui me concerne, priorité numéro une: me racheter une veste de montagne pour remplacer celle qui m'a été volée. Je trouve un équipement gortex qui me va à ravir et qui semble offrir toutes las garanties d'efficacité contre la pluie et le froid. Ensuite je procède avec Alain, au remplacement de ma chaîne de vélo. En effet depuis Quito nous avons effectué à peu près 1800 km sur nos montures, souvent dans des conditions difficiles, qui ont fortement éprouvées la mécanique. Les pistes en terre sont tout particulièrement abrasives pour les chaînes et les pignons. La mienne commençait à présenter des signes d'usure inquiétants. Elle a moins de 3000,kilomètres, alors qu'au moins de juin j'ai changé ma chaîne en vue de ce périple, elle avait effectué plus de 8000 kilomètres et fonctionnait toujours très bien. Cela prouve que les conditions que nous rencontrons sur les routes d'Amérique du Sud sont plus difficiles que celles rencontrées sur les routes européennes.

 

J45 vendredi 1 octobre

Caraz

La nuit n'est pas très bonne, mélange de fatigue et d'interrogations. En effet, malgré les choses fabuleuses que nous avons faites et vues, j'ai la sensation de m'éloigner du projet pour lequel je me suis engagé, Quito Santiago à vélo. Lorsque je fais le décompte des jours, je trouve que nous avons passé la moitié de notre temps à des activités autres que pédaler vers Santiago. Le parcours me paraît déjà tellement long, que de me disperser, entre problèmes techniques, attente et activités certes intéressantes mais annexes, entame ma motivation et me plonge dans un certain état de malaise. Jusqu'à présent les voyages à vélo que j'ai effectués étaient rondement menés, axés presque uniquement sur le fait de pédaler. Les autre activités nécessitant du temps,je les vis un peu comme une entrave au projet. Je sais que si je n'adhère pas j'ai tout loisir de m'arrêter et rentrer à la maison. Voilà, j'ai un peu de vague à l'âme. Ce matin je suis même allé me renseigner sur les vols Cusco Lyon, de fois que je décide d'arrêter mon voyage dans cette ville.

Aujourd'hui, repos, nous avons quelques traces de notre balade éclair. En ce qui me concerne, outre quelques courbatures, un début de sciatique me tire la fesse droite. Mais je ne pense pas que le vélo amplifiera la douleur. Alain a récupéré par le chauffeur d'un colectivo son guide Pérou Bolivie et sa méthode d'espagnol. La mienne a disparu, comme un certain nombre d'autres choses dans le sac qui s'est envolé à Trujillo. Mais comme vient de me l'écrire mon fils, il ne me reste qu'à appliquer la devise que je lui ai enseignée: si tu perds quelque chose tu t'en passes.

 

J44 mercredi 30 septembre

deuxième partie du trek

Durant la nuit les nuages s'estompent laissant la place à un ciel peu clair, laissant voir cependant quelques étoiles; vraiment tout est différent de ce que l'on peut voir dans l'hémisphère nord. Moi qui suis souvent le nez en l'air la nuit à chercher les différentes constellations, les planètes ou à essayer de repérer les satellites, j'ai l'impression devant ce ciel inconnu de me trouver sur une autre planète.

Lever six heures, nous déjeunons en pliant et à 6h45 nous sommes en route. Nous remplissons nos bouteilles au torrent, grossi par les pluies d'orage. L'eau est trouble, nous doublons la dose de pastilles purifiantes. Une course va s'engager pour essayer de rejoindre avant seize heures le village de Vaqueria à 3700mètres d'altitude et distant d'une trentaine de kilomètres en passant par un col à 4750 mètres. Le rythme est bon. Le chemin monte régulièrement au début. Un vaste cirque montagneux se découvre. Nous sommes entourés de montagnes qui se situent toutes entre 5800 et 6200 mètres. Le spectacle est majestueux, mais l'effort fourni dans cette longue vallée ennuyeuse hier pour y parvenir est bien réel. A 9heures30 le col est atteint. Il fait bon Nous mangeons quelques provisions et nous lançons dans la course vers Vaqueria. L'extrait de carte que je possède annonce 7 heures pour atteindre notre but, mais cela dans le cadre d'un circuit de quatre jours. Attention cependant de ne pas se fouler un pied dans ce chemin très accidenté par endroits. Je pense surtout à Jean et Alain qui portent les deux plus grosses charges. Nous passons le point de bivouac de Cachinpampa avec du retard sur l'horaire. Notre espoir d'attraper le dernier «colectivo» ou transport en commun semble s'envoler. Mais après avoir fait une petite halte et rempli nos gourdes dans un ruisseau qui collecte les crottes d'animaux, nous repartons. Nous arrivons au point de contrôle du parc du Huscaran et nous constatons que nous avons repris un peu d'avance. Je dois préciser que hier matin au démarrage, nous avons payé de l'ordre de 20 euros chacun pour commencer notre randonnée et un ticket confirmant notre payement nous a été délivré. Sur ce billet figurent le nom et le numéro de passeport. Nous traversons des zones habitées. Les gamins, pour la première fois, depuis que nous sommes au Pérou nous réclament quelque chose. Mais notre train ne nous laisse pas vraiment le temps de leur répondre. Devant nous, l'ultime remontée pour atteindre le village. Par différentes rampes, nous l'atteignons vers 15heures40. Là il nous est confirmé qu'un colectivo passera vers 16 heures, mais l'horaire nous dit-on est fluctuant; mais pas de souci nous pouvons patienter en toute sécurité. Nous buvons une bière. L'heure prévue est dépassée depuis longtemps, mais à nos questions il nous est répondu de ne pas s'alarmer. Après 16h30, un gros camion avec une benne type bétaillère à ciel ouvert s'arrête. On nous invite à y monter, en nous précisant que c'est le colectivo. Le chauffeur nous ouvre la haute porte arrière et nous rejoignons dans un espace de poussière les trois Indiens blottis au fond derrière la cabine. Durant trois heures nous allons vivre une expérience unique en étant secoués de manière invraisemblable le long d'une piste qui passe au milieu d'un univers de pics totalement féeriques. Nous passerons un col à 4800 mètres. La longue montée vers ce col nous ouvre un espace d'une beauté infinie. Les Indiens sont particulièrement accueillants. A part les deux hommes et la femme assis avec nous au fond de cet enclos en bois que constitue la remorque, deux Indiennes et un Indien sont assis en hauteur à hauteur de la cabine. Une fois le point haut atteint, je pense que le panorama extraordinaire, qui nous surplombait durant cette heure de montée, allait disparaître. En effet en plongeant sur l'autre versant tout a changé. De magnifique le paysage est devenu franchement stupéfiant. Je n'ai jamais rien vu de tel dans ma vie. Surtout le soir lorsque la lumière oblique donne des teintes presque irréelles. Le Huscaran s'est découvert jaillissant, masse sombre par le rocher et éclatante par la glace. Il nous dominait de ses 6700 mètres, dégageant une impression de sauvagerie indomptable, montagne envoûtante. Face à cette masse énorme jaillissant tout en puissance massive, le Nevad Huandoy, s'élevant lui aussi à plus de 6000 mètres déploie au soleil couchant ses immenses draperies glacées sur des pentes d'une raideur à couper le souffle. En effet, du fait des conditions climatiques différentes de celles de l'Europe et de l'Asie, la neige tient sur des pentes plus raides que dans les autres massifs montagneux. Il en résulte ces formations de neige et de glace qui s'élancent dans le ciel, défi à la gravitation. Les Indiens s'excitent un peu à ce spectacle et l'un d'eux me demande mon appareil photos et fait une série de photos magnifiques. En effet, il se tient mieux en équilibre dans cette remorque, alors que nous descendons à toute vitesse un chemin mal pavé. Les deux indiennes en hauteur avec le froid de la nuit qui vient nous rejoignent dans la benne. L'une est institutrice dans un village éloigné et fait ce trajet chaque semaine. La nuit tombe complètement. Nous nous enfonçons dans une gorge, surplombée d'immenses parois rocheuses verticales. Que le site est sauvage. Le trajet durera 3 heures et nous roulerons à mon avis de l'ordre de 80 à 100 kilomètres. Vers les 19h45 nous arrivons à la ville de Yungay, qui a la sinistre particularité d'avoir été complètement détruite lors du tremblement de terre de 1970. En effet un immense pan du Huscaran , glace, boue et roche, avait déferlé sur la ville. Cette vague minérale avait mis deux minutes pour atteindre la cité et ensevelir ses 20 000 habitants. Le lieu a été conservé en l'état et constitue un immense cimetière commémorant les victimes du drames. Nous y repasserons en vélo lorsque nous reprendrons itinéraire vers le sud. Nous disons au-revoir aux Indiens qui éclatent de rire,en constant qu'une Indienne à qui j'avais prêté mon Kway, par étourderie et pas intentionnellement, oublie de me le rendre en descendant. Au terminal de la ville un colectivo plus classique nous ramène à Caraz. Expérience de deux jours conduite à l'arrache. Arrivés sur la «Plaza des Armas» une fois de plus la campagne électorale bat son plein. Un bruit infernal monte d'un stand monté sur lequel, un orateur surexcité hurle de façon hystérique et invraisemblable devant une petite foule d'Indiens. Les Indiennes sont habillées de façon traditionnelle, avec de grands chapeaux et des vêtements de couleurs vives. En longeant la place, alors que je me bouche les oreilles, un feu d'artifice explose juste au-dessus de nous et je crains de recevoir quelques boules incandescentes. L'Amérique du Sud ça vit! Une fois posées nos affaires nous allons dîner en retraversant la place à l'agitation de folie.

 

J43 mardi 29 septembre

première partie du trek

5h30 petit déjeuner, 6h le taxi nous prend. C 'est une vieille bagnole déglingue. Le chauffeur commence par faire le plein et gonfler un pneu arrière, oui un seul. Puis nous partons pour le village de Cashapampa, à 2900 mètres d'altitude, par une piste chaotique. Le trajet dure une heure. Une fois sur place nous essayons de louer un muletier car deux d e nos sacs sont lourds, celui de Jean particulièrement. Mais nos espoirs sont déçus. En effet trouver à sept heures du matin dans un village endormi quelqu'un pour une balade de plusieurs jours, car le muletier doit revenir, est mission improbable voire impossible. Les mules se sera nous. Nous voilà partis le long d'un vallon monotone d'une longueur quasi-infinie nous doublons vers les treize heures le premier point d'arrêt habituel à 3850 mètres. Nous espérons pousser jusqu'au suivant à4250 mètres , afin de nous positionner au mieux pour passer le lendemain au plus tôt le col de Punta Union à 4750 mètres. Cette vallée est vraiment sans fin et d'une grande monotonie, ressemblant un peu à certaines vallées de l'Oisans, mais sans pratiquement aucune vue sur les sommets et puis beaucoup, beaucoup plus longue. Vers les seize heures après avoir longé un grand lac et traversé le très long plat qui lui fait suite, enfin quelques sommets nous apparaissent. Ils sont plongés dans les nuages et la pluie se met de la partie. Au pied de la côte qui fait suite, un bâtiment toilettes, mis en place pour les trekkeurs est le seul abri que nous trouvons. Nous nous y installons entre excréments et trou bien plein servant de réceptacle. La position est loin d'être confortable, mais au moins le toit en tôle de cette infrastructure circulaire nous protège. Étant humide, je commence à prendre froid, bien que la température reste clémente. Nous sommes à 4000 mètres et le soir arrive. De plus je n'ai pas de veste de montagne, la mienne étant partie avec le sac que l'on m'a volé la semaine dernière. Je pense pouvoir en racheter une lors de notre étape prochaine dans la ville de Huaraz, grande ville touristique, lieu de départ de balades dans la Cordillère. Enfin une accalmie toute relative, nous montons nos deux tentes. Nous faisons un feu qui finit par prendre, malgré la forte humidité du bois. Je dois dire que la tournure des choses ne me plaît pas vraiment. Nous passerons une nuit assez confortable, malgré l'altitude. En effet à partir de 4000 mètres en position couchée, je ressens une sorte de malaise désagréable. Cette sensation je l'avais déjà éprouvée il y a trois ans dans l'Himalaya, lorsque j'avais fait le tour des Annapurna.

 

 

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J42 lundi 28 septembre

Huallanca à Caraz 41 km dont 20 de piste

L'hôtel a un nom bien adapté au lieu « Canyon del Pato», car ce sont les gorges que nous remontons. Nous y avons passé un excellent moment. Des petites chambres individuelles, magnifiquement ordonnées, avec des couleurs chatoyantes. Aujourd'hui nous allons parcourir la seconde partie du canyon, avec ses 35 tunnels. Tous les guides décrivent cette section comme magnifique et à ne pas manquer. Oui c'est joli et impressionnant par endroits du fait de l'encaissement et des à-pics sur la rivière dans certains endroits très étroits. Mais la couleur générale est terne, ocre clair, les faces rocheuses semblent délitées et herbeuses, le panorama est restreint. Par contre hier, nous étions dans une vallée moins resserrée, mais les montagnes qui nous entouraient semblaient se perdre dans le ciel quelques kilomètres plus haut. Les couleurs de la roche s'étalaient sur toute une gamme du noir au jaune en passant par le vert. Non, à mon goût personnel l'étape de la veille était plus grandiose.

Donc après un petit-déjeuner agréable en compagnie de Reiner, l'Allemand de Düsseldorf rencontré hier nous prenons la route sans nous presser vers les dix heures l'étape n'étant pas très longue et le dénivelé de 800 mètres. Avant de partir Alain jette un coup d'œil à ma chaîne qui me procure quels soucis. En effet sur le plateau du milieu, elle ne tient pas sur les pignons et saute. Il faut dire que depuis notre départ le matériel a été particulièrement éprouvé entre côtes en cailloux à plus de dix pour cent et bain de boue et de sable. L'étape se passe sans problème. Cependant, il faut faire attention lorsqu'on s'engage dans un tunnel de ne pas se trouver face à un bus, qui roule vite, avec une visibilité nulle, et des espaces avec les parois rocheuses de quelques dizaines de centimètres. A la halte pique-nique de midi nous tombons sur une famille costaricaine. Ils parlent tous bien le français. Le fils a habité quelques mois rue Bugeaud à Lyon, tout près de chez mes parents. Le monde est petit. Avec satisfaction nous voyons arriver le goudron après vingt kilomètres. On a l'impression de se mettre à voler et cette sensation si agréable qui me pousse à faire du voyage à vélo est au rendez-vous et j'appuie comme un sourd sur les pédales et me sens griser par des vitesses de trente à l'heure.

La ville dans laquelle nous arrivons est très animée et nous nous installons dans un agréable hôtel sur la « Plaza des armas», qui correspond toujours au centre de la ville. Le soir repas dans un restaurant en compagnie de Reiner et une autre Allemande lançée dans un périple de 9 mois en Amérique du Sud. Elle compte rentre en mai pour les 0 ans de son père.

Nous organisons à l'arraché le programme des deux jours à venir. Le trekking de Santa Cruz, normalement prévu sur 4 jours. Nous comptons en mettre que deux. Je ne suis pas très fana de ces plans montés, comme je le dis à l'arrache. On loue, par chance sur information à neuf heures du soir, un sac à dos, on complète avec mon North face, sac de voyage à bretelles de gros volume, mais pas sac à dos et le petit sac d'Alain. On achète de la nourriture au marché ouvert très tard. Par l'intermédiaire de l'hôtelier on réserve un taxi qui nous prendra à 6heures et c'est parti.

 

J41 dimanche 27 septembre

Chuquicara Huallanca 69 km de piste

Après une nuit tranquille au cours de laquelle à plusieurs reprises je suis sorti dans l'espoir, déçu, de voir la Croix du Sud nous reprenons la route à huit heures. Le macadam s'arrête après quatre cents mètres et la piste n'est pas bonne du tout, pierreuse et sableuse avec de la tôle ondulée. Les fesse vont en pâtir. Mais malgré tout cet itinéraire est emprunté par des véhicules, certes pas très nombreux, mais souvent de gros gabarit, cars et camions. Nous évoluons parfois dans des nuages de poussière. Le panorama devient grandiose car la rivière que nous suivons s'insinue entre la Cordillère Blanche et la Noire. Les sommets qui nous entourent et que nous ne voyons pas cachés par leurs contreforts culminent pour certains d'entre eux à plus de 6000 mètres. Des noms de montagnes prestigieuses, comme le Huscaran, l'Aplamayo me remémorent les nombreux livres que j'ai lus sur les Andes. A un détour du chemin une pyramide de neige se dévoile juste un instant avant d'être à nouveau masquée par un premier plan. Je crois avoir vu l'Alpamayo, que certains qualifient de plus belle montagne du monde avec sa pyramide parfaite qui monte presque à six mile mètres. Cette gorge que nous suivons nous fait souffrir, d'autant plus qu'il y des tunnels dans lesquels nous sommes aveugles, mais que le spectacle est grandiose. Nous nous arrêtons discuter avec des hommes en train d'exploiter de manière très artisanale une mine d charbon, du Zola; A 17 heures nous atteignons notre but, bien contents d'en finir. Un petit hôtel très sympathique nous acueille et j'y suis très sensible. Nous rencontrons un Allemand qui va de Trujillo à Lima à vélo et qui pour le moment suit le même itinéraire que nous.

 

J40 samedi 26 septembre

Viru Chuquicara 97 km dont 51 de piste

Départ 8 heures, après une nuit qui n'a pas été très bonne malgré le confort du lieu. Durant 38 kilomètres nous suivons pas panam, mais le trafic est faible. Nous faisons une halte dans une petite ville très active, marché boutiques et beaucoup de monde. J'essaie de commencer à racheter ce que je me sui fait voler. Mais couteau à lame repliable et autres petits objets de campeurs, ils ne connaissent pas. Nous quittons comme prévu la Panam et nous engageons plein est sur un chemin non asphalté mais qui roule bien. Très vite le brouillard se déchire, le ciel devient bleu et la chaleur revient. Nous allons suivre ce chemin durant 51 km. Les trente derniers kilomètres il est de moindre qualité et nous nous devons appuyer un peu plus sur les pédales A notre droite de l'autre côté de la rivière, une belle route goudronnée nous nargue. Mais pas de pont pour la rejoindre. Enfin en voilà un. Encore huit kilomètres et nous arrivons à Chuquicara, lignée de maisons le long de la route, petit air de far-ouest au milieu des grandes montagnes des Andes qui nous entourent. La station service nous loue pour un prix dérisoire deux petites pièces où nous installons. Ce côté spartiate perdu au milieu de nulle part dans des montagnes qui nous écrasent me plait bien. Cette vallée en 1970 a connu un séisme terrible qui a tout ravagé, en particulier du fait de l'effondrement d'un grand lac d'altitude qui a produit un gigantesque déferlement d'eau et de boue, 80 000 morts tout au long de la vallée que nous remponterons les deux jours qui viennent.

 

J39 samedi 25 septembre

Trujillo Viru 58 km

Nos derniers problèmes techniques réglés nous reprenons notre route vers le sud à 11h30. La sortie de la vile n'est pas très compliquée, bien que nécessitant quelques kilomètres dans un trafic intense. Enfin nous voilà sur la panaméricaine; 0 la ville succède le désert. Cela paraît paradoxal à ces latitude, en effet mille kilomètres à l'est on se trouve en pleine forêt amazonienne. Cela est du à un courant froid de l'océan Pacifique qui baigne les côtes à cet endroit. Le paysage est étrange, succession de grands mouvements de terrain, mi-montagnes, mi-dunes. Le tout baigné dans une brume d'altitude qui en estompe les hauteurs et les reliefs. Il fait froid, nous roulons bien habillés. Mais cela ne devrait pas durer, car nous renterons demain plus en avant dans les terres et le phénomène climatique disparaîtra. La route que nous suivons passe d'après la carte à 30 kilomètres de la mer. Jean me fait remarquer, qu'il aperçoit dans la grisaille lamer et les vagues qui se brisent sur la plage. Cela me semble impossible, et pourtant effectivement à quelques trois kilomètres les vagues sont bien réelles. Je commence à douter que nous soyons sur la bonne route, mais pas d'autre alternative, car il semblerait que la route sur laquelle je pense être rejoint la panam trente kilomètres plus loin Et bien non, nous sommes bien sur la panam, mal placée et la route que je crois suivre, tracée sur la carte, tout du moins l'une de nos cartes n'existe pas. Après une cinquantaine de kilomètres nous arrivons dans la petite ville de Virù. Après avoir visité plusieurs hôtels très glauques, nous en trouvons un très sympathique, tenu par une dame fort agréable. Cette petite ville nous plait bien. Comme partout en ce moment au Pérou, les élections battent le plain et il y a agitation et bruit permanents.

J 38 vendredi 24 septembre

toujours Trujillo

Nous sommes un jour de plus dans cette ville pour des problème techniques de vélos. Demain nos affaires devraient se régler et j'espère que nous pourrons reprendre l'action et nous diriger vers la Cordillère Blanche distante de 320 kilomètres. Je dois dire que l'immobilité après m'être fait voler mon sac contenant de nombreuses affaires, est propice à gamberger, et ce n'est pas bon du tout. J'en arrive à me demander ce que je fais là. Mais nous avons changer de lieu pour la nuit. Nous sommes hébergé chez Luchio, connu dans le monde entier par les cyclotouristes au long cours qu'il accueille. Manifestement la pièce dans laquelle nous dormons tout les trois est sympathique et on sent qu'elle irradie des ondes positives. Sans doute toute l'énergie des cyclistes qui y ont dormi, plus de cinq cents. Nombreux d'entre eux ont marqué l'arrêt dans leur périple de l'Alaska à la terre de feu, souvent voyage d'une durée supérieure à un an. J'essaie de me raisonner en me disant qu'il ne s'agit que de pertes matérielles. On m'a conseillé de lire un livre étudiant le dépouillement suite au vol. Il en analyse 16 degrés. En ce qui me concerne, on ne doit pas dépasser le niveau 3 donc à priori, rien de bien grave, mais on ressent tout de même un traumatisme.

 

J 37 jeudi 23 septembre

Trujillo

Notre bus parcourt cinq cents kilomètres en dix heures. La nuit a été pour moi assez confortable. De temps à autre je me réveille, et je constate que nous franchissons des routes escarpées et pas toujours goudronnées. En particulier je me souviens avoir vu une grande descente en lacets dans laquelle des phares de camions se déplaçant à faible vitesse matérialisaient la chaussée.

Nous arrivons à Trujillo à huit heures trente avec une heure de retard sur l'horaire prévu. La ville semble assez agréable. Rapidement nous sommes au centre et trouvons un hôtel. C'est là alors que nous discutons avec le tenancier, qu'un individu entre et demande la carte de l'établissement. En ressortant il est très probablement reparti avec mon sac à dos dans lequel j'avais mis certaines de mes affaires: GPS, appareil photo, habits, lunettes, certains de mes papiers comme contrats d'assurance, billet avion retour, carnet de vaccination, etc.. Heureusement j'avais pris la précaution de photographier les documents importants et de les mettre sur l'ordinateur et sur ma boîte mail. Mais cela donne un bon coup au moral. On se demande toujours si on ne serait pas mieux chez soi. Mais même chez soi, on se fait voler. Il y a six mois on m'a volé mes papiers alors que nous étions dans la maison. Alors il ne faut pas se poser trop de questions et encaisser les coups, en se disant qu'ils font partie de la vie.

 

 

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J36 mercredi 22 septembre

Jaen en attente du bus pour Trujillo à 22h30

Nous avions décidé de nous avancer en bus, car la traversée du Pérou est immense et je n'aurais pas assez de trois mois et demi pour me rendre à Santiago. De plus certaines zones avant la ville de Trujillo sont réputées peu sûres, en particulier à cause des «rançonneurs». Nous avions compris que le bus pour Trujillo était à 10 heures du matin, mais non c'était à 22h30. Nous avons donc une journée à occuper. Nous en profitons pour nous promener dans la ville et nous laisser guider par notre intuition. De toute évidence, la vie est très animée en Amérique du Sud. Le bruit est toujours présent, bien que les véhicules fassent peu de bruit. En particulier dans la ville de Jaen, il y a des milliers de tricycles à moteur, genre pousse-pousse qui font office de taxi. Nous utilisons leurs services pour un prix modique de l'ordre de cinquante centimes d'euro.

Nous assistons à une manifestation de la jeunesse en faveur du respect de la nature et de la personne. Des enfants et des adolescents, défilent en portant des panneaux, abordant une multitude de thèmes: la lutte contre l'alcoolisme, la drogue, le sida, la violence, les infractions routières, le respect de la couche d'ozone etc... Certains des enfants sont déguisés en forêt, en oiseau ou autre représentant de la nature. J'ai fait des clichés attendrissants de tout ce petit monde, mais malheureusement mon appareil photo me sera volé avant que j'ai pu les exploiter.

Vingt deux heures trente, le bus part à l'heure. Tout est bien organisé, en particulier pour les bagages, qui sont bien contrôlés et à l'embarquement et au débarquement. Nous pouvons mettre nos vélos sans les démonter.

 

J 35 mardi 21 septembre

San Ignacio Jaen 112 km

La nuit est somme toute assez bonne, malgré le bruit, car en Amérique du Sud le bruit est omniprésent, et s'il n'y en a pas assez, on allume une radio ou une télé que l'on met à fond et cela à toute heure du jour, jusque tard dans la nuit et on reprend très tôt le matin.

Nous démarrons tardivement, huit heures trente, du fait d'un passage à la banque qui n'ouvre qu'à huit heures. A l'ouverture une longue queue est déjà formée sur le trottoir. Heureusement Alain grâce à l'intervention d'un employé passe assez rapidement, et nous voilà partis. Nous découvrons que contrairement à ce que nous pensions, et qui était mentionné sur nos cartes la route n'est pas asphaltée. A cette heure tardive pour commencer une longue étape, nos espoirs d'atteindre Jaen ne semblent pas réalisables. Après trois kilomètres de montée, nous avons la bonne surprise de trouver une longue descente de 16 kilomètres. Une fois encore en passant sur un caillou Jean crève. Le temps de la réparation nous nous faisons agresser par des petits insectes très urticants. Ils me rappellent les medgeses écossais, qui sont gros comme des grains de poivre moulu et qui attaquent en nuages. Là la densité est moindre, mais les piqures tout aussi douloureuses, générant de gros boutons que l'on a tendance à gratter. Nos jambes sont couvertes de croûtes. En effet, cela fait déjà plusieurs jours que nous sommes soumis à ces horribles insectes que l'on voit à peine.

Une fois au bas de la côte, la piste suit une rivière au gros débit qui serpente dans une vallée large. Il fait très chaud, une brume de chaleur estompe les contrastes et tout semble gris La circulation est faible, mais lorsqu'un véhicule nous double ou nous croise, nous sommes plongés dans un nuage de poussière qui pique la gorge et les yeux. Sur le bord de la route une échoppe propose des jus de fruits. Nous savourons un excellent jus d'ananas, sucré et moelleux, pour un sol ce qui correspond à 0,25 centime d'euro. Des vigiles régionaux y stationnent et nous renseignent. A priori ils surveillent les routes afin de les sécuriser contre d'éventuels délinquants. En tout cas ils ont des armes avec balle engagée dans le canon, donc ils ne semblent pas être là pour rigoler.

Après 55 kilomètres de piste, oh! Miracle, d'un coup sans transition un joli bitume bien lisse prend la relève. Un panneau indicateur mentionne Jaen à 55 kilomètres, il est midi. Nos espoirs de rejoindre cette ville ce soir nous habitent de nouveau. Un restaurant dans un village nous propose l'incontournable poulet riz. Mais là comme en Équateur le repas est accompagné de succulents jus de fruits. Par contre, il est toujours très difficile d'obtenir un café, alors qu'on le cultive dans le pays, inexplicable!

Un peu plus loin , nous réussissons en en obtenir un, très bon. La propriétaire du bar a refusé que nous la payons, elle a insisté pour nous l'offrir. Depuis que nous sommes entrés au Pérou, il ne s'est pas écoulé un jour sans que l'on nous donne quelque chose et cela sans aucune arrière-pensée, refusant toute compensation de quelque ordre que se soit. A quatorze heures, sous un soleil de plomb nous reprenons la route. Mais le goudron et le terrain plat nous rendent l'effort très supportable. Il est très étrange, après plus de trois cents kilomètres de piste, où nous nous traînions à des moyennes horaires à un chiffre, de nous sentir avancer sans trop appuyer sur les pédales à plus de vingt à l'heure. Cependant une côte de quelques huit kilomètres vers les quinze heures, sous une chaleur terrible, nous sommes seulement à six cents mètres d'altitude, va nous faire quelque peu souffrir, bien que nous la montions à un bon rythme.

Nous rencontrons un jeune cycliste qui nous accompagne une vingtaine de kilomètres. Nous nous arrêtons chez lui, ils nous présente à ses parents et nous offre une boisson fraîche. Cela fait du bien et nous change de notre eau et notre coca qui sont au moins à trente degrés.

A cinq heures nous les quittons et entamons les dix huit kilomètres qui nous séparent de Jaen. Le terrain est en descente et nous atteignons la ville avant la nuit. Peu avant cette dernière, nous franchissons un étrange check-point, qui semble tenu par des détrousseurs de route armés de fusils et à moitié habillés de tenue militaire. Ils nous interpellent en nous traitant de gringos, nous montrant des pièces, nous incitant à être généreux. Nous ne freinons pas et nous engouffrons dans la descente raide qui fait suite. Quatre kilomètres plus bas une patrouille de police stationne sur le bas-côté. Je n'ai rien compris à cette étrange situation.

Nous rentrons en ville. Nous sommes dans le tiers-monde, circulation grouillante dans une poussière qui recouvre tout. A la première impression cette ville nous est désagréable, mais nous réviserons notre jugement. Un hôtel qui vient d'ouvrir, il y juste deux semaines, nous proposent de jolies chambres pour l'équivalent de sept euros. Cependant au Pérou, il ne faut pas demander d'eau chaude, d'ailleurs il n'y a qu'un robinet pour l'eau froide. Le patron, gentiment, nous emmène et nous dépose au centre ville pour que nous allions dîner, puis il vient nous récupérer à vingt et une heure trente. Son 4X4 à l'instar des façades des maisons est tout bariolé d'affiches électorales Ici on affiche sans vergogne ses opinions politiques.

 

J34 lundi 20 septembre

Namballe à San Ignacio 45 km de piste

Ce matin nous allons commencer la traversée du Pérou, pays très grand et très montagneux. Au moment de quitter l'hôtel, le propriétaire nous offre une dizaine de bananes. Après un petit-déjeuner consistant à base d'œufs, de riz, de youkas de café et de lait nous sommes prêts pour démarrer. Nous avons pu constater que là aussi comme en Équateur, le matin les rues sont envahies d'écoliers et de collégiens en tenue. La piste n'est pas en bon état, mais elle commence par monter sur presque onze kilomètres. Ensuite vient une courte distance et de nouveau une montée sans fin de huit kilomètres. Durant cette ascension en pleine chaleur, en passant devant une maison, une fois encore on me propose des bananes que je prends. Cela va faire presque vingt kilomètres de côte.

A midi, nous nous arrêtons dans un village au nom évocateur: la Nueva Esperenza. Les gens y sont très gentils. Nous nos installons sur un banc public et consommons nos provisions. Des gamins s'approchent et nous entamons la conversation. A notre tour nous offrons des bananes. L'un des ses gamins nous emmène dans le bar de son père pour prendre un café. Ce village est très agréable et nous éprouvons quelques difficultés à reprendre notre route. Un peu plus loin, ce sont des grenades qui nous sont gentiment proposées. Elles sont succulentes. Vers quinze heures nous atteignons notre but. Nous avons parcouru quarante cinq kilomètres à une moyenne d'un peu plus de huit à l'heure!

Nous avons constaté que la campagne électorale en vue des élections régionales bat son plein. Une multitude d'affiches concernant les différents candidats fleurissent un peu partout. Les maisons sont en pisé, donc de couleur terne. De nombreuses façades sont peintes aux couleurs des différents candidats. Les propriétaires acceptent-ils cela afin d'avoir une façade propre et peinte de fraîche date? Mais que deviendront ces murs peints une fois les élections passées?

Ce soir en arrivant à l'hôtel, nous procédons à un grand nettoyage de nos vélos, car ces centaines de kilomètres de piste les ont franchement salis.

 

 

J33 dimanche 19 septembre

Zumba à Namballe 35km de piste

Le jour se lève une fois de plus sur une journée qui s'annonce humide. Le ville est nimbée de brouillard. Outre la multitude de poules et de coqs qui comme d'habitude font leurs vocalises à ce moment, nous entendons les chants des militaires stationnés à proximité.

Nous espérons faire une grande étape de 70 kilomètres. Rapidement nous comprenons que notre projet ne tiendra pas. En effet le terrain jusqu'à la frontière est une fois de plus très accidenté. Les montées certes jamais très longues, sont cependant particulièrement pentues. L'atmosphère est saturée d'humidité, de gros bancs de brume stagnent accrochés au relief, constitué d'une multitude de mouvements de terrain couverts d'une forêt épaisse.

Nous passons notre dernier village équatorien, puis un peu plus loin, un premier poste militaire Nos passeports sont contrôlés, puis le chef de poste veut être pris en photo avec nous; pour se faire il s'équipe de son fusil et se met fièrement entre nous, tandis que l'un de ses homme prend le cliché. Nous repartons par une crête qui semble monter dans le ciel. Que c'est raide. Un tout dernier petit hameau avant de plonger sur le Rio qui marque la frontière. Un petit bistrot, nous nous y arrêtons boire notre dernière bière d'Équateur. Là on nous met en garde sur le Pérou. Fini pour vous la tranquillité.

Une grande descente et en-dessous nous voyons enfin la frontière. Du côté équatorien, les formalités vite accomplie, nous franchissons un grand pont. Nous sommes seuls. Une barrière en barre l'accès au Pérou. Personne pour l'ouvrir; Nous faisons des signes, ers des personnes de l'autre côté. Elles nous encouragent à passer dessous; ce que nous faisons, puis nous traversons un terre-plein d'une centaine de mètres et arrivons devant un groupe guitare à la main qui chante à capella. De toute évidence, il s'agit des douaniers; L'un d'entre eux se lève et nous emmène dans un bureau pour effectuer les contrôles d'usage. Pendant que nos remplissons un formulaire, il joue au solitaire sur son ordinateur, jetant de temps en temps un coup d'œil sur ce que nous écrivons. Puis il nous envoie au poste de police faire tamponner nos écrits. Là un jeune policier qui se réveille, nous accueil tout sourire. Nous retournons voir notre douanier qui avait repris sa place parmi les chanteurs et rapidement nous sommes libérés. Nous mangeons dans un petit restaurant à même le poste frontière. On a l'impression dans ces points de passage secondaires de se retrouver quelques siècles en arrière, où de temps en temps quelques voyageurs devaient franchir les frontières. En quelques kilomètres nous arrivons à Namballe. La première impression, le niveau de vie semble moins élevé qu'en Équateur, mais nous sommes dans un village reculé. Nous trouvons un hôtel. La tenancière commence par nettoyer la poussière, les clients ne semblant pas se bousculer.

 

J32 samedi 18 septembre

Palanda à Zumba 50 km de piste

Une fois de plus nous passons la nuit dans une petite ville tranquille, bien que quelques gamins aient fait la foire durant la nuit. Après un petit déjeuner «continental», c'est-à-dire lait, café, pain, fromage et œufs et un excellent jus de fruit nous nous mettons en route. Le temps n'est pas terrible; la pluie se met de la partie, ce qui transforme la piste en un cloaque boueux; nos vélos souffrent. Le temps va s'améliorer temporairement. Nous allons passer trois côtes dont la première et la dernière seront terribles. Dans les portions planes, nous sommes à flanc de montagne, et loin en-dessous coule une rivière. On a l'impression de circuler sur une route suspendue entre terre et ciel. Quelques mésaventures vont ponctuer la journée, l'un de nous se fait mordre par un jeune chien, dont il ne s'est pas méfié. Ensuite une crevaison nous immobilisera quelque temps. Au cours de la dernière montée de neuf kilomètres, une pluie soutenue va nous doucher copieusement. Enfin nous touchons au but. Nous trouvons un hôtel qui oh grand luxe propose des douches avec eau chaude, ce qui est rare dans ce pays. En effet le manque d'eau chaude, constitue le seul point faible de l'hôtellerie. Nous passons notre dernière nuit en Équateur, la frontière n'est qu'à quinze kilomètres.

 

J31 vendredi 17 septembre

Yangana Palanda 61 km

Eh oui! Mon anniversaire c'est aujourd'hui et non comme l'a écrit Alain le 15, 57 ans aïe, aïe, aïe!

Lever matinal, car nous nous attendons à une étape carabinée. La nuit a été très bonne, malgré l'espace réduit et l'aspect spartiate des lieux. Depuis que nous sommes dans ce pays nous constatons avec beaucoup de satisfaction l'accueil excellent dans des infrastructures à la propreté impeccable et à des prix modiques. Nous payons 4 dollars chacun pour une literie très propre, pour cette nuit.

Petit déjeuner à six heures trente. Nous retournons dans le petit restaurant où nous avons mangé hier soir. De nombreux travailleurs employés à la réfection de la route que nous allons prendre sont en train de sérieusement casser la croûte avec d'énormes assiettes du sempiternel «pollo arroz» ou en français poulet au riz. Nous engageons la conversation et ils nous expliquent les conditions de travail dans le pays. Dans la réfection des routes ils travaillent dix voire douze heures par jour, dimanche inclus, si nous avons bien compris ce qu'ils nous disaient. Ce qui n'était pas facile, car ils parlent vite, notre maîtrise de la langue n'est pas fabuleuse, et la noria des camions a commencé et ils nous frisent les moustaches au point que l'on ne s'entend plus parler.

Sept heures trente, nous démarrons. La côte est immédiatement supérieure à dix pour cent. L'un des ouvriers nous a prédit que nous devrions pousser les vélos dans les passages raides de la piste. En effet l'étape de ce jour se fera exclusivement sur route en terre. La première partie tout le long de la zone des travaux sera très désagréable, dans la poussière des gros camions qui montent du remblai afin de stabiliser les fondements de la route. Les travaux effectués sont de grande ampleur. Creusement puis remplissage avec des gros galets afin de favoriser le drainage sous la chaussée puis préparation en vue du bétonnage. Les ouvriers nous ont expliqué qu'une route bétonnée avait une durée de vie de quarante à cinquante ans, contre cinq à dix ans pour une chaussée goudronnée.

Une fois passée cette portion en travaux, nous retrouvons une piste déserte ou presque qui monte vers les nuages. Le site est austère, une succession de montagnes couvertes de végétation qui semblent s'étendre à l'infini. Le temps est bien en harmonie avec la sauvagerie du lieu, des nuages menaçants masquent les sommets , accompagnés d'un vent froid qui s'oppose à notre progression. Cependant nous avançons sans trop de difficultés, bien que nous mettions cinq heures trente pour parcourir les trente kilomètres de montée. L'altitude maximum atteinte est de deux mille sept cent cinquante mètres.

Durant ces longues montées à vitesse d'escargot, souvent en limite d'adhérence du pneu arrière sur la terre, voire la poussière, j'ai l'impression de grignoter l'Amérique du Sud centimètre par centimètre. Il vaut mieux ne pas trop réfléchir et ne pas essayer de se représenter la carte du continent!

Un peu avant l'immense descente qui va nous conduire à Palanda, alors que nous sommes arrêtés au niveau d'un ruisseau à franchir, un véhicule type jeep s'arrête et le chauffeur engage la conversation. Il s'agit d'un jeune Australien de Melbourne, qui est parti d'Alaska, il y six mois, et qui compte aussi rejoindre la Terre de Feu. Il a dessiné sur son capot la carte des Amériques et au fur et à mesure de sa progression il matérialise son itinéraire par un trait de couleur jaune.

Une descente de trente kilomètres va nous conduire à notre point de chute de ce jour. Dès que nous basculons en versant sud, la végétation change complètement et redevient tropicale. De magnifiques arbres couverts de fleurs d'un mauve profond, rehaussé par le soleil qui fait des apparitions moins timides donnent à l'espace qui nous environne un aspect riant. Jean crève par pincement de la chambre à air sur un caillou. Nous effectuons un arrêt repas vers les quinze heures à Valladolid, où nous mangeons nos sandwichs assis sur une pierre dans une chaleur retrouvée. Il est étonnant de constater à quelle vitesse la température change dans ces contrées. On ne sait jamais comment se vêtir, un coup très frais avec un air glacial, voire avec une ondée puis dix minutes plus tard un soleil franc et massif qui nous fait suffoquer. Mais dans tous les cas de figure, une humidité ambiante importante qui empêche les habits de sécher.

Un peu avant cinq heures nous arrivons dans la petite ville de Palanda, accrochée au flanc de la montagne. Elle est très animée et le contraste avec les contrées que nous venons de traverser sur soixante kilomètres est saisissant.

Ce fut une étape magnifique, que l'on nous avait prédit très difficile. Nous l'avons trouvée moins éprouvante que certaines effectuées précédemment. Cela est sans doute de bon augure pour ce qui nous attend au Pérou, que nous espérons atteindre après-demain.

Pour le moment nous allons profiter de notre soirée dans cette charmante petite cité. Notre logement dans un hôtel bien sympathique à cinq dollars la chambre individuelle nous ravit une fois d plus par sa propreté et sa gaité.

 

J30 jeudi 16 septembre

Vilcabamba à Yangana 22km

Après une bonne nuit dans une chambre superbe, je pars me promener matinalement dans la ville. Dès six heures trente, nombreux sont les élèves en uniforme, qui convergent vers leur établissement scolaire. Durant plus d'une demi-heure, ils apparaissent de toutes parts. Tous les matins depuis bientôt deux semaines nous pouvons assister à ce même spectacle, des enfants entre 6 et 15 ans, bien propres, se rendant à l'école ou au collège.

Huit heures, petit-déjeuner dans la splendide cour de notre hôtel, nous prenons notre temps et y passons une heure. Ce matin, nous ne nous sentons pas pressés. Jean part alimenter sa page de blog. Alain finit de mettre au point ses derniers récits, et nous partons actualiser sa page. Essayer de tenir une rubrique sur internet relève d'une forme d'esclavage. En effet, le voyage à vélo, avec le programme que nous nous sommes fixés, ne nous permet pas de nous éterniser dans les lieux où nous passons la nuit. En plus, le fait de devoir écrire, puis chercher un point internet pour alimenter nos récits en textes et photos, nous impose de courir bien souvent. Paradoxe du voyage dans la lenteur qu'évoque le voyage à vélo. Jean a un gros déboire, sa page personnelle fait des siennes, ses écrits et ses photos disparaissent sans qu'il en identifie la raison. Espérons que la cause sera trouvée.

A l'hôtel nous discutons longuement avec la tenancière provisoire de l'établissement qui habite dans la Drôme, pas très loin de la magnifique montagne des Trois Becs, plus communément appelée la Pelle par les grimpeurs.

A midi nous nous mettons en route pour une étape de courte durée. Immédiatement ça monte sérieusement. Une fois de plus le temps est instable, et nous sommes soumis à quelques ondées. Pourvu que la période des pluies ne soit pas en avance cette année. Après seulement onze kilomètres arrêt pique-nique. Jean constate que ses patins de freins sont très usés, séance de changement. Hier soir Alain avait déjà procédé à cette opération sur sa monture. Le terrain que nous pratiquons est particulièrement éprouvant pour les vélos. Depuis trois jours nous n'arrêtons pas d'intervenir pour réparer soit un rayon, un porte-bagages, une chambre à air ou des patins de freins. Bien que nous ayons franchi le cap des mille kilomètres, nous n'en sommes qu'au début de notre périple. Dans quel état sera la matériel dans deux mois?

Vers seize heures nous arrivons dans le village de Yangana, où nous trouvons à nous loger chez une femme qui nous loue une chambre pour trois au prix dérisoire de 12 dollars. Certes le confort est minimum, mais le lit est de bonne qualité et les draps sont propres.

Aujourd'hui cette courte étape nous a conduits à travers un relief accidenté qui ressemble à certaines vallées reculées de la Lozère, aux couleurs sombres et aux pentes pelées et raides. Nous avons identifié sur le bord de la route de nombreux épineux aux dards acérés, qui en cas de piqure causent un réel handicap pour plusieurs jours voire quelques semaines. Donc attention, la jeune Française avec laquelle nous avons dîné hier est incapable de marcher depuis douze jours suite à une piqure de cet épineux dans le genou.  Elle nous a expliqué que cette épine développerait un champignon dans le corps, qui entraînerait une forme de paralysie longue à se résorber.

 

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J29 mercredi 15 septembre

Loja à Vilcabamba 48 km

Ce matin le temps n'est pas terrible, il pleut sans discontinuer. Nous allons déjeuner dans un petit bistrot qui nous sert comme à l'accoutumée d'excellents jus de fruits; malgré la pluie nous partons. Par intermittence ça se calme. Nous croisons deux cyclos, un Canadien et un Suisse qui sont en route depuis 9 mois. Ils ont démarré en terre de feu. Sur le bord de la route, ils nous donnent des renseignements précieux. Ils ont un look d'enfer. Manifestement leur voyage à travers les Andes leur a donné un visage rayonnant, comme s'ils étaient touchés par la grâce. Nous déjeunons à Malacatos après une bonne rincée où une fois de plus j'ai eu bien froid. mais dès que le soleil apparaît la chaleur suit de même. Un dernier coup de collier est nous arrivons à la charmante petite ville de Vilcabamba réputée pour ses centenaires. Nous descendons dans un hôtel superbe, même s'il est un peu plus cher que d'habitude de 11 à 15 dollars la chambre, tout de même pas la ruine.

 

J 28 mardi 14 septembre

Yantzaza à Loja 104 km

L'étape de ce jour se promet d'être belle longue et ardue. On s'attend donc à quelques heures intenses. Nos espoirs seront nettement dépassés. En effet le parcours de la journée se découpe en deux parties différentes. La premières 43 kilomètres légèrement vallonnée en remontant le cours d'une rivière. La seconde devrait présenter plus de montée car nous passerons de 950 mètres à 2100 mètres d'altitude en un plus de 60 kilomètres. Mais notre carte étant au 1/700 000, ces indications restent assez imprécises quant au relief réel. Ce que nous allons découvrir!

A la sortie de Yantzaza je prends la photo de la représentation qui trône au milieu du rond-point, qui symbolise l'harmonisation des peuples locaux et de la colonisation. D'ailleurs un peu plus loin je prendrai une autre statue toujours au milieu d'un rond-point qui symbolise le chercheur d'or. En effet nous sommes dans une région aurifère.

Comme prévu la première partie est parcourue à vive allure sur une route peu passante, entourée de végétation tropicale. Seuls les chiens qui nous coursent régulièrement nous donnent parfois quelques émotions. Jean dans un village se fait prendre à partie par un roquet devant deux femmes. Il dégaine son bidon et lui envoie une giclée en pleine figure, ce qui le bloque net. Les deux femmes éclatent de rire et le chien s'enfuit tout honteux. Pour ma part je vais affiner ma technique. La petite poche droite de ma sacoche de guidon me sert de réserve de cailloux et si les cris ne suffisent pas je me mets à canarder. Je commence par des petits et si le claquement au sol ne suffit pas je sors la grosse artillerie et je vise la tête. J'ai du au cours de cette journée m'arrêter à plusieurs reprises pour faire le plein de munitions. Mais c'est surtout dans la seconde partie que nous serons harcelés.

Arrivés à la ville intermédiaire de Zamora, nous nous arrêtons un peu avant la ville intrigués par un avion de combat sur un pylône. Il rappelle le sacrifice des pilotes équatoriens morts au combat durant la guerre de 1981 contre le Pérou, dont je ne connais pas la raison.

Nous buvons un chocolat, il n'est que 9h30. Ma roue semble un peu voilée, Alain découvre que j'ai un rayon cassé. Il est expert en mécanique de vélo et en vingt minutes ma monture est réparée. Entre le petit arrêt casse-croûte et la réparation une heure s'est envolée. Mais pour la soixantaine de kilomètres restant, nous pensons avoir tout notre temps. Nous repartons à 10h30, la montée est raide, la pluie commence. La vallée dans laquelle nous nous enfonçons disparaît dans le brouillard. Cependant la route est large et le trafic relativement dense La chaussée est bétonnée, ce travail est en cours, entreprise gigantesque. Après une quinzaine de kilomètres nous sommes arrêtés, car la circulation est alternée à cause des travaux. Je constate qu'il me manque une vis au porte-bagages. Heureusement celle de mon bidon fera l'affaire. L'arrêt se prolonge. Le chauffeur du bus qui attend à côté de nous vient proposer ses services pour réparer. Mais ce n'est pas nécessaire. La discussion s'engage et il nous demande nos âges et est tout étonné. Alain sort son appareil photo est lui montre la photo de son petit-fils.

Nous repartons, la côte n'en finit plus; sur ce grand pan de montagne on se demande toujours où la route va passer. Une fois atteinte l'altitude de 2100 mètres, nous commençons à nous poser des question. En effet rien n'indique une halte dans la côte. Le temps devient exécrable, pluie forte et brouillard. A ce rythme nous allons nous retrouver de nuit en route. Ça monte, ça monte! Nous passons allégrement les 2500 mètres puis nous arrivons enfin au sommet avec moins de cinquante mètres de visibilité. Il est 17h30 et sous ces latitudes dans moins d'une heure la nuit sera totale. L'altimètre dépasse les 2850 mètres, ce qui veut dire que depuis notre arrêt à Zamora, en tenant compte des trois petites descentes, nous avons fait plus de 2000 mètres de dénivelé avec une montée presque continue sur 46 kilomètres. Les derniers cinq kilomètres dans un brouillard épais et une pluie battante, nous ont presque fait croire que jamais cela ne finirait, d'autant plus que nous ne savions pas l'altitude du col. En effet depuis notre départ de Quito, nous sommes passés plusieurs fois à plus de trois mille mètres à vélo. Enfin la descente, je suis transis. Je me précipite. Quelques centaines de mètres plus bas nous sommes sous la couche nuageuse et tout en bas la ville de Loja apparaît. Nous y arriverons juste à la tombée de la nuit. Cette journée nous nous en souviendrons tous les trois.

 

J 27 lundi 13 septembre

Gualaquiza à Yantzaza 80 km

Après une nuit réparatrice je me réveille vers les cinq heures du matin. Incroyable le nombre d'animaux que l'on entend, alors que l'on se trouve en pleine ville. Les chiens ne sont pas les derniers, mais les poules elles sont les premières. On a vraiment l'impression chaque matin de dormir au milieu d'une basse-cour, alors que l'on ne voit pas un seul gallinacé.

Vers les sept heures trente, les humains commencent à sortir. Des quantités d'élèves entre cinq et quinze ans se rendent à l'école ou au collège. Tous sont en uniforme, chemise bleu clair et pantalon ou jupe bleu marine. Tous arborent, même les plus petits, une belle cravate sombre. Dans ce pays une discipline bien acceptée règne.

Alain découvre que son pneu est crevé, sans doute conséquence du chemin mal pavé d'hier. Nous démarrons à huit heures trente. Nous avons appris qu'il ne fallait pas tirer de plan sur la comète en matière d'horaire et de difficulté de parcours, la topographie du pays impose sa loi. Mais tout commence très bien, une excellente route, pas trop de côtes, le vent inverse pas trop fort. Nous forçons avec plaisir sur les pédales dans un décor agréable et une quasi-absence de circulation. Cette sensation qui me pousse à partir à vélo je la ressens bien ce matin. A tour de rôle, chacun ouvre la voie à bonne allure et les deux autres se glissent derrière avec un effort moindre. Tout au long de la route, des chevaux et des vaches sont à l'attache. Nous croisons deux chevaux qui se sont libérés de leur entrave, pourvu qu'ils ne leur arrive rien. Nous passons souvent devant des maisons isolées très simples, mais magnifiquement entourées de jardins multicolores. Mais malheureusement, je suis bien incapable de donner un nom à ces différentes plantes, hormis les youkas, les bananiers et des espèces de grands palmiers. Nous faisons une petite halte pour prendre un chocolat dans un village. Tous ces villages sont à maisons à un niveau et tous possèdent une église multicolore qui règne sur le lieu.

Un jeune élève en tenue reste sur le passage clouté en nous voyant arriver. Manifestement il est très intrigué. Nous nous arrêtons pour lui dire bonjour. D'une voix timide, il me demande comment je m'appelle, ainsi que le nom de mes compagnons. Puis il me demande où je vis. Je lui réponds en France. Il ouvre de grands yeux, marquant son incompréhension. Je lui parle de l'Europe de l'autre côté de la mer après la forêt loin à l'est. Son ébahissement reste le même. Mais à la réflexion, je ne sais pas si l'Amérique du Sud évoquerait quelque chose chez un jeune Français de cinq ans!

Vers les treize heures, un arrêt de bus en plein campagne nous procure l'ombre indispensable à notre pique-nique frugal. Il nous reste 26 kilomètres, que nous allons franchir en nous relayant à vive allure, malgré la chaleur. J'adore ces étapes abattues à grande vitesse, un peu à la manière d'une course. Le corps répond bien malgré l'effort qu'on lui demande, on a l'impression d'avoir dix-huit ans!

Il est quatorze heures et, déjà, nous sommes au terme de notre étape, une fois de plus dans une petite ville à l'aspect très tranquille. Les hôtels fourmillent, alors qu'il n'y a pas trace de tourisme. Nous n'avons que l'embarras du choix.

 

J 26 dimanche 12 septembre

San Don Bosco à Gualaquiza 54,5 km en 8h45

Lever à 5h30, nous avons droit à un petit-déjeuner consistant, confectionné par une mama dont l'espagnol est difficile à comprendre. J'effectue un dernier tour devant l'église de cette petite ville à l'atmosphère tranquille, dominée par cette énorme montagne en forme de pain de sucre. J'ai été étonné hier en pénétrant dans l'église de constater qu'un office était en cours, mais je n'ai pas vu le prêtre. J'ai eu l'impression que le rite se déroulait au rythme d'une bande enregistrée. Cependant les fidèles reprenaient en chœur les cantiques.

Départ à 6h45, immédiatement le ton est donné, un chemin caillouteux raide et instable part au beau milieu ds montagnes. Après 8 kilomètres de montée sans interruption qui nous demande presque deux heures, un panneau indique Gualaquiza à 51 kilomètres. Cela me donne un coup sérieux au moral. Va-t-on y arriver aujourd'hui? Enfin un premier col est atteint après plus de dix kilomètres et six cents mètres de dénivelé. Durant toute cette côte nous avons gardé sur notre droite cet énorme pain de sucre, ce qui donne la dimension de ce qui nous entoure.

Cependant, un point positif, il y a très peu de trafic. Il faut reconnaître que la correspondance entre ces deux villes n'est pas facile. Après une descente entrecoupée de quelques montées, nous arrivons à une rivière qui marque un point bas. Le compteur affiche 26 kilomètres. Nous repartons dans une montée de quatorze kilomètres, qui semble ne plus finir avec une fois de plus six cents mètres de dénivelé. Les quelques véhicules rencontrés, souvent des pick-up chevrolet nous gratifient de petits coups de klaxon d'encouragement. Des fous de notre genre il ne doit pas en passer beaucoup. Cependant, une dame nous a dit à San Don Bosco que trois Français à vélo nous précédaient de deux jours. Nous aurons peut-être l'occasion de les rencontrer?

Mais si nous n'avons pas vu grand monde, à plusieurs reprises il nous a fallu gérer les chiens qui nous entendant, se ruaient à nos trousses. La technique de Jean, consistant à laisser le chien aboyant s'approcher et de lui envoyer une giclée d'eau avec son bidon, est radicale. L'animal tout surpris de ce qui lui tombe sur la tête abandonne toute velléité de poursuite. On voit qu'il n'a pas compris ce qui lui arrivait. On se ferait poursuivre rien que pour voir la tête des chiens recevant leur giclée. Mais cependant, il faut rester vigilant, car on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise réaction et la morsure dans ces pays peut être problématique malgré notre vaccination antirabique. Donc la technique la plus sûre est de s'arrêter et de les menacer, voire plus, avec des cailloux avant qu'ils ne soient trop proches, car ils arrivent fréquemment à plusieurs.

Au kilomètres quarante, une immense descente de quinze kilomètres nous conduit à Qualaquiza. Sur ce versant de grands travaux préparatoires à l'asphaltage sont en cours. La pente est accentuée, et les doigts crispés sur les freins font mal. La vitesse est à peine supérieure à celle de la montée. Le dosage du freinage est primordial. Ne pas accélérer au-delà d'une vitesse qui rend la monture instable, sans pour autant serrer trop fort, car la roue avant dérape sans prévenir et la chute devient inévitable avec l'inertie du poids des bagages.

Vers les quinze heures, nous touchons enfin notre but, encore une petite ville blottie au creux des montages et de la forêt équatoriale. La journée aura été difficile, du fait de la chaleur de l'instabilité du chemin et de la moyenne horaire très faible. Par moments, on ne peut s'empêcher de faire le lien entre cette allure d'escargot et le fait de vouloir traverser l'Amérique du sud, et là le moral en prend un petit coup. Mais c'est sans doute un défaut de notre mode de pensée occidental, qui veut absolument tout rationaliser et tout mettre en équation. Nous avons prévu dans les parties les moins intéressantes de notre périple de nous avancer en bus, car je ne dois pas perdre de vue la date que j'ai donnée, le dix décembre à Santiago.

 

J25 samedi 11 septembre

Limon San Don Bosco 36 km

La nuit a été très bonne, l'hôtel très confortable, eau chaude à profusion et le tout pour six dollars la chambre individuelle, c'est moins cher que le camping en France. J'ai dormi d'un seul somme de 21h à 5h45, ce qui ne m'arrive jamais. Je me réveille frais et commence par lire, un peu de Maupassant, puis je fais ma leçon quotidienne d'espagnol. Je fais des progrès sensibles. Selon les interlocuteurs je comprends soit très bien soit rien du tout. C'est un peu comme l'anglais; la manière de parler, le débit et surtout l'articulation sont des éléments qui font toute la différence.

Je donne un petit coup de main à Alain pour frapper les textes qu'il a écrit concernant les jours derniers. A sept heures petit- déjeuner, la salle à manger de l'hôtel est pleine et ça continue à bourrer, d'où viennent tous ces gens? Beaucoup de Noirs d'un certain âge avec des grands chapeaux. Nous allons déjeuner dans une boulangerie qui sert des cafés. Nous apprenons, la bonne surprise, que la route dans la portion qui suit n'est pas asphaltée et que son état n'est pas très bon. Nous nous mettons en route seulement à neuf heures. Mais comment avons-nous fait pour mettre tant de temps?

Comparée à l'étape d'hier, celle prévue aujourd'hui, 81 kilomètres, nous semble facile; mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier en 1h40 nous avions effectué 40 kilomètres, aujourd'hui dans le même temps moins de huit. Cela augure bien de la journée. Les onze premiers kilomètres se déroulent le long d'un chemin raide plein de pierres et poussiéreux, sur lequel circulent camions et cars, le tout soulevant de gros nuages de poussière. Je fait ma première chute. En redémarrant dans un raidillon, ma chaussure se clippe sur la pédale et la roue dérape sur le sol instable, donc je me retrouve par terre. Mais, heureusement sans mal, mon gant m'a protégé d'un caillou pointu. Il nous faut deux heures et demie pour en venir à bout. Au sommet de cette première côte une baraque vend des boissons fraîches, nous achetons une bouteille de trois litres de coca-cola que nous entamons très nettement. La chaleur, malgré l'altitude de 1600 mètres, monte. Mais pour le moment c'est mieux qu'hier. Une grande descente sur gravillons demande de l'attention. Puis oh! Miracle le goudron fait son apparition, mais bien vite à nouveau la terre. Par portion asphalte et chemin de terre se succèdent. La route s'insinue dans d'immenses pans de montagnes boisés, sans que de mouvements de terrain bien identifié ne fixent un axe. On a vraiment l'impression de partir pour nulle part de gigantesque moutonnement en gigantesque moutonnement. Une espèce de brume sèche, qui efface les reliefs, augmente cette impression de nulle part, d'autant plus au milieu de ce foisonnement de montagnes. Certaines sont de véritables dents qui nous dominent sans doute de plusieurs milliers de mètres, mais c'est très difficile à évaluer. Des côtes qui comme les jours précédents qui ne semblent jamais finir, alors qu'à chaque virage on a l'impression d'arriver à un col. Nous comprenons que notre objectif du jour s'éloigne. A la petite ville de San Don Bosco vers treize heures trente nous décidons de nous arrêter. En effet, les 45 kilomètres restant dans la chaleur et la poussière, nous n'avons aucune chance de les parcourir avant la nuit. Cette ville est accueillante, une belle église peinte avec un Jésus sortant d'un volcan est du meilleur effet. Nous déjeunons dans un restaurant agréable pour un prix dérisoire, huit dollars à trois avec une nourriture de qualité et très saine, poissons d'Amazonie, genre de grosses perches soleil, et puis profusion de jus de fruits. Depuis que nous sommes en Équateur, cela fait plus de trois semaines, nous nous en gavons. Mon préféré est le jus de tomates des arbres, fruit sucré et très doux donnant un liquide consistant et très rafraîchissant. Nous trouvons des chambres pour la nuit, desquelles nous pouvons admirer une forêt de pics colonisés par la jungle.

J24 vendredi 10 septembre

Macas Limon 115 km

Étape difficile, nous sommes partis à 8heures 20. Les premiers 70 kilomètres ont été parcourus rapidement. A midi nous étions au niveau de la ville de Mendez, où nous envisagions de nous arrêter. Mais vu la vitesse avec laquelle nous avons parcouru ces 70 kilomètres , nous décidons de pousser jusqu'à la ville de Limon, qui se situe 43 kilomètres plus loin. Pour effectuer cette distance, il va nous falloir presque 6 heures. D'abord la chaleur terrible qui sévit à partir de midi, 45 au soleil, puis des côtes qui n'en finissent jamais. La route passe d'un versant à un autre enserrée entre des montagnes boisées aux pentes raides. Mais toujours ça monte. Enfin à dix huit heures nous atteignons la petite ville de Limon, pour un repos attendu avec impatience. L'Équateur à vélo c'est vraiment très difficile, nous l'avions lu à plusieurs reprises, et bien nous pouvons le confirmer.

En tout cas dans ce pays la protection de la nature est vraiment prise en compte. Il y un nombre considérable de panneaux rappelant qu'il faut faire attention à l'environnement, à l'eau, aux arbres et aux animaux sauvages.


 

 

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J23 jeudi 9 septembre

En pleine nuit, je me suis levé pour essayer de voir une seconde fois la Croix du Sud. Malheureusement, une lumière même faible due à l'éclairage électrique ne permet pas une bonne visibilité du ciel. J'aurais sans doute d'autres occasions sur l'Altiplano pour la contempler. En effet, nous sommes seulement vers les mille mètres d'altitude et l'humidité ambiante ne favorise pas non plus l'observation du ciel.

A six heures trente l'une des filles de Moïse vient nous chercher pour le petit-déjeuner et nous voilà partis pour la forêt. Nous montons dans une camionnette déjà bien remplie, qui nous conduit quelques kilomètres plus loin au démarrage d'une piste raide.

Durant quatre heures, Moïse va nous montrer les joyaux de cette forêt. Il est originaire d'un endroit beaucoup plus à l'est en pleine forêt loin de toutes routes. Il y a vécu toute sa jeunesse. Par ses parents et ses grands-parents il a été initié aux secrets de la selva. Nous aurons le plaisir de goûter un certain nombre de produits étonnants, tout en cheminant sur des pentes escarpées et boueuses. Il cueille une branche de quelques centimètres de section, en retire l'écorce et nous la propose à mâcher.Il en sort une sève abondante au goût acidulé. Un peu plus loin, il fait une entaille dans l'écorce d'un immense arbre avec sa machette. Se met alors à couler un liquide rouge sang, l'arbre saigne véritablement. Lorsqu'on récupère ce liquide dans la main, on a vraiment l'impression d'être blessé. Il nous demande de nous en mettre un peu sur la langue. C'est amer, mais les vertus médicamenteuses sont multiples, en particulier pour les reins et l'estomac. Ensuite, il nous demande de nous en frotter sur la peau. Cela donne immédiatement une émulsion blanche collante, aux vertus répulsives contre les insectes et protectrices contre les rayons du soleil. Cet arbre est appelé « le sang du dragon». Un peu plus loin, nous admirons de superbes fleurs jaunes et rouges qui attirent les colibris. Puis il nous fait patienter quelques minutes, le temps de cueillir de petites bananes succulentes sucrées douces et bien mûres. Il s'arrête vers une grosse termitière accrochée au tronc d'un arbre et nous explique que les termites servent à nourrir les poules. Le poulet en Amérique du Sud, c'est quasiment à tous les repas qu'on vous le propose, petit-déjeuner compris. D'autres fruits comme le citron ou la goyave nous accompagneront au cours de cette matinée. Durant cette promenade initiatique en pleine forêt, pratiquement aucun insecte n'est venu nous importuner. Certes nous avons reçu quelques piqures, sans nous en apercevoir, mais du fait de l'altitude du lieu la malaria n'est pas présente.

Vers onze heures nous sommes redescendus dans sa maison de planches très sommaire. Sa femme et ses filles nous ont préparé une bonne soupe et puis nous les avons quittés en faisant une dernière photo de la famille réunie devant la porte. Sur la grande route le bus nous a ramené à Macas. Là nous attend notre chambre d'hôtel. Bien qu'il s'appelle le Splendid, les chambres ne sont vraiment pas reluisantes, pour ne pas dire plus! Nous ne payons que 8 dollars, mais pour 7 dollars à Banos nous avions une chambre qui elle était splendide. D'ailleurs, généralement les hôtels fournissent en Équateur de bonnes prestations pour des prix faibles.

 

J22 mercredi 8 septembre

Étant dans une ville, située en bordure de forêt, Jean trouve qu'il serait intéressant d'aller y faire un petit tour en compagnie d'un indien, en mesure de nous expliquer certains secrets de cet endroit mythique de la planète. Après quelques tribulations, nous voilà partis pour une petite communauté indienne implantée une quinzaine de kilomètres au sud de Macas.

Vers les quatorze heures, Moïse nous accueille. Eh oui! c'est bien son nom. Cependant il n'est pas catholique, son épouse l'est, et ses parents sont batistes. Drôle de mélange, mais à priori cela ne génère aucun conflit. Leur véritable religion, ce qui est valable pour tout le peuple Shuar, c'est le respect de la forêt de laquelle ils tirent leur énergie et leur motivation pour la vie.

Il y encore un demi-siècle ces tribus pratiquaient la réduction de têtes. Mais si j'ai bien compris ce que nous disait notre guide, il ne fallait pas croire qu'à tous les coups on allait vous réduire la tête. Non, il fallait le mériter, c'est-à-dire être un guerrier vaillant, duquel le réducteur pouvait retirer de l'énergie pour se fortifier. Moïse, sur son bras à l'aide d'une coque qu'il cueille et d'une brindille, dessine le symbole des peuples réducteurs de têtes.

Après être allés nous baigner à la rivière, nous dînons frugalement de riz et de plantes de la montagne, genre tubercules qui ont un peu le goût de la patate douce. Ensuite il nous emmène faire le tour du village et de ses amis. Nous sommes reçus amicalement. Puis vient le moment d'aller se coucher. Il nous conduit vers une grande bâtisse en bois, l'ouvre, elle est vide de tout meuble. Nous mettrons nos sacs de couchage à même le sol. La nuit sera assez«dure»!

 

J21 mardi 7 septembre

Rio Pastaza Macas 63 mk

La nuit a été assez bonne. Je me suis fait un lit avec quatre bancs. L'atmosphère était assez étonnante. Ces deux rivières juste sous notre lieu de bivouac faisaient un bruissement du à la rapidité de leur courant. Le réveil au lever du jour avec ce spectacle, eaux vive, forêt dense et grande nappe de brouillard noyant le tout, donne vraiment l'impression d'être très loin au cœur d'un lieu désert. Nous plions nos affaires, donnons cinq dollars au gardien du lieu et partons petit-déjeuner dans le même établissement qu'hier soir. Nous déclinons la proposition de manger du poulet. Ce matin ce sera , pain, fromage, œufs et café.

Alors que nous finissons notre repas, une pluie serrée se met à tomber. Mais nous ne serons pas arrêtés, et nous ferons les quarante premiers kilomètres de notre étape du jour dans une ambiance très humide.

Mais le spectacle de cette forêt aux essences multiples est un enchantement. Malheureusement je suis incapable de mettre un nom sur la plupart des arbres qui se dressent sur notre route. Cependant, je reconnais bambous géants, roseaux, canne à sucre, bananiers, avocatiers.

A quatorze heures après avoir traversé le territoire des Jivaros, les réducteurs de têtes, nous atteignons la petite ville de Macas. Le lieu est agréable, le beau temps revient. Nous nous y promenons longuement. Puis à vingt heures nous partons manger notre ration de poulet au riz, que nous arrosons d'un super jus de fruit. Pour ma part je prends un succulent jus de « tomates des arbres».

J20 lundi 6 septembre

Puyo Chuitayo (bivouac en bordure Rio Pastaza) 73 km

Cette nuit il a beaucoup plu. Le toit de ma chambre est en tôle, ce qui fait que les gouttes d'eau font un boucan terrible, un peu comme si l'on tapait sur tambour. Petit déjeuner vers les 8 heures; ce matin comme pour la majorité des repas, ce sera riz avec du poulet, cela passe très bien et ça tient au ventre. Ce qui ne nous empêche pas de boire un grand café. Avant de partir nous effectuons quelques courses, en particulier nous effectuons le plein en essence de notre réservoir de réchaud. En effet en Amérique du sud, en particulier Équateur, Pérou et Bolivie il est très difficile de trouver du gaz, d'où le fait d'utiliser un réchaud à essence.

Tout cela prend du temps et nous mettons en route vers 9 heures trente. Nous traversons la ville qui est tout en longueur. Une fois les dernières maisons dépassées, comme par magie, la circulation devient pratiquement inexistante. D'autre part la chaussée est toute neuve et parfaitement lisse. Cela nous change d ce que nous avons vu jusqu'à présent dans ce pays. Seul petit point négatif, à plusieurs reprises des chiens surgissant de leur propriété se lancent à notre poursuite. Chacun sa technique de gérer sa défense. Jean lui opte pour le jet sur la tête du chien à l'aide de son bidon de cycliste. Pour ma part, je ne veux pas que le chien s'approche trop près. Je descends donc généralement du vélo, faisant face au chien en criant plus fort qu'il n'aboie, ce qui le stoppe dans son élan et le maintient à distance.

La route traverse la forêt. Une multitude de plantes, qui pour la grande majorité me sont inconnues avive notre curiosité. Sans que nous puissions les voir , de nombreux oiseaux font entendre leur chant, parfois tout à fait curieux. Il me semble reconnaître le sifflement du perroquet.

Pour le déjeuner nous nous arrêtons dans un village et mangeons devant un grand hangar qui abrite un terrain de hand-ball.

Dans l'après-midi, il se met à pleuvoir, par moments très intensément. Mais cela n'altère pas notre plaisir à rouler dans un tel décor. Vers 17 heures, nous atteignons le Rio Pastaza, rivière impétueuse, qui roule des eaux couleur terre. Un drôle de lieu va nous permettre de bivouaquer. Une ancienne hostellerie, dont nous ne verrons pas le gardien à temps situé au confluent du Rio Pastaza et de l'un de ses affluents. De ce fait nous nous installerons sous un grand préau, où nous passerons somme toute une nuit confortable. Mais avant de prendre nos quartiers de nuit, nous allons dîner dans un petit restaurant, seul isolé en bordure de fleuve en pleine forêt. Un peu avant la tombée de la nuit, nous assistons à un spectacle étonnant, une trentaine d'aigles font quelques tours avant de disparaître dans les arbres.

 

 

J19 dimanche 5 septembre

Banos Puyo

Ce matin nous prenons notre temps. En effet l'étape ne devrait pas être très longue ni très difficile. 60 kilomètres en descendant des gorges, de plus l'altitude passera de 180 à 1000 mètres, donc nous avons nous attendons à un court moment de plaisir. Nous flânons dans la ville de Banos. Cette cité est vraiment étonnante, enserrée au milieu des montagnes. Nous effectuons un petit tour dans un internet café afin de poser quelques textes. Pour des raisons de compatibilité, entre Word et OpenOffice, je n'arrive pas à mettre mes textes ce sera pour plus tard. Un petit tour du côté de l'église, nous permet de constater, s'il en était besoin, que l'Amérique du sud est une régin très catholique. La très grande église est archi-comble. Dans cette ville tout rappelle que l'on vit sous la menace du grand volcan qui domine les lieux du haut de ces 5023 mètres, ce qui fait un dénivelé de plus de trois mille mètres par rapport aux habitations. La dernière éruption n'est pas vieille, elle remonte à 2006. La population avait été évacuée, mais elle était revenue d'elle-même, avant qu'on lui donne l'autorisation.

11heures30, nous démarrons. Le temps est toujours menaçant, de gros nuages encombrent la vallée resserrée que nous allons descendre; Malgré la descente, un fort vent contraire nous ralentit. En ce dimanche, il y a beaucoup de monde. Tout au long de cette journée, nous aurons le loisir de voir une multitude de gens s'adonner à différents sports liés au lieu, du fait de l'eau et des pentes, canons, saut à l'élastique, tyrolienne...

Au fur et à mesure que nous progressons l'altitude diminuant, la végétation change; Nous pénétrons en Amazonie. Une multitude d'arbres, de toutes espèces, j'ai ouï dire, trois cents espèces à l'hectare, colonise les pans de montagne qui nous entourent. La chaleur devient plus forte; cependant nous ne faisons pas que descendre. De temps à autre des côtes, certes pas très longues, mais très raides brisent notre élan. Enfin au débouché de la gorge, alors que nous dominons encore la vallée, devant nous la forêt amazonienne déroule ses frondaisons jusqu'à l'infini.

A 16 heures nous arrivons à Puyo. Petite ville en longueur, qui fait penser à ces cités du far-west. Les chevaux ont simplement été remplacés par des cars rugissants .Un petit hôtel propre nous accueille pour six dollars. A ce tarif, le personnel peut se permettre d'être à la limite de la politesse! Nous voulons prendre une bière dans un bistrot le long de la rue. Il nous est répondu que cela n'est pas possible, car sur directive du gouvernement pas d'alcool le dimanche. Nous dînons dans une petite gargote. La nourriture est excellente et abondante et le tout pour deux dollars chacun.

J18 samedi 4 septembre

Latacunga Banos 87 km

Réveil matinal, dès quatre heures du matin j'entends la ronde infernale des véhicules sur la panaméricaine. Alain de sa chambre avant que les nuages ne deviennent trop présents a aperçu le otopaxi. A 7heures, tous deux nous partons nous promener sur le marché de la ville. Il est immense, on y vend tous les légumes possibles et imaginables. Outre les variétés des zones tempérées,jusqu'au cardons, de jolis fruits exotiques rehaussent la couleur des étals.

Nous retrouvons notre Japonais pour le petit-déjeuner.

Nos routes sont identiques sur les trente premiers kilomètres. Nous allons donc rouler tous les quatre. A Ambato nos itinéraires se séparent. Lui continue par la panaméricaine, nous bifurquons vers la ville de Banos. Nous espérons que sur cet itinéraire la circulation sera moins dense. Ce en quoi nous nous trompons. Des portions de route en travaux, desquelles s'élèvent des nuages de poussière ajoutent à l'agrément de pédaler. A treize heures nous déjeunons dans un petit local en bord de route. On nous sert un poisson pas très gros mais à la chair ferme. Il ressemble à une espèce de perche ou à un piranhas. Sur ce bord de route une circulation incroyable de bus, plusieurs à la minute produit un bruit assourdissant; Bien repus pour 6 dollars à trois nous reprenons notre route. De temps en temps des panneaux publicitaires vantent les bienfaits des réalisations du gouvernements, par des slogans du type: vois ce que nous faisons de tes impôts, cette route; vive la patrie le pouvoir est à toi...

Lorsque nous nous rapprochons de Banos, le temps devient menaçant, de gros nuages sombres rôdent. Un vent défavorable nous ralentit. Cela fait maintenant deux jours que nous peinons contre. Le volcan qui domine la ville apparaît dans toute sa grandeur. Il se nomme Tungurahua et culmine à 5023 mètres. Il écrase littéralement la ville. Une immense descente nous conduit à notre destination. Un peu avant d'entrer dans Banos, nous traversons d'immenses dépressions qui manifestement sont les voies par lesquelles s'écoule la lave lorsque le volcan se réveille. Les premiers panneaux que nous voyons nous intriguent. Ils indiquent la direction à prendre en cas d'éruption volcanique pour se retrouver en sécurité!

Banos est une petite ville très touristique logée au fond d'un cirque montagneux aux pentes très raides, couvertes d'une végétation équatoriale exubérante. L'altitude n'est plus que de 1800 mètres et il y fait très doux. L'hôtel dans lequel nous descendons est absolument charmant pour un prix dérisoire de 10 dollars. J'ai l'impression de vraiment rentrer dans mon périple Quito Santiago.

J17 vendredi 3 septembre

Quito Latacunga 68 km

départ prévu à 9heures, le pick-up réservé la veille ne vient pas. Décidément Quito ne veut pas nous lâcher. Nous retournons dans la rue du marché couvert et nous en trouvons un autre, qui pour trente euros nous fera parcourir les trente kilomètres pour sortir de Quito par le sud. Cette ville est incroyable, un enchevêtrement de collines très raides et couvertes de maisons. Au milieu de ce fouillis de constructions des voies rapides à la pente effrayante. Heureusement que nous ne partons pas à vélo. Avec Alain nous nous mettons avec le vélo sur le haillon. Au revoir Quito, nous sommes contents de vraiment attaquer notre descente vers Santiago. A 11heures nous enfourchons nos montures. Le vent est contraire. L'enfer de la panaméricaine reprend. Par chance souvent il y a une bande sur le bord nous permettant de rouler en assez bonne sécurité. Cette espace est entre la bande d'arrêt d'urgence et la piste cyclable. Ca commence par monter, pas trop fort mais la côte va se poursuivre durant trente kilomètres, avec un passage vers les 3600. D'ailleurs cela se sent à la température qui se rafraîchit nettement. Quelques centaines de mètres en dessous de ce col sans nom, une petite baraque nous permet de prendre un repas chaud et consistant. D'ailleurs il s'agit d'un routier local, en effet plusieurs gros camions viennent y stationner et leur conducteurs s'y nourrir. Il est 14h30 lorsque nous repartons. Il nous reste un peu plus de trente kilomètres pour atteindre la ville de Latacunga. Par chance, et c'est une bonne surprise uniquement de la descente. Il nous arrive même de dépasser des camions freinant en descente. Parfois nous les doublons à gauche, mais parfois en restant sur notre bande à droite; dans ce dernier cas, on prend le risque de voir le camion se rabattre car il ne nous voit pas toujours. Mais s'engager à gauche avec des bolides dévalant les côtes, surtout les cars, on n'ose pas toujours. Ne pas oublier que la panaméricaine ressemble plus à une autoroute qu'à une route. D'ailleurs on passe un péage, qui est gratuit pour les vélos, mais cela fait bizarre de se présenter au péage. Un peu avant 17heures nous atteignons notre but. Nous faisons le point à un carrefour où une policière armé d 'un sifflet en bouche essaie sans trop de résultat de contrôler la circulation. Pourtant elle arbore un beau pistolet à la ceinture. Lorsque nous lui demandons un renseignement concernant un hôtel, elle laisse tomber sa circulation et très gentiment nous explique où aller. Nous descendons dans un petit établissement très propre où la chambre individuelle nous revient à 7euros. En même temps que nous arrive un cyclotouriste japonnais qui roule depuis 4ans et qui a déjà parcouru 63 000 kilomètres; Nous dînons tous les quatre. Il nous parle de ces différents trajets avec son vélo de 70 kilogrammes bagages compris. Il y a vraiment des martiens sur cette terre!

J16 jeudi 2 septembre

Comme prévu, nos guides nous réveillent à l'heure prévue. Effectivement nous avons deux guides, car nous sommes trois et qu'une cordée ne dépasse pas trois pour des raisons évidentes de sécurité. Départ une heure du matin sous la neige. Je me sens fatigué, ne m'étant pas reposé, en effet à 4800 mètres il est difficile de trouver le sommeil. Après une bonne heure de marche dans la neige qui a recouvert le pierrier, nous nous arrêtons pour chausser les crampons, car nous allons attaquer le glacier. Le début sans être très raide est assez délicat car la glace vive est toute proche. Ce glacier est vraiment tourmenté. Nous monterons jusqu'à 5700 mètres. Pas à un seul moment la neige ne s'arrêtera. Donc nous faisons demi-tour à 200 mètres du sommet. Pour ma part, je ne pense pas que je serais allé beaucoup plus haut, car depuis le départ une forte migraine me retire tout plaisir à l'ascension, et elle a tendance à s'accentuer avec l'altitude, phénomène classique. La descente se fait dans la tourmente et une visibilité très faible. Nos guides ont une parfaite connaissance des lieux, ils louvoient entre pentes raides et crevasses sans aucune hésitation, alors qu'il n'y plus aucune trace de notre passage. A huit heures nous sommes de retour au refuge. J'ai l'impression que ma tête va exploser. A neuf heures retour à la voiture. Il a vraiment neigé très bas, vers les 4000 mètres. Cela peut paraître bizarre, d'associer bas et 4000 mètres. Mais la veille, la neige apparaissait à 5200 mètres.

11heures 30 nous sommes de retour à Quito. J'ai vraiment envie que notre périple à vélo vers le sud commence, déjà deux semaines que nous sommes dans le coin. Nous allons négocier notre transport avec nos vélos, vers un point situé à une trentaine de kilomètres au sud de la ville pour éviter ce véritable enfer que nous venons de traverser à deux reprises en voiture.

 

J15 mercredi 1 septembre

Avant notre départ pour le refuge du Cotopaxi, nous discutons avec un jeune qui il y a quelques années a traversé l'Amérique du sud à vélo. Il nous parle longuement du sud de la Bolivie, en particulier d'Uyuni et du sud Lipez. L'heure du départ arrive , nous rencontrons notre guide, départ pour le parc du Cotopaxi. Nous quittons Quito par le sud. Le nord est impressionnant, mais au sud, la ville a un aspect tentaculaire surprenant. On dirait qu'elle s'étire à l'infini dans une plaine, dominée d'une multitude de collines complètement colonisées par des constructions. Nous nous imaginons mal quitter la ville dans deux jours en vélo par l'itinéraire que nous suivons ce matin en véhicule. Après une heure de route nous pénétrons dans le parc du Cotopaxi. La région est très belle, et ce grand volcan la domine des ses 5897 mètres. Nous laissons la voiture à 4500 mères. Trois cents mètres de dénivelé le long d'un chemin raide nous donnent accès au refuge, grande bâtisse au toit jaune. Il se met à neiger et cela ne s'arrêtera pas durant notre séjour jusqu'au lendemain matin. Nous nous allongeons pour un bref repos à 19heures, réveil prévu à minuit.

J14 mardi 31 août

Journée à Quito

Je passe une très bonne nuit, couché à 17h et réveillé à 5h du matin. Cela ne m'était jamais arrivé. Jean et Alain rentrent de leur bivouac à 4400 mètres. Ils sont enthousiasmés. La vue de Quito de là-haut, de nuit, était extraordinaire. Ils ont vu les sommets environnants, qui étaient restés cachés lors de l'ascension que nous avions faite la semaine dernière. De plus, Jean à son tour a pu observer la Croix du Sud.

Je l'accompagne en fin de matinée à l'ambassade. Son passeport provisoire, valable un an, est prêt. En début d'après-midi il va au bureau de l'émigration équatorienne, pour régulariser sa situation. Tout est bien qui finit bien.

En milieu d'après-midi, il se met à pleuvoir. Nous ne sommes cependant pas trop inquiets pour la suite. Demain départ pour le refuge du Cotopaxi.

 

J13 lundi 30 août

Journée à Quito

Les démarches pour renouvellement du passeport sont bien enclenchées, bien que le premier contact avec l'ambassade ait été plutôt froid. Je profite de cet arrêt forcé pour faire de l'espagnol en lisant le journal. De nombreux articles sur la vie locale, en particulier l'un d'entre eux qui relate les conditions de circulation et le dénombrement des accidents de la route!

Balade l'après-midi dans le quartier historique. Nous allons sur un petit marché très original, où l'on vend principalement des fruits, en particulier les fameux babako, qui produisent un si bon jus lorsqu'on les mixte.(dès que je peux je mets une photo).

Jean et Alain décident de partir bivouaquer sur les pentes du volcan, le Pinchincha, qui domine la ville, en prenant le téléphérique qui les laisse à 4100 mètres. Pour ma part je préfère rester dans ma chambre.

 

J12 dimanche 29 août

journée forcée à Quito

Hier soir Jean a oublié sa sacoche sur une chaise de l'hôtel et elle a disparu. Consternation, malgré un branle-bas général dans l'hôtel, elle ne réapparaîtra pas. De plus nous sommes dimanche, l'ambassade est fermée, il faut attendre lundi. Il va cependant faire une déclaration de vol au commissariat, où il peut voir toute la faune locale.

Donc journée de repos forcé, il faut dire que les jours derniers nous avons beaucoup donné. Cependant, aucun d'entre nous n'a de courbatures. Cela nous semble de bon augure pour les grosses épreuves qui nous attendent en Bolivie du côté du désert de l'Atacama.

Cet arrêt forcé nous permet de prendre le temps et de lire les journaux locaux. Notre compréhension de l'espagnol s'améliore. Nous en profitons pour découvrir cette ville tentaculaire qu'est Quito.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24/09/2010

Nouvelle page Jean

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salar de Copaisa

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Boliviens en panne sur le salar de Copaisa

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tours operators a Incahuasi

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salar d Uyuni

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                                                          seul dans l infini

 

 

 

 

 

                                      hotel de sel sur le salar de Uyuni

En bref après le silence forcé depuis le lac Titicaca :le beau temps ne nous a plus quitté .Il y a peu de routes goudronnées en Bolivie.Nous avons donc emprunté des pistes depuis la frontière de Desaguadero (Perou/bolivie) jusqu'à Charana  (frontière Bolivie/Chili)située à l'extrème nord est du Chili puis nous avons longé coté Bolivie jusqu'à la frontière de Chungara que nous avons franchi pour longer coté Chili  pour visiter le parc de Lauca ,la réserve de Vicuanas ,le salar de Surire et à Colchane  nous sommes repassé en Bolivie pour traverser le salar de Copaisa et le salar d'Uyuni.Luc nous a quitté à Uyuni .Alain et moi après 3 jours de repos et de préparations nous repartons lundi matin pour la traversée du sud Lipez ,haut désert très froid la nuit,en moyenne à 4500m d'altitude avec arrivée une dizaine de jours plus tard à San Pedro de Atacama.Là,nous en aurons terminé avec les pistes de terre et on peut dire que commencerons les vacances.

  

                                                                       CHILI

                                                           Samedi 6 novembre

                                      ANARVILLA 3950m-COLCHANE 3650m                        30kms

 

 J'ai installé mon duvet derrière l'autel où sont entassées des peaux de mouton .Les murs en adobe (briques de terre et de sable)isolent très bien du froid de la nuit ainsi que le toit de chaume.A 6h j'ouvre la porte.Sur fond de montagnes violettes ,les chaudes couleurs de l'aurore.Une houe sur l'épaule le vieil homme vient nous voir en partant au champ.Un peu plus tard ce sera sa femme qui nous proposera des ceintures de sa fabrication.Tous deux sont édentés comme la plupart de la population.Le village serait dépeuplé depuis 20 ans.

En 7 kms nous arrivons à Enguelga ,village habité avec sa rue principale pavée ,une école toute neuve qui semble vide et quelques hospedaje. Trois maçons construisent une maison.

A Isluga 3 femmes sont devant la très belle église .En arrivant je leur dis « Que bonita su iglesia »Elles me réclament de l'argent.Un homme âgé accourt pour nous empècher de photographier l'église.Je leur dis que cette église c'est le patrimoine ,la richesse du Chili et jamais personne ne m'a demandé de payer pour photographier une église.Evidemment nous ne verrons pas l'intérieur.Avec Parinacota c'est une des plus belles d'Amérique du sud.

A Colchane ,vile frontière  ,les maisons occupent le bord de la route rectiligne.Nous allons à l'hotel Camino del Inca,où l'accueil est sympathique .La femme nous prépare un repas alors que rien n'est prévu le midi.Les chambres donnent sur la cour et nous avons les vélos à proximité.J'en profite pour nettoyer et contrôler le mien.Ici mon mobile fonctionne et je peux donner des nouvelles après 10 jours de silence radio.L'étape fut éprouvante à cause du poussage dans le sable.Demain nous passons la frontière à 8h.

                                                                     CHILI

                                                           Vendredi 5 novembre

                  Refugio salar de SURIRE 4200m- bivouac Anarvilla 3950m             66kms

 

L'eau a gelé dans le préfabriqué où nous dormons et la sortie du duvet n'est pas enthousiasmante.La harde de vigognes qui a dormi près du refuege s'ébat aux premiers rayons du soleil.Plusieurs carrefours  au départ et nous partons trop à droite.La piste s'élève vers des montagnes brunes et rougeâtres.L'ascencion va durer 15kms avec certains passages difficiles .Alain se plaint d'essoufflements et de vertiges.Vers 4600m nous parvenons sur le plateau sommital.Après une courte descente longue hésitation à un carrefour .Nous n'avons vu aucun véhicule depuis notre départ.Boussole et carte en mains nous tentons du coté le plus fréquenté .Une heure plus tard nous arrètons un pick up ;ses occupants nous confirmerons la direction.Un long passage de sable où il faut pousser,tirer les vélos nous retarde et il ne faut pas espérer atteindre Colchane ce soir.Dans un village abandonné nous nous apprètons à squatter une maison abandonnée mais en continuant la visite découvront un couple agé qui va nous loger dans l'église .Nous laissons quelques pesos et nous pouvons remplir les bouteilles au robinet.Autour de Anarvilla il y a de vastes prairies où paissent des lamas et des alpagas.Silence dans ce village où seul le vent frotte ses ailes sur les ruines.

                                                                 CHILI

                                                           Jeudi 4 novembre

                                               GUATLATIRI 4300m-Refugio salar de SURIRE 50 kms

A 3h du matin je ne me rendors pas et je suis oppressé pour respirer mais pas de maux de tète ;celà m'angoisse et je calcule que j'ai encore 3 semaines à passer au-dessus de 4000m.Mais nous avançons dans ce projet qui enchaine 5 difficultés entre la frontière Pérou  /bolivie et San Pedro de Atacama.A 7h les premiers rayons du soleil passent par la porte ouverte du resto où nous déjeunons.Nous regrettons de prime abord le radiateur d'hier soir mais les rayons du soleil deviennent chauds.Le village de Guatlatiri est majoritairement en ruines et l'église surclasse tout de sa superbe.C'est la réplique de celle de Parinacota ou Rio Blanco avec le même petit escalier qui conduit au clocher .Elle est fermée et nous ne verrons pas l'intérieur.Le toit est couvert de chaume du désert.Toute l'activité traditionelle semble avoir disparu au village.La CONAF y a sa maison du parc de Guatlatiri et nous allons voir les gardes pour réserver notre place ce soir au refuge du salar de Surire.L'accueil n'est pas empressé et je trouve que les Chiliens sont les moins chaleureux des latinos que nous avons rencontrés à ce jour.Curieusement dans ce village il y a des passages de camions en permanence y compris cette nuit.Echanges de saluts avec les chauffeurs toute la journée.Pour commencer  nous perdons 300m de dénivellée puis nous entamons une longue ascencion.

Nous traversons la réserve national de las vicunas(vigogne en français).Nous voyons de nombreuses hardes;ces animaux peureux rappellent les girafes dont elles ont le long cou et la forme du museau.Quand elles marchent leur allure est gracieuse mais quand elle court c'est plutôt une galopade.A l'heure du picnic pas d'abri en vue au milieu de ce désert balayé par les vents violents et soutenus;j'expérimente une idée que j'ai eu pour la traversée du sud Lipez.Je mets le vélo sur béquille perpendiculaire au vent et la couverture de survie est installé le long du cadre ;ainsi on peut manger abrité et même préparer un café.En milieu d'après midi une ligne blanche apparaît à l'horizon:c'est le salar de Surire.De blanc immaculé il devient grisâtre plus nous approchons.C'est sur un chantier que nous débarquons.Les pelles mécaniques chargent en permanence des camions .Des convois de camions traversent  de part en part le salar dont l'exploitation a débuté il y a une trentaine d'années.Il est labouré,dressé en monticules.Une lagune réduite subsiste où viennent encore paresser les flamants roses.Bref le charme évoqué par ce doux nom est bien démenti sur le terrain.Comment le guide du routard peut-il occulter l'aspect exploitation de ce salar.Il est 17h et nous devons affronter le vent violent pour contourner le salar et rejoindre le refuge de la Conaf.Le  garde qui nous accueille n'est pas au courant de notre arrivée et insinue qu'on ne pourra pas dormir ici;d'ailleurs il n'a pas la clef du préfabriqué où sont les chambres et ne peut joindre son collègue.Hay que esperar!(il faut attendre)et il nous plante dehors.Quand le soleil va passer je lui explique que nous sommes fatigués ,que nous avons froid et que nous aimerions entrer .C'est chose faite et miraculeusement la porte du dortoir est maintenant ouverte.Ces latinos sont difficiles à comprendre.Dans la salle commune nous pourrons préparer notre repas avec l'équipement du refuge et pourrons même prendre une douche chaude,mais on a l'impression de déranger .Nous règlons la nuitée 5500 pesos soit 7,50€

Nous sommes à 80kms de Colchane la frontière bolivienne,plus près que prévu et envisageons d'y arriver demain.

 

                                                                   CHILI

                                                           Mercredi 3 novembre

                                     PARINACOTA 4330m-GUATLATIRI 4300m                    64kms

Sensation de froid dans cet hotel où il ny a pas de chauffage.Ce matin Leonel évolue en combinaison de ski.Il nous sert un petit dej très correct.Il accepte de nous faire du change moyennant une commission raisonnable.Pour notre problème de ravito il va nous fournir l'essentiel et 23 petits pains qu'il confectionne lui même  et nous irons complèter à la tienda.

Plus besoin d'aller à Putre.Nous visitons l 'église qui est parmi les plus anciennes d'Amérique latine .La voûte est une sorte de treillis de branchages sur des poutres d'eucalyptus non équarries.Sur les murs des peintures du 17ème siècle représentant des conquistadors dans des scènes où les dieux indigènes sont anéantis et le christ est crucifié par des conquistadors.Nous buvons un café en compagnie de français qui voyagent en 4X4 de location.Nous prenons la route un peu avant midi.Au minuscule village en ruines  de Chucuyo nous déjeunons au resto et la femme nous confectionne 10 pains de plus.

Au poste des carabineros nous quittons la route asphaltée pour une piste qui raccourcit.

Succession de raides montées et descentes puis franchissement d'un rio et nous allons évoluer sur le plat jusqu'au soir.Quand le choix se pose entre plusieurs pistes nous choisissons la plus fréquentée.Nous voyons au loin des camions accompagnés d'énormes panaches de poussière.Enfin nous rejoignons la route asphaltée et un panneau indique 41 kms pour Guatlatiri où nous savons qu'il y a un hospedaje.Sur la carte la route fait un coude à 90°et c'est pour nous l'assurance d'avoir un fort vent favorable.Nous sommes au milieu d'un désert dominé par le volcan Guatlatiri 6063m qui émet des fumerolles blanches.Nous arrivons à 19h au village de Guatlatiri où règne un vent glacial.L'hospedaje est ouvert mais il n'y a pas de lumière;la femme nous allume un radiateur et nous dinons à la bougie.

Il gèlera à -10° et dans les chambres au matin il fait +3°Autant dire que le duvet est apprécié.Le lit est équipé d'une épaisseur insupportable de couvertures tant c'est lourd..La nuit le ciel étoilé est d'une pureté absolue,mais où est passée la croix du sud.

                                                             BOLIVIE/CHILE

                                                           Mardi 2 novembre

                                         SAJAMA 4200m-PARINACOTA (Chile)4330m               6Okms

Sous l'éternel grand beau temps nous parcourons les 12 kms de piste qui nous amène à la route goudronnée où nous voyons de loin passer les camions et les bus à des vitesses que nous avions commencé à oublier.Rectiligne la route nous conduit à un village que nous prenons pour Lagunas ;vaste parking,ambiance de frontière et un poste de police où on nous fait signe de passer.Nous devons changer des bolivianos à la frontière.

Suit une ascencion de plusieurs kms jusqu'à un col de 4550m.Un panneau nous souhaite la bienvenue au Chili.Quelquechose ne colle pas.Une légère descente et c'est le poste frontière      

Il n'y a pas de bureau de change et en discutant nous comprenons notre méprise .Le poste de police au pied du col était situé à Tambo Quemado et c'est là que se trouvaient les bureaux de change.Les douaniers Chiliens nous demandent à voir les produits alimentaires et nous donnent des renseignements sur la route qui s'avèreront faux.La route reste en haute altitude et nous longeons la lagune de Parinacota sous le volcan du même nom avec en premier plan des troupeaux de vigognes.Le vent froid est de face et nous ne savons pas ce que nous allons trouver à Parinacota ni le kilométrage pour y arriver.Alain et Luc sont inquiets à défaut d'avoir pu changer leurs devises.Enfin vers 16h30 un panneau indique Parinacota par une piste de 4kms.La petite bourgade que je pensais trouver n'est qu'un minuscule village essentiellement en ruines mais ...l'église est superbe et la petite place est avenante avec ses étals.Nous nous renseignons sur les possibilités de change.Leonel sorte de gros nounours à grosse moustache nous laisse quelques espoirs ;il tient l'hotel et peut nous loger dans un dortoir .A cette altitude le vent est glacial .A l'hotel la salle de restaurant est agréable et la vue par les fenêtres est superbe.Nous verrons un peu plus tard que c'est une bonne adresse du routard.

Nous y rencontrons Sophie et son ami deux sympathiques backpackers avec qui nous passerons la soirée.Ce sont des parisiens expatriés à Londres qui ont pris une année sabatique pour visiter l'Amérique latine et peut être la Nouvelle Zélande.Avant de nous lancer dans les parcs nationaux il nous faut résoudre plusieurs problèmes:Changer des devises et pour cela aller à Putre ville distante de 43kms aller mais il y a 1000m de dénivellée à monter au retour et ce sera 2 jours de perdus.Trouver un taxi est impossible.Nous devons aussi acheter du ravitaillement pour 5 jours car visiblement il n'y aura rien sur le parcours qui se déroulera essentiellement sur des pistes.Nous allons nous coucher sans solutions.Luc envisage de nous quitter pour rejoindre Santiago par le Chili.

 

 

                                                                  BOLIVIE

                                                           Lundi 1 er novembre

                                               RIO BLANCO 4230m-SAJAMA 4200m                37kms

Avant de quitter le village désert nous allons voir l'église.Elle est très ancienne ,et on accède au clocher par un étroit escalier de pierre où il faut se courber pour monter.La cloche de fabrication sommaire est fixée par des liens à une poutre non équarrie.Personne dans les rues à cette heure-ci.Il y a une petite place cimentée et un kiosque au milieu.Il règne dans ce village semi abandonné un silence d'une violence incroyable.Pas un chant d'oiseau,pas un cri d'animal .Rien ,sous le ciel pur et le soleil.Sur les portes il y a des cadenas ,parfois emmaillotés dans des chiffons.En contrebas le rio se ramifie dans les vastes prairies.J'imagine que les ultimes éleveurs se partagent les meilleurs pacages .Ceux qui emmenaient au loin leurs troupeaux ,bénificient maintenant des terrains abandonnés ,mais cela a un prix:la solitude,et peut ètre l'ennui.Pédaler dans ces grands espaces à 8h du matin est un vrai bonheur.La glace sur les nappes d'eau rappelle que les nuits sont très froides.En voulant prendre de l'eau à une source abondante je constate qu'elle est tiède et j'en profite pour faire une toilette intégrale les pieds dans l'eau réparant 3 nuits sans salle de bain.

Le volcan Nevado Sajama qui nous domine de ses 2000m offre le spectacle de ses glaciers noirs en cette saison.Nous passons au pied après l'avoir en vue depuis plusieurs centaines de kms.Les croisements se multiplient et les choix sont parfois hasardeux  à défaut d'indications.Les thermes sont nombreux dans cette région.Deux jeunes Italiennes en short se rendent à une laguna et nous confirment la direction :Sajama est à 8kms .Dans un décor de désert sableux entouré de volcans le village s'étale sous la chaleur.A l'entrée du village des maisonnettes au toit de chaume :c'est un hospedaje très niveau européen avec douche chaude.L'intérieur est de bon goût et les murs en adobe isolent très bien du froid pendant les nuits froides.Sous un parasol et face au Sajama nous savourons la détente autour de bières puis d'assiettes débordantes de viande de lama et de légumes accompagnées d'un délicieux vin Bolivien.Nos lessives sont étendues au grand vent et au soleil.L'ambiance est très familiale et on m'invite à monter dans le 4X4 pour aller visiter des geysers et autres vasques d'eau bouillante.A Sajama passent 5000 touristes par an .Des Vttistes viennent avec le  vélo sur les voitures mais semble-t-il pas de cyclotouristes.

    

 

                                                                  BOLIVIE

                                                           Dimanche 31 octobre

                                               CHARANA 4050m-RIO BLANCO 4230m             69kms

 

Au lever du soleil nous découvrons un attroupement au coin de la rues où des mamas girondes préparent sur le fourneau des délicieux beignets grands comme des assiettes .Ce sera notre petit dej du jour.Nnous traversons la voie de chemin de fer pour emprunter la piste qui toute la journée à travers le plateau va nous conduire vers le volcan Sajama que nous voyons depuis 200kms.30kms plus loin nous arrivons dans une zone sableuse désertique où subsistent les ruines d'un village.Dans ces vastitudes paissent des troupeaux de lamas et d'alpagas face aux hautes montagnes de la frontière chilienne.Seule une ferme reste en activité à 30kms de Charana..Le vent chaud se lève en début d'après midi.Vers 13h nous avons parcouru 40kms et la route traverse des dalles de roche rouge dans un décor évoquant l'Australie.Après un hameau habité du nom de Sepulcres la route change de direction et le fort vent devient favorable.Dans le faux plat descendant,plus besoin de pédaler et j'ai l'impression de faire de la mobylette.L'arrivée sur le village de Rio Blanco est superbe. Il est situé dans un environnement de pâturages où paissent des centaines de lamas.Il est 17h ,il commence à faire froid à 4200m et il est urgent de trouver un endroit où dormir ou un emplacement pour camper.Le berger à qui je m'adresse répond négativement à toutes mes demandes.Dans le village désert un jeune homme de 25 ans est occupé à arranger un carter de vélo.Il va nous conduire à une salle de classe du collège désormais abandonné .Le sol est recouvert de poussière et des sacs de ciment y sont stockés.Le vent qui se déchaine sur la toiture nous rappelle que c'est une aubaine pour nous de dormir à l'abri à cette altitude.Avec le garçon qui a peut ètre été élève dans ce collège nous partageons un chocolat chaud et des gateaux.Le collège a été construit en 1998 et subsistent encore parabole  et capteurs solaires de grande dimension.Comment expliquer que cet effort d'investissement dans un endroit aussi reculé ait été trahi par un aussi brutal exode rural.Nous avons des difficultés à communiquer avec Cuzco qui mixe castellano et son idioma local.Il restera un long moment à nous regarder préparer l'itinéraire du lendemain sur les cartes.Le sol couvert de poussière oblige à mille précautions pour préparer le repas .Luc et Alain bivouaquent;quant à moi je monte la partie intérieure de ma tente.

 

 

 

                                                                   BOLIVIE

 

                                                           Samedi 30 octobre

                        Bivouac près Brerenguela 4010m-CHARANA 4050m                     52 kms

 

                                                           Etape très dure

 

Il a gelé à -2°;temps beau fixe.Un berger à vélo passe ,un transistor allumé en bandoulière..De donde viene,a donde ban.-Viajamos por turismo.Mème conversation un peu plus loin avec un berger indien qui conduit son troupeau de lamas au champ du jour.Pour débuter une montée à 15% où je laisse du jus puis descente sur Berenguela village fantôme.Des voix d'enfant contredisent un instant le silence souverain en ce lieux.Une famille vit ici ainsi qu'une femme âgée dans la maison d'en face .En tout y compris l'habitat dispersé il y a une quinzaine de familles.L'église est superbe.Le village est environné de parois coté ouest.Ce village a dû compter jusqu'à 500 personnes.Il y a des constructions  neuves qui sont peut ètre des bâtiments communaux.Ici le silence définitif attend son heure.Par l'homme nous comprenons que l'étape du jour ne sera pas de tout repos;succession de montées et descente entre 4000m et 4200m.Au détour d'un virage surgit le pont tout neuf qui enjambe le rio Mauri et juste avant, la barrière d'un poste de police.Les deux policiers nous accueillent chaleureusement.Ils ne se souviennent pas avoir vu passer d'autre cyclotouristes.Selon eux il nous reste 20kms de plat pour arriver à Charana.Le kilométrage se vérifiera.Pour le plat c'est la conception bolivienne.Nous traverserons une magnifique pampa où paissent des troupeaux de lamas sur fond de volcan Sajama.L'endroit dégage un intense sentiment de plénitude .Je me souviendrai de l'interminable ligne droite finale de 8kms avec en ligne de mire la chaîne montagneuse Bolivo-Chilienne .Le soleil rasant de fin d'après midi est aveuglant mais surtout il faut lutter contre un violent vent de face de 60km/h.Pour frayer un passage

à la route on a taillé des brèches dans les barres rocheuses;le vent furieux s'y engoufre et cherche à déséquilibrer.Ces courtes montées à 10% relèvent de l'exploit car il faut lutter contre les accumulations de sable .En cas d'arrèt ,les redémmarages sont quasiment impossible et il faut passer la bosse en poussant le vélo.Au loin on voit arriver les tornades de sable.Quand elle arrive sur moi je mets mon écharpe sur le nez.Lutter contre le vent ne me pose plus de problème.Je change dans cerveau la configuration et m'imagine dans une banale ascencion de col que je monterai les jambes bien détendues.Il n'en est pas ainsi pour mes coéquipiers qui arriveront 40mn plus tard à Charana.Au loin se distingue la silhouette noire du village.Dans les champs proches de la ville le vent drosse les sacs plastique éparpillés.Enfin les premières maisons d'adobe se dessinent nettement.A 17h il commence à faire froid et la rue principale est déserte.J'attends Luc et Alain en compagnie d'une vielle femme bien abrité à l'entrée du village.Il y a un millier d'habitants à Charana ;c'est possible car c'est une ville de garnison toute proche de la frontière avec le Chili.Nous ne la passerons pas demain mais seulement dans quelques jours dans la parc de Sajama.J'aime l'ambiance sordide de ce village tout droit sorti du roman 'Le désert des tartares'.Le village est un quadrillage rectiligne de rues de terre mal entretenues.Talonnés par le vent froid nous partons à la recherche de l'alojamento.Il nous est proposé de véritables cellules de 3mX2m .Il n'y a pas de douches et pour se laver il faut aller puiser de l'eau dans des bacs plastique au fond de la cour.Par cette température cela demande un certain courage.

La fille de la maison parle un espagnol mèlé de sabir local rappelant le brésilien et il est difficile de se comprendre.Nous rejoignons le bar qui fait aussi restaurant et nous installons   

à coté de locaux qui mangent ,en avance ou en retard.A ma demande de boisson chaude la femme de la maison répond « non! » et ne s'occupe plus de nous.On n'insiste pas et on va dans une tienda nous acheter une bouteille de vin du Chili pour faire l'apéro dans notre chambre.Au restau où nous irons un peu plus tard la salle est remplie d'indiens et de militaires,la porte reste ouverte et tout le monde est habillé chaudement (anoraks et bonnet).A la nuit tombée le vent a disparu et la ville paraît plus avenante.Demain nous avons une grosse étape pour rejoindre Rio Blanco car le village de Sajama sera trop loin.Il nos faudra bivouaquer et nous faisons des courses en conséquence.Il y a peu de voitures en Bolivie et on voit seulement quelques bus:de ce fait les rues sont silencieuses.Beaucoup d'indiens sont édentés et les plus fortunés portent des dents en or.

 

VENDREDI 29 OCTOBRE

 

                        NAZACARA 2800m-bivouac avant BERENGUELA 4080m

 

La piste n'est pas fameuse au début,puis s'améliore.Il faut une concentration permanente:une seconde d'inattention et c'est la chute. Nous découvrons un premier troupeau de vigognes.Parmi un groupe de cantonnier avec qui nous bavardons une femme nous demande pourquoi nous sommes venus souffrir sur les chemins de Bolivie.

A San Andres il y aussi une barrière gardée par un policier.Pour nous le passage s'effectue simplement par un échange de saluts amicaux.Le village semble déserté .Le batiment du collège est vide et des vitres sont câssés.Entre San Andres et Santiago l'altiplano est somptueux et il y a de nombreux troupeaux de lamas ,d'alpagas de moutons.Autant dire que nous mitraillons.A notre arrivée à Santiago nous faisons des courses en prévision du bivouac qui s'annonce pour ce soir.Trois hommes d'une fondation humanitaire nous apprennent que l'itinéraire que nous projetons « c'est l'aventura » et nous indiquent un itinéraire répertorié et corrigent au passage la position de Charana qui est fausse sur notre carte.Ainsi nous rejoindrons Sajama par une piste au départ de Charana par où passe un bus une fois par semaine.En quittant Santiago la piste rectiligne se dirige vers les premiers contreforts montagneux.Nous allons bientôt batailler avec des pentes raides et le vent latéral dans une succession de gorges.Vers 17h30 nous arrivons sur un petit plateau occupé par des troupeaux d'alpagas.Nous ne savons pas si Berenguela est encore loin et nous choisissons de bivouaquer ?Luc a trouvé une petite grotte abritée du vent.Elle convient bien  pour diner mais un peu exigue pour dormir à trois.Luc suivant son habitude s'installe dans son duvet en arrivant.Je préfère monter ma tente et m'endormirai avec le vent qui la balotte.

 

JEUDI 28  OCTOBRE

 

                                               DESAGUADERO-NAZACARA                   66 kms de piste

 

Je me sui réveillé avec une migraine et j'ai les jambes en coton.Pas l'idéal pour attaquer une étape de piste.Heureusement pour commencer nous longeons le lac Titicaca sur la route nationale.Une pancarte au bord d'une  piste de terre rouge indique Jesus de Machaca..Le ton est donné :nous sommes en Bolivie.Comment ferons nous pour trouver les directions s'il y a des carrefours.A un homme qui arrive à vélo je demande de m'expliquer la route .Dans son sabir local il m'explique l'itinéraire tout le traçant dans le sable.Ses renseignements se vérifieront.Nous évoluons toute la matinée sur l'altiplano parmi de vastes prairies où sont disséminées des maisons en adobe noir.Les indiens n'acceptent pas qu'on les prennent en photo;dont acte!A 13h nous entrons sur le le terrain vague qui tient lieu de place à Jesus de Machaca;des petits groupes sont assis qui nous regardent arriver.La discussion s'engage et nous apprenons où sont les restos et le départ de la piste de cet après midi.Nous arrivons de bonne heure à Nazacara joli petit village construit à cheval sur le rio qui délimite deux communes et deux cantons.De part et d'autre un policier armé actionne une barrière au passage des bus.J'ai crevé une nouvelle fois et il faut renoncer à aller plus loin.A notre demande d'hébergement on nous propose de dormir dans la casa del Gobierno.Mais il faut attendre la présidente qui a la clef.J'en profite pour réparer mon pneu.Peu à peu s'agglutinent autour de mon vélo quelques enfants ,puis ,téléphone arabe aidant un groupe d'ados qui la ramènent,puis les voisins.Je demande s''il y a de l'eau .Une femme m'apporte aussitôt une pleine cuvette et je peux rechercher le trou dans la chambre à air.Les enfants touchent à tout.Quand je commence à ranger je vois qu'il me manque un démonte pneu.Je m'adresse à tout le monde :Tengo 3 piezzas,hay 2 .Donde esta la otra.Un ado fouille dans sa poche et me la tend.J'apprécie sa franchise.La présidente arrrive .Nous sommes logés dans une immense salle de réunion à l'étage et nous montons bagages et vélos.Le vent froid commence à souffler dehors et la chaleur de la journée perdure dans notre salle.Une dame du village nous apporte un repas chaud .Nous proposons de participer à l'hébergement et la présidente fixe le prix à 30 bolivianos(3,50 euros).Comme souvent c'est un femme qui est responsable de la communauté.Notre bivouac est original et par cette rencontre avec la population de Nazacara nous oublions les effets négatifs de la frontièr

 

MERCREDI 27 OCTOBRE

                                  

                                                           Passage du Pérou en Bolivie

                                   PUNO 2820m-DESAGUADERO 2820m  environ 200kms en bus

 

 

Nous voyageons dans un petit bus avec nos vélos sur la galerie où je rejoins l'accompagnateur pour m'assurer que nos montures sont correctement amarrées.Dans le coffre à bagage l'antivol relie tous les bagages.Ces trajets sont toujours à risque et les départs et les arrivées demandent beaucoup de vigilance ,moyennant quoi tout s'est toujours bien passé.J'ai oublié de poster mes cartes postales à Puno et avant de passer la frontière je dois impérativement le faire.Je pars à la recherche des boites à lettre mais en vain :il n'y en a pas ,d'ailleurs personne connait le mot buzon.Au comissariat on m'indique une agence postale que je trouve difficilement grâce à un Péruvien très serviable qui m'y accompagne mais en vain,il faut me dit-on les porter à Puno.Mais comment font les gens pour leur courrier?Sans solution je confie mes cartes à l'accompagnateur du bus qui les déposera (peut ètre!) le soir même à la poste de Puno moyennant une commission.

Desaguadero est à cheval sur les deux pays et la frontière est sur le pont.Des dizaines de tricyclos locaux chargés de patates la franchissent sans s'arrèter.Les formalités d'immigration vite expédiées nous découvrons l'autre coté qui de prime abord nous fait triste impression.Pas de passage de touristes à cette frontière.Ce sont essentiellement des locaux.Surprise il y a deux banques pas de distributeurs bancaires .Pour la traversée de 5 jours vers Sajama nous sommes trop justes.La soulution qui va s'imposer:prendre un taxi pour 30 dollars et aller au plus près de La Paz pour effectuer des retraits .Celà nous prendra l'après midi car c'est une course de 200kms aller et retour.A la nuit tombée dans la rue principale de Desaguadero les lampadaires disposés à l'économie laissent de grandes zones d'ombre.L'ambiance est glauque.Dans les tiendas je n'arrive pas à dénicher de pâtes et l'accueil n'est pas agréable.Nous retournons diner dans le micro restau où nous étions à midi.La femme ,qui emploie parfois des mots italiens,nous fait une place dans le couloir qui tient lieu de salle de restaurant.L'hotel 4 étoiles où nous ommes est sur le déclin.Le ménage n'est plus fait mais les draps sont propres.Luc et Alain passeront la frontière pour acheter des pâtes.Comme souvent le premier contact avec le nouveau pays laisse à désirer.En général cela s'arrange ensuite.

 

 

MARDI 26 OCTOBRE

L ALTIPLANO et LE LAC TITICACA 3850m

 

Hier surprise en quittant l'hotel :c'est en dollars que nous devons payer et non en soles soit 2,8 fois plus .Un peu grisé par le lieu en arrivant et exténué par la ruelle pavée nous avons confondu le S de dollar et le S de sole.Mais dépèchons nous il y a le bus à prendre pour Puno;les billets sont réservés mais on ne saura s'il y a de la place pour les vélos seulement ½ heure avant.Tout se passera bien et nous allons avancer de 400kms et accèder à l'altiplano.Pour qui aime les grands espaces c'est du pain béni .Les rivières font des grands coudes et nous y voyons les premiers flamants roses.Enfin un liseré bleu sombre annonce le lac Titicaca.Puno est affalé sur un flanc de montagne qui descend jusqu'au lac.L'hotelier nous propose une excursion de la journée sur le lac pour un prix très raisonable de 30 soles prise en charge comprise et retour à l'hotel.Banco!Mème si je déteste les voyages organisés je dois dire que la prestation est à la hauteur.Visite d'u village flottant certes dédié au tourisme mais celui-ci fait vivre 7 familles et 40 personnes.La communauté est présidée par une femme.Les constructions et les embarcations en roseau sont très photogéniques.L'eau est 50 cms au dessous de ce tapis de roseaux et de terre et on y fait même du feu.Le guide débite son sujet au rythme d'une mitraillette pendant une heure;Le lac Titicaca est une vrai mer de 165kms de long et 65kms de large avec de nombreuses iles qui cassent un peu l'immensité.Le bateau repart pour2h de traversée jusqu'à l'ile de Taquilé où la communauté nous sert un repas face à la mer après un intermède de musique et danse.Puis par un chemin dallé nous rejoignons un autre port et en 3heures retour à Puno.

Voilà ;notre voyage au Pérou prend fin demain car nous prenons le bus jusqu'à la frontière et premiers tours de manivelles sur le sol Bolivien.En conclusion le Pérou offre un terrain facile pour le cyclotourisme même si les montées sont longues (parfois plus de 45kms).Nous avons passé une douzaines de cols entre 4000m et 4500m.Les Péruviens sont particulièrement accueillants et amicaux mais je n'en dirai pas autant de leurs chiens qui nous ont beaucoup attaqué.Côté sécurité RAS en prenant certaines précautions en ville .Pour le milieu rural et les villages on s'y sent en parfaite sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Depuis l'hotel Corihuasi 

 

 

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la cathédrale

 

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Livraison assurrée dans les ruelles les plus pentues 

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                                               La plazza de Armas

 

 

 

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la plazza de Armas 

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Cuzco 

 

VENDREDI 22 OCTOBRE

 

ANDAHUASI 3550m-CUZCO 3500m 45 KMS

 

Le soleil est de retour et nous découvrons les sommets légèrement blanchis.Nous préparons nous-mèmes le petit dej dans le patio entouré de balcons.Aujourdhui étape légère ,celà sent les vacances.Descente pour commencer puis du plat pour arriver à Anta ville très animée en ce jour de foire aux bestiaux.Une montée de 5kms un peu raide jusqu'à 3750m puis descente sur Cuzco .La ville s'étire à nos pieds avec ses toits de tuile rouge.Pas un immeuble en béton pour gâcher le spectacle.Nous restons un moment ,surpris ,à contempler l'homogénéité de Cuzco couronnée de monts.Cuzco nous plait ,mais nous ne sommes pas au bout de nos (bonnes) surprises.Pour atteindre un hotel cité dans le guide du routard ,nous traversons le marché et nous arrivons à la plazza de Armas.Eblouissement devant tant d'architecture coloniale et colorée et les églises sont nombreuses dans la lignée de ce que j'ai vu aux Canaries qui a inspiré les premiers colons espagnols.La ruelle pavée est raide et fatigués nous nous arrètons plus tôt que prévu à l'hotel Corihuasi dont l'entrée ne paie pas de mine mais qui depuis les balcons offre une vue sur toute la ville.Le batiment date du 16ème siècle ,les escaliers de pierre desservent des chambres parquetées agencées avec gôut.Bien que tout près de la place l'endroit est calme .Deux jours de vacances en perspective pour moi.Luc et Alain de leur coté partent visiter Macchu Pichu demain matin aux aurores.

La visite de la ville va déjà me prendre du temps.

JEUDI 21 OCTOBRE

 

CARAHUASI 2800m-ANDAHAUASI 3550m 83kms

 

Petit dej dans le patio servi par le patron ,très prévenant.Le temps s'annonce beau avec des nuages blancs et un ciel azur.Une descente de 30kms pour commencer avec des paysages superbes.Fait curieux nous descendons alors que le torrent coule à contre sens.Pause à 11H à Limatombo après 15kms d'ascencion.Au programme nous avons une de nos montées les plus longues.Le jus de papaye est délicieux .Un bruit de fanfare nous parvient ;c'est l'école privée qui défile du plus grand au plus petit.Quiproquo:alors que nous nous sommes mis à l'abri 5mn Alain nous croit devant et fait l'ascencion en solo.5 kms avant le col le ciel est noir,le vent se lève et la pluie est imminente.Nous arriverons au col sans nous mouiller;Alain nous y attend au chaud dans le poste de police .Il y a un péage pour les voitures.Pour nous c'est gratuit.Ce soir pas d'hébergement de prévu avant 30kms et nous nous sommes préparés à camper mais le temps n'est pas idéal et il y a des éclairs au loin.Après une courte descente un premier village se présente à 3550m,c'est Andahuasi.Au comissaria ,le policier me voyant arriver ,laisse les gens qu'i reçoit pour s'avancer vers moi en me tendant la main.Non il n'y a pas d'hostales ,mais comme souvent cela change.Il m'indique quelqu'un qui fait Hospedaje.Un peu difficile pour y arriver en traversant un terrain vague rempli de tas de terre,de trous,de tranchées.La logeuse nous dit qu'elle ne loue plus.J' insiste en disant que nous arrivons d'Abancay,que nous sommes cansados,que nous avons froid.Elle consent à nous montrer une pièce.Comparé à une tente ,c'est un palace et elle va nous passer des matelas neufs.Juste le temps de rentrer les vélos et il commence à pleuvoir très fort.Installés, par delà les rues sombres où ruisselle l'eau nous partons à la recherche d'un bar et d'un restau.Nous boirons la bière dans une minuscule épicerie coincés entre les sacs de blé à pollo.La nuit est tombée plus vite que d'habitude et il fait froid.En traversant la route nous sommes au restau.La cuisinière et sa fille nous servent une soupe bouillante et un pollo frites.Nous avons oublié d'emporter une frontale et le retour à la chambre s'annonce délicat.Au loin devant la chambre une lampe s'agite :c'est notre logeuse qui nous attend pour nous éclairer.Confortablement installé je m'endors avec le bruit de la pluie et du clapot de la gouttière.

 

Mercredi 20 octobre

 

ABANCAY 2480m-CURAHUASI 2800m

un col à 4020m-38 kms d'ascencion et des enfants tristes.

 

Abancay est triste sous la pluie à 6h30 ,mais cela ne va pas durer;les montagnes sont accrochées par le plafond nuageux très bas.Nous desayunons dans une pasticeria repèrée hier ,en prenant notre temps pour laisser les nuages monter.Nous partirons sous les gouttes en nous demandant si c'est une bonne initiative car il fait frais,qu'en sera-t-il à 4000m?Aujourdhui nous faisons une étape sur le goudron et cela va continuer jusqu'à Cuzco.L'hébergement du soir est assuré grâce aux infos de Luis le policier.La route bonne fille escalade un pan de montagne très raide sans que la pente augmente.Il fait très frais et je dois changer le maillot trempé de sueur et nous prenons des forces au bord de la route.Deux enfants de 9 et 7 ans nous rejoignent et restent près de nous sans un mot.Leurs pieds bruns de Quechuas sont nus dans les sandales.Ils ont une toux de bronchiteux.Je leur donne un peu des gâteaux que nous mangeons.Ils acceptent sans un sourire.Luc leur donne des raisins secs et une bouteille de jus qu'ils gardent sans y toucher.Leurs parents sont occupés un peu plus loin à remettre en état des édifices religieux.Ils sont émouvants de réserve.Au col le ciel reste couvert et il fait froid .Je change encore de maillot et me couvre au maximum pour la descente.A mi pente le soleil apparaît et sa chaleur bienfaitrice fait du bien au corps et au mental.Midi est dépassé depuis longtemps et un restau isolé nous propose du confit de porc délicieux accompagné d'un maté de munia bouillant.La vallée où nous descentons est verdoyante et les villages se succèdent au bord de la route.Curahuasi est un gros bourg aux maisons colorées style colonial.L'hotel San Cristobal où nous entrons est pourvu de deux patios avec des balcons peints et fleuris.Tout cela est plein de charme et de bon goût.Chambres au rez-de-chaussée avec les vélos ,c'est une corvée en moins .Les rues sont animées.Au loin on aperçoit le glacier du Nevado Salcantay .De gros nuages noirs de neige sont en embuscade.Il y a toujours des chaises dans les épiceries et c'est là que nous buvons une bouteille de Borgonia du Chile ;c'est un vin fruité limite vin cuit.Dans la proche pizza nous sommes installés comme en France, mais nous avons eu les yeux plus grands que le ventre et nous repartons avec une boite e carton contenant de quoi manger plusieurs repas.

 

 

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Patchwork

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                                         Tissage de couverture dans un village 

 

 

MARDI 19 OCTOBRE

 

KISHUARA 3760m-ABANCAY 2480m 85kms

 

Il fait beau à 7h mais un gros nuage s'est niché dans un col ;il ne fait pas froid.Un attroupement s'est formé autour de nous alors que nous installons les sacoches sur nos vélos.Juste avant le départ José me dit « deja un regalo » (tu me laisses un cadeau)J'aurai dû anticiper mais par principe ne cède pas à la demande.Nous suivons le chemin qui passe devant l'hospedaje et qui est un raccourci pour rejoindre la piste principale.Evidemment c'est raide mais ensuite la piste sera facile et compte tenu de l'altitude de départ nous serons au col en moins de 9 kms.le lieu est désert à 9h du matin.Dans la bicoque qui tient lieu de restau nous nous attablons devant un café.Luis un des deux policiers de la route nous rejoint pour bavarder et nous donne des renseignementsprécieux pour l'étape et les autres à venir.La descente sera longue mais il fait beau et le vent est chaud..La piste permet de rouler à 25 km/h .Il faut bien doser le freinage :surtout à l'arrière et à peine à l'avant.Dans un virage je dérape et le casque cogne fort sur le sol .Légère douleur à l'épaule mais pas de casse.Je repars à la même allure car le temps se gâte.Abancay est en vue sur l'autre versant mais il faudra descendre très bas .J'évalue la distance à parcourir à 20 kms ,Luc pense à 30 kms :il y en aura 50.Enfin çà y est nous avons retrouvé la route asphalté mais aussi le début de la montée de 15kms.Le vent s'est levé et la pluie est imminente ;nous mangeons dans une station service en attendant l'amélioration.Il a neigé sur les proches montagnes mais le soleil revient rapidement.Dans un quartier très populeux nous nous logeons dans un hospedaje tenu par un couple très prévenant.Nous en avons terminé avec la piste et ses 400kms mais cela n'a pas été une corvée.Il nous reste 200kms et 2 ou 3 étapes pour arriver à Cuzco mais ce sera du goudron.

 

LUNDI 18 OCTOBRE

 

ANDAHUAYLAS 2900M -KISHUARA 3760M 66kms

Partie de foot à près de 4000m

 

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Andhuaylas fait agglomération avec San Geronimo sur les les huit premiers kms en faux plat.La route d'Abancay n'est pas facile à trouver.Il faut abandonner la route principale et s'engager dans des ruelles de terre ?Il n'y a pas de panneaux au Pérou mais les Péruviens se font un plaisir de renseigner ,mais il est prudent de demander à plusieurs personnes car les infos sont parfois étonnamment différentes.Mais on fini toujours par y arriver.Comme d'habitude les sorties de ville sont pentues mais on sait que cela ne va pas durer.Contrairement à la veille la piste est très roulante .Le paysage offre un patchwork de parcelles brunes et vertes et il y a un méchant nuage noir qui a entrepris de nous suivre.Une femme Quechua vètue de la traditionelle tenue colorée si esthétique marche au bord de la route .Le paysage est superbe .Tout est réuni pour réussir une belle photo.Je m'arrète à 10m pour prendre la photo en zoomant.La belle se retourne,et me voyant l'appareil à la main sourie tout en disparaissant dans le talus.Dommage!Assis sur un banc devant une épicerie nous prenons des forces à mi parcours de l'ascencion.Aujourdhui le col passe à 4150m après 42 kms d'ascencion.Le temps a tenu encore .La piste descend gentiment et un gros village apparaît:c'est Kishuara haut perché à 3760m .Arrivée donc 30 kms plus tôt que prévu à 15h30.Une jolie petite place aménagée et fleurie ,mais les rues elles,sont en terre et jonchées de détritus et de sacs plastiques.Le batiment de l'école est récent et peint de frais ,devant il y a un terrain de sport en béton.L'hospedaje que nous cherchons est à coté.Nous occuperons deux chambres à deux lits;pour y accèder il faut grimper une petite échelle puis passer dans un corridor de terre battue.Des enfants jouent à la marelle appellée ici « terro »avec Jose un ado

  

Ce dernier est passioné de futbol et me décide à jouer avec lui sur le terrain de sport.Il me propose qu'on fasse un match et me parle de dinero.A près de 4000m et après une étape de montagne je suis vite essouflé.Il me demande s'il pourrait venir jouer en France .Je lui explique que les Brésiliens sont très demandés.Puis ilme demande de lui prèter mon vélo.J'explique que je voyage avec et que je ne peux me permettre de panne.Un étranger de passage est de toute évidence porteur de toutes les richesses du monde.A la tombée de la nuit nous partons à la recherche d'un bar et d'un restau .Le seul du village ne fait pas à manger le soir mais nous aurons la bière à déguster porte ouverte et dans le noir car la serveuse a choisi d'allumer la télé en priorité;pourtant on n'avais rien demandé.Ce soir popotte dans la chambre et ce sera pâtes et thon.

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DIMANCHE 17 OCTOBRE


URIPA 3200m -ANDAHUAYLAS 2900m 75 kms


Dimanche matin 7H30,la rue de terre où nous démarrons est tout juste praticable après la pluie de cette nuit.L'assemblée Quechua nous regarde partir .Le premier km est en forte pente le temps de s'élever au dessus du village.Paolino et Ephraim deux collégiens sur des VTT neufs font un bout de chemin avec nous.Au Pérou les scolaires sont en vacnces en décembre et février.Le plafond nuageux est très bas ,menaçant.De gros nuages accrochent les crêtes environantes.Nous évoluons dans des prairies verdoyantes où affleure de la terre rouge brique.Le plafond monte avec nous et le soleil perce un peu avant le col.Un troupeau d'alpagas en liberté pacage à 4000m.Je ne réussis pas à les approcher.Vers 13h nous en terminons de 32kms d'ascencion.Abrités du vent nous picniquons avant de nous lancer dans la descente .Sur ce versant le paysage est différent,l'homme s'est approprié l'espace.Sur le topo de Rainer et Nina cette étape est annoncée pour 115kms ce qui est casi mission impossible.Surprise la piste s'est transformée en large route goudronnée de frais.Mais cela ne va pas durer.Une vilaine déviation nous embarque dans un chemin troué et bosselé et ce sera ainsi jusqu'à la fin.Au détour d'un virage nous découvrons une grosse bourgade ,celà ne peut ètre que Andahuaylas.Nous avons parcouru 75 kms.Dans le topo il y a une erreur de ...40kms.C'est dans les rues bétonnées d'une véritable petite ville que nous débarquons à la recherche d'un hotel.Situé sur la place de Armas le premier nous plait bien ,hélas il est complet.C'est dans un trois étoiles local que nous irons.La pluie du soir se déchaine.Dans la partie inférieure il y a le restaurant où nous discuterons avec Astrid et Laura deux hollandaises qui ont décidé de passer l'hiver loin du froid de l'Europe.Tiens! je ne suis pas seul dans ce cas.



Samedi 16 octobre

 

                                                           Ocros 3300m-Uripa 3280m                                 70kms

 

                               32 kms de descente    28kms de montée  1250m de dénivellé positif.

 

A 7h du matin le village est paisible ;nous suscitons un attroupement devant le café restaurant .Une fillette tient sa galienita dans ses bras.Devançant les problèmes habituels de petit déjeuner je vais acheter du lait Gloria et j'apporte la confiture perso.

La descente offre une superbe vue sur le fond de vallée où s'étagent des terrasses en déserrance.Comme partout la terre ne nourrit pas son homme et le paysage évoque pour moi des héritiers qui se désintéressent de leur héritage.Au village inférieur de Thumbres l'eau est omniprésente:torrents,rigoles.Nous aurions pu faire étape ici car il y a des hostales.Nos amis allemands ont du s'arrèter là.Nous remontons maintenant le rio Pampas

à l'étale avec ses vastes bancs de sable.Là où il y a de l'eau il y a de la vie et de nombreux villages se sont installés là.L'accueil est amical ,hospitalier et cela donne envie de s'attarder.Un peu avant midi la pente s'accentue et la route s'éloigne du rio pour escalader les pentes conduisant à Chincheros agréable village d'alpages sur les hauteurs avec les hotels et restaurants dans sa rue principale.Nous arriverons plus vite que prévu à Uripa avec l'aide d'une déviation directe mais aussi très raide.En ce samedi il y a un congrès religieux et nous nous retrouvons en queue d'un cortège du lycée catholique.Des filles nous vendent des fanions pour nos vélos.Nous sommes acclamés.par la foule massée sur les trottoirs.Encore un accueil chaleureux.

VENDREDI 15 OCTOBRE

 

                                               Abra Toctoo 4240m-Ocros 3300m                                   72kms

 

Les premiers rayons du soleil pénètrent au fond de la pièce à 5h 30 .Il a neigé cette nuit et nous verrons quelques zones blanchies.Tout le monde a bien dormi.Le panorama est superbe et on peut voir des hautes montagnes au loin.Quand nous partons les premières équipes des travaux routiers arrivent.Notre piste est très roulante.Nous allons évoluer toute la matinée sur le plateau dans un décor de pampa dorada.Il passe un véhicule toutes les heures.J'adore ces grands espaces de monts arrondis qui rappellent la Mongolie.

.Quand passe un nuage il fait froid car nous évoluons à 4200m.Vers 11h la fin du plateau s'annonce et deux routes se présentent:laquelle choisir?Nos cartes divergent et comme au Pérou il n'y a jamais de panneaux indicateurs nous attendons qu'une voiture arrive,mais il fait frais.L'attente sera brève et nous découvrons 1000m plus bas le village d'Ocros au creux d'une étroite et verte vallée.En cours de descente nous découvrons que notre piste s'aventure dans des versants inattendus.

Il nous faudra une heure par des pentes douces pour arriver à Ocros ,gros bourg dont le centro de salud s'aperçoit de loin.Etonnant de trouver un village installé sur une zone plate cernée de tous cotés par des ravins.Dans le restau où nous venons d'entrer nous sommes servis une mn plus tard.A ma demande la jeune fille du restau m'accompagne pour me montrer où sont les hostales.Luc et Alain sont logés au rez de chaussée.Pour moi ce sera  une petite pièce sous le toit de tuile et la charpente en eucalyptus. .Pour y monter on prend un étroit escalier de pierre puis un échelle meunière.L'hotelière Quechua me devance une chaise dans une main et le vase de nuit dans l'autre.La pluie se déchaine et dans une douce quiétude je m'abandonne à la sieste.

 

Jeudi 14 octobre

 

                                   AYACUCHO 2800m -ABRA TOCTOO 4240m                 47kms

                                               Bivouac de rève chez Matteo (sorte de gardien de phare)

 

Un dernier moment dans la cour pavée de l'hotel particulier ,havre de paix ou oasis en plein coeur d'Ayacucho pour petit déjeuner et nous voilà dans le trafic des rues et ses klaxons.La pente est raide sur la piste pour s'élever au-dessus de Ayacucho mais surprise c'est une succession de travaux que nous rencontrons et malheureusement ce sera jusqu'au col soit 47kms.Les ouvriers en cote orange sont amicaux ,s'enquièrent de notre destination ,de notre provenance ;nous sommes devenus des machines à Buenos dias.

Une ambulance s'arrète pour me dire que un couple de cyclotouristes allemands est devant nous.Puis Gustavo un chef de chantier me fait signe de m'arrèter pour me me demander mon prénom puis me tend un morceau de papier où Nina a écrit nos prénoms.En fait hier ils ont été surpris par la pluie très tôt dans l'aprem et Gustavo les a fait dormir dans un des camions du chantier.Cette montée est interminable et ressemble à un mauvais rève où des difficultés semblent règlées et reviennent pourtant régulièrement .Enfin vers 15h alors que le ciel devient menaçant le col est atteint mais...une charmante femme nous interdit de passer car il va y avoir une explosion de dynamite sur la route.Le vent devient froid .On nous annonce qu'il faudra attendre encore 45mn pour le déblaiement .Il est maintenant 16h.Ce matin j'ai bavardé avec un homme de l'hôtel qui m'a appris qu'au col il y a un campamiento.Au dessus de nos tètes  à mi pente d'un mont il y a un bâtiment .Luc et Alain vont en reconaissance.Il est possible d'y bivouaquer.La décision est vite prise :ce qui nous attend à cette heure-ci c'est de camper on sait où.Donc dodo à l'abri.Matteo vit seul là avec ses chiens .Il est gardien du parc et fait aussi des vacations radios avec des avions militaires la nuit via le relai que l'on voit juste au-dessus.Il a bourlingué et nous dit ètre allé à Moscou en moto.Il a la trogne violacée de quelqu'un qui vit au froid et peut ètre s'adonne à la bouteille.Il met à notre disposition une pièce ou il y a 3 confortables matelas et une autre où nous rentrons les vélos et cuisinons.La nuit est tombée et dehors des bourasques de pluie et neige s'abattent.Sentiment d'ètre là où il faut dans un bien ètre incroyable.Nous dormirons à 4240m et demain les premiers rayons du soleil serons pour nous .

 

Mercredi 13 octobre

 

                                                            Ayacucho et le sentier lumineux.

 

Jour de repos pour laver les fringues chose impossible ces derniers jours à 4000m car soit pas d'eau, soit eau froide et de toute façon cela ne sèche pas.J'en profite pour mettre à jour ma page de blog.Mais il y a aussi 31 églises à visiter de styles différents.Malheureusement elles ont des temps d'ouverture très courts et à des horaires très différents.Autour de la place de Armas il y a des rues piétonières où il fait bon flâner.Luc est excédé par cette journée.Alain trouve que c'est bien de s'arrèter un jour de temps en temps.L'après midi nous partons  visiter le museo de la mémoria en mototaxi.Entre 1980 et 2000 le Sentier lumineux créé par un professeur de philo a entrepris d'assainir la société Péruvienne par des attentats violents qui ont déstabilisé l'état .La répression aveugle qui s'en est suivi  a fait beaucoup de victimes innocentes.Les habitants de Ayacucho se rappellent le couvre feu à 18h chaque jour .En vingt ans il y eut 10 000 victimes ,50 000 orphelins,170 000 personnes déplacées.Dans les années 2000 un collectif de femmes a entrepris de faire la lumière sur les disparitions puis la CVR (comission vérité et réconciliation)a vu le jour pose pour établir les responsabilités.Le musée relate les méfaits de part et d'autre et rend hommage au femmes courageuses en affichant leurs portraits.A l'heure actuelle il n'y a plus de violence mais certaines affiches prouvent que les plaies ne sont refermées;Nous rentrons en mototaxi car il pleut mais le jeune pilote se fait prendre dans les embouteillages et nous conseille de rentrer à pied et nous fait payer la moitié de la course.

MARDI 12 OCTOBRE

 

                                   HUANCAYO -AYACUCHO  en bus

                                               ou le salaire de la peur 2

 

Hier après une étape de 50 kms à vélo nous avons enchainé avec 120kms de bus entre La Oroya et Huancayo .La recherche d'hotel à la tombée de la nuit,dans le trafic  et avec la pluie fut épique .Ce matin c'est plus raisonnable.Le coffre qui nous est proposé dans le bus ne permet pas de rentrer 3 vélos mais après moultes manoeuvres cela ira et tous nos bagages vont y rentrer.Personne n'aura a ouvrir ce coffre et on nous promet un voyage direct.Dans la pratique le bus s'arrète pour le tout venant après 100kms.Dans les bus s'invitent des vendeurs de toutes sortes:celà va des petits pains,aux boissons fraiches,cornets de glaces.Hier nous avons eu un vendeur de baume qui nous a longuement vanté les vertus de son produit.Aujourdhui c'est un véritable orateur qui disserte sur la vie et ses aléas pour nous proposer une heure plus tard 3 livres pour 10 soles.L'assistance écoute patiemment ,quelques personnes achètent.Avant le départ on nous a expliqué que la route est coupée à un endroit et que peut ètre il faudra marcher pour rejoindre un autre bus.La route goudronnée est devenue piste de pierres.Un autre chauffeur a pris le relai.Sa conduite est beaucoup plus nerveuse à la limite dangereuse.Dans un virage un immense poids lourd l'oblige à reculer sur 200m en frôlant le vide d'un coté et la paroi de l'autre.Un peu plus loin ,surpris par un camion arrivant en face il évite de justesse la collision par un violent coup de frein.Les passagers qui ont été projetés en avant rouspètent.Un peu plus tard un bruit de fuite apparaît.Le chauffeur gare le bus dès qu'il peut et ouvre une trappe dans le couloir et à plat ventre semble réparer.Les passagers en profitent pour se détendre dehors.En cas de problème sérieux nous avons toujours les vélos.Une demie heure plus tard le chauffeur reprend sa conduite rallye.Nous apprendrons le soir que sur cette route est passé ce matin « le camino del Incas » équivalent du Paris Dakar péruvien .De là à penser que le chauffeur s'y croit il n'y a pas loin.A 13h nouvel arrèt ,mais cette fois c'est pour manger.Tout le monde descend et le chauffeur ferme le bus.Je vais finir par m'endormir .

Le voyage aura duré 8 heures exclusivement dans un environnement de montagne impressionant.Il y a des distances importantes sans village.Nous avons gagné en bus l'équivalent de une semaine de vélo.Nous voici à Ayacucho ville mondialement connue pour ètre le berceau du groupe terrroriste « le sentier lumineux » Actuellement tout est terminé et nous visiterons le museo de la memoria .Emanant d'un groupe de femmes révoltées par les disparitions,les assasinats ,les tortures de 1980 à 2000 un groupe de justice et réconciliation fut créé et oeuvre encore actuellement.Le musée rend compte aussi bien des violences des terroristes que des bavures policières.En tout il aurait eu 10 000morts ou disparus.Les locaux se souviennent encore du couvre feu à 18h.Actuellement Ayacucho est une ville où il fait bon flaner parmi la foule piétonnière et aucune trace de délinquance pendant notre séjour.Les policiers sont présents dans les rues mais pas plus qu'ailleurs.

A notre retour à l'hotel nous trouvons un billet de Rainer et Nina ,les cyclotouristes allemands rencontrés à Caraz qui sont dans l'hotel.Nous allons passer la soirée avec eux.Ils ont faits de grosses étapes mais eux aussi se sont avancés en bus.Nous nous donnons rendez-vous demain matin  pour desayunar ensemble mais dores et déjà nous convenons de nous revoir à Cuzco.

DIMANCHE 10 OCTOBRE

 

                                   CERRO DE PASCO 4300m-JUNIN 4120m

 

                                                           80kms sur l altiplano

 

Après avoir erré dans les quartiers pauvres nous retrouvons la sortie de Cerro de Pasco et nous sommes sur l'altiplano pour la journée.Il fait très froid,nous sommes couverts au maximum et des gros nuages noirs nous menacent d'une averse  à tout moment.Des restes de congères rappellent que cette nuit il y a eu tempête de neige. J'ai tardé à m'alimenter et mes jambes n'ont plus envie de pédaler.Le soleil apparaît vers midi .Pause à Carhuamayo petite ville agréable où je m'attarderai bien un peu.Le lac de Junin est maintenant en vue et on imagine facilement l'immense espace qu'il occupait autrefois,avant que les hommes le saigne de tous cotés.La route s'insinue maintenant à la limite du plateau et des premiers contreforts montagneux.Une interminable ligne droite de 7 kms avec en ligne de mire le plat village de Junin.Ambiance dimanche après midi au village sous un ciel d'hiver.L'hotel est vite trouvé et les vélos rangés dans la cour fermée.Seul problème ,il n'y a pas d'eau au village jusqu'à demain 6h.Luc se pose des questions sur la suite du programme .Je passe l'après midi cartes en mains à établir le programme jusqu'à fin novembre.Pour gagner du temps nous prendrons le bus demain de la Oroya à Ayacucho pour une distance de 450kms soit une semaine de vélo de gagnée.Pour bien faire il aurait fallu partir de France 15 jours plus tôt mais c'est difficile de tout prévoir mois à l'avance.

Il n'y a pas péril en la demeure et nous serons à San Pedro de Atacama avant fin novembre.

Junin est une charmante bourgade qui trompe son monde quand on passe sur la route nationale.En effet il suffit de partir à droite par de longues rues qui mène à la place pour découvrir son effervescence.Ce lundi matin tous les producteurs des environs sont venus pour proposer leu légumes et fruits sur le trotToirLa sympathie se lit sur les visages et les buenos dias viennent spontanément.Avec nos accoutrements nous faisons rire les collégiennes.

 

SAMEDI 9 OCTOBRE

 

                                               HURIARCA 3000m-CERRO DE PASCO 4300m

                                                                                  53 kms

 

                                                           La plus haute ville du monde

 

En sortant de l'hotel je découvre Luc déjà lancé à fond 300m plus loin.Au prix d'effort je le rejoins mais le maillot est mouillé un quart d'heure après le départ et me glace car il fait froid à 7h du matin.Je m'arrèterai un peu plus loin pour en changer et boire un café au bord de la route .La route est défoncée par les camions qui sortent de la mine de plomb.C'est un endroit un peu sinistre ,sordide où je reste un moment à observer les mineurs.Le ciel reste couvert et souffle un vent froidà l'approche des 4000m.Je pédale à un rythme régulier sans forcer .Luc et Alain de leur coté font de nombreux arrèts .Chacun son style .Nous nous retrouvons à un grand carrefour.La Oroya à droite (notre prochaine destination) et Cerro de Pasco à droite .Il est 13h,nous avons faim et le vent est glacial.Nous abandonnons l'idée de continuer 50 kms plus loin car nous sommes en retard sur le timing.Quelques kms de plus,nous passons un col à 4450m puis nous découvrons en contrebas la plus haute ville du monde qui s'étale entre des sommets arrondis.La ville existe depuis le début du 20ème siècle

et s'est construite à proximité de la mine.Pour trouver le centre ville nous descendons par des ruelles dépotoirs où les chiens sont agressifs.Un gamin des rues de 8 ans nous accompagne en se déhanchant sur un vtt d'adulte et ne nous lâchera pas jusqu'à notre hotel..La recherche de chambres s'avère plus dfficile que prévu car plusieurs hotels sont complets et un policier nous a conseillé d'éviter certains.

Dans celui que nous choisirons l'accueil n'est pas chaleureux;il faut d'abord conduire le vélo au garage sous le regard appuyé d'un attroupement ,puis monter les bagages à l'étage;à 4300m on s'essoufle vite.En ce samedi sur la place de Armas est installé un podium et des couples en costume folkloriques se produisent au milieu de la foule.La harpe et le violon ne s'entendent pas du tout ;la batterie et les saxos dominent ,qui interprètent interminablement une mélodie circulaire d'origine indienne.

Malgré le froid les rues sont remplies de monde mais bonnets ,gants et écharpes sont de mise.

Il fait froid dans les chambres et à 20h une femme de chambre passe proposer des bouillotes.Va-t-il geler fort cette nuit à Cerro de Pasco?On ne voit pas de touristes ici.

La mine est encore en activité et une ligne de chemin de fer achemine le minerai vers Ayacucho.La semaine dernière le prix Nobel de littérature à été attribué au Péruvien Mario Vargas Llosa ,un humaniste .J'achète un journal pour le découvrir mais le vocabulaire est un peu recherché pour moi.

                                                                      

VENDREDI 8 OCTOBRE

 

                                               HUANUCO 2520m-HURIARCA 3000m

 

                                                                       70kms

Après une sortie de ville laborieuse en raison du trafic nous sommes ralentis par les circulations alternées des travaux routiers.Ensuite c'est poussés par un fort vent que nous remontons la pente douce de la vallée.Huarica où nous arrivons à 15h est un village  d'apparence aisée avec des bâtiments municipaux de grande dimension,un foyer pour les mayores.La route longe le rio ;en parallèle une rue calme où vit le village .C'est là que se trouve l'hotel Rosita un vrai havre de paix .La dame de l'accueil qui nous a vu arriver nous ouvre le portail en fer et nous pénétrons avec les vélos dans une cour fermée aux hauts murs .Les chambres sont de plain pied et les vélos garés tout près dans une pièce.Les enfants qui nous suivaient sont scotchés derrière la porte vitrée.Luc et moi profitons du temps libre pour étudier les cartes de Bolivie.Demain nous attaquons les 48kms de montée à Cerro de Pasco la plus haute ville du monde .                     

JEUDI 7 OCTOBRE

 

                                                           CHAVINILLO  3600m-  HUANUCO2520m

                                                                                  74kms

Hier nous avons franchi les premiers 2000kms.Après une journée ensoleillée nous sommes arrivés à Chavinillo ,gros village idien flanqué sur un versant de montagne.Beaucoup de monde pour nous regarder arriver.Les femmes Quechuas sont vètues dans la tradition de robes bouffantes colorées ,du chapeau de feutre et portant dans le dos une toile nouée qui sert aussi bien à porter le bébé que les choses courantes.Il y a deux hotels ,le premier était complet en raison des opérations liées aux élections;pour le suivant il faut attendre une heure que se libèrent deux chambres ;le ciel s'est couvert,il fait maintenant un froid de novembre.On nous a fait asseoir dans le magasin et on nous questionne sur notre voyage.Finalement il n'y aura qu'une chambre à deux lits et Alain dormira sur son matelas pneumatique.

Dans la nuit il a neigé sur les sommets environnants et il fait froid dans le restaurant où nous déjeunons car la porte reste toujours ouverte.Les écoliers en uniforme partent à l'école tandis que les hommes désoeuvrés ont déjà pris place dans les rues .Une impression de tristesse résignée se dégage de ce village.

Nous démarrons en côte ce matin et cela va durer 17kms sur des pentes faciles.A plus de 4000m nous parvenons au village Corona del Inca qui semble ètre le col .Il y fait froid et nous buvons un café dans une épicerie en compagnie des pochtrons locaux déjà bien partis .Le village est dominé par des pitons rocheux et environné de monts arrondis où se pratique élevage et culture.C'est un peu le bout du monde.Ici ,altitude oblige les cochons sont recouverts de laine;ils vont en liberté dans les rues et les porcelets dorment pèle mèle avec chiens et poules.A midi l'un d'eux est venu s'installer sous la table du restau mais il a couiné quand j'ai voulu le caresser.Encore un effort sur quelques kms dans un paysage monochrome brun et jaunatre pour atteindre Punta Union ,sorte de trait d'union entre deux versants et le soleil revenu nous nous lançons dans une longue descente sur Huanuco .

Dans l'ensemble l'accueil est chaleureux mais les enfants nous hèlent au passage «  gringos C'est encore une belle étape qui passe par des villages d'altitude.Il fait près de 30°

à Huanuco ville de l'éternel printemps (une de plus!)et il y a une douceur de vivre qui contraste avec la tristesse des villages d'altitude.

  

 

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Finies les elections ,on lessive les murs

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Mardi 5 octobre

 

                                   Pachapaqui 4020m -La Union 3350m                            75kms

                                               par le col Abra Yanasholla 4720m

 

6h du matin.A travers le plancher nous entendons toute la famille qui s'éveille en dessous,la radio qu'on allume.Déjà tous les bruits du village résonnent dans la pureté de ce matin d'octobre pas si différent de la France.Le vieux chien s'est installé pour prendre les premiers rayons du soleil.Devant le restau routier sont garés d'énormes camions .Les chauffeurs lèvent le nez de leur assiette de pollo arroz pour nous saluer amicalement.Il fait froid dans la petite salle dont les portes restent ouvertes.Les premiers rayons du soleil s'y engoufrent généreusement jusqu'à ce qu'un camion se gare devant.

« Es posible un cafe con leche?-si- marmelade?-si mantequilla?-si. 10Mn après le cafe con leche nous réclamons la marmelada. « No hay,pero hoy queso! Ok y mantequilla? » Si .Mais 10mn plus tard: « No hay mantequilla! » C'est souvent ainsi ,on attend longtemps...pour rien.

Assise sur ses marches une femme de l'hospedate file la laine en plein soleil.A 8h nous  sommes sur la route qui monte doucement avec de longues courbes.En contrebas il y a beaucoup de troupeaux de moutons donc des chiens .Les attaques se succèdent.Luc  est 200m devant moi quand je vois une meute de 6 chiens traverser la prairie puis escalader le talus pour le rejoindre.Luc traverse la route pour se réfugier contre le la pente et éviter l'encerclement.J'entends un poids lourd qui va me dépasser ;je lui désigne la scène du doigt.Il a compris serre à gauche en klaxonnant pour chasser les chiens.Nous aurons de nombreuses attaques aujourdhui.C'est la première fois que nous franchissons à vélo un col de plus de 4700m.Avec ce que nous avons fait ces derniers jours cela devrait aller.Après 24 kms d'acencion de pentes douces la route s'insinue entre les montagnes enneigées,il 10h et il ne fait pas froid.

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Après une descente de 26kms nous arrivons à Huallanca petite bourgade avec une jolie place.Tous les regards se braquent vers nous et dans la rumeur on distingue des « gringos »Il y a beaucoup d'hommes jeunes désoeuvrés.Avant de repartir je demande à un policier ce qu'il en est de l'insécurité à La Union.Il me dit que c'est la nuit qu'il y a des problèmes ,pas dans la journée.Quant à la route ,il n'y a pas de banditos.A la sortie de la ville on franchit le pont et surprise nous continuons sur la piste mais cela descend toujours.

 

Quelques tronçons d'asphalte et nous passons dans une étroite gorge.La piste défoncée nous amène aux portes de La Union où il y a une une densité humaine surprenante et c'est la misère qui saute aux yeux.Il y a plusieurs hotels tous plus ou moins sordides.Nous cherchons celui qui sortirait du lot.Dans une rue infériure nous irons à l'hotel Jabe pour 10 soles la chambre.Devant l'hotel on fait cercle autour de nous.Nous montons les sacoches à tour de rôle.Ainsi que chaque soir la pluie arrive car c'est le tout début de la saison des pluies.Satisfaction d'ètre arrivés à temps .Les vélos seront attachés à l'abri dans la cour.

Lundi 4 octobre

 

                                 Bivouac Conococha 3950m – Pachapaqui 3920m                  55Kms

 

C'était prévisible il a gelé fort.A 6h il fait -10°;Nous remettons notre lever à la venue du soleil.Ce sera vers 7h .Les tentes sont couvertes de givre.Il n'y a pas de vent et sous la douce chaleur du soleil nous déjeunons,rangeons ,faisons sècher les tentes;Je ne laisserai ma place pour rien au monde .A 62 ans je ne me suis toujours pas lassé des bivouacs.

Nous n'avons pas été dérangés.Quand nous partons un berger rassemble ses moutons sur l'autre rive.J'ai bien récupéré après cette nuit de 12heures .Les jambes ne répondent pas bien au début;Luc et Alain ressentent les mèmes sensations.Mais cela va s'arranger rapidement et cela n'empèche pas Luc de démarrer à fond comme d'hab.

Après 15kms le pueblo de Conococha est en vue avec en contrebas la laguna d'où est issu le rio Santa.

Situé à 4050m dans un paysage aride ,balayé par les vents le village aligne une unique rue où se serrent un restaurant,des épiceries quelquesbars.Nous achetons du miel et ainsi qu'un sachet de feuilles sèchées de coca pour 2 soles .On nous dit qu'à La Union où nous serons après demain nous nous ferons voler et trancher le cou.Descente vers la laguna et nous partons vers l'est avec un fort vent favorable et nous avons la vue sur le Nevado Pastouri.

Une pancarte indique qu'en raison de l'altitude certaines personnes peuvent éprouver des maux de tète et des problèmes de respiration.Pour nous pas de problème .Nous passons un col à 4200m et suit une très longue descente jusqu'à 3600m.A 9 kms de Pachapaqui la route s'engage dans une gorge étroite .Elle s'élargit pour accèder à un vaste cirque couronné de sommets enneigés.On nous a promis un hotel:ce sera un hospedate.Par un escalier on accède à l'arrière de la maison où vivent en liberté les animaux:chiens ,poules.Le soleil donne généreusement à 15heures mais dans une demie heure il passera derrière la montagne et il fera froid.Une pièce avec un lit de couple et un lit une personne avec une bache en guise de plafond.Les banos? La femme fait un geste évasif qui désigne un trou entouré de 4 bâches plastique qui volent au vent.Pour le reste il y a un robinet qui coule en permanence .C'est comme çà,et après un bivouac il est nécessaire de se laver.Je ne me dégonfle pas :torse nu je me savonne avec à coté de moi les deux femmes qui papottent et rigolent ,puis arrivent les enfants et le mari.Pour l'intimité ce sera un autre jour.Mais bon!je suis propre.Pour rejoindre le bar il faut descendre le talus par une raide sente et traverser un grand terrain vague et on arrive à la rue principale où sont les commerces.Certaines maisons sont couvertes d'un épais chaume.Assise à l'entrée du bar une indienne agée est occupée à filer de la laine.Nous lui achèterons aussi du fromage du village.

Dimanche 3 octobre

 

                                               Huaraz  3090m   - 15kms avant Conococha 3950m   69kms

 

La route s'insinue calmement dans le paysage en suivant le rio Santa sans jamais dépasser le 7%..On a toujours l'impression que l'arrivée à un col est imminente mais nous allons monter ainsi toute la journée pour parvenir en milieu d'après midi sur l'altiplano.Nous faisons connaissance avec el senior viento.Il fait très froid et nous devons nous habiller chaudement .Nous sommes au milieu de vaste champs d'herbes déssèchées et au fond se détache le Nevada Pastouri avec ses glaciers.

Conocoha est encore loin  et à 16h30 nous cèdons à l'invitation du paysage et décidons de bivouaquer près de la rivière dans un endroit paisible en retrait de la route.Pour cela nous avons poussé les vélos à travers les trous et les bosses du champ.On monte les tentes rapidement car le soleil vient de passer et vite des boissons chaudes.

Samedi 2 octobre

 

                                               Caraz 2390m-Huaraz 3090m       72kms

 

Nous nous arrètons à Yungay ville qui,en 1970 fut ensevelie à la suite d'un tremblement de terre terrible qui déclencha une chute de séracs au Huascaran qui traversa la ville .Etant donné l'étendue des dégâts il fut décidé de laisser en l'état et actuellement 25 000 personnes reposent sous d'immenses champs fleuris sous la garde du Huascaran qui a des allures de Mont Blanc.

La route qui monte en pente douce vers Huaraz est bordée d'habitations et de nombreux chiens .En esquivant des chiens qui m'attaquent des deux cotés je frôle la chute.

Nous arrivons à 14h à Huaraz que nous attendions beaucoup plus loin.La ville est très animée.

De nombreuses femmes Quechuas installées avec leur étal sur le trottoir vendent des écharpes,des bonnets multicolores en laine d'alpaga que nous n'avons toujours pas vus.

Des salles de jeu sont gardées par des vigiles.Des jeunes femmes motardes  règlent la circulation .Elles circulent à deux sur la moto comme des collégiennes.Après avoir éliminé deux hotels sordides nous nous installons au Monte Blanco .Ce soir encore nous sommes des cyclotouristes bourgeois.Les vélos iront passer la nuit sur la terrasse.Alain change nos chaines qui ont souffert sur plusieurs centaines de kms de pistes.

Mercredi 29 et jeudi 30 septembre

 

Trek Llanganuco-Santa Cruz

Parc du Huascaran entre 2850m et 4750m

 

A 6h du matin le taxi réservé la veille nous attend devant l'hotel ,dans la rue en travaux.Le chauffeur n'est pas trop loquace.L'essentiel de la montée s'effectue sur une piste.Terminus à Cashapampa à 2850m.Le choix du sens du trek fut longuement discuté la veille et pour avoir une chance de réussir ce trek en 2 jours au lieu de 4 nous avons choisi celui-ci sur les conseils de Walter ,le patron de l'hotel car dans l'autre il y a 4 heures de route avant de commencer.Au départ du chemin nous devons payer 60 soles pour entrer dans le parc du Huscaran.La population Quechua que nous rencontrons dans le village est plutôt réservée.Dans l'autre sens il est possible de louer des mules;nous nous sommes faits à cette idée pour nous économiser entre 2 étapes de vélo.Ici ce ne sera pas possible.Le chemin muletier s'engage dans une gorge puis nous allons suivre un fond de vallée toute la journéeDSC00563.JPG

 

.A midi halte pic nic à la première aire de bivouac du parc.Des huttes hexagonales ont été construites à une époque pour offrir des toilettes;elles sont engorgées et inutilisables depuis longtemps .Une hutte est remplie d'ordures .Personne n'entretient et le résultat est désolant.

Vers 4000m la vallée fait un coude vers la gauche .Il est 16h ,le ciel s'est assombrit et les gouttes crépitent .En accélérant le pas nous avons le temps de nous abriter dans une hutte avant que la pluie et l'orage ne se déchainent.Nous bivouaqueront un peu plus loin .Avec le réchaud je réussis à allumer un feu de bois qui va nous tenir chaud toute la soirée.

 

JEUDI 30 SEPTEMBRE

 

Nous disposons de peu de temps et après moultes discussions nous avons décidé de continuer demain.A 5h et demie quand le jour se lève nous commençons à lever le camp .Il fait 2° et le ciel est clair.En ½ heure nous sommes sur le site de Taullipampa ,vaste plateau entouré de montagnes glacières

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.C'est là que nous aurions dû camper et cela donne des regrets ,mais le temps n'a pas voulu.Les premiers rayons du soleil portent sur un campement de trekkeurs

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Le Taulliraju avec ses parois noires où s'accrochent des glaciers tel une sentinelle veille sur la Punta Union 4750m où nous allons passer tout à l'heure.Malgré la fatigue de la veille ,mes forces ne sont pas entamées et le souffle ne manque pas malgré un rythme soutenu.

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Un bus va passer nous dit on,oui mais quand?Esperamos.En attendant c'est l'heure de la cerveza.Alors que le soleil vient de passer,on nous annonce le collectivo .C'est en fait un camion qui s'arrète ;sur la galerie sont installées des jeunes Péruviennes.. « Va à Yungay -Si! » Le chauffeur descend pour nous ouvrir la porte arrière .Nous rejoignons cinq autres personnes et le camion repart en trombe.Celà secoue énormément.Nous demandons combien de temps dure le voyage pour arriver à Yungay.En riant une femme nous montre trois doigts.Tiendrons nous le coup trois heures après tous ces efforts maxi faits depuis deux jours.Luc me demande :tu crois qu'on part vers Treblinka? L'humeur est joyeuse et les femmes indiennes ne cessent de rigoler.Le camion monte vers un col à 4700m .La descente sur le versant opposé est vertigineuse mais surtout permet d'admirer sous le coucher du soleil tous ces pics qui m'ont fait rèver à mes débuts en montagne:Huascaran,Chopicalqui,Nevada Huandoy.Les locaux semblent ne pas prèter attention aux sommets et nous disent d'admirer la laguna tout en bas.Le camion s'arrète un certain temps;il a crevé et le bus qui nous suivait s'est porté à coté pour regonfler la roue à l'aide du moteur.En fait le collectivo était complet et voilà pourquoi le camion nous a pris.Quand la nuit tombe nous sommes seulement à la moitié du trajet et la température chute.Nous arrivons à Yungay un peu avant 20h et nous avons prévu de prendre un taxi pour les quelques kms qui restent.Le chauffeur en a décidé autrement qui nous dépose au départ du collectivo .C'est un minibus où l'on se serre à une vingtaine de personnes .Les amortisseurs sont morts à force de surcharge et et dans les rues dégradées c'est presque aussi pire que dans le camion.A 20h à Caraz se termine un voyage époustouflant qui a duré 15heures.

Un peu après 9h nous franchissons l'étroite brèche ,après 750m de dénivellée.Le panorama est grandiose .

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Au pied du Tauliraju il y a une lagune aux eaux opales.Par les escaliers de pierre du versant opposé nous allons nous abriter du vent pour nous ravitailler.L'étape du jour est limite impossible car il faut arriver avant à 16h pour prendre le dernier bus.Il faudra donc gagner du temps sur les arrèts et...marcher fort.Arrèt dans une lagune pour prendre de l'eau que l'on traite au Micropur et il faudra attendre une heure pour boire.A midi nous sommes au site de Paria .Un chemin agréable en forèt nous amène à Cachinopampa vaste prairie qui fut une lagune entourée de forèts.Un jeune berger assis à l'ombre surveille son troupeau.Un peu plus loin un vieil indien au teint émacié vient à notre rencontre .Coiffé d'un chapeau de feutre et machette et baton à la main il nous aborde pour nous dire dune voix faible qu'il est malade et a besoin de médicaments.Nous connaissons la chanson ,mais cet homme a l'air réellement faible et Luc lui donne du Doliprane.Le paysage s'adoucit ,le champ de vision s'élargit et après deux jours passés en milieu inhabité un construction apparaît.C'est un bâtiment du parc national du Huascaran et un jeune Péruvien nous demande les tickets achetés la veille.Nous sommes à Huaripampa et le sentier se faufile parmi les maisons accochées au versant.Les champs sont cultivés ,il y a des troupeaux.Il émane du lieu une vie intense et une forte plénitude.Celà évoque pour moi les Pyrénées rurales du 19 ème siècle que j'aurais aimé connaître.Des pancartes indiquent des maisons qui proposent de l'artisanat.Certains enfants réclament des caramelos.Plusieurs groupes de français avec guides et muletiers montent vers leur premier bivouac.Il est deux heures de l'aprem.Nous avons très bien marché et tout est encore possible.Il reste à descendre ,franchir le torrent et commencer la montée de 250m de dénivellée.Il fait très chaud,nous avons peu bu et il faudra finir à l'énergie mentale.Il y a un chemin récent mais nous prenons les raccourcis du vieux chemin.Enfin à 15h45 nous émergeons d'un talus sur une esplanade où sot attachées des mules:c'est Vaqueira.Le lieu est désert à part quelques femmes et hommes qui bavardent sous l'ombre d'un auvent.Il faut quatre heures pour rentrer à Caraz.

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Dimanche 27 septembre

 

                                               Virù alt 100m     -Chuquicara 520m alt

 

Bonne nuit de récup pour moi.Dimanche matin c'est jour de marché et il y a foule dans les rues où sont improvisés des étals dont une majorité au sol.La foule dévisage ces étranges gringos que nous sommes.

Au restau d'hier soir où nous déjeunons, je demande une assiette de riz pour faire plaisir à mes intestins .C'est trop tôt me dit la dynamique serveuse ,pourtant elle apporte un pollo arroz 2 min plus tard à la table voisine .C'est difficile de comprendre le fonctionnement des latinos qui souvent nous disent: «  du café? Non il n'y en a pas .En insistant il arrive quelques mns plus tard.

En ce dimanche la Panam est presque déserte.Lucho nous a dit:pour aller à Tanguche ,prenez la piste qui part à gauche 15kms après Chao.Elle est privée et gardée par un vigile armé car elle traverse des vastes domaines désertiques achetés par des sociétés agro-alimentaires.Les cyclotouristes peuvent passer .La piste en terre est aussi roulante qu'une route goudronée.Le brouillard s'efface définitivement.Vers 13h nous arrivons à Tanguche  aux maisons de terre et toits plats couverts de terre où visiblement il ne pleut jamais Des parcelles cultivées et verdoyantes descendent sur le rio.Malheureusement il n'y a pas de pont pour rejoindre la route goudronée que l'on voit en face et un homme nous l'annonce à 15kms ,en réalité il y en aura 26.Notre piste suit un canal d'irriguation et en contrebas le rio roule des eaux grises.La route est maintenant dominée par des hautes montagnes .A 16h  un long parking s'annonce avec un grifo(station service ) un restaurant et quelques étals de légumes .Nous logerons dans des sortes de garages au sol de ciment aménagés en chambre avec un cadenas pour fermer.Pour nous qui nous attendions à un camping sauvage c'est le paradis pour 10 soles (3 dols 50)

En 1970 un terrible tremblement de terre a fait 80 000morts à Huaraz et a aussi provoqué la rupture de lacs qui ont dévalé la vallée ;Ici au village de Chuquicara les habitants ont entendu le bruit d'enfer et on eu le temps de se réfugier sur les hauteurs.

Ici dans ma cahute le vent chaud s'amuse à jouer avec la porte et les tôles du toit.Tandis que nous dinons seuls au restau un bus bondé stoppe devant la porte .Un nuage de poussière pénètre dans la salle.Les passagers s'installent aux tables et les pollo-volent bas séance tenante.Il y a des cyclotouristes qui passent visiblement par ici mais nous n'en avons pas vu.Renseignements pris par Luc l'asphalte est terminée et c'est une étape sur piste de terre qui nous attend demain.

 

 

Samedi 25 septembre

 

                                               Trujillo 37m alt  -Viru 100m alt                50 kms

 

 

Ma fièvre a remonté pendant la nuit.A 3h du mat Luc me réveille:Lucho est là qui vient de terminer une animation audio.C' est un homme très speed.Nous règlons mon problème de pneu.il me vend le Swalbe Marathon qui va régler définitivement mon problème de crevaisons et nous convenons de nous revoir entre 7 et 8 heures pour parler de notre itinéraire des prochains jours.Nous le verrons 20mn chrono car il encadre une compétition de vélo ce samedi.J'avais imaginé que nous aurions du temps pour bavarder.Pour l'heure Alain et moi faisons des allers et retours aux banos pour cause de diarhées.Ce n'est pas l'endroit idéal car il faut puiser de l'eau dans un bac plastic et remplir la cuvette.Je suis anéanti par ma nuit et change mon pneu au ralenti.Quand nous sortons de cet oasis nous découvrons le marché au puces qui a envahi les trottoirs.Il fait toujours aussi froid et il faut enfiler les parkas à 11h du matin sous un éternel ciel couvert.Nous peinons à sortir de la ville car sur les avenues il y a des bouchons et les klaxons donnent plus fort que d'habitude.

Enfin le désert de sable se dessine sous les traits d'un vaste terrain vague à la suite de la banlieue et la route commence à onduler entre les dunes.Au loin on aperçoit les rouleaux de l'océan Pacifique ;les surfeurs apprécient cet endroit.Je pédale sans forcer ,comme un automate.Abrités derrière une haie nous picniquons et il fait chaud au soleil revenu.Luc pense que nous n'avons pas pris la Panam mais en arrivant à Virù nous sommes rassurés.Un policier au bord de la Panam me fait signe de ralentir avec un large sourire : « De donde viene? Francia.Celà se reproduira demain .Les cyclotouristes ont la cote avec la police.

Nous visitons 4 hotels sordides avant de trouver l'hotel Descanso où tout est nickel et l'accueil sympathique.Je n'ai qu'une envie :me coucher au plus vite.L'étape fut facile mais je ne pouvais pas faire plus.Demain sera un autre jour.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 24 septembre

 

                                                           à Trujillo

 

Luc et Alain ont réussi à touver le domicile de Lucho et sa fille leur a donné la clé.Ainsi nous quittons sans regrets l'hotel.Dans le prolongement d'un local un couloir conduit à une chambre avec 4 lits sommaires .C'est là qu'est passée l'élite du cyclotourisme international.

Le livre d'or ne tarit pas de remerciements ,d'éloges pour Lucho et sa famille.Lucho viendra ce soir ou demain.Ce soir en ayant marre de sortir pour aller au resto nous dinons d'une soupe que Alain a fait chauffer sur son chalumeau.(réchaud polycombustible.)

 

 

Jeudi 23 septembre

 

                                                           à Trujillo 37m altitude

 

Un broillard sec domine la ville et curieusement il y fait très frais malgré les 37m d altitude mais le proche courant doit y ètre pour quelquechose.Nous trouvons rapidement la casa de cyclistas haut lieu du cyclotourisme où est passé plusieurs millier de voyageurs au long cours entre l'Alaska et la terre de feu.Je compte y trouver un pneu Schwalbe Marathon et résoudre ainsi mes problèmes de crevaisons mais aussi rencontrer ce sympathique Lucho Nous trouvons porte close.Nous alons prendre un desayuno continental.puis recherche d'hotel .Deux policiers nous prennent en charge et nous conduisent à une adresse Backpachers avec des dormitory encore occupés par des Japonais.Il  nous est proposé une chambre pour 3.Je suis épuisé par la nuit et ce n'est pas l'endroit qu'il me faut pour me reposer dans la journée.Dans une rue à l'architecture coloniale rappelant Lanzarotte nous trouvons un hotel pas terrible dont le patron a une tète de mafiosi.Les chambres sont décrépies et bruyantes mais nous sommes bien placés.Nous montons les affaires l'un de nous restant en bas .Un homme s'arrète devant l'hotel puis y entre alors que je suis sur le trottoir surveillant mon vélo.Il en ressort quelques instants plus tard en marchant vite.Un peu plus tard Luc occupé à l'accueil découvre que son sac à dos a disparu.Avec les policiers de quartier il va au comissaria faire une déclaration de vol.

Mercredi 22 septembre

 

                                                                       à Jaen

 

Il y aune activité humaine incroyable à Jaen et les mototaxi bien que évoluant en tous sens circulent sans bruit agressif avec une sorte de ralenti permanent .A 8h et demie nous partons à la recherche d'un bus pour Chiclayo.Nous trouvons un bus de nuit qui relie Tujillo avec une escale à Chiclayo.500km ou plus voilà qui va nous avancer.Dommage que nous ayons quitté l'hotel si tôt.Nous allons passer notre temps entre la salle d'attente où sont gardés nos vélos et la ville où il fait très chaud.C'est l'occasion d'avancer le blog.Une heure avant l'embarquement les portes de la gare routière privée sont fermées .Seuls restent les voyageurs,le personnel et un vigile.Les colis sont étiquetés et par mesure de sécurité nous relions tous nos bagages avec un antivol.Dans le bus le vigile filme tous les passagers.Après une heure de bus nous sommes dans les montagnes et l'envie de vomir m'a réveillé et je ressens une violente chaleur donc de la fièvre .Heureusement qu'il y a des toilettes dans ces bus.Le voyage me parait interminable.

Le jour se lève sur le désert entre Chiclayo et Trujilo où règnent le brouillard et les banditos.

 

 

 

Mardi 21 septembre

 

                                  San Igniacio alt 1350m    Jaen alt 630m

 

                                                                       112kms

 

La ville s'éveille sous un voile de chaleur jaunasse où le soleil peine à percer.Dans la banque où Alain tente de changer des dollars il y a une longue file d'attente sur le trottoir.

Nous commençons la journée par une montée sur piste ;elle est courte et bien lissée permer de descendre vite.Crevaison pour moi après avoir touché un petit caillou.Je continuerai la descente debout sur les pédales et tout mon poids sur l'avant.Notre piste suit un rio .Le paysage s'élargit pour donner à voir la riche et verdoyante plaine où s'étalent des rizières.

Halte sur un étal où se vend du jugo de pina.6 policiers municipaux armés de fusils surveillent la route.Vers midi arrèt dans un village pour déjeuner .Nilton un jeune cycliste m aborde pour bavarder de vélo car il est cyclotouriste;il nous indique la casa de cyclista à Jaen et connait aussi Lucho à Trujillo.Au km 56 nous avons retrouvé l'asphalte.Le rio part à droite et allons tout droit.Nous sommes engagés dans une montée de 8kms.Un jeune cycliste Luis-David roule de conserve avec nous ,il nous invite chez ses parents 15kms plus loin pour nous offrir un coca glacé mais il est 17h et le temps presse car nous voulons éviter d'arriver de nuit à Jaen.Dans la riche plaine de Jaen on culive riz,cacao,café,tabac sans oublier les bananes.Un camion est arrèté en pleine route pour charger des sacs de riz apportés par des anes Une dizaine d'hommes s'y est attellé.Depuis ce matin les groupes d'enfants nous hèlent « gringos ».Sous une chaleur étouffante nous parvenons dans la longue banlieue quand la nuit s'apprète à tomber.Nous serons dans un trois étoiles cette nuit et un jeune nous aide à monter vélos et bagages pour une fois mais l'eau chaude n existe toujours pas.Cet hotel a ouvert voici 15 jours et nous payons 20 soles au lieu de 40.Le patron nous emmène à la place de Armas dans son 4X4 bardé de portraits de son c ses environs sont hyper animése soir.

 

Lundi 20 septembre

 

                                   Namballe alt 770m -San Ignacio 1380m

 

                                                           46kms  5h05

 

Quand nous quittons l'hotel le mari de la dame , un vieux monsieur très classe vient nous offrir un mini régime de bananes avec un sourire tranquille.Quel beau couple ils ont du faire quand ils étaient jeunes.Nous nous passerons de pain pour déjeuner car dans ce village il n'y en a pas.Ce sera donc riz pollo por todos.Le chemin de pierres et terre est en piteux état mais la pente est régulière entre 8&9%.Un premier col sous le soleil revenu, puis descente sur le rio pour changer de rive.Un village s'est installé autour du pont et une assemblée de desempleados nous regarde passer sans un sourire.Une longue ascencion nous amène au village Nueva Esperanza pas indiqué sur la carte .On émerge de la côte en découvrant le terrain vague aménagé avec des buts de foot.Le village s'est construit autour et les rues de terre partent à l'assaut du ciel avec des pentes à 20%.L'accueil est sympa et nous y picniquons accompagnés des enfants .L'un d'eux a son papa qui tient un bar et je lui demande de nous accompagner pour boire un café.Il nous accueille chaleureusement.Un homme a un grand sombrero,je lui dis qu'il est superbe ;il veut me le vendre.On nous dit que l'on va à San Ignacio bajando.Pourtant cela continue à monter dès le village.Un enfant gonfle un vtt avec une pompe à pied .Je la lui emprunte et je réussirai ...à dégonfler mon pneu.Sa maman nous offre des granadillas délicieuses;avant midi ce furent des bananes.

Longue descente sur San Ignacio annoncé par une ribambelle de mototaxis On se croirait en Asie .Le permis de conduire ne doit pa sètre nécessaire car de nombreux ados les conduisent.Vue de haut l'implantation de la ville est aléatoire à part la rue principale.Dans la cour de l'hotel nous nettoyons au jet les vélos après ce long parcours sur pistes.Demain nous retrouvons l'asphalte nous a t on dit.

 

Dimanche 9 septembre

 

                        Zumba (Ecuador)1300M-Namballe (Peru) 770M               38kms

 

A 7h les vélos chargés ,sous un ciel gris et bas nous nous préparons à partir pour une étape de 70 kms qui nous conduira à San Ignacio (croyons nous!) Par un chemin défoncé en pierres et terre et plusieurs montées et descentes très raides nous arrivons au dernier village de l Ecuador enveloppé par les vapeurs nuageuses.On nous prédit la frontière 10kms plus loin.Dans le dernier hameau nous nous arrètons dans une buvette où sont attablés quelques desempleados.La femme nous prévient: les Péruviens sont tous des bandits et ils nous trancherons la gorge.Sur la ligne de crète une barrière nous interdit le passage .Ce n est pas la frontière mais un check-point tenu par un sous of et 2 jeunes appellés.Après contrôle des passeports nous faisons la photo avec le chef qui arbore son fusil.Après quelques montées à 15% commence la descente sur le rio qui fait frontière et le poste de La Balza est là avec quelques baraquements sommaires où se tiennent la douane qui ne s'intéresse pas à nous ,l immigracion,et des bureaux de change qui font aussi épicerie.Un bus Equatorien ouvert sur les cotés attend des passagers .Il règne un calme absolu sur le lieu.Le temps semble suspendu.Personne ne nous ouvre la barrière et il faut passer dessous.De l'autre coté du pont les douaniers sont occupés à gratter la guitare et interprètent joliment des chansons galantes mais refusent qu'on les photographie.Au poste d immigracion le fonctionnaire nous donne des formulaires à remplir et poursuit sa partie de solitaire sur l'ordi puis nous envoie à un batiment vétuste devant un terrain de foot improvisé .C'est le poste de police ,on y accède par un raide sentier ;le policier quitte le lit  où il se reposait pour rejoindre son bureau.Attenante 'la salle de meditacion » qui est en fait une cellule.Une affiche rappelle que la détention de drogue est punie de prison.Après un autre passage à l'immigracion nous sommes en règle et  allons prendre notre premier repas au resto mais ,par delà les frontières c'est toujours 'pollo arroz.L'endroit est en dehors du temps et invite à la contemplation et à prendre le temps.C'est ce que font deux jeunes couples de français qui attendent un hypothétique bus vers l'Equateur.Une dizaine de kms et nous arrivons à Namballe premier village Péruvien .Il y a foule sur le terrain vague où se déroule des matchs de foot avec force sifflets d'arbitres.La foule nous dévisage  .Il  émane de ce village une pauvreté extrème mais aussi circulent au ralenti des ados en moto et les premiers mototaxi que nous voyons pour la première fois.Sur les hauteurs du village nous rejoignons l'hotel Paraiso.Une vielle dame aux traits rafinés vaque pieds nus au ménage.Nous sommes seuls dans ce manoir .Elle s'excuse pour la poussière due aux travaux.La chambre coûte 20 soles (6,50 dols) et il n'y a pas d'eau chaude mais il fait chaud car nous sommes bas en altitude et ce n'est pas un problème.


Samedi 18 septembre

 

                            Palanda alt.1200m -Zumba  alt 1300m

                                                        50kms

 

Bien avant le lever du jour les coqs s'époumonent  pour prendre le contrôle de l'espace sonore.Le plafond inférieur du brouillard frôle les toits du village.A 7h il y a déjà de l'animation dans la rue.Notre piste continue à descendre en traversant des hameaux .Je m'arrète derrière un bus qui prend des voyageurs.Un jeune chien joueur traverse la rue et me mord le bas du mollet.Son proprétaire lui envoie un cailloux gros comme le poing et fait mouche ,puisl file à l'anglaise.Je désinfecte et fait un pansement avec de la bétadine puis je rattrape mes coéquipiers.Notre large piste finit de descendre  au croisement du rio et après avoir franchi un vieux pont de fer se transforme en un étroit chemin à la pente terrifiante de plus de 13% et celà va durer. Qunad on est engagé dans de telles pentes on se demande si on tiendra,combien de temps on tiendra..Quand revient du 10% on a la sensation  de se reposer. A midi arrivée inattendue dans un village non indiqué sur la carte sous les yeux surpris des habitants assis sur les trottoirs.Nous y déjeunons après avoir satisfait la curiosité de certains.Une longue descente nous amène à Isimanchi à 900m.,modeste village .Juste après le terrain de futbol la piste démarre très raide .Les lacets que nous avons vus en descendant n'empèchent pas des pentes raides et longues.La pluie arrive et juste après je crève.Heureusement j'arrive à m'abriter sous l'avancée d'un toit d'école pour changer de chambre et Alain et Luc m'aident à gonfler à bloc.Après un col à 1450m ,descente et nous sommes tous supris d'arriver à Zumba mais avant il faut montrer les passeports à un check point.La ville est triste sous la pluie .Face à la

caserne deux petits hotels.Nous écartons le premier qui est trop spartiate.Dans le second la jeune fille ne se donne pas la peine de nous montrer les chambres.Les cloisons entre les chambres sont à clairvoie mais c'est 6 dols et pour ce prix là on est à l'abri et cela tombe bien car la pluie revient à la rescousse.Des chambres on entend les clameurs des militaires qui font des eexercices.Sur le mur de la caserne des textes tels celui-ci:Paix et dévellopement pour les peuples unis de l'Equateur et du Pérou.                

 

Vendredi 17 septembre

 

                                      Yangana     Palanda               71kms

                                         1870m     1200m

                                      Deux cols à 2760m  &  2650m

 

A 6H30  nous traversons la place pour prendre le desayuno au bistrot .Les collégiens en uniforme beige arrivent vers le centre.Des ouvriers et des chauffeurs du chantier en gilet fluo arrivent dans le café;à peine installés une assiette de pollo-arroz leur est servie.Pour nous ce sera plus long car nous avons seulement demandé  jugos,cafe con leche,y pan.A cause de la poussière les rues ont été arrosées .Une succession de camions rugissants s'y précipite et dans le bistro on ne s'entend plus parler.Par les ouvriers on apprend que la route sera achevée dans 5 ans.Actuellement la piste n'a pas vocation touristique et dans la journée passent quelques bus et pick up .Quand la route sera finie adieu la tranquilité pour Yangana.De ces petits villages émane une douceur de vivre et une insouciance.A7h et demie démarrage en côte dans du 12% sous le regard de la population.Nous remontons le chantier et les ouvriers du café nous font des grands gestes amicaux.La fin de notre séjour en Ecuador approche et je garderai un très bon souvenir des Equatoriens.Le vent frais s'amuse à faire des tourbillons dans la poussière.Les chantiers sont maintenant derrière nous et le calme est revenu.La piste part maintenant à l'assaut des versants vertigineux où elle déroule son ruban régulier .Pour cela il a fallu trouer,percer,arraser tout ce qui gènait sur une grande largeur.A 2730m le vent s'est mis en tète de nous empêcher de passer au col.Courte descente et nouvelle ascencion d'un col à 2670m.Alors que nous franchissons un ruisseau quicoupe la route une jeep s'arrète et un Australien de 30 ans descend pour bavarder avec nous quelques instants .Il fait la traversée de l'Alaska à la terre de feu.Nous faisons une descente de 14kms sur Valladolid petit village paisible dans un écrin de verdure.Dans les derniers virages mon pneu arrière crève.Enlever,les sacoches,retourner le vélo et à la fin se laver les mains pleines de cambouis.L'unique rue du village est pavée.Il y a un restaurant et peut ètre un hotel. La suite se déroule en descente en surplombant le rio.La piste est bordée de coquettes maisons et ici les chiens sont attachés.Au détour d'un virage Palanda apparaît accroché à un flanc de montagne et on y parvient par une courte ascencion.A l'entrée de la ville la piste cède la place à une avenue pavée.

Plutôt que l'hotel nous irons dans une pension tenue par un couple agé .Quand nous rentrons les vélos à l'abri la pluie s'abat avec violence sur la ville.Bonheur d'ètre arrivés à temps.La douche est froide mais cet homme est tellement brave .En faisant le point ce soir nous réalisons que nous sommes à deux jours du Pérou

 

Jeudi 16 septembre

                  

                                      Vilcabamba        Yangana                22kms

                                               1630m          1870m

                                      Premiers 1000kms

L'hotel où nous avons dormi porte le doux nom français:Au rendez vous .Il est tenu par une retraitée française très sympa qui remplace les proprietaires absents pour cause de voyage.Derrière les murs de l'enclos on découvre une cour submergée de plantes et de fleurs tropicalesoù s'intercalent ingénieusement des petites constructions où sont les chambres.Sous chaque auvent un hamac invite à paresser .

Un environnement de montagnes couronne le tout.Tout cela pour dire que ce matin j'ai du mal à quitter Vilcabamba appellé aussi village de l'éternel printemps.Nous décidons de faire une courte étape pour nous baser à Yangana où nous attend une grosse étape de piste en altitude.Agréable surprise nous aurons aujourdhui encore l'asphalte.Après avoir franchi un col à 1950m ,jolie descente dans un paysage de monts bruns et noirs.Mes freins sont entièrement usés après seulement 1000kms .

Au bord de la route où passent des camions de chantiers à flux tendu je change mes 4 patins de frein et nous repartons une petite heure plus tard.En haut du second col de la journée ,des femmes sont assises sur un monticule ;l'une d'elle nous hèle: « Se vende la propriedad ».Nous ne savons pas si nous trouverons à nous loger dans ce petit village de Yangana .A ma demande d'hotel on m'indique la esquina.A l'épicerie qui fait l'angle de rue on loue des chambres.On passe une porte cochère et dans la cour couverte de taules plastiques un escalier aux planches craquantes conduit à la chambre où sont trois lits.Les murs sont de planches peintes et quelqu'un a commencé à dessiner des petites fleurs.Tout est clean et les lits confortables.En bas plusieurs dizaines de vètements mouillés sont entassés sur une table et la lavandière qui est à l'oeuvre devant un évier rigole à tout bout de champ.Nous nous rendons au bar pour boire une cerveza mais la vielle dame nous dit qu'il n'y en a pas.Dans la rue des coqs de combat sont attachés au piquet par une patte.Dans cette région de l'Ecuador à l'occasion des fètes les combats de coqs sont très prisés.

Sur le parvis de l'immense église nous buvons nos bières achetées à l'épicerie.Quand nous nous installons au bistro pour diner des camions passent les un derrière les autres à la nuit tombée.Il y a des travaux routiers là où nous passerons demain.Notre logeuse nous dit qu'il y fait froid et cela laisse présager un passage en altitude.Il y a 47kms pour aller à Valladolido et 14kms de plus en option pour rejoindre Palanda si nous ne sommes pas épuisés.

 

Mercredi 15 septembre

 

                                      Il pleut sur Loja.Vlcabamba la ville des centenaires.

 

                            Loja 2100m -Vilcabamba 1630m

                                               52kms

Le trafic ne s'arrète jamais devant cet hotel.Les camions changent de vitesses à cet endroit.Le jour se lève péniblement sous la pluie .Sensation de froid après les nuits passées avec 30°.Pourtant il fait 17°.Après discussion nous décidons de quitter Loja au plus vite.Il y aurait matière à visiter dans cette ville classée par l ONU 3ème ville plus écologique du monde mais il y a aussi la Panam qui passe par là et la perspective d'aller à Vilcabamba village paisible par une courte étape se fait la plus forte.Dans le café où nous déjeunons les travailleurs ont le nez planté dans une assiette débordante de riz pollo.Une succession de raides avenues nous amène hors de la ville qui compte 120 000 habitants.Sur fond de paysage volcaniques nous découvrons des champs de canne à sucre.La pluie revient alors que nous montons vers un col.Deux guerriers viking arrivent en sens inverse .Ces barbus sont Canadiens et Suisse Ils font la route ensemble depuis Trujillo en étant partis de Ushaïa.Ils nous donnent de précieuse infos sur l'itinéraire que nous allons prendre et surtout nous donnent l'envie de changer nos projets pour pour rejoindre le Pérou par 5 jours de pistes au sud de Vilcabamba.Celà promet de belles aventures même si c'est éprouvant.

Nous passons au col à midi et faisons 10kms de descente sous une pluie soutenue .Compte tenue du poids les freins agissent moyennement et il faut anticiper.La pluie s'arrète ,la route est brusquement sèche et il fait très chaud  quand nous arrivons à Malacatos que l'on identifie de loin grâce à ses 2 clochetons bleus.Au restau criolla où nous déjeunons nous gôutons notre premier jus de canne.Superbe église intérieur comme extérieur datant de l'époque coloniale .Face au parvis une petite place jardin publique où il fait bon vivre .Encore une montée de 5 kms et c'est la descente sur Vilcabamba le village des centenaires qui fait partie des 3 villes qui détiennent le record de longévité avec des villages du Pakistan et de russie.Connu dans le monde entier certains richissimes américains s'y sont installés pour allonger leur espérance de vie.Nous y rencontrons Guillaume et Lilas ,elle sur un vélo ,lui la poussant .Elle est blessée a la jambe .Ils arrivent de Lima et chechent à vendre leurs vélos pour continuer en bus et sacs à dos.Nous allons diner avec eux .Ils ont la trentaine et sont venus faire du woofing en Amérique du sud .Leurs renseignements sur l'itinéraire que nous comptons prendre vont nous ètre très utiles.

Mardi 14 septembre

 

                                      L'avenida de los perritos

 

                                      Yantzaza 950m -Loja 2100m

                                      Pus de 2200m de dénivellée

Nous savons que c'est deux étapes en une qui nous attend:une première partie de 41kms jusqu'à Zamorra puis une longue montée jusqu'à Loja .Il ne faudra pas forcer aujourdhui.Les chiens sont en liberté et se font un plaisir de courser les cyclistes.Chacun a son truc :Gueuler,s'arrèter,simuler un jet de pierre .Alors que j'arrose un roquet hargneux avec mon bidon de vélo deux femmes éclatent de rire.Nous allons subir un vingtaine d'attaques en montant à Zamorra.

Le paysage se ferme en approchant de Loja .Il y a des casernes et un avion déguisé en requin qui rappellent que en 1980 l'endroit fut le théatre d'une guerre avec le Pérou.Il est 11h et Luc vient de découvrir qu'un de ses rayons est cassé.En 20mn Alain le change sans avoir eu à démonter la roue arrière.Zamorra est situé au creux d'un cirque de hautes montagnes qui s'ouvre par une longue vallée à l'ouest.C'est dans cette direction que nous allons .Dès la sortie la pente est raide et nous comprenons que la route est en travaux jusqu'à Loja.Des équipes successives bétonnent la chaussée .Celà nous occasione une longue attente pour cause de circulation alternée que nous mettons à profit pour réparer le porte bagages de Luc qui a perdu une vis.Le petit crachin s'est transformé en pluie et c'est dans une baraque en bois que nous mangeons .La route s'insinue dans une longue vallée dont la suite est difficile à déchiffrer.Celà fait déjà des kms que nous montons quand nous arrivons à Sabanilla le dernier village avant le col.Il y fait frais car nous avons pris de l'altitude.Nous nous demandons si les plaques d'immatriculation sont vraiment obligatoires en Ecuador car certaines voitures n'en ont pas .Mieux devant nous une voiture à l emplacement de la plaque a l'effigie du titi de grosminet.La pente est maintenant régulière à 8% mais où va passer la route parmi cette multitude de couloirs vertigineux?Le paysage devient sévère avec un nuage sombre qui fait chuter la luminosité déjà faible.Nous buttons au fond d'une gorge sans issue .Miracle après un coude ,le paysage s'ouvre et la clarté revient.La pente fléchit,le vent devient plus fort;autant de signes annonciateurs du col ,nous sommes à 2500M et il fait froid maintenant dans le brouillard.Nous avons semble t il changé de versant mais ça monte toujours .La visibilité a encore diminué,la nuit semble tomber et les voitures ont allumé leus phares.Nous nous arrètons pour mettre nos feux .La montée se poursuit ,interminable .Enfin avec ½ heure de jour nous découvrons une sorte de portique qui se détache dans le brouillard qui matérialise le col.En plein vent il faut enfiler une polaire et attaquer vite la descente en restant à vue entre nous.4 kms plus bas la clarté s'impose et la ville de Loja s'étale en contrebas .Ses lumières commencent à s'allumer et un dernier rayon de soleil dore un versant verdoyant.Descente non stop sur la chaussée bétonnée et dernière attaque de chien de la journée.Frigorifiés,les mains engourdies nous nous arrètons à l'entrée de la ville pour demander la direction des hotels.C'est heureusement tout près mais le choix sera vite expédié pour prendre une douche chaude au plus vite.

 

Lundi 13 septembre

 

                            Gualaquiza 950m alt  -Yantzaza 900m alt

                                                        82 kms

 

A 7h devant l'hotel passent des petits groupes d'écoliers en uniforme qui s'acheminent vers leur école .Une journée chaude s'annonce.La journée d'hier n'a pas laissé de courbatures mais un léger fond de fatigue vite disparu dès qu'on pédale.Crevaison pour Alain avant le départ .Il faut enlever les sacoches arrières .Un quart d'heure suffit .Le petit dej de l'hotel était vraiment léger et nous le complètons à la pasticeria.

La grand route est plate et Luc ne peut pas résister .Il lâche les chevaux et nous roulons pendant une heure à 30,voire 35km/h.A El Pangui nous nous arrêtons pour un café;il n'y en a pas et ce sera un chocolat.Dans le collège privé d'en face les hauts parleurs diffusent des messages.L'étape se déroule dans la riche vallée du fleuve Zamorra.Les églises modernes sont très colorées.Pic nique dans un abri bus.Quelques montées et à 14h nous arrivons dans la peite ville de de Yantzaza .C'est toujours un plaisir de se mettre au ralenti à la fin de l'étape pour chercher un hébergement sous le regard étonné des locaux.Un petit tour de la place et tandis que Alain garde les vélos nous allons Luc et moi voir les chambres d'un hotel.Une grosse averse s'abat sur la ville alors que je fais la sieste.Nous avons trouvé  un petit resto dans une rue secondaire .Nous commandons 3 jugos et nous nous faisons expliquer le chaulafan par la jeune femme.40mn plus tard nous n'avons toujours rien vu venir .Luc jette un coup d'oeil dans la cuisine et nous dit: « elle dort sur sa chaise »Le visage entre ses mains elle s'est assoupie.Je la réveille et il faudra encore attendre un quart d'heure.Le chaulafan est une sorte de paëlla et c'est délicieux.Nous prenons rendez vous pour le petit dej à 6h demain matin.

 

Dimanche 12 septembre

 

                   San Juan Bosco alt 1050m -  Gualaquiza 950m

 

                                               55kms  de piste   6H40

 

A 6h le jour pointe péniblement ,le brouillard accroche les reliefs.Je descends les 2 étages une sacoche sur chaque épaule ,dans une main la tente et dans l'autre le sac qui est sanglé à l'arrière;il faudra remonter chercher le reste ,les deux sacoches avant et celle de guidon.Tout cela pesait 35 kgs au départ ,maintenant plus.

J'ai déjà essayé plusieurs fois de supprimer des choses ,en vain tout est nécessaire pour les 7 mois à venir et pour les climats extrèmes que nous traverserons.

Dans la cuisine déjà s'affaire la dame de la pension pour nous préparer un « desayuno continental »omelette,fromage,bananes,jugo de babaco et café con leche.Avec un tel petit dej nous irons jusqu'à midi.Le dimanche est un jour de repos dit-on.L'étape qui nous attend ne sera pas de tout repos.Un peu avant 7h nous rejoignons la piste qui ne monte pas très raide (8%) et nous allons avoir en ligne de mire le pan de azucar  pendant 2 heures puis nous atteindrons un col à 1700m Quelques rares pick up et bus nous croisent suivis d' un nuage de poussières.

Chacun nous salue ou nous adresse des petits coups de klaxon admiratifs

.Descente prudente sur la piste de terre et cailloux jusqu'au rio Sambo Rocho à 1200m puis une nouvelle montée de 14kms jusqu'à 1700m .Le brouillard sec caractéristique de cette région voile les reliefs.La descente est régulière cette fois et nous dépose aux portes de Gualaquiza telle une oasis après une traversée du désert.La route asphaltée est de retour qui se transforme en une avenue principale à 2x 2 voies pavée ,par contre les rues perpendiculaires sont en terre et s'interrompent sur les premiers contrefortsde la jungle.En milieu d'après midi ,écrasée de chaleur cette petite bourgade est endormie.Nous posons nos affaires à l'hotel international Les vélos vont dans une cour  fermée.J'y passe 2 heures à nettoyer la chaine ,resserrer les vis ,règler les freins car ce fut pour le vélo une rude journée.A l'écart du tourisme cette petite ville vit sa vie tranquille.J'aurais aimé y passer plus de temps à flâner dans les rues à bavarder avec les locaux .

 

Samedi 11 septembre

                            Limon 1140m   San Juan Bosco  1050m

                                               36kms

 

Nous avons dormi comme des bébés et en pleine forme .Quand nous arrivons au restau de l'hôtel un car de touristes rempli la minuscule salle et nous prenons notre desayuno chez le boulanger.Deux surprises nous attendent en sortant du village ,la première mauvaise et la seconde pire encore:çà monte raide et il n'y a plus de route mais un chemin de pierres.On pédale mètre par mètre et on ne se pose pas de question.Celà va durer plusieurs heures et 11kms plus loin à 1650m nous croisons une grand route (en travaux)qui descend et quelques centaines de mètres plus bas c'est du bonheur de dévaler à 60km h sur l asphalte.Les inévitables remontées reviennent mais vers 13h nous arrivons à San Juan Bosco.Il reste 55kms mais en piste de terre ;nous ne ferons pas l'étape aujourdhui ,je propose à mes coéquipiers de  nous arrèter là vu qu'il y a un hotel et pas d'autres avant 7 ou 8 heures de vélo.Tout le monde est d'accord .Demain nous partrons à 6H et cela promet d'ètre rude.

 

Vendredi 10 septembre

 

                            Macas alt 1070m  Limon 1140m

 

                                                        114kms

Une journée chaude avec un ciel voilé quand nous partons vers 8h.La route est bcp plus facile que prévu et nous roulons à 30 voire 35km heure .Après toutes ces étapes scotchés à la route on revit en réalisant que nos moyens ne sont pas entamés.Mais tout a une fin et après 70 kms ,après l embranchement de Mendes c'est montées sur montées à forts pourcentages ; le soleil cogne et pas d'ombre il fait 33° .Vers 14h halte dans une vague buvette .Une heure se passe à bavarder avec les deux femmes en attendant que la chaleur diminue.Nous déballons notre pic nic.Le bus dépose les collégiens qui au passage en choeur nous adressent un : « Buenas tardes »Il nous reste 25kms pour arriver à Limon et renseignements pris çà monte un peu, et après, c'est plat ou çà descend.Nous trouverons une succession de courtes montées et de longues et raides montées avec des perspectives traitresses qui semblent inviter à une prochaine longue descente.Nous évoluons tout l'après midi dans un paysage de monticules boisés me rappelant l'Asie du sud est du film la 317ème section.A 17h les ombres envahissent la route et la température chute.Persuadé que nous avons pris de l'altitude ,nous pourrions ètre à 1400m je consulte l'altimètre:1050m, c a d l'altitude de Macas.Le soleil a disparu quand dans un hameau la route fait place à un chemin de pierre en chantier.Coup au moral d'autant que des ressauts s'annoncent à 15% que je négocie en me traçant des zig zag pour m'économiser.J imagine que c'est le seul village qui n'a pas voté pour le président et qui se trouve puni.Quelques héctmomètres plus loin nous retrouvons la large carretera asphaltée mais elle ne nous fera pas de cadeau pour arriver à Limon à la nuit tombante.C'est une petite bourgade au bout de nulle part avec 3 rues étagées au dessus du rio où se concentre toute l'animosité locale.On nous a promis des hotels,nous en verrons 3 ;le notre tout à fait correct nous coûte 6 dol la chambre.Les vélos passeront la nuit sur la terrasse où sèche le linge.

Un peu lassé du pollo arroz je demande si on peut avoir des legumbres.Une assiete de légumes variés avec un morceau de vaca que je n'ai pas su définir nous est servie.

Au lit à 20h car demain étape de 80 kms .

 

Une journée chez les Shuars

 

Mercredi 8 septembre 2010

 

Macas où nous sommes arrivés hier est une petite ville ville très animée de 14 000 habitants située au milieu du territoire Shuars plus connu sous le nom de Jivaros(réducteurs de tète).J essaie de convaincre mes coéquipiers de leur rendre visite.Les avis sont partagés car il faut songer à rouler aussi.Les infos du Petit Futé datent et les téléphones ne répondent plus.Après une longue discussion dans une agence de voyage nous partons à 13h à Metsankim chez un guide Shuar chez qui nous allons passer une journée et une nuit.Moises qui nous accueille dans sa maisonnette en bois a la trentaine.Pendant plusieurs heures il nous explique la vie traditonelle Shuar mais aussi son implication dans la vie moderne et les bienfaits du régime actuel de Rafael Corréa,lui même étant à la charnière des deux mondes.

Moises a 4 filles dont la dernière de 7 jours.On entend sa femme mais elle n'apparait jamais.Elle est catholique mais lui, reste fidèle au dieu de ses ancètres.Un peu avant la nuit une assiette de légumes et riz nous est servi puis Moises nous emmène dans une case où se trouvent son beau frère ; sa soeur qui allaite un bébé et s'eclipse à notre arrivée.La tv diffuse un péplum où les conquistadors prennent une raclée par les indiens.Dans une autre salle sans meubles nous nous attablons autour d'une cerveza tandis que la tv passe un dvd d'un groupe folklorique de Puyo.La musique est répétitive sur un thème tribal adapté pour des instruments  modernes.Nous logerons à la dure dans une baraque en bois et nous regrettons les matelas que l'agence n a pas jugé nécessaires de nous suggérer.Au lever du jour Camilla la fille de Moises vient nous chercher pour déjeuner et ce sera riz,frites ,oeuf dur et un jus de goyave ,puis nous rejoignons un carrefour où doit nous prendre une camionette.Les ados en uniforme bleu ciel et bleu foncé arivent par petits groupes au collège ,un cube de béton d'une capacité de 70 élèves avec 7 professeurs.Juste à coté l'école primaire et maternelle avec 50 élèves.En suivant il y a le terrain de sport.Une belle journée s'annonce et  la camionette où nous voyageons debouts pendant 5 kms sur un chemin nous dépose au pied d'un raide sentier qui part dans la jungle.Pendant 3 heures nous allons faire de nombreuses stations car Moises nous explique les plantes médicinales,nous montre entre autres le spectaculaire arbol del sangre del dragon qui sous l entaile de la machette laisse couler sa sève couleur sang au goût amer,aussi la cane gorgée d'eau qui désaltère le marcheur sans eau ,mais attention une emblable est mortelle.Les cigarras se mettent à chanter l'arrivée du soleil et leur cri strident et crescendo frôle les ultrasons.Moises nous cueille des bananes sauvages plus petites que celles du commerce mais très savoureuses.Quand ilpart plusieurs jours avec des amis dans la forèt ils n'emportent pas à manger la nature offre tout ce dont ils ont besoin.

Les chants d'oiseaux emplissent la forèt dont un qui commencent par un bruit de gouttes tombant dans l'eau avant de prendre ensuite des tonalités flutées.Je repense à Cendrars qui dans Bourlinguer se vantait d'avoir rapporté d'Amérique du sud sur un paquebot 40 spécimens d'un oiseau rare de la jungle qui crevaient les uns après les autres.Le dernier ayant survécu quelques jours en France pour le plaisir de ses amis.

Moises nous parle de Mathias un jeune français qui est venu avec un guide voici quelques années et qui maintenant vit avec une indienne dans une communauté Shuar avec quelques vicissitudes,mai ils ont une petite fille de 4 ans.

En prenant le repas de midi Moises nous demande le prix de l'agence .Il répète à sa femme l'air désabusé.Il travaille pour plusieurs agences mais mérite de travailler à son propre compte.On peut le contacter shmoises10@yahoo.com .Un guide très consiencieux et un homme attachant.

 

 

Mardi 7 septembre

 

                                      Chuitayo Macas  60 kms          alt.1070m

 

Petit dej au resto ;devinez ce qu on nous propose:pollo arroz ,celà ressemble à un sketche de Fernand Reynaud .Hier nous avons mangé trois fois .C est par ailleurs délicieux mais bon !

Au moment de partir la pluie amazonienne s abat telle une cascade et il faut enfiler les tenues de pluie pour assurer l'étape.Il ne fait pas froid.La première heure nous avons une succession de montées et les kms ne défilent pas puis la route est vallonnée

voire plate en arrivant à Macas.Il faudra traverser l immense rio dont le pont inachevé ou emporté oblige à passer très bas sur un ouvrage provisoire.La montée qui suit est sévère mais la ville de Macas est accueillante et très animée.Les indications du petit futé datent et il y a au moins une dizaines d'hotels.

 

Lundi 6 septembre

 

                                               Puyo Chiyuayo  78 kms    alt 700m

L'étape est vallonée sur une route où il n'y a plus du tout de circulation .Pour la première fois nous pédalons dans une sorte de plénitude J imagine que pour un vieux chaman cette route si agréable pour pour nous est une sale blessure faite à la pacha mama,une discontinuité de son énergie .Les communautés indiennes sont indiquées au fil de la route ;on y va par un chemin voir un sentier.

L'ami Enzo ,cyclotouriste Belge qui a parcouru cet itinéraire en 2007 m'écrit qu'à son passage c'était une piste.

Elle traverse la forèt amazonienne et est bordée de maisonettes de bois habitées par des indiens ici appellés ' nativos '.Les villages sont rares et nous ferons la pause de midi à Simon Bolivar .La pluie nous surprend à 14h et nous temporisons dans un abri bus .Descente sur Chituayo ,où l on indique un hotel près du puente del rio Pastaza.Nous aurons un peu de mal à le trouver au bout d'un chemin de pierre et au delà d'une sorte de pont himalayen.Le cadre est superbe ,un vaste carbet (case) entouré de maisonettes où sont les chambres.Seul problème c'est désert.Nous revenons en arrière pour trouver le propriétaire mais aux proches maisons on nous dit qu'il habite Macas (notre prochaine étape).Un peu avant la nuit nous allons manger au resto du pont et retour vers l hotel pour un bivouac de luxe sous le carbet.Mes coéquipiers étendent leurs duvets ,quant à moi j installe ma tente autoportante.

Le rio fait un bruit d'enfer.Alors qu'il fait nuit depuis deux heures un homme arrive,il habite sur place et nous propose des chambes à 1O dols ;nous lui expliquons que nous l'avons attendu longtemps et que nous restons là .Ok tranquilo!

 

 

Dimanche 5 septembre

A 5 heures une multitude de coqs chantent.Petit dej sur la terrasse fleurie de l'hotel environnée de versants de montagne abrubpts .Après une séance à l internet du coin nous prenons la route à 11h.L'étape est courte et en descente ;tout a fait ce qu'il nous faut pour un dimanche.La descente Banos Puyo est une grande classique connue en France.Première descente courte et.. déjà une montée.Frustrant! Ce sera ainsi toute la journée.J'en viens à détester les individus qui ont choisi de s'inventer des montées alors qu'il y a 800m de dénivellée en descente.A moins que ce soient des palliers de repos pour les chevaux.La route s'insinue dans une profonde gorge où jaillissent de hautes cascades.C'est dimanche et les Equatoriens sont nombreux à s'arrèter pour voir les cascades, les activités de l'extrème.Un peu avant Puyo nous avons une vaste perspective sur la proche forèt amazonienne.Il est 16h quand nous arrivons à Puyo qui s'étire en longueur telle une rue de far west.Nous n'avons pas trouvé l'hotel Las Palmas du Petit futé mais dans une rue adjacente en retrait de la circulation un autre fera l affaire pour 6 dollars(record battu).C'est le moment de la bière de l'étape.Nous allons dans un des bars restos qui borde la route .Au bruitsde la circulation s'ajoutent le brouhaha et la télé à fond.On ne sert pas de bière en Equateur le dimanche nous dit on.Il y a visiblement une lutte contre l'alcoolisme car nous avons vu plusieurs fois des affiches des alcooliques anonymes.Donc,jugos de babaco para todos!

Dans une minuscule boutique j'achète du savon et tout le stock de mouchoirs papier (2),la jeune fille part avec mon billet de 10 dollars à la recherche de monnaie.

Ici pas de touristes.Nous sommes à 1000m d'altitude et il fait plus chaud.Demain nous partons plein sud sur des routes où il n'y aura probablement pas d'hébergements.

Les jours prochains nous traverserons le territoir des Asharis ,fameux réducteurs de tète (enfin ,avant!)

 

2 septembre

 

Ascencion du Cotopaxi jusqu'à 5700M

 

Le pick up de Rodrigo ,notre guide quitte la Panam pour une piste rougeatre qui mène au parc national du Cotopaxi .

En Ecuador l entrée dans les parcs est payante,ici 10 dollars.

La piste traverse une immense lagune assèchée où subsiste un peu d'eau puis part à l'assaut des flancs du volcan Cotopaxi qui pour l'instant est dans les nuages.

Le parking ,situé à 4500m d altitude est balayé par un vent glacial.De là on aperçoit le refuge 300m plus haut.On y monte par une sorte de rampe de sable volcanique.

Quand nous y arrivons le brouillard s'est emparé du lieu et quelques flocons volent .

L'intérieur du refuge est en boiseries ;on y circule en chaussures de montagne contrairement aux refuges européens.

Avec une vingtaine de personnes la soirée promet d'ètre agréable.Les guides qui se retrouvent ici chahutent ,se chambrent.Miguel le frère de Rodrigo nous rejoint après son ascencion de l Iliniza norte;ce sera notre second guide.Les deux frères ont des corpulences de catcheurs et dans leurs vestes de duvet ils font penser à des bibendums.nous avons des guides de poids!

A 20heures arrive une colonne de 37 militaires.Le charme de la soirée est rompu.

Dehors il neige sans arrèt.Le réveil est prévu pour minuit.Les veilles de grandes courses on ne dort jamais bien ,qui plus est à 4800M mais pas de probème de « soroche ».

Minuit,les frontales s'allument,le plancher du dortoir craque ,chacun s'habille,s'équipe ,prépare son sac.Dehors le manteau blanc atteint 10cms .Il neige pour de bon tandis que nous nous élevons au dessus du refuge.Nous distinguons en contrebas les frontales de la colonne de militaires .Dans la foulée de Rodrigo nous faisons des pas lents .J ai l'impression d'ètre acteur d'un film qui passe au ralenti.Concentré sur ses gestes chacun est avec ses pensées.Avec 37 ans de crapahut en montagne c'est la première fois que j'ai recours aux services d'un guide.Je repense à mon voyage dans les Alpes du nord de l'Albanie; j'avais demandé à un berger de m'accompagner au village situé derrière le col de Valbonna.J'avais eu tort de lui donner au départ les quelques euros qu'il me demandait et au col il ne voulait plus aller plus loin.Au retour il s'était un peu perdu dans une zone à loups et ours et grâce à mon altimètre on avait retrouvé le col.

Après 1h30 ,arrèt pour chausser les crampons et s'encorder.Alain pour ses débuts en haute montagne sera encordé avec Miguel,Luc et moi avec son frère.

Rodrigo nous dit que si le temps ne s'améliore pas dans une heure nous devrons renoncer.

La pente est raide dès le départ et les crampons mordent dans la glace dissimulée sous la neige.Bientôt apparaissent les premières crevasses et les ponts de neige à franchir.

La pente s'infléchit une demie heure plus loin le décor change :nous longeons des barres de séracs .En dessous des militaires attendent un des leurs qui vomit.

Alain et moi ne ressentons pas l'effet de l'altitude sans doute en raison de la nuit que nous avons passé à 4400m dans la tente sous la Pichincha pour parfaire notre acclimatation.Luc de son coté a un violent mal de tète et une forte envie de dormir mais à son habitude il monte au mental.'Je m'attendais à trouver une pente régulière à 40° et c'est maintenant dans un chaos glaciaire que nous évoluons et nous  zizaguons entre des crevasses béantes.Un arrèt pour boire et manger .Nous sommes maintenant derrière les militaires et les arrèts se font de plus en plus longs.La nuit est moins intense et péniblement le ciel blanchit.Nous devrions ètre au sommet .Les militaires font des arrèts interminables.Luc est de plus en plus mal et jette l'éponge.Les guides décident que nous redescendons.Nous avons atteint l'altitude de 5700m.

La neige redouble et le vent se fait  cinglant .Nous avons des gueules de pères noèls givrés .Mème avec le jour la visibilité est réduite mais nos guides sans hésitation nous dirigent au mètre près .A raison de 2 ou 3 ascencions par semaine ils connaissent leur monde à la perfection.En raison du réchauffement planétaire ces dernières années, le glacier est devenu plus complexe et la voie habituelle est devenue impossible ;ils ont dû inventer une autre voie.

Il est 8heures nous arrivons au refuge désert.Luc soigne son mal de tète ,puis s'endort sur un banc.Un peu hébété,je suis dans un sentiment mitigé d'inachevé, hors du temps ,mais aussi sans regret du sommet qui n'aurait pas offert aujourdhui de panorama fabuleux.Il a neigé bas .A midi , de retour à Quito nous avons du mal à réaliser que 6 heures plus tôt nous étions engagés à 5700m dans une épreuve contre un monde hostile qui semblait nous dire: « Vous n'avez rien à faire ici »

Ainsi s'achève notre parenthèse andinisme.A notre sortie de la Bolivie nous passerons au pied du Licancabur, 5900m.Alors ,si nous ne sommes pas trop épuisés,qui sait?

 

 

J9 jeudi 26 août

Accueil dans la communauté Quechua de San Clemente et ascension de l’Imbabura 4609 mètres

Grâce à la bonne volonté de mes coéquipiers, ce projet a pu se réaliser et tient ses promesses. A Ibarra nous quittons l’enfer de la panam et une fois sur la venida Atahualpa, itinéraire est simple : une allée pavée de pierres rectiligne qui s’élance vers la montagne et dont la pente s’accentue jusqu’à atteindre des inclinaisons de 12 à 15 % que nous finirons à pied. Manuel et Laurita, qui nous accueillent, sont des gens au calme et à la gentillesse époustouflants. Leur maison offre une vaste perspective sur Ibarra et ses environs. Ici la proximité de l’Amazonie et des glaciers du Cayambe influence le climat qui est aussi un compromis entre altitude et latitude. Nos hôtes nous servent des repas délicieux et très originaux. Les zumos(fruits pressés) sont servis à chaque repas, Babako, tomates des arboles etc…

Le départ pour l’Imbabura est fixé à six heures du matin. La veille pour nous expliquer le profil de la voie normale Manuel allonge son bras et de l’autre main remonte du coup jusqu’à la tête, la partie la plus difficile étant l’oreille. Une camionnette où l’on reste debout, à l’heure dite, nous conduira à la fin de la piste. Manuel nous accompagne et sa présence est bien utile car il faut évoluer dans les prés avant de trouver la sente qui s’attaque directement aux pentes raides. En pays quéchua les lacets n’existent pas. L’Imbabura qui tire son nom de la période pré-inca se cache dans les nuages. Ce n’est pas une montagne à vaches. La fin de l’ascension se déroule sur des arêtes roches noires au-dessus de pentes vertigineuses. Avec sa sérénité indienne Manuel nous donne ses consignes dans les passages délicats. En trois heures dix de montée nous sommes au sommet après 1200 mètres de dénivelé. Le brouillard ne se lèvera pas. Dommage, car la vue sur le proche Cayambe devait être superbe. Manuel nous expliquera les plantes, les fleurs, le caracara, grand faucon aux ailes blanches, la patchamama (le monde) qui selon la tradition quéchua est une famille harmonieuse avec ses composantes que sont la montagne, la rivière, la forêt, les animaux et les hommes. En montant nous avons vu des excréments du loup qui vient quelquefois au village se servir en poules, bien que celles-ci nichent la nuit dans les arbres.   

70 habitants vivent à San Clemente et 16 familles quéchua sont impliquées dans l’écotourisme. En fin de descente Manuel nous conduit à travers les champs qui dominent le village. Les parcelles cultivées y sont nombreuses : trigo (blé), sabada (houblon) et papas (patate). On y voit aussi vaches, moutons, porcs et lamas, souvent au piquet.Il nous montre aussi le lago de sangre. Ici a eu lieu une grande bataille opposant deux grands chefs et frères incas. Les vainqueurs jetèrent les cadavres sanglants des vaincus dans le lac, d’où l’origine de son nom, le lac de sang.

Pour terminer la soirée, Manuel nous invite au coin de la cheminée et dans la nuit Luc verra la Croix du Sud. En nous quittant manuel nous indiquera une piste pour contourner l’Imbabura.

 

J7 Mardi 24 août

Départ prévu pour San Clemente pour 8heures, mais un certain nombre de raisons nous ne mettons en route qu’à 10heures trente. Nous avons perdu une bonne heure à la banque car je ne réussissais pas à retirer de l’argent dans les distributeurs. Donc départ effectif à 10h30. Il nous faut d’abord sortir de Quito, ce qui nous prend plus de vingt kilomètres avant de voir la densité des habitations diminuer. Par contre le trafic reste le même, une quantité énorme de camions et de cars, qui crachent des nuages de gaz d’échappement noirs qui parfois nous enveloppent complètement.

Une fois la ville derrière nous une grande descente d’une dizaine de kilomètres nous donne une première idée des terrains que nous allons rencontrer. Bien évidemment la descente est vite effectuée. Alors nous attaquons une interminable montée de plus de vingt kilomètres qui nous conduit à plus de trois mille mètres. Le souffle ne nous manque pas. De toute évidence, les quelques jours passés à Quito à 2800 mètres d’altitude nous ont permis de nous acclimater. La route pourrait être agréable s’il n’y avait pas ce trafic infernal, des camions monstrueux et des cars de tous types du plus neuf au plus déglingué qui nous frôlent en permanence. On finit par s’y faire mais le danger reste présent. Cela d’autant plus que les bas-côtés ne sont pas stabilisés et que tout écart est pourrait occasionner une chute probablement aux conséquences graves. L‘attention est permanente entre ravin et gros engins bruyants. Les récits lus concernant la panaméricaine parlant d’enfer ne sont pas exagérés une fois que l’on a goûté à cette route mythique.

 

J6 Lundi 23/08

Nous prenons le teleferico qui nous dépose à 4100mètres d'où l'on découvre Quito qui s'étale sur des kms et au loin le cône blanchi du Cotopaxi. Ce sera un de nos projets et aujourd'hui pour nous acclimater nous faisons l'ascension de la Pinchicha 4780m.Un sentier conduit au pied du sommet puis le contourne par la droite dans un terrain haute montagne .Après s'être aidé des mains on atteint le sommet. Personne n'a souffert de la 'soroche' le mal des montagnes et pour Alain c'est un baptême :son premier 4000.Telle une termitière Quito s'étale 2000m plus bas.

De retour à l’ hôtel nous passons un long moment avec les sympathiques Christian et Gerald de l'agence Equateur voyage passion pour mettre au point et essayer le matos pour l’ ascension du Cotopaxi 5890m qui aura lieu le jeudi 2 septembre. Notre programme est établi pour une dizaine de jours. Mardi nous partons vers le nord vers Ibarra avec un séjour équitable dans la communauté Quechua de San Clemente qui nous guidera vers l' Imbabura un sommet de + de 4000, visite d’ Otavalo puis nous roulerons vers le sud pour nous baser au pied du Cotopaxi.

 

J5 Dimanche 22/08

Premiers tours de pédale dans Quito pour vérifier que les vélos fonctionnent bien et reconnaître l'itinéraire de sortie de la ville.

Nous avons mangé près du marché dans un petit restaurant propre. Nous avons fait un petit tour sur la place du Parque de Ejido, où il y a un marché artisanal.

 

J3 20/08

Il fait encore nuit à Madrid quand nous quittons l'hôtel. Les derniers noctambules s'esclaffent bruyamment .Les bagages récupérés à la consigne du terminal 1 sont chargés dans la navette qui nous amène au terminal 3.Nos cartons de vélo sont filmés pour plus de sécurité. Les billets d'avion de sortie de l'Equateur nous sont demandés et

Le temps passé la veille à solutionner cette épineuse question n'était pas vain.

L'aéroport Bajaras est immense et pour rejoindre la zone d'embarquement nous empruntons une sorte de métro express. Le  A340 et ses 4 réacteurs nous attend. Pendant 12 heures il nous emmènera à la poursuite du soleil. Partis à 12h20 nous arriverons un peu plus tard à 16h30, heure locale. Avant de se poser l'avion survole Quito et sa forêt d'immeubles. Grâce  au nouvel aéroport, l'an prochain cette situation dangereuse aura disparu. A l'hôtel Inn où nous avons posé nos bagages quelque peu hébétés par cette longue journée nous modifions l’heure à  nos montres pour plusieurs mois. Quelques nuages filandreux accrochent les volcans qui cernent la ville. Un vent d'octobre infléchit les palmiers. Chez nous il doit être 2h du matin, raisonnablement il faut aller dormir, mais après quelques heures de sommeil la nuit sera interminable.

 

 

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Llamacoral est une vaste prairie.Nous y rencontrons u groupe de randonneurs français.Ce matin nous avons croisé une caravane de mules chargées ,suivies de cochons et d'un couple d'indiens ,leurs deux jeunes enfants chevauchant un cheval.Le sac à dos que j'ai loué pour le trek me blesse et j'ai passé la matinée à régler les boucles.

Il est bien lourd et la pause est bienvenue.Les montagnes glacaires apparaissent au bout de la vallée tandis que nous longeons la lagune de Jauncocha.Sur la gauche de la vallée on découvre les arètes acérées de glace du Quitaraju.

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